DISCONNECTED: We are disconnected

France, Metal (Autoproduction, 2022)

2018. Disconnected apparait dans le paysage metallique français avec un premier album de très haut niveau, White colossus. 2019, Paris, 27 janvier. Disconnected ouvre pour un Judas Priest au top de sa forme sur la toute première date de l’année du groupe. Une opportunité que le gang d’Adrien Martinot, guitariste fondateur, saisit à bras le corps et qui l’expose au grand public. Certains ne s’en remettent toujours pas, comme le raconte Romain Laure, le bassiste avec qui Metal-Eyes a pu échanger: « date mythique! C’est jusqu’ici notre plus gros show, et ouvrir pour des légendes comme Priest, c’est une sacrée expérience. » Disconnected revient aujourd’hui avec un second disque, simplement intitulé We are Disconnected. Quatre années se sont écoulées, la crise sanitaire est aussi passée par là. « L’album devait initialement sortir en 2020, deux ans après le premier, ce qui, en effet, est beaucoup plus cohérent. Mais avec le Covid, on voulait attendre le bon moment, d’autant plus que c’est le premier avec le line-up stable actuel, qui est en place depuis 2019. Ce qui donne une identité complètement différente au groupe comparé à White colossus. Les titres qui devaient sortir en 2020, on les a retravaillés. On a pris le temps de profiter de quelque chose d’assez négatif pour peaufiner ces titres et sortir le meilleur produit possible, maintenant, en 2022. »

Ce nouvel album comporte huit titres forgés dans un metal brut et direct. Avec deux « nouveaux » musiciens (le guitariste Florian Mérindol et le batteur Jelly Cardarelli) et avec cette opportunité que fut la crise sanitaire, comment Romain analyse-t-il l’évolution de Disconnected entre ces deux albums? « Rien que le processus de création est différent. Sur White colossus, c’est Adrian qui écrivait ces morceaux dans leur globalité. Nous n’étions, Ivan (Pavlakovic, chant), les autres et moi, que les musiciens. Là, c’est le groupe qui a composé. On a tous créé, on a chacun participé à l’écriture, d’où, aussi, ce titre We are Disconnected: « voilà, ça c’est Disconnected ». Cet album nous ressemble vraiment. C’est une unité. » La musique de Disconnected, si elle est brute, est varié. La décrire n’est pas évident: « C’est du metal moderne, on a des choses djent et du rock, du hard rock… Mais c’est difficile de mettre une étiquette sur le style. Mes influences? Il y a autant de Meshugah que de metal classique comme Iron Maiden, tandis qu’Adrian, lui, il est à fond dans le metal des années 80. Avec ce genre de contraste, il y a de quoi créer des choses sympa« .

On remarquera naturellement le premier morceau, Life will always find it’s way. Même si le lien avec l’ami Covid peut sembler évident, rappelons nous que l’album a été composé avant l’arrivée de ce virus. Le chant d’Ivan se révèle, comme sur l’album précédent, varié, se faisant ici agressif et rageur, là plus clair et passe partout. Le vocaliste propose une vaste palette qui colle parfaitement au genre développé par cette entité qu’est aujourd’hui Disconnected. Un album d’une brutale efficacité qui saura séduire un large public, tant en France qu’ailleurs.

Le plus gros show arrive, puisque Disconnected ouvrira le HF 2 sur la mainstage 2 le vendredi 24 juin (le groupe est également à l’affiche du WOA et du Rockfest de Barcelone). Si les 5 auront plus de temps pour se préparer qu’en ouverture de Priest (et faire imprimer un backdrop un peu plus grand, aussi…) nul doute que Disconnected sera l’une des sensation de cette nouvelle édition du Hellfest. Un grand groupe est en marche!

Propos recueillis au téléphone le 31 mars.