Interview: ROYAL REPUBLIC

Rencontre avec Adam Grahn (chant) et Hannes Irengard (guitare). Propos recueillis à Paris, le 18 mai 2016

C’est dans le cadre feutré des salons d’un hôtel parisien que deux des principaux acteurs de Royal Republic nous ont reçus pour parler de leur nouvel album, le superbe Weekend Man. Fun, détente et bavardage, cette rencontre est à l’image du rock enjoué des Suédois.

Royal Republic 180516 - Copie

Metal-Eyes : Royal Republic s’est formé à Malmö, en Suède en 2007, le line-up est depuis resté inchangé, et vous avez publié deux albums en 2010 et 2012 et vous vous apprêtez à sortir votre troisième album, Weekend man. Pour ceux qui ne connaissent pas encore le groupe, quels sont les grands moments de votre carrière jusqu’à présent ?

Adam : En réalité, toute notre carrière est composée de grands moments, ils s’entassent les uns au-dessus des autres. Quand nous avons commencé, nous n’imaginions pas que 5, 6 ou 7 ans plus tard nous vivrions du fait de jouer du rock. C’est un luxe dont tout le monde ne peux profiter. Ce n’est pas toujours rose, bien sûr, Mais je ne changerai rien, pour rien au monde. Il y en a tant… Les deux premières années : avoir un groupe, fait ! Donner un concert, fait ! Donner un concert complet, fait ! Publier un album, fait ! Avoir un titre diffusé à la radio, une chanson numéro Un, deux chansons numéros Un… Toutes ces choses sont arrivées et, après un certain temps, nous avons décidé d’arrêter d’y faire attention. Tu rentres dans ta bulle, tu vois ? Tu ne t’en rends compte qu’après. Aujourd’hui, je peux regarder en arrière et me dire « waow, on a fait ça, c’est vraiment arrivé ».

Hanes : Nous nous sommes toujours centrés sur le fait d’avancer, de nous améliorer, de grandir.. Nous ne nous sommes jamais posés en se félicitant, en pensant « ça y est, on est numéros Un à la radio, on y est arrivés ». Nous n’avons encore jamais organisé de  release party. Nous devrions nous améliorer en ce sens car je pense que nous avons besoin de ce… booster, mais nous restons concentrés sur ce que nous faisons plus que sur ce que la radio diffuse. On prend du recul et…

Adam : …profitons des 200 € que ça nous rapporte (rires) !

Metal-Eyes : J’ai découvert le groupe lorsque vous avez ouvert pour The Offspring au Zénith de Paris en 2011. Je me suis quelque peu ennuyé après que vous ayez quitté la scène. Quels sont vos souvenirs de ces deux concerts parisiens ?

Adam : Je m’en rappelle très bien, mais je me souviens encore plus de ce qu’il s’est passé avant ces shows : notre tour manager nous a installés dans cet endroit, un camping supposément très sympa près de la mer en Normandie. Il y avait des maisons près de la mer, on pouvait s’installer tranquillement, s’allonger et se détendre, bronzer, nous baigner… Jouer au foot et ce genre de choses. Il s’est avéré qu’il s’agissait du pire point de rassemblement de bourrins en caravanes que j’ai jamais vu. Les gens se battaient, les vitres explosaient, tu les voyais se balancer des trucs, des gars se balader avec une seule dent. La misère totale. Ensuite, nous sommes allés à Paris, avons ouvert pour The Offspring et je me souviens qu’il faisait… sombre. Personne ne s’occupait des éclairages !

Metal-Eyes : Je me souviens de lumières, pourtant…

Adam : Oui, il y en avait, mais autour de nous ! (rires) J’en garde un bon souvenir, vraiment. Je me souviens surtout de l’équipement de The Offspring pour se distraire : ils avaient une gigantesque télé à écran plat, de la taille de ce mur, tu vois ? Mais l’ancienne version ; aujourd’hui, ils sont fins, mais cet écran-là devait mesurer (il écarte les bras en large) ça. Pour le transporter, les équipes avaient besoin d’un chariot électrique. Et les gars nous disaient qu’on ne pouvait même pas venir avec nos Ipad « on n’a pas assez de place !»

Hanes : « Pas question, non, non ! » (rires)

Metal-Eyes : Mais ces deux concerts étaient bons…

Adam : Oui, et je crois que ces deux concerts nous ont vraiment aidés. Les gens nous ont découverts et nous avons vraiment connu de grands moments à Paris. Ca a toujours été très bons à Paris, en 2013, 2013… A chaque fois nous avons été très bien accueillis.

Metal-Eyes : Vous avez donné environ 17 concerts en France, je crois ?

Hanes : Quelque chose comme ça… Et ces deux-là étaient vraiment bons. Je me souviens que les gars étaient vraiment très sympas, J’ai beaucoup de respect pour eux, ils continuent de bien marcher. Je me souviens qu’ils avaient posté notre vidéo, Everybody wants to be an astronaut, et ils n’avaient pas besoin de le faire, c’est The Offspring ! Ils pourraient n’en avoir rien à faire, mais non. Vraiment deux shows sympas.

Metal-Eyes : Puisque nous parlons de concerts, d’où tirez-vous toute cette énergie ?

Hanes : Regarde nous, c’est simple (rires) !

Adam : Ouais… Je dirais simplement que ce sont des rayonnements, des vibrations. On n’a jamais diagnostiqué comme hyperactif, mais je suis certain que si l’on va voir ce qu’il se passe là-dessous, on va découvrir plein de trucs qui dysfonctionnent ! En ce qui me concerne, j’ai toujours été très actif, hyperactif. J’ai toujours fait du sport… Hannes, c’est plutôt le contraire. Et il représente la plus impressionnante transformation à laquelle j’ai pu assister. Nous ne nous connaissions pas lorsque j’ai commencé penser fonder un groupe. J’ai vu Hannes, nous nous sommes croisés dans les couloirs de l’académie de musique de Malmö. Il a sans doute pensé que j’étais le plus gros emmerdeur qu’il ait rencontré, je pensais qu’il était le plus chiant, endormi, des accros au Coca (il montre la bouteille pour éviter toute confusion) – pas à la coke. Un jour, on s’est retrouvé en binôme, c’est un de nos profs qui a organisé les équipes, pour un cours, et j’ai vu Hannes jouer ce morceau, il avait l’air endormi, l’air de s’ennuyer, et soudain, il attaque le solo, se lève et… (il s’agite sur le canapé et commence à taper des mains et des pieds) et il commence à maltraiter sa guitare – « bam, bam ! » – comme si… Waow, mais d’où ça vient, ça ? Et c’était authentique, vraiment authentique, nous n’avions pas de public, il n’y avait aucune raison de frimer. Il a ce côté, et je l’ai regardé en lui disant « toi, toi, t’es vraiment cool » et il se l’est joué timide… On n’a rien décidé, vraiment. Quand nous avons commencé à jouer ensemble, le résultat est venu tout seul, exploiter cette énergie. C’est ainsi. Je pense que nous deviendrions dingues assez rapidement si nous arrêtions de faire ce que nous faisons. Ça nous est arrivé, nous sommes restés à la maison un certain temps, avons patienté, emmagasiné cette énergie qui explose comme si tu n’avais pas éjaculé depuis…

Metal-Eyes : Depuis ???

Adam : 5 mois !

Hanes : Quelques jours (rires)

Metal-Eyes : Deux extrêmes, donc…

Hanes : La réalité c’est que tu as besoin d’un exutoire, que ce soit le sport, ou la musique. Je sais que j’ai besoin d’évacuer cette énergie, et pour moi, jouer du rock est un bon moyen de me défouler.

Adam : Aujourd’hui, on ressemble à la version sobre de James Hetfield, tu vois ce que je veux dire ? On accumule toutes ces frustrations, et les laissons sortir pour les exploiter.

Metal-Eyes : Votre nouvel album, Weekend man, est, selon moi, une sorte de voyage à travers la musique avec laquelle j’ai grandi. J’entends su Sting, du Police, du Bowie, du AC/DC, du rock 60’s, du funk 70’s… Comment parvenez-vous à accorder toutes ces influences et, tout d’abord, quelles sont vos influences ?

Hanes : Tout ce que tu as cité, en gros. Nous avons de nombreuses influences et je crois que c’est un des éléments clés dans notre création musicale. Nous venons d’horizons différents, bien que nous ayons ce même amour commun pour le rock. Nous nous inspirons de tous ces artistes que tu as mentionnés, mélangeons le tout pour un résultat que j’aime considérer comme notre. Cet album est ce qu’est Royal Republic pour moi.

Metal-Eyes : Qu’en penses-tu Adam?

Adam : Je suis assez d’accord. Comme on l’a mentionné, nous mangeons de tout. Notre formation musicale est assez académique, nous sommes tous d’assez bons musiciens, ce qui était un des objectifs au départ, que chacun puisse jouer un peu de tout, quel que soit le genre. Nous étions musiciens de sessions, de studio, avant même de faire parler de Royal Republic. En matière de composition, c’est l’album qui nous ressemble le plus, en effet. C’est un peu comme si, finalement, nous avions enfin trouvé ce petit truc, grâce à nos deux précédents albums et à nos tournées, qui nous ont vraiment aidés. Il ne s’agit pas de réinventer la roue, ce n’est que du rock’n’roll.

Hanes : Oui, mais nous sommes aujourd’hui plus proches de réinventer la roue qu’avant (rires)

Adam : C’est drôle, parce que certaines personnes nous disent ça, « vous avez ce côté frais » et nous « quoi ? que veux-tu dire ? » Nous ne nous en préoccupons pas en fait. On a eu cette question plus tôt aujourd’hui « que pensez-vous de la musique mainstream ? » On lui a demandé ce qu’il entendait par musique mainstream. « Vraiment populaire, des groupes vraiment connus ». Quoi, que veut-il dire, que c’est mal ?

Hanes : D’avoir du succès?

Adam : Regarde, c’est un peu comme Justin Bieber qui se fait descendre en permanence… On se moque de lui, et je n’ai jamais compris pourquoi. Il est célèbre. Il est riche. Il est beau gosse. Il le sait. Et c’est un excellent performer, un danseur et un chanteur incroyable. Pourquoi faut-il lui en vouloir ? Parce que son succès est énorme ? Je n’ai jamais compris cette façon de penser. La musique populaire change tout le temps… Le rock était LE truc, puis ce fut Lady Gaga, Katty Perry… Ça change tout le temps, de semaine en semaine. Maintenant n’est sans doute pas le meilleur moment pour être un artiste de rock commercial, pas dans notre genre de rock en tout cas, car il y a tant de choses … On s’égare… Quelle était ta question ? (rires)

Metal-Eyes : Comment parvenez-vous à accorder toutes vos influences ?

Adam : Oui ! On fait ce qui nous semble juste, on reste ouverts à tout. Nous ne voulons pas nous enfermer dans un créneau dans lequel nous ne pourrions écrire que ce type de chanson et pas celui-là. Il y a tant de bonnes choses partout. Ne serait-ce que les Beatles, tu mets Yesterday et Helker Skelter côte-à-côte et ça fonctionne, personne ne dira rien parce que c’est génial, simplement génial.

Hanes : Je crois que si tu veux te diversifier, tu dois le faire très tôt dans ta carrière. Sinon, comme AC/DC, tu as une identité, un type de son, et c’est très difficile de s’en défaire. Tu dois montrer au gens très tôt ce que tu veux faire.

Metal-Eyes : Vous n’êtes pas le genre de groupe à écrire 10 ou 20 fois le même album, donc…

Hanes : J’espère que non !

Metal-Eyes : Adam, ton chant peux-être aussi crooner que sauvage, enfantin ou criard. Comment prépares-tu ta voix ?

Adam : Je ne la prépare pas, vraiment. C’est étrange, iol y a comme une sorte de mémoire musculaire. En ce qui me concerne, je n’ai jamais été aussi à l’aise en matière de chant qu’aujourd’hui. J’ai entendu que la voix des hommes arrivait à maturité vers 30-40 ans, mais mon épouse m’a dit que ça concerne les femmes, pas les hommes, eux conservent leur voix. Il s’agit plus en fait… Plus tu sais, plus tu réfléchis. Et plus tu réfléchis, plus tu risque d’avoir des problèmes avec ta voix. Quand j’avais 18 ans, je faisais partie d’un chœur et le… responsable, chef, tuteur ? m’a fait chanter pour déterminer où me placer. (il chantonne) et j’ai atteint une note sans pouvoir aller plus haut. « Ok, tu es baryton, tu n’es pas censé aller plus haut que ça ». ça m’est resté pendant 6 ans. Je ne pouvais pas chanter parce que je gardais ça en t^te : voilà ma limite, je ne peux aller plus haut. Aujourd’hui, je n’ai plus de limites, c’est ainsi. D’après moi, il s’agit juste d’être dans le bon ton, plus que de chauffer ma voix. J’ai essayé, et peu importe à quel point tu t’échauffe, ça n’aide pas.

Hanes : Je pense que tu fais une sorte d’échauffement mental. Tu te concentre d’une certaine manière, je te vois le faire avant un concert. (à moi) Ce n’est pas comme s’il chantait pendant une heure avant un concert.

Adam : Si.

Hanes : Vraiment ?

Adam : Je ne le fais pas ?

Hanes : Non.

Adam : Si (rires).

Metal-Eyes : Save the nation est sorti il y a maintenant 4 ans. Pourquoi a-t-il fallu si longtemps pour enregistrer Weekend man ?

Adam : Nous voulions que les chansons soient bonnes. Vraiment bonnes. Avec Save the nation, nous voulions absolument un nouvel album parce que nous avions tant tourné avec le premier album qu’on en était dégoûté. Nous avions besoin d’un nouvel album, et vite ! Nous n’avions pas porté suffisamment attention aux chansons (de Save the nation, Ndlr). Je suis heureux que nous l’ayons fait de cette manière, mais nous nous sommes élevés contre de nombreux avis… « Vous devriez aller dans cette direction. » « Non, on va par là ! »… c’est ce que nous voulions faire. Aujourd’hui, pour ce nouvel album, nous avons eu le sentiment que nous devions vraiment bien faire les choses, pour montrer au public ce que nous sommes. Que savons-nous faire ? De mieux ? Il nous a fallu du temps pour y arriver, pratiquement deux ans, des premiers jets jusqu’au résultat final ; Ce fut un long et fastidieux travail. Mais le résultat est tout sauf horrible. C’est joyeux, réussi, et…

Metal-Eyes : Et tu l’apprécies !

Adam : Et cool.

Metal-Eyes : Je m’apprêtais à vous demander de me vendre votre album et tu viens de le faire. Royal Republic s’était chargé de la production de We are the Royal, votre premier album, et êtes aujourd’hui produit. Selon moi, on retrouve toujours le son spécial, le votre, et ce feeling qui vous caractérise. En quoi l’apport d’un producteur vous est-il nécessaire ? Avez-vous besoin d’un producteur ?

Adam : C’est difficile de dire si nous en avons besoin… On peut plutôt se demander ce qui se serait produit si nous n’avions pas eu recours à un producteur. Nous savons ce qu’il nous apporté. A posteriori, nous avons reçu beaucoup d’aide de notre producteur, qui nous a poussés à travailler de nouvelles idées.

Hanes : Il s’assurait aussi que les choses allaient dans le bon sens. Nous sommes quatre dans ce groupe, avec des idées et des caractères forts ; Nous avions besoin de quelqu’un pour nous guider, nous dire « vous savez quoi ? Cette idée est super, on fonce, mais celle-là, on laisse tomber ». Il nous fallait ça pour avancer, sinon, tu risque de te retrouvé coincé. Je crois que c’est un des avantages principaux à avoir travaillé avec un producteur.

Metal-Eyes : Royal Republic, de ce que j’en ai vu, est un groupe qui aime la vie et aime s’amuser. Cependant, au cours de ces quatre dernières années, le monde a radicalement changé. Pas toujours de la meilleure manière… Y a-t-il des thèmes que vous ne souhaitez pas aborder dans vos chansons ?

Adam : Nous avons volontairement décidé de ne pas parler de politique, sous aucune forme. Il y a des groupes engagés, rendent leurs idées publiques, et je n’y voit aucun mal, d’une certaine manière. D’un autre côté, ça me gêne lorsque la politique commence à contrôler la musique. Je ne peux pas écouter un groupe à cause de ses idées politiques, même si sa  musique est fantastique. Mais je ne peux être en accord avec les textes, ce qu’ils véhiculent. Ou bien c’est l’inverse. Je pense que lorsque quelqu’un a un certain succès, qu’on le suit, qu’il a des fans, il a un certain pouvoir qu’il devrait utiliser pour aider, se battre contre la famine, la pauvreté, l’homophobie, le racisme. Des valeurs universelles. Qui serait contre ? C’est positif. Mais nous nous sommes en quelque sorte fixé pour mission d’être le groupe avec lequel les gens se sentent en vacances, quelle que soit leur situation, au cours d’un divorce, en cas d’annulation de ton soap, peu-importe ce dont tu as besoin de t’évader, c’est notre mission. Avec le dernier album, j’ai vu des gens venir me voir et me dire – nos  paroles deviennent peu à peu plus intimes – et les gens me disent que les chansons les aide. Je ne comprends pas comment, mais c’est ainsi !

Hanes : Baby, par exemple. Ce gars nous disait vivre un rupture très difficile et cette chanson l’a aidé. « Hein ? Quoi ? Mais comment ça?” Mais c’est génial…

Adam : Je me moque un peu de moi lorsque les gens nous dissent ça parce que, pour moi, il s’agit plus d’entertainement, de chirurgie de l’esprit, tu vois ce que je veux dire? Il y a ce groupe de fans qui voyagent sur nos pas depuis… toujours, j’ai l’impression ! Un jour, ils nous ont retrouvé à l’extérieur du tour bus après un concert et ils nous ont dit : « Vous pensez peut-être qu’on est gonflants de vous se theuivre comme ça, d’être au premier rang à chaque concert… Mais ce que vous ne savez pas, c’est que nous ne nous connaissions pas, nous avons fait connaissance grâce à votre musique qu’on adore. Et nous sommes devenus potes pour la vie. Grace à vous, nous avons vu tous ces endroits ! » C’est assez cool, finalement. C’est un pouvoir plutôt sympa, je trouve !

Metal-Eyes : Quelques petites choses avant que je ne parte, parce que « Here I come, There you go ». Ce n’est pas un peu risqué de chanter ça en concert ? « Me voici, Vous partez ! » ?

Adam : Non c’est plus comme «(il mime le geste entre ses jambes) : « Je viens ! »

Hanes : « Voilà pour toi… »

Adam : On peut le voir de plusieurs manières, bien sûr. Il y a toujours quelqu’un qui part. C’est un peu comme une relation dans laquelle elle veut, il ne sait pas…

Metal-Eyes : Mouais… Certaines paroles me rappellent The Police, il y a ce « Ma ma ma » sur Out of my mind qui me rappelle le My Sharona des Knack. Aviez-vous conscience de le faire, d’enregistrer des passages qui peuvent évoquer ces hits auprès du public ?

Adam : Parfois, oui, tu le fais consciemment et parfois tu t’en rends comptes et tu te dis « non, là c’est trop évident ! ». Mais il y a ce rythme (il le chantonne) que j’ai entendu dans tant de chansons. Tout ou à peu près a été fait en musique. Tout est une version meilleure ou moins bonne de ce qui a déjà été fait ; Nous cherchons simplement à faire de la bonne musique. Tu trouves que certains passages ressemblent à autre chose, Parfait ! Je m’en fous, ça n’a pas d’importance. On n’essaie pas de voler qui que ce soit !

Hanes : L’art a toujours fonctionné ainsi : quelque chose te plait, t’inspire, tu l’intériorise, puis tu le ressors. Il est évident qu’il y a des similitudes, que tu sois Kick Ass ou Royal Republic. Le « Ma ma ma » t’évoque My Sharona, alors je le prends comme un compliment, parce que nous le faisons avec respect, cois-tu.

Adam : Je me souviens d’avoir enregistré ce Ma ma ma ma et il manquait quelque chose. Je l’ai rechanté un peu plus haut, et on l’a gardé ainsi. Et ça sonne bien, bien mieux que sans harmonie du tout ! On garde quelque chose qui sonne moins bien afin que les gens ne pensent pas à My Sharona ou est-ce qu’on garde quelque chose qui sonne bien ? Que ça sonne bien !

Metal-Eyes : Qu’est-ce qui vous fait marcher ?  

Tous les deux : Pardon ?

Metal-Eyes : Qu’est-ce qui vous fait marcher ? Vous chantez bien You can walk for a cause or you can walk just because ? 

Adam : Ah! Je crois que nous avons tout couvert dans cette chanson.

Hanes : Le plus souvent je marche juste pour marcher, sans avoir besoin d’une raison ou d’un but. On n’a pas besoin d’un but, il faut marcher. J’aime marcher, me vider la tête.

Metal-Eyes : Quels sont vos prévisions de tournées et quand nous reverrons-vous en France?

Adam : Nous avons une grosse tournée des festivals cet été, dont le Rock en Seine que nous attendons avec impatience parce que ça fait un bout de temps que nous n’avons pas joué en France. Il y a ensuite une tournée en automne, et nous jouerons en France, début 2017, je crois.