Thrash, France (M&O music, 2020)
Après avoir publié, en 2017, un premier Ep, les Corses de Silence Of The Abyss nous proposent leur premier album, Unease & unfairness. Ce premier essai complet puise aux sources du heavy, carré, puissant et organique. Le son est gras et efficace, le chant est dans un anglais plus que correct. Ok, ça commence bien, d’autant que Amok alterne passages lourds, clames et plus saccadés. Dès ce premier morceau, Silence Of The Abyss met, avec coeur et efficacité beaucoup d’influences. De celles qui ne laissent pas de marbre. Le ton de Nothing at all fait penser à une marche forcée, marche alourdie par les chaines ou autres handicaps. Et c’est un trio qui parvient à ce résultat! Composé du chanteur Jean-Bernard Flores, du guitariste David Santucci et de la batteuse Diane Gianelli, le groupe corse explore le metal sous toutes ses formes, à la fois « traditionnelles » et modernes, visitant autant le heavy metal que le prog ou le thrash. See Arcturus, intermède aux accents plus organiques et orientaux, introduit My fair fury, rapide et enragé. Là aussi, une touche orientale dans le chant nous fait traverser la méditerranée. Matando est un autre intermède, plus hispanisant avant que le groupe ne reparte sur les chapeaux de roues avec The colour of walls, brutal et direct. La guitare cisaille et charcute, la batterie gronde, le break apporte un temps calme bienvenu. God is dead le bien nommé, est plus heavy, et, malgré le chant parfois enragé, se rapproche d’un doom franc et oppressant. Weak!! relance la machine hypnotique, lourde, rythmée et martiale. Enfin, Lunar, avec son intro plus légère, distordue, monte en puissance. Étonnamment, Silence Of The Abyss a choisi cette longue épopée instrumentale, apocalyptique, qui évoque parfois Orion de Metallica. Pour autant, Silence Of The Abysse développe tout au long de Unease & unfairness une vraie personnalité, puissante, mélodique et rugueuse à la fois, et se place dans le peloton des formations prometteuse à suivre. Une belle promesse.