Interview: SLAVES OF IMPERIUM

Interview SLAVES OF IMPERIUM. Entretien avec Matthew Barry (guitare lead) le 13 mai 2024

Comme c’est la première fois que nous parlons, commençons par la question la plus originale, décalée et rock’n’roll qui soit : Slaves Of Imperium c’est quoi, c’est qui, vous venez d’où ? Ça a été monté quand et pourquoi ?

Ah ouais… C’est une grosse question (rires) !

Je t’ai posé toutes les questions de l’interview en une seule !

C’est bien. Alors… Slaves Of Imperium s’est formé en 2019 à partir de deux autres groupes de la scène bretonne. On était tous dans d’autres groupes avant et on s’est rencontrés sur les scènes locales. On avait la volonté de créer quelque chose qui nous correspondait plus que ce qu’on faisait.

Vous étiez dans quels groupes tous ?

J’étais dans un groupe de reprises hard rock, Backstage, on tournait sur les scènes du Morbihan principalement. Cédric (Sébastian, chant), David (Péné, guitare rythmique) et Kristen (Gachet, batterie) étaient dans un groupe de metal symphonique, Inimorality. C’était sympa, mais ça ne nous convenait plus. On a monté Slaves Of Imperium ensemble pour subvenir aux besoins créatifs de chacun. Malheureusement… on a choisi le meilleur moment pour former un groupe, juste au début du Covid. Les concerts, c’était mort, donc on en a profité pour composer. Le premier album est sorti en 2022, le nouveau, New waves of cynicism est sorti le 15 mars. Il était déjà composé, un tiers ou à moitié, avant la sortie du premier album.

J’imagine que vous avez aussi pu tirer profit de cette situation afin d’avancer sur la cohésion du groupe et la composition…

Oui, ne serait-ce que d’apprendre à se connaitre musicalement. Au départ, les compos étaient basiques, histoire d’apprendre à jouer ensemble. Mais par la suite, une fois qu’on se connait un peu mieux, on compose des choses qui nous correspondent un peu mieux.

Le groupe a naturellement dû évoluer (il confirme). Quand j’écoute l’album, ça n’a rien à voir avec les styles dont tu parlais avec vos anciens groupes. Comment décrirais-tu la musique de Slaves Of Imperium à quelqu’un qui ne vous connait pas ?

C’est une musique qui est composée et mise au service de l’émotion qu’on veut véhiculer, avec des thèmes, des textes qu’on veut mettre en avant. On n’a pas de style… Enfin, si, il y a une base qui est plutôt death/thrash metal, du fait de nos influences respectives. Moi, j’écoute plutôt du thrash ou du death, Raphaël (Fournier, basse) écoute du black et du prog, on a tous nos influences… Pour autant, on ne cherche pas à rester dans un style spécifique, ce qui sort, c’est naturel.

Quels sont les thèmes « littéraires » que vous abordez ?

On a une influence qui est assez littéraire en effet. Notre chanteur, quand on lui demande quelles sont ses influences en musique, il va citer des écrivains… Les deux albums sont une suite logique, en fait : dans le premier album, on analyse les émotions de l’être humain, et on les décortique. Dans le second, on va encore plus loin et on regarde ce qu’il se passe dans notre cercle familial, privé. Et on se rend compte qu’il y a des horreurs abominables qui se passent parfois juste en bas de chez soi… et personne n’en parle, on ne s’en rend pas compte. On fait le lien avec ces deux albums entre l’humain et ce qui peut lui arriver de pire.

Le premier album c’était Observe. Analyze. Sanitize. qui est sorti il y a maintenant deux ans. Comment analyserais-tu l’évolution, humaine et musicale, du groupe entre ces deux albums ?

L’évolution humaine est logique : on commence à composer alors qu’on ne se connait pas… On se connaissait un peu, mais pas au niveau d’aujourd’hui. Plus on travaille ensemble, plus on sait ce qu’il faut faire pour que ça corresponde à chacun, et que ça intègre les envies créatives de chacun. Musicalement… Le premier album est, on peut dire, plutôt simple dans son approche. Justement parce qu’on ne se connaissait pas suffisamment. On avait un thème, des morceaux qui était composés un peu chacun de son côté. J’en avais composé avant même de monter ce groupe, Cédric aussi. On a mélangé tout ça comme on a pu. New waves of cynicism a été composé ensemble, avec l’expérience de chacun.

Donc c’est de ce côté qu’il faut chercher l’évolution, chacun ayant pris part à la composition et ayant pu donner son avis.

Exactement. Du coup, le résultat est beaucoup plus varié, contrasté, dynamique… lourd et sombre, aussi. C’est vrai que le premier album avait une base thrash bien présente, tandis que là, on n’hésite pas à briser les codes de notre genre pour mettre la musique au service de l’émotion qu’on veut véhiculer. Si on estime que le morceau, les paroles seraient mieux mis en avant avec une orchestration ou des arrangements autres que ce qu’on retrouve de manière classique, on le fait. C’est là-dessus qu’on a évolué. D’une part, c’est ce qui nous fait plaisir, et d’autre part, c’est ce qui rend notre musique intéressante, donc on va continuer dans ce sens. On n’a pas encore composé de morceaux pour un troisième album, mais on a déjà le thème, les textes sont quasiment terminés, on a des bouts de riffs… On ne va pas tarder à se mettre au travail et on ira encore plus dans ce sens, ne pas hésiter à incorporer d’autres influences, d’autres style que simplement du thrash et du death metal.

Avec quelques touches de black aussi, notamment dans le chant qui peut être très agressif…

Tout à fait, c’est un peu la patte de Raphaël, notre bassiste. C’est ce qu’il aime, le black !

Tu parlais du fait de constater ce qui peut se passer sur nos paliers. Au-delà de l’évolution musicale, tu peux envisager que vous puissiez pousser votre analyse de notre société actuelle encore plus loin ?

Justement, c’est ce qu’on cherche à faire. Je pense qu’à chaque fois qu’on avancera, on ira un petit peu plus loin à ce niveau. Le concept du troisième album est dans cette veine, on va chercher à aller plus profondément encore. On n’apporte pas des réponses, on est que des êtres humains, on s’interroge… Après chacun est libre d’interpréter les choses à sa manière. Quand on trouve un thème intéressant, on veut simplement le pointer du doigt, le montrer… « hé, oh… il se passe ça ».

Vous voulez montrer ce qu’il se passe. Etes-vous, individuellement, engagé dans des actions, les uns et les autres ?

Non, on ne peut pas dire qu’on soit engagés. On entend des histoires qui nous choquent… Les thèmes qu’on aborde, ce n’est pas des choses qu’on a forcément vécues individuellement, mais ce sont des histoires qu’on entend et qui nous font mal… Je ne sais plus quelle était l’idée de départ mais on se rend compte, avec le temps, que quand on compose la musique, c’est l’émotion qu’on ressent quand on apprend ce qui peut arriver près de chez nous qui est traduite, c’est le carburant de notre musique. Elle sort grâce à ça.

Il y a sur l’album un titre en français, Sarmat. Quelle était votre volonté en incluant ce morceau ?

Au départ, quand on a commencé à composer, notre chanteur a écrit directement en anglais. Ce n’est pas sa langue natale, mais tous les titres du premier album ont été composés de cette façon. Il s’est rendu compte par la suite que le fait d’écrire d’abord en français et qu’on traduise tous ensemble ensuite ouvrait beaucoup plus de portes au niveau du vocabulaire. Quand on a écrit Sarmat et qu’on l’a lu, on s’est dit que ça sonnait super bien en français. C’est une traduction qui aurait pu se faire, mais on aurait perdu quelque choses… Donc, on l’a laissé en français, et pourquoi pas, d’ailleurs ? On est un groupe français, alors, qu’est-ce qui nous empêche de le faire ? On souhaite quand même rester principalement en anglais car ça ouvre plus de portes à l’international. On restera là-dessus mais pourquoi pas, sur les prochains albums, avoir un ou deux morceaux en français. Il y en a déjà un qui est prévu parce que le thème le demande…

Ce qui signifie que Slaves Of Imperium a aussi des ambitions internationales (il confirme). Un groupe de rock, c’est aussi la scène, quels sont vos projets pour défendre cet album ?

Là, on vient tout juste de rentrer d’une tournée européenne, qui correspondait à la date de sortie de l’album. Le prochain objectif est de défendre l’album en France. Mais, entre la production de l’album, sa sortie et la tournée européenne, on n’a pas vraiment eu le temps de se projeter sur la fin d’année. On vient de rentrer, on se pose et on va organiser quelque chose en France pour la fin d’année, début d’année prochaine.

Vous revenez de tournée. Vous avez tourné où et avec qui ?

On l’a organisée seuls, cette tournée, on n’a pas accompagné d’autres groupe en tant que première partie. On a joué avec des groupes locaux : on est partis de Paris, on est ensuite allés à Berlin, Prague, Cracovie, on a fait trois dates en Roumanie, on a fait la Slovaquie, la Slovénie, l’Italie… tout ça en 15 jours trois semaines… On a fait, je crois, onze concerts d’affilée !

Vous avez bien bougé !

Oui, oui. On n’avait jamais fait autant de concerts d’affilée. On a commencé un peu fort !

C’était un autre rythme…

Exactement ! C’était très enrichissant d’un point de vue « musicien » mais aussi d’un point de vue humain. Ça nous apprend à travailler le live de manière beaucoup plus efficace : se mettre en place, faire les balances, monter et ramasser le matériel… C’est un bon entrainement pour la suite.

Et j’imagine que d’un point de vue humain ça permet de découvrir certaines qualités ou non qualités des uns et des autres…

Absolument, ça permet déjà de savoir si on se supporte dans un même véhicule, les uns sur les autres pendant trois semaines (rires) !

Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de New waves of cynicism pour expliquer à quelqu’un ce qu’est l’esprit de Slaves Of Imperium, ce serait lequel ?

Waow, compliqué ! Un seul titre ? C’est compliqué parce que nos morceaux sont assez variés… Je ne sais pas s’il y en a un qui nous représente suffisamment… Après, on a fait un choix sur l’album, mettre Parasites en premier, parce que c’est un morceau qui rentre dans le lard tout de suite et qui reste assez riche en matière de composition. Oui, pour faire découvrir mon groupe à quelqu’un qui ne nous connait pas je pense que je dirai Parasites, mais, vraiment, la question est difficile…

Vous démarrez depuis quelques années avec ce groupe. On sait pertinemment qu’en France, un groupe de rock ne vit pas de sa musique. Quelles sont vos activités dans vos autres vies ?

On a tous nos boulots : je suis mécanicien, Raphaël est architecte, Kristen était boulanger mais il est en train de se réorienter, david est chauffeur poids lourds, et Cédric est responsable de ligne dans une usine agro-alimentaire.

Tu disais au début de notre entretien que vous ne vous connaissiez pas quand vous avez monté le groupe. Qu’est-ce qui fait que, à un moment donné, vous avez décidé de vous retrouver, de vous réunir autour de cette nouvelle entité ?

Pour être tout à fait honnête, c’est…

L’argent !

Ouais, carrément, oui ! Tout à fait (rires) ! Au départ, c’était vraiment parce que la scène dans notre localité était limitée, et on n’avait pas la possibilité de chercher d’autres personnes avec qui monter un groupe. Il n’y a pas 50.000 personnes dans notre coin qui voulaient faire de la musique… dès lors que tu rencontre quelqu’un qui est sur la même longueur d’ondes que toi, t’es obligé de tenter quelque chose. Pas sûr que tu aies une autre possibilité de le faire après… Coup de chance, on s’est rendu compte qu’on est vraiment tous sur la même longueur d’ondes, et on a de la chance de se trouver là !

C’est un peu un choix par défaut…

Je ne dirai pas « par défaut », même si je comprends ce que tu veux dire… Musicalement on savait qu’on allait pouvoir faire quelque chose. Humainement, c’est vrai qu’on ne se connaissait pas plus que ça, et… Oui, quelque part, c’est un peu « par défaut », comme tu dis, parce qu’on n’est pas très nombreux dans notre bled…

Si tu devais penser à une devise pour Slaves Of Imperium, ce serait quoi ?

(Rires) C’est compliqué encore comme question ! Je pense que chacun répondrait différemment…

Ça tombe bien, c’est à toi que je pose cette question !

Attends, il faut que je réfléchisse là… Une devise ? Vraiment dur… Si je devais être dans la déconne, je dirais « Live fast and die drunk », mais là, on n’est pas dans la déconne… (NdMP : en même temps, les gars ont fait produire des bières à leur nom)

Quoique, quelque part, c’est assez cynique…

Oui, c’est vrai, mais c’est un délire entre nous. Ce n’est pas ce que j’aurai répondu…

Tu as encore un peu de temps pour y réfléchir alors… Parlons de la pochette de l’album : elle présente deux personnages, un squelette habillé en costume, une autre personne, assez féminine et musculeuse, qui tient un couteau… Il y a une forme de dualité entre la confrontation de la mort et de la vie, la mort éclairée et la vie dans le côté sombre, la mort qui semble assez pacifique et la vie très menaçante avec son couteau dans le dos…

C’est intéressant d’écouter ta description… Il y a beaucoup de détails qui laissent libre court à chacun de se faire son interprétation. Pour ma part, ce serait une explication plus simple : cette image, pour moi, représente parfaitement le cynisme. Le fait d’avoir cette poignée de main et d’avoir un couteau dan s le dos… On sert la main à quelqu’un mais dans le dos, il y ale cynisme, le manque de confiance, la méfiance qui est là. C’est une image qui représente pour moi parfaitement le titre. Maintenant, il y a pas mal de détails, cette pochette est assez riche à ce niveau-là.

DEAD TREE SEEDS: Toxic thoughts

France, Thrash (M&O, 2024)

Les voici enfin de retours, nos thrashers fous de Dead Tree Seeds! Leur nouvel album, Toxic thoughts, pourrait se résumer ainsi: ça thrashe sévère! Et l’on aurait envie de répondre, genre Rostand: « Ah, non, c’est un peu court, jeune homme! On aurait pu dire… Oh, diable! Bien des choses en somme. En variant le ton: Poétique: « Aimez vous tant les furieux Slayer qu’un hommage vous leur rendez en une heure? » Prévenant: « D’inspiration je ne vous donne tort tant le chant évoque Kreator ». Dramatique: « Aucun vent ne peut de ce pas pousser l’esprit si présent de Metallica ». On pourrait continuer ainsi longtemps tant ce Toxic thoughts rend un chaleureux hommage à nos grands anciens sans jamais bassement les imiter. Car il y a tout au long de cet album une vraie personnalité, une puissance sans égal qui déboite en cadence maxilaires et cervicales. Tu te prends ces 10 titres – 9 plus l’intro – en pleine face sans jamais, ou presque, pouvoir reprendre ton souffle. Fort heureusement, Dead Tree Seeds nous offre un instant de répit avec une ballade judicieusement placée à mi-parcours. Hein, quoi? Une ballade, mais ça va pas la tête, non? Ce qui se rapproche le plus d’une ballade c’est une partie plus proche des instrumentaux des débuts de Metallica, certes, mais ballade? Ca va pas, non? Dès les premiers accords, DTS chope l’auditeur à la gorge et ne relâche jamais la pression. Ca tabasse sec et sévère et ça démonte sa mère ! Amateurs de thrash old school, foncez, vous ne serez pas déçu.

SLAVES OF IMPERIUM:New waves of cynicism

France, Thrash/Black (M&O music, 2024)

Les esclaves de l’empire… Slaves Of Imperium est un groupe fondé en 2019 en Bretagne, entre Vannes et Lorient qui a déjà publié un premier album, Observe. Analyse. Sanitize. en 2022. Si ses influences vont de Machine Head à At The Gates, si le groupe propose des structures directes et dans ta face, des riffs ultra tranchants et efficaces, une rythmique qui martèle sa mère, il est impossible de ne pas faire le lien entre ce thrash/death et le Black metal d’un Behemoth ou d’autres dans de nombreux passage des vocaux. Ce chant, hargneux et déterminé, qui se fait parfois clair (Beating session, Aftermath, Equation of the void et plus) est étrangement, par instants, limite juste et proche de la rupture dans un esprit mélancolique et torturé. Slaves Of Imperium semble toutefois déterminé et son propos musical ne laisse guère de doute quant à ses intentions. C’est brutal, certes, certains soli évoquant surtout le heavy metal classique. Ceux qui me connaissent le savent, je suis loin d’être fan ultime de metal extrême. Pourtant, ici, serait-ce un bon signe?, je suis arrivé au bout de l’album sans envie d’interrompre son écoute. Même si ça bourrine sévère, il y a une variété de tempi et d’influence suffisamment vaste pour que que chacun puisse trouver ses marques et ses repères. SOI nous offre même une version acoustique du morceau titre de son premier album pour clore ce nouvel essai, cette version m’évoquant directement Solitude de Candlemass. Seul point de frustration: le livret indique les compositeur et auteur, mais on ne trouve rien, ni sur le dit livret, ni sur internet (FB, linktr.ee, site du label…) quant au line-up actuel… On est en France, hein…

ANTHARES: After the war

France, Thrash (M&O, 2024)

Ils sont sérieux, ces Bretons? Comment ça thrashe sévère ce After the war, quatrième album d’Anthares ! C’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleurs plats, dit-on. On dit aussi que ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire la grimace. Anthares entre dans ces deux catégories. Le groupe se forme en 1994 à Morlaix, en Bretagne, publie Eps et album, tourne avant de se séparer au tournant du millénaire. Le trio d’origine, Fanfan (guitares), Fanch (batterie) et Phil (basse) décident de remettre le couvert en 2013 et sont rejoints par Julien (chant) et Tanguy (guitare). Ensemble, ils publient To my last breath en 2014 et Addicted to chaos en 2019, se produisent en 2014 au Hellfest et se forgent avec le temps et les concerts une solide réputation. C’est encore plus déterminés que les cinq d’Anthares se rappellent aujourd’hui à notre bon souvenir avec After the war qui prend l’auditeur à la gorge du premier au dernier riff – sans parler de cette pochette plus démoniaque que tout ! C’est simple: la fureur ne subit qu’un « temps calme » au milieu de Lost (plus heavy que thrash, avec un peu de clarté dans le chant. Mais tout est relatif) tant l’ensemble est puissant. Les riffs, directs, incisifs et tranchants, le chant agressif, hargneux et déterminé, la rythmique dans ta face qui pilonne comme une batterie de missiles, tout est réuni pour que se cassent les nuques. Circle pits assurés ! De Arise the war cry à After the war, aucun des neuf titre ne laisse indifférent. On se demande simplement pour quelle raison Anthares se fait aussi rare…

ORLÉANS METAL NIGHT: la galerie

Retrouvez ici le live report du concert

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VOICE OF RUIN: Cold epiphany

Suisse, Death mélodique (Autoproduction, 2023)

Il y a des groupes comme ça, tu les découvres par hasard… Voice Of Ruin fait partie de ceux-là… et des bonnes surprises aussi. Formé en 2008 à Nyon, en Suisse, la formation publie son premier album, Morning wood en 2014, tourne en compagnie de Sepultura, Hatebreed, Children Of Bodom parmis d’autres et revient aujourd’hui avec son quatrième album, Cold epiphany. Le moins qu’on puisse dire est que ça thrashe sévère tout au long des 9 titres introduits par un calme instrumental, Prelude to a dark age. Le calme avant la tempête, car la suite speede, growle et tabasse sec. Rapidement, cependant, un constat s’impose: cet album s’il comporte nombre de qualités – des compos rentre dedans, parfois directes, à d’autres moment plus complexes, des riffs sur lesquels il est impossible de ne pas avoir son air guitar et de headbanguer en cadence, une production soignée… – recèle une faiblesse: j’ai parfois, souvent, l’impression d’écouter le futur album d’Amon Amarth. Le chant de Randy accompagné de ces guitares évoquent plus qu’à leur tour l’univers sonore de nos vikings préférés et, en même temps, Voice Of Ruin s’en distingue par l’utilisation de claviers. Si l’influence des Suédois est une évidence, d’autres références se font jour au gré des titres, sans pour autant être prégnantes: Nightwish et le metal symphonique dans certaines orchestrations, des intros qui évoquent ici Judas Priest (Dreadful tears, sur lequel intervient Anna Murphy pour les parties de chant clair), Slayer un peu partout, Sepultura (Deathstar rising et son intro quelque peu tribale) ou encore, dans une moindre mesure, Metallica. Mais que demande-t-on, au final? Cold epiphany est un album plus qu’énergique, souvent explosif, très bien produit et qui ne lasse pas un instant. Un album plus qu’efficace.

DEAD EARTH: From the ruins

Thrash/Hardcore, USA (M&O, 2023)

Comment ça envoie! Formé en 2018 à Cleveland, Dead Earth a publié un premier album, Truth hammer, en 2019. Crise sanitaire oblige, il a fallu aux Américains patienter avant de revenir armé de ce From the ruins qui thrashe de bout en bout. Dès Fear no one, le message est clair: un chant enragé, des guitares qui cisaillent et charcutent, une rythmique en béton armé et des mélodies qui vont du heavy metal traditionnel au thrash des vieux jours, l’ensemble mené par un esprit résolument hardcore. On trouve tout au long des 11 titres des influences évidentes – Slayer, Exodus, Suicidal Tendencies, Sick Of It All… – et d’autres qui le sont moins mais bien présentes – Iron Maiden, Motörhead, le punk anglais de la fin des 70’s. Dead Earth parvient à proposer des morceaux qui alternent les tempi, frappent aussi sévèrement qu’ils entrainent l’auditeur dans des recoins plus calmes (ce break quasi acoustique sur Monster est une bouffée d’air frais!) La grande force de Dead Earth est de proposer un album dont la variété des titres – et dans les titres eux-mêmes – n’essouffle pas et même interpelle. Ok, ça bourrine sévère, mais certains passages se révèlent si fédérateurs qu’on ne peut résister à cette explosion d’énergie positive. Un défouloir d’une superbe efficacité!

Interview: EIGHT SINS

Interview EIGHT SINS. Entretien avec Loïc (chant), propos recueillis le 14 novembre 2023 – A voir au Hellfest 2024, le vendredi matin pour réveiller la Warzone.

C’est la première fois que nous discutons, Loïc, alors, pour commencer, peux-tu me dire comment se passe cette journée ?

C’est formidable !  Un peu fatigué… Je vais t’expliquer notre road trip : on est partis à 4 heures du mat’ de Grenoble. On a fait quelques heures de TGV pour arriver à Paris ce matin, on est au Hard Rock Café et ça se passe super bien ! Les gens qu’on rencontre sont intéressés, intéressants, ont écouté ce qu’on a fait, donc ça fait très plaisir.

Parlons un peu de Eight Sins, que je découvre avec Straight to Namek… Quelle est l’histoire du groupe ?

Eight Sins est un groupe qui a été fondé en 2006/2007, par Arnaud, le guitariste et moi-même. La formation définitive date de 2010, je crois… Non, 2008… Non, 2010… 2012 peut-être… Ah, j’ai du mal avec les dates (rires), mais on a consolidé la formation à ce moment-là avec Julien à la batterie et Mike à la basse. C’est nous quatre qui sommes représentés sur la pochette…

Et toi, tu es qui ?

Moi, je suis Boubou, le bubble gum rose (rires).

Ok, tu appelles ça un bubble gum, moi, je pensais à un génie…

En fait, c’est un personnage de Dragonball Z, un méchant et gentil, ce qui me représente bien. Et comme il est enrobé comme je peux l’être un peu, ça me colle à la peau, je trouve.

Pour les gens comme moi qui ne vous connaissent pas forcément, comment décrirais-tu la musique de Eight Sins ? Vous êtes clairement très influencés par le hard FM, l’AOR…

Ouais ! (Rires) Alors, je te dirais que si tu aimes le thrash quand ça va vite, si tu aimes la bagarre dans le moshpit dans un concert de hardcore, alors… bienvenu à un concert de Eight Sins où tu passeras un moment incroyable ! Tu pourras courir en rond avec tes copains, te taper dessus et boire plein de délicates bières bien fraiches. Voilà !

L’album sort aujourd’hui, quels sont les premiers retours que vous avez eus de la part des médias ?

Eh bien avec les rencontres d’aujourd’hui, j’ai l’impression que les gens l’ont apprécié, en tout cas, les chroniqueurs. Tout le monde a noté que le son est costaud, que les compos sont efficaces. Certes, 23’ pour un album, c’est rapide, mais c’est un classique du hardcore/thrash, mais ça va vite et ça tape fort. Il n’y a pas forcément besoin de plus pour être conquis. Je crois que les gens ont envie de le réécouter une fois qu’il est terminé, donc je trouve ça plutôt cool.

Le fait que ce soit un album court, « à l’ancienne », fait qu’il n’y a pas de sentiment de lassitude (il approuve).

C’est ça, c’est tout à fait le format qui nous correspond et qui correspond au genre. Un live de Eight Sins, c’est un peu plus long, mais c’est un peu « patate dans la courge », et il faut tenir la distance. Autant pour nous que pour le public, qui se fait un petit marathon pendant le concert !

Un groupe de rock, c’est aussi la scène. Quels sont vos projets de concerts, s’il y a des choses que tu peux nous dire ?

On a quelques dates calées jusqu’à la fin de l’année, à Paris, Dijon, Romans sur Isère…

La capitale de la chaussure…

Oh, waow, Exactement ! La capitale du godiot, oui, môssieur ! Et on a des choses qui se dessinent pour 2024. Comme d’autres, je ne peux pas encore en parler tant que ça n’a pas été officialisé, mais je peux déjà te dire qu’on a été approchés par certains festivals dès le printemps. On va beaucoup bouger en 2024. Toutes les dates sont sur notre site, de toutes façons.

Peux-tu me dire ce que c’est, Namek ?

Namek ? Est-ce que tu connais Dragonball ?

Pas du tout…

Alors, normal… C’est une référence, comme il y en a d’autres sur la pochette, les titres de films qu’on cite… Namek, c’est une planète sur laquelle les habitants, les Nameks, sont des petits bonshommes verts à cornes, super puissants. C’est un délire qu’on a, quand on s’est un peu éclatés en soirée, on dit qu’on est sur Namek. En apesanteur, u peu stratosphérisés, quoi… Ce qui peut arriver…

C’est quoi le huitième pêché ?

Je pourrais te dire que c’est nous, mais ce serait un peu prétentieux… D’aucuns disent que c’est la porte arrière… C’est à chacun de se faire son opinion. En tout cas, il est certain qu’un huitième pêché existait à la base, qui s’appelait la Vaine gloire et qui a été supprimé au profit des sept autres parce qu’il est connexe aux autres. Mais pour nous, on trouvait que le nom sonnait bien et ça nous faisait rire d’être le huitième.

Surtout que vous êtes 4.

Ce qui nous en fait deux chacun, exactement !

Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de Straight to Namek pour expliquer ce qu’est l’esprit de Eight Sins aujourd’hui, ce serait lequel ?

Alors… Très bonne question.

Merci !

Je trouve que celui qui représente le mieux l’esprit du groupe en ce moment c’est Street trash. Pour moi, c’est une chanson classique dans sa construction, avec un gros break final, et c’est ce qu’on aime faire en live. Maintenant, ma préférée c’est Straight to Namek, elle est un peu différente, un peu groovy, elle va chercher d’autres influences, du côté d’Anthrax…

Il y a un flagrant « manque de sérieux » dans votre approche musicale, aussi bien dans les illustrations que dans les titres des chansons, on sent bien que vous êtes là pour le fun.

On est là pour le plaisir, c’est clair. Comme dirait Herbert Léonard !

Oui, une référence thrash aussi (rires) ! Maintenant, y at-til des thèmes que vous abordez avec plus de facilité que d’autres, qui rentre pile dans l’esprit de Eight Sins ?

Fut un temps, on était un peu plus véhéments, un peu plus hardcore. On voulait appartenir à une scène et, du coup, on avait des textes plus fédérateurs, engagés. Et avec le temps, en s’assumant – et je crois que ce qui a changé dans le groupe c’est qu’on a tous connu les joies de la parentalité, ce qui nous a fait réaliser à quel point avoir un groupe, pouvoir tourner, ben, on avait une chance folle. Du coup, on a réalisé qu’on s’amusait vraiment à le faire. Que la musique tabasse, c’est une chose, mais pour autant, on peut ne pas se prendre au sérieux. Tu nous vois sur scène, tu comprends que ça ne tricote pas ! Maintenant, j’aime bien parler des films que j’aimais bien. On est des enfants des années 80/90, Club Dorothée, les gros block busters, les films d’action avec Schwarzy, Jurassic Parc…

Schwarzy… Il n’y aurait pas un clin d’œil avec Last action zero, par hasard ?

Si… On a même un sample de lui. Des films qui nous ont marqués, et je trouve que si tu les montres à quelqu’un aujourd’hui, tu passes un bon moment. C’est du divertissement, j’ai grandi avec, les autres aussi et on est fans de tout ça ! Les héros un peu pourris, les loosers magnifiques, les mutants, le vomi, l’abus d’alcool… Tous ces trucs là, j’adore. Je suis un enfant des jouets « mutants », tortues ninja… Tout ça, c’est des trucs qui me vont bien.

J’imagine que si on parle de vomi, on peut évoquer une certaine scène de Stand by me…

Ah, ah ! Oui, en effet ! Très bonne réf !

Y a-t-il, au contraire, des thèmes que vous refusez d’aborder aujourd’hui ?

Non, on ne se refuse pas grand-chose. Tu vois, dans notre album, il y a Cops panic qui est un peu plus engagée – en tout cas, c’est mon avis sur la répression policière. Je me permets d’en parler en le tournant d’une certaine manière. Je ne me refuse pas grand-chose, en fait… Comme j’écris les textes, je me permets ce que je veux, tant que c’est bien écrit. Après, dans les textes, on est plus dans le fun, les pizza mutantes…

Comment décrirais-tu l’évolution de Eight Sins entre Straight to Namek et It’s a trap ?

Alors… It’s a trap est l’album qui nous a permis de plus assumer notre côté cross-over/thrash. Ce disque nous a permis d’entamer un virage et là, on a tourné à 180°, on est allés à fond dans ce style avec Straight to Namek, même au niveau des chants, je me permets des envolées plus Heavy metal. En fait, on s’est beaucoup plus amusés à faire ce disque, on en est ultra fiers et je trouve qu’il sent le fun et la bagarre. Et ça, c’est chouette !

Donc il y a un virage qui a été amorcé…

Amorcé en 2019, confirmé en 2023. Entre temps, il y a eu un petit Covid qui nous a mis un coup de frein, mais ça nous a permis de bien cibler ce qu’on avait envie de faire.

Justement, le Covid a remis beaucoup de choses en question, à permis à tout le monde de réfléchir à sa manière de travailler. Pour l’enregistrement de cet album, comment avez-vous procédé ? Vous vous êtes retrouvés en studio, vous avez enregistré à distance avec les moyens modernes ou ça a été un mix des deux ?

On s’est retrouvé en studio, le Homeless studio, le studio de Florent Salfati, le chanteur de Landmvrks. C’est un choix délibéré de notre part : on avait écouté certaines de ses prods qui nous ont plus, et on voulait quelqu’un qui s’y connaissent en metal. Et surtout, on le connait bien, c’est un pote, et nous, on fonctionne beaucoup avec les gens qu’on connait. Même pour les clips, on est entourés de gens qui veulent nous aider. Flo, on appréciait déjà son travail et encore plus depuis qu’on a enregistré avec lui. Ça a été un enregistrement un peu différent des autres parce qu’il nous a permis de travailler différemment. Son studio, il y a plusieurs locaux et on peut tous travailler en même temps, plutôt que d’attendre chacun son tour, c’est la plaie… Là, on a pu tous travailler en même temps, j’ai pu travailler avec Flo pour le chant. Il est chanteur, donc on se comprenait, les batteurs ont travaillé ensemble, ils se comprenaient aussi – quand l’un disait « poum-poum », l’autre répondait « tchak tchak », ils étaient complètement en connexion… Bref, à chaque fois, on avait un interlocuteur qui sait de quoi il parle avec qui on se comprend. On a été en totale confiance. Flo s’est ensuite occupé du mix et du master et ça sonne ! C’est assez organique, et c’est un gros son, et c’est cool.

Et le tout concentré en moins d’une demi-heure, ça permet de ne pas s’essouffler…

Non, d’ailleurs, on vous le conseille pour un footing : tu cours, tu fais une petite pause à l’interlude et tu reprends ta course. Normalement, tu as fait 20 circle-pits et tu es bien !

Que souhaites-tu ajouter avant que nous ne terminions ?

J’ai envie de dire que nous sommes tous très fiers de cet album, que si vous ne nous connaissez pas, préparez vous à nous connaitre, on n’est pas près de ne pas nous voir ! On est là depuis un moment, on est un vieux groupe et les bonnes choses, comme le vin, prennent du temps. Si vous aimez le fun, la bière et le mosh pit, alors… bienvenus dans le monde de Eight Sins !

Quelle pourrait être la devise de Eight Sins aujourd’hui ?

Oh, c’est simple, c’est toujours la même : Biers and mosh pit ! ce qui signifie la fête et le fun, en gros. La fosse animée et festive, donc venez aux concerts et amusez vous !

Une toute dernière question que je pose traditionnellement maintenant : on sait qu’on ne vit que difficilement de sa musique en France, alors, vos métiers, dans vos autres vies, c’est quoi ?

Dans notre autre vie ? Jambon, notre batteur, donc Julien, est agent EDF, donc il travaille très peu (rires). Il est à côté de moi, c’est pour ça que je le dis… Notre bassiste, Nighht, est charpentier, couvreur. Du coup, lui, il a un vrai travail, c’est le seul qui bosse. Notre guitariste est programmeur, et moi, je suis tatoueur à Grenoble.

Et qu’est-ce qui vous a pris de faire une photo comme ça, dans un supermarché, coincés dans un caddie ?

Je sais pas, on en avait envie, et j’ai trouvé ça drôle. On a eu l’occasion de faire privatiser un supermarché, une superette, on s’est baladés seuls dans les rayons pendant deux heures, on pouvait toucher à tout… C’était un délire, de toutes façons, on est tous des produits de consommation…

EIGHT SINS: Straight to Namek

France, Thrash (Autoproduction, 2023)

Comme si les péchés capitaux, au nombre de 7, ne suffisaient pas, voici que les 4 brutes de Eight Sins (ouais, suivez ce décompte, on en reparlera!) en rajoutent un supplémentaire. En tout cas, rien qu’en regardant la pochette, on sait qu’on va bien se marrer avec ce Straight to Namek. Et quand tu ouvres le CD, tu les vois dans un caddie dans les rayons d’un supermarché… Je vous invite à lire les titres des chansons? Ok, trop sérieux, s’abstenir, svp! Seulement, voilà… Un clown, c’est un bosseur né, et ici, les apparences sont trompeuses. car les 10 titres (9 + 1 intro instrumentale) sont taillés dans un thrash metal qui dépote et qui arrache les têtes. Acid hole, Last action zero, San gueko, Street trash, Slice of doom… Ces titres d’un second degré assumé sont joués avec une brutalité et un sérieux irréprochables. Ca thrash sec et sévère, c’est efficace de bout en bout et ça fait secouer la tignasse. A ce niveau de qualité, un huitième péché est totalement bienvenu! Rock on!

ICELAND

France, Thrash (Autoproduction, 2023)

Les plus fervents amateurs de metal français vont pouvoir crier de joie! Iceland avait vu le jour au début des années 1990 et publié sin premier album éponyme en 1995 avant de sombrer corps et bien en 1998. Trois de ses membres se retrouvent pour jammer et la mayonnaise reprend. Phil (chant et guitare), Ziac (guitare) et Bernard (basse) décident de remettre le couvert. Et plutôt que d’enregistrer un nouvel album, le trio propose de réenregistrer son unique disque et de le moderniser. Une campagne de financement participatif plus tard, les trois se font aider de divers batteurs de belle renommée pour apporter un souffle nouveau aux compos. On retrouve ainsi Aurélien Ouzoulias (ex-Zoë, Lofofora), Franky Constanza (Ex-Dagoba, Blazing War Machine, Les Tambours du Bronx et actuel BlackRain) et Dirk Verbeuren (Ex-Scarve, actuel Megadeth), excusez du peu! Quand on obtient ces gages de qualité, il ne fait guère de doute que le produit soit à la hauteur des attentes du public. Et clairement, Iceland nous propose un album trhash moderne aux guitares mordantes, à la rythmique martelante, oppressante et lourde et au chant puissant, rauque et étouffé. Les huit titres charcutent avec une détermination sans faille, et il n’est guère possible de rester impassible. Ca thrashe et ça moshe de bout en bout avec une remarquable efficacité. A aucun moment, de Merry sinner à The eyes of the blind man, Iceland ne peut être pris en défaut. Tout juste pourrait-on s’étonner de la disparition de Traces of dreams et Slammin boys qui figuraient sur la version originale (et une maitrise anglaise limite…) mais on n’en tiendra pas rigueur au groupe tant la puissance et la qualité sont au rendez-vous. Même l’illustration de la pochette a été revue et améliorée. Voici un retour en force d’un groupe qu’on espère retrouver rapidement en live. Superbe retour gagnant!