France, Rock (Autoproduction, 2021)
Un peu de prog aux relents jazz, ça vous tente? C’est le programme que nous promettent les Franciliens de Synapse tout au long de leur album Singularities. Composé de 9 titres, ce premier album fait suite à un Ep sorti en 2019, l’année de l’arrivée de Thomas au chant. Avec Singularities, le quatuor a « voulu quelque chose de plus rock, se rapprochant du metalcore parfois. c’est d’ailleurs pour ça qu’on a fait appel à Pierre Danel de Kadinja » groupe dont le guitariste Pierre « a bien kiffé les morceaux et a apporté le piment nécessaire, même si tout était déjà composé« . L’album se distingue cependant par la variété des tonalités proposées. Allez, en dehors du chant anglais que j’ai franchement du mal à comprendre, Synapse propose un rock léger et aérien. Puisant autant dans le rock progressif de haute volée que dans des tonalités plus pop, les guitares hypnotiques et la rythmique entrainante accompagnent l’auditeur vers des univers à la fois familiers et novateurs. Il règne ici un esprit festif 60’s, là une ambiance plus 80’s, d’autres moments puisant dans le jazz… Synapses – vous savez, ces espaces vides entre les neurones – s’amuse avec ses influences. Roam, par exemple, navigue entre ces univers a priori contradictoires mais pourtant complémentaires. Le groupe voulait « un son actuel, de notre temps. Avant, j’étais dans un groupe qui criait beaucoup plus. Il a fallu que je travaille ma voix pour le chant clair, j’ai voulu apporter beaucoup de timbres différents« . Cette variété va du chant rappé – sur Brand new sky – à des choses plus puissantes, presque hurlées – 3000 ou Rage. On sent la diversités des influences « de Dream Theater au jazz – on aime vraiment beaucoup le jazz. On a vraiment mis tout ce qu’on aime dans ce disque, avec un son moderne« . On pourrait imaginer voir s’installer l’ennui, des groupes comme Dream Theater et le jazz étant souvent considérés comme « intellectualisant » leur musique, mais non, les mélodies sont accrocheuses et donnent envie d’en connaitre plus. « On se définit comme prog, mais on veut des mélodies catchy. Les structures ne sont pas rocambolesque, ça reste assez « droit »: couplet, refrain, ce qui donne un aspect pop. On oublie le côté intellectuel« . Mais si on évite les termes « metal, jazz ou rock » comment Thomas définirait- il la musique de Synapse à quelqu’un qui ne connait pas le groupe? » Oula! Je lui dirais que c’est éclectique et « écoute, tu vas forcément trouver quelque chose qui te plaira ». c’est tellement varié qu’on ne s’adresse pas qu’à un public. Oui, je lui dirai de choisir une chanson et d’écouter« . Ben, justement, laquelle choisirait-il, lui, pour m’expliquer ce que fait Synapse en quelques minutes? « Brand new sky, c’est la chanson qui définit le mieux le style. Il y a un riff sec, des influences qui sortent de nulle part, il y a du rock, un passage flamenco, du chant rappé, crié, des envolées lyriques, du piano… Il y a tout, c’est le centre de l’album! » Un album prometteur qui, en effet, regorge de styles et d’influences et propose des morceaux attirants et entraînants. Sérieux sans se prendre au sérieux, Thomas conclut avec la devise qu’il imagine pour son groupe: « restez connectés mai pas trop« . On le comprends
Les propos de Thomas Valentin (chant) on été recueillis le 25 novembre 2021.