Heavy metal, Allemagne (SPV, 2017)
Prenez un groupe prometteur et voyez le frontman prendre a poudre d’escampette. Vous paririez volontiers sur la disparition de la formation dans un avenir proche, n’est-ce pas? C’est ce que d’aucuns ont prédi une fin rapide pour Alpha Tiger après le départ de Stefan Dietrich suivant la publication d’Identity en 2015. Seulement, les Allemands ne se sont pas découragés et ont recruté Benjamin Jaino qui s’est emparé du micro. Le groupe a multiplié les concerts avant de reprendre le chemin des studios et de décider de repartir de zéro. C’est bien le message de cet album éponyme au logo disparu, non? Ni titre, ni visuel qui pourrait rappeler le passé. Les nombreux concerts ont permis à la formation de mieux se connaitre et de fonctionner comme il faut ensemble, d’avancer sur la même voie. Le résultat s’en ressent au travers de compos carrée et entraînantes. Le chant est puissant, les guitares rageuses et l’apport d’un orgue Hammond aurait pu se faire plus discret. C’est d’ailleurs la prod dans son ensemble qui pêche: le rendu final est sec, vieux, ni assez gourmand ni suffisamment attirant. Il y a 30 ans, passe encore, mais les moyens actuels permettent à n’importe quel amateur de faire mieux. Et ça, ça gâche presque tout. Dommage, car musicalement, Alpha Tiger sait pondre de petites pépites d’originalité et d’efficacité.