Thrash, Dannemark (Metal Blade, 2021)
Si seulement… Si seulement les Danois avaient, en première partie de carrière – le groupe s’est formé en 1982 – daigné prendre le risque de tourner intensivement, ils auraient pu se positionner aux côtés de Sodom ou d’un Kreator en gestation. Mais, non… Résultat évident: la formation de Michael Stützer courre inlassablement derrière le lièvre en proposant pourtant des albums de haut niveau. X, le bien nommé dixième album, pourrait-il repositionner Artillery sur le devant de la scène? Sans avoir la prétention de réinventer le genre, le groupe se montre sous un jour des plus flatteurs: mélodique, rapide, puissants, les 11 titres (plus 2 bonus sur l’édition limitée) foncent dans le tas, puisant dans le thrash direct et sans concession, se faisant ici porteur d’un hymne et leitmotiv brandissant fièrement le drapeau du genre (In thrash we trust), explorant des sonorités orientales (The devil’s symphony, Silver cross), développant des riffs obsessionnels (In your mind). Le mid tempo The ghost of me vient calmer le jeu à mi-parcours et, même si le thème musical des couplets est sympa, le titre aurait sans doute pu être absent car dénote trop avec le reste de l’album. Mais ce n’est là qu’un détail tant le reste se tient et défouraille comme il faut. Le chant haut perché de Michael Bastom Dahl est d’une rare efficacité même si son timbre haut perché pourrait en rebuter certains. L’ensemble évoque aussi bien les géants du genre qu’on ne citera pas (mais on peut parler de la reprise de Trapped under ice de Metallica, le second titre bonus qui suit The last journey, titre hommage au frère de Michael Stützer, Morten, décédé en 2019) que les moins chanceux (il plane une grosse ombre des Américains de Trauma, dernière période). Speed, déterminé et rageur, avec X, Artillery nous offre un album de thrash comme on l’aime.