DRUIDS OF THE GUE CHARETTE: Talking to the moon

Doom/Stoner, France (Beast records, 2020)

Attention, ami! Si tu n’es pas du genre curieux et ouvert d’esprit, alors passe ton chemin. Car Druids Of The Gué Charette, groupe breton biberoné à l’extrait de dolmen et élevé à la fumée de menhir, nous invite à une expérience sonore qui se situe entre voyage initiatique et rituel spatio-temporel. Ou l’inverse. Le style de ce nouvel album, Talking to the moon, est difficile à décrire, perdu entre Hakwind et Black Sabbath, Candlemass et The Bottle Doom Lazy Band. La lourdeur du propos se mêle à des sonorités spatiales telles qu’imaginées au début de la SF – réverbération et écho à l’envi des notes synthétiques et métalliques. Si l’on omet le plus gros défaut de cet effort – le chant anglais de Reverend Drope est à revoir – les druides nous proposent une oeuvre intrigante voire fascinante qui nous emmène sur les pas de Merlin voyageant autant en forêt de Brocéliande qu’à travers les âges et le temps. Pour peu que l’on se laisse emporter, on se retrouve dans une forme de transe méditationnelle. Peut-être pourrions nous, nous aussi, commencer à parler à la lune, si notre initiation peut aboutir.

DARK REVENGES

Heavy metal, France (autoproduction, 2017)

Amoureux ou nostalgiques de la scène metal française des années 80, je vous invite à prêter une oreille à ce premier mini album de Dark Revenges.  Un coup d’œil aux crédits et tout est dit: la famille Guadaguino est aux commandes. Souvenez-vous, Philippe fut, est encore, le bassiste de Blasphème. Ici accompagné de ses fils Aldrick à la guitare (et accessoirement dernier batteur de… Blasphème, qui sévit également chez Klone) et Kylian, qu’on découvre à la batterie. Papa a bien éduqué ses fils, y pas à dire. Patricia Demarthe est en charge du chant. Si sa voix est puissante, le chant anglais est abominable. Une patate dans la bouche que je préfère occulter, mais qui rappelle le ridicule de certains albums de cette période dorée qui firent rirent nos chers voisins (cf. les écrits de Martin Popoff…) Passons donc, car la dite Pat possède une voix puissante, hargneuse qui colle bien à la musique volontairement passéiste. Les références sont nombreuses, que ce soit au heavy metal de Maiden, Priest ou Saxon, au thrash naissant de Metallica ou Slayer, ou à certains compatriotes de la trempe de Sortilège. Une belle palette qu’on retrouve tout au long de ces 6 titres, dont une semi ballade (Fly away) et un morceau presque doom (A star for hell). Les autres morceaux sont taillés dans le metal pur jus, franc, puissant et mélodique. Même la pochette, volontairement minimaliste, semble d’époque. Une belle initiative que l’on pourra soutenir ici: www.difymusic.com/dark-revenges