GREY DAZE: Amends

USA, Rock (Loma vista, 2020)

Grey Daze, le premier groupe de Chester Bennington, qui sort un album alors que le chanteur s’est donné la mort en 2018? Certains pourront bien crier au scandale ou à l’opportunisme mais non… Ils ne seraient pas les premiers à proposer un album post mortem qui soit un hommage plus qu’un acte commercial. Souvenez-vous des réactions public en 95, lorsque Queen proposait un Made in heaven qui s’est révélé être bien plus qu’un hommage à Freddie Mercury, son chanteur décédé 4 ans auparavant. Grey Daze, dissous en 1998 alors que Bennington rejoignait un certain Linkin Park s’est reformé en 2017. Le groupe travaillait sur cet album lorsque le chanteur s’est donné la mort. L’idée était d’enregistrer de nouvelles versions de titres extraits des deux premiers albums de Grey Daze, formation grunge/post grunge. Tout a donc été réenregistré sauf… le chant. Le groupe a donc utilisé la voix enregistré deux décennies auparavant pour compléter son travail et le résultat est simplement bluffant tout au long de ce Amends qui transpire la mélancolie, la puissance et la passion. Sans réinventer les genre, Christin Davis (guitare) revisite ses mélodies, les épurant parfois, les renforçant à d’autres, suivi dans sa tâche par Mace Beyers et Sean Dowell (basse et batterie) qui insufflent à la fois légèreté et hargne. Et cette voix, presque juvénile, fragile, écorchée, sensible et vibrante… Difficile de croire qu’elle date de déjà 20 ans. Je ne comparerais pas ces versions aux originales que je ne connais pas, les fans sauront faire la différence. Profitons simplement alors de ces 11 morceaux directs, sans fioritures ni discours de trop (un seul dépasse les 4′) pour découvrir ou redécouvrir cette sensibilité d’une formation frappée en plein travail. Amends est un très bel hommage rendu ici à un homme qui n’a pas su confier sa souffrance…