Retrouvez ici la galerie photos du concert.
Après une pause bien méritée de pas loin de deux mois, Mass Hysteria reprend le chemin des salles pour la seconde partie de la tournée Tenace. une tournée qui débute ce 1er février par un Astrolabe d’Orléans archi-complet.
Quelques heures avant le concert, alors que je me rends à la salle pour une interview, je reçois un appel de Sabrina, l’attachée de presse du groupe, m’informant que Yann (guitare) et Mouss (chant) sont « patraques, et ils préfèrent se reposer à l’hôtel…Tu peux faire l’interview avec Fred, Rapha ou Jamie, ou… on annule? » Peu importe, je suis à quelques minutes de l’Astrolabe, et mes questions sont prêtes. L’important est qu’ils se remettent en forme pour ce soir. Cependant, arrivé à la salle, c’est bien Mouss qui insiste pour faire cette interview, à découvrir sous peu. Il semble en forme, mais ce n’est pas le cas de Yann. Forcément, on s’interroge sur le maintien ou non de cette date.
Fort heureusement, on a affaire à des pro, et une première date ne s’annule ni ne se reporte aussi facilement. La salle est déjà bien pleine lorsque nous arrivons sur les lieux et Patent investit la scène.
Le groupe orléanais offre au public un metal rageur et énergique. Sa particularité est d’avoir en son sein deux chanteurs aussi énervés l’un que l’autre. Patent propose un metal brutal, explosif doté de vocaux plus hurlés que chanté dans un registre, sonore et visuel, qui parfois m’évoque Barney, le vocaliste pile électrique de Napalm Death.
Le public, cependant, reste assez passif et semble peu séduit par cette déferlante sonore. On n’aperçoit guère de bras levés dans la fosse . Il y a la queue au bar, d’ailleurs. Patent, toutefois, se donne autant que possible mais ne (me) laisse guère de souvenirs. Le public de Mass Hysteria peut certes se montrer exclusif, mais ceci explique-t-il à lui seul le manque de retours des spectateurs? Pas certain.
Les techniciens finissent de s’affairer sur la scène entourée d’un M et d’un H gigantesques alors qu’il est plus de 22 heures. Quinze minutes plus tard, les lumières s’éteignent et les cinq investissent les lieux, accueillis par les cris du public. Sous une lumière rouge, Mass veritas, premier extrait de Tenace, dernier « album » (un double Ep, en réalité) de Mass Hysteria, ouvre les hostilités.
Qui a déjà vu le groupe en concert le sait: Yann est concentré à fond sur son jeu, et sa posture en impose, tout simplement. Ce soir, son comportement ne laisse en rien présager qu’il puisse être souffrant. Il attaque son manche et ses cordes avec rage et détermination jusqu’à tomber le sweat.
Si, naturellement, la setlist met en avant Tenace part 1 et 2 (L’art des tranchées, Encore sous pression, tenace, L’inversion des pôles, Encore sous pression, ainsi que, joués pour la première fois sur cette tournée, Le triomphe du réel et L’émotif impérieux), le groupe se concentre également, surtout, sur ses dernières productions.
Avec 4 titres chacun, Maniac et Matière noire sont largement représentés (Vae soli, Nerf de boeuf, Reprendre mes esprits et Se brûler sûrement pour le premier, Vae soli, L’enfer des dieux, Tout est poison et, pour clore la soirée, Plus que du metal du second) qui sont aujourd’hui des hymnes incontournables que le public reprend avec force voix.
On retrouve aussi d’autres extraits, aujourd’hui des incontournables de Mass, tels Chiens de la casse, Positif à bloc et Plus que du metal. Si toute la discographie n’est pas représentée ce soir, on apprécie les lumières qui, elles aussi, sont aussi à la fête, chaque titre bénéficiant d’une scénographie, ou plus exactement d’un light design soigné et personnel. Le décor, sobre et travaillé à la fois, en bénéficie autant que les musiciens qui se prêtent au jeu des mises en ombre et en lumière.
Mouss est bavard, comme à son habitude, remerciant – peut-être un peu trop – le public avec des « c’est grace à vous qu’on est ici, vous qui bossez, c’est un honneur, un privilège d’être là ce soir« … et en profite pour expliquer que Yann est malade comme un chien, avec « 49°3 de fièvre« ! Il a même failli ne pas pouvoir jouer ce soir. « On a demandé à notre technicien, Charles d’apprendre les lignes de basse. Comme ça, Jamie aurait joué à la place de Yann. Oui, il est bassiste mais il joue aussi de la guitare. Mais finalement Yann est là! Merci Charles! On ‘a fait bosser pour rien! » Le chanteur joue également, comme il aime le faire, avec le public, l’invitant à tourner, même à « tourner en rond » et on lui souffle à l’oreille de… « hein? Un circle pit en sortant par cette porte et vous revenez par l’autre!« , idée insufflée il y a 18 mois par Crisix mais qui surprend Mouss. Et voilà une chenille qui s’élance par une porte pour revenir par l’autre, envahissant au passage l’espace bar dans un joyeux bordel!
Le concert continue aussi bouillant qu’il a commencé, avec des slammers qui montent sur scène, certains ayant du mal à la quitter, même si gentiment invités par un des roadies. Mouss se prête même au jeu sur les rappels, proposant d’y aller avec l’un des gaillards. Allez, un, deux, trois, et… le chanteur reste derrière.
Mass Hysteria, bien qu’une des formations les plus influentes du circuit français, sait rester simple et proche de son public. C’est un des éléments qui fait la force de ses concerts. Ce soir ne déroge pas à la règle, Mass nous ayant offert un show puissant, humain et mémorable. Un concert qui se termine d’ailleurs avec une scène sur laquelle grimpent des ados que Mouss invite, les présentant comme la génération de notre avenir. On attend maintenant de les retrouver au Hellfest et, plus tard, au Zénith de Paris qui promet d’être une grande fête célébrant les 30 ans du groupe. Superbe soirée, de bout en bout!
Merci à Sabrina Cohen Aiello et Veryshow d’avoir rendu ce report possible
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