Rock, USA (Monkeyrench, 2020) – sorti le 27 mars.
Sept ans après son dernier album, Pearl Jam revient faire un petit coucou. Sorti alors que la France est en plein confinement, ce Gigaton aura, comme nous, dû patienter. Pas le meilleur moment pour une résurrection mais il n’est jamais trop tard pour se rattraper. Eddie Vedder et sa bande s’éloignent encore et toujours de cette vague grunge à laquelle ils ont si souvent été affiliés. Pearl Jam est plus que ça. Groovy et rythmé à souhait, les 12 nouvelles chansons lorgnent du côté des 70’s et d’une partie des 80’s new wave, du The Police, du Springsteen,du U2 aussi mais pas que. Si les dernières productions pouvaient – et ont – laissé certains fans perplexe, Pearl Jam rassurent quant à ses capacités créatives. Le feeling des guitares de Mike McCready et Stone Gossard, la voix envoûtante d’Eddie Vedder, la basse entraînante de Jeff Ament (la base inamovible du groupe qui n’a jamais que changé de batteur) et la sensibilité des baguettes de Matt Cameron font de cet album une exploration de sons et d’ambiances. L’ensemble est varié, doux, engagé, puissant et entrainant. Toujours inspirés par l’humain et la planète, le groupe nous offre sans doute un de ses meilleurs albums. Paix intérieure retrouvée? Une seule déception, pourtant: rares sur scène, on attendait Pearl Jam au festival Lollapalooza… Annulé, comme tant d’autres événements. Délectons nous alors de ces tableaux que nous peignent les Américains en espérant un retour scénique. Gigaton est simplement une grande réussite.