Interview: PRESS GANG METROPOL

Interview PRESS GANG METROPOL. Entretien avec Sébastien (chant, guitare) et Christophe (basse) .Propos recueillis au Hard Rock Cafe à Paris le 27 mai 2019

Metal-Eyes : Il s’agit de notre première rencontre, je découvre à peine Press Gang Metropol, alors, je ne vais pas vous surprendre : pouvez-vous me raconter en quelques mots l’histoire du groupe ?

Christophe : Le groupe s’est formé en 2006, on a fait un premier album qui s’appelait Check Point. Le line up a depuis changé, maintenant, il y a Sébastien au chant, Fabrice à la batterie et Michel à la guitare. On vient de sortir un nouvel album chez Send The Wood, Point Blank, c’est du rock new wave. Et voilà !

Metal-Eyes : Et voilà ! Quelles sont les grandes étapes du groupe ?

Christophe : D’abord la création du groupe. Je venais d’un projet industriel, j’en ai eu marre à un moment des machines et j’ai voulu retourner à la guitare. C’est quand même bien la guitare. Formation classique guitare basse batterie chant, plutôt que sampler et machines même si j’aime encore. Ensuite, la sortie du premier album, ensuite, troisième étape, le changement de line-up et quatrième étape, la sortie de ce nouvel album sur ce nouveau label

Metal-Eyes : Et toi Sébastien, tu as intégré le groupe comment, tu viens de quel univers ?

Sébastien : Alors on n’en parle pas beaucoup parce que ça n’a rien à voir avec ce que fait Press Gang…

Metal-Eyes : Ok, on passe à la question suivante, alors ! (Christophe explose de rires)

Sébastien : A la base, j’étais avec un groupe qui s’appelle Artefact dans les années 2000. On a fait 2 albums, on a joué avec Eths, on a fait des trucs un peu sympa, on a fait une tournée, et ça marchait bien jusqu’à ce qu’on décide d’arrêter. Ensuite, j’ai arrêté de faire des trucs un peu sérieux – parce que Artefact, c’était vraiment sérieux…

Metal-Eyes : Sérieux ? (je me tourne vers Christophe) Sympa…

Christophe : Mmh… On en reparlera… Non, justement, il va y venir.

Sébastien : J’y viens : mes attentes musicales étaient vraiment différentes par rapport au fait de hurler, même si c’est un exutoire. Et je me rapprochais plus de choses comme Depeche Mode, Mark Lanegan… Je m’y retrouvait plus artistiquement. Quand j’ai appris que Press Gang Metropol cherchait un chanteur, je me suis rapproché d’eux, je leur ait dit que c’est un univers qui me parle et que ce serait un super endroit pour que je puisse exprimer avec ma voix ce que je souhaitais. Finalement on a trouvé un univers où cohabiter musicalement et on est là !

Metal-Eyes : Vous avez publié un premier album, Check Point, avant celui-ci : Point Blank. Est-ce que le mot Point doit figurer sur chacun de vos disques ?

Christophe : Bravo ! Tu es le premier à l’avoir repéré ! C’est vrai, tu es le premier à en parler. En fait, il s’agit plus de reprendre le dernier mot, et je me demandais ce que nous pourrions mettre avec Blank sur le prochain. C’a tombait bien, parce que je voulais un album plus frontal, plus direct. Point Blank, ça veut dire « à bout portant ». La cover de l’album, le poteau au premier plan, tout est lié…

Sébastien : C’est réfléchi, hein ?

Metal-Eyes : C’est bien, très bien de réfléchir. C’est là où on peut faire appel à ton côté sérieux (rire général) ! Comment décririez vous tous deux la musique de PGM aujourd’hui ?

Christophe : En deux mots : rock new-wave.

Metal-Eyes : Quel type de New wave ?

Christophe : Celle jouée dans les années 80. On peut citer Depeche Mode, New Order, Cure, et également le côté rock d’aujourd’hui avec des groupes comme Interpol, Editors…C’est un mix, on n’invente rien, on ne crée rien, on essaie juste de faire de la bonne musique, en tentant de ne copier personne, mais c’est clair que nos influences ressortent.

Metal-Eyes : Quelle est la signification du nom du groupe ?

Christophe : Press Gang Metropol, c’est l’association de deux mots : press gang, ça veut dire « obliger à », c’est un côté péjoratif. Metropol, c’est la ville. En fait c’est « l’aliénation de la ville ». Voilà.

Metal-Eyes : Selon toi, comment décrirais-tu, au-delà du changement de line-up, l’évolution du groupe entre les deux albums ?  

Christophe : beaucoup plus énergique, motivé et direct, et peut-être plus instinctif. Comme on l’a dit avant, moins réfléchi.

Metal-Eyes : Et toi, Sébastien, tu as écouté le premier album pour intégré le groupe.

Sébastien : En effet. J’ai écouté l’album pour me faire une idée et j’ai accroché en me disant que c’est quelque chose qui correspondait à mes goûts. Quand le line up à changé, c’était bon, mais changer de chanteur, ça veut dire changer beaucoup dans l’image aussi. Ça correspondait vraiment à ce que je voulais faire, du coup, j’ai amené mes influences et on a commencé à travaillé pour trouver ces nouvelles couleurs.

Christophe : Ta personnalité a fait que le style de la puisque est devenu sans doute plus physique que mental.

Metal-Eyes : Si l’un et l’autre vous deviez ne retenir qu’un seul titre de Point Blank pour décrire ce qu’est PGM, ce serait lequel ?

Christophe : Ouais… bonne question…

Sébastien : Moi, je dirais En face, parce que c’est le premier qu’on a écrit avec le nouveau line up, et il a vraiment posé les jalons de ce qu’allait être PGM. Après, ça s’est élargi dans le spectre sonore. On s’est dit « le nouveau son de Press Gang, c’est ça ! »

Metal-Eyes (à Christophe) : Tu le rejoins ?

Christophe : Oui, totalement…

Metal-Eyes : C’est facile…

Christophe : Ouais. J’aurais peut-être dit un autre morceau, mais il a plus raison.

Metal-Eyes : Quelle pourrait être la devise de PGM ?

Sébastien : Plus de basses !

Christophe : Moi, ça me va ! Je m’en souviendrais. Il l’a dit et devant témoin, en plus !

Metal-Eyes : Quels sont vos projets de scène ?

Christophe : On y travaille à fond puisqu’en septembre-octobre on doit faire une tournée. On est en plein dans la programmation, mise en place des dates.

Metal-Eyes : En tournée ou en tournée des week ends ?

Christophe : Dans l’absolu, on voudrait bien faire une vraie tournée, mais tu sais comment ça se passe… Donc s’il le faut, ça pourrait être une tournée des week ends, oui… Au niveau national et international, en Europ. Tant quelle existe…

Metal-Eyes : Que pouvez vous rajouter pour me convaincre, convaincre les lecteurs de courir pour aller acheter l’album ?

Christophe : Courir peut-être pas, mais au moins faire l’effort d’aller l’écouter puisqu’il est disponible sur Youtube, et c’est bien de soutenir les groupes de la scène française, pas attendre que ce soit les étrangers qui disent que c’est bien pour les découvrir… Faites un petit effort pour aller écouter, ça prend pas trop de temps, et on découvre des belles choses

Sébastien : Comme le disait Christophe, c’est dommage que, pour des groupes comme Shaka Ponk ou Gojira ce soit les étrangers qui nous montrent que les groupes français sont bons, voire extrêmement bons…Quand on voit à quel point les Anglais défendent leurs groupes de rock. Et on a des groupes de dingues en France ! Et le niveau technique est très bon. On saiot vraiment bien faire, mais faut pas qu’on ait ce snobisme de dire « oui, c’est français, c’est moyen… »

Metal-Eyes : Et pas que le public, il y a également un manque de soutien des médias locaux

Sébastien : C’est clair… C’est grâce aux médias que nous pourrons aussi espérer sortir de la masse.

 

PRESS GANG METROPLOL: Point blank

Rock, France (Autoproduction, 2019)

Formé en 2006, Press Gang Metropol a publié un premier album, CheckPoint, et un Ep avant de revenir avec ce Point blank qui fleure bon la New Wave de la fin des 80’s. Autant le dire tout de go: j’avais une aversion sans nom pour ces sonorités, ce chant torturé, ces voix graves que je trouvait sans relief, ces médiators qui répètent à l’envie une note sur X mesures avant de changer de victime, ces gens qui dansaient en se roulant contre les murs… Depuis, je m’y suis un peu fait, mais bon… Ici, on retrouve les mêmes ingrédients que ce qui naguère fit le succès d’Indochine et d’autres que je connais moins. Les mélodies sont jolies, le chant anglais plus varié que simplement grave ou mélancolique, la rythmique simple et efficace, les guitares claires. L’ensemble se laisse facilement écouter mais, à part le très enjoué Eternally, je ne retiens aucun titre spontanément, cela malgré une production soignée qui donne sa place à chaque instrument. Même si ce n’est toujours pas mon truc, l’ensemble, agrémenté d’un son plus moderne, se révèle sympathique et plein de bonne volonté. les amateurs du genre apprécieront certainement ces 12 chansons qui nous replongent dans un passé qui continue de nous faire rêver. Au fait, après Check point et Point blank… Chaque album de PGM doit-il comporter le mot « point »?