SEVEN EYED CROW: Icarus

France, Rock (Ep autoproduit, 2022)

Pour sa troisième publication, SevenEyedCrow revient avec Icarus, un Ep 5 titres taillés dans un rock progressif aux influences diverses. Le groupe, comme nous le rappelle Aurélien Boileau, guitariste et producteur du groupe, regroupe des musiciens d’horizons divers de la scène metal bordelaise qui voulaient « faire une musique assez groovy, puisant dans divers styles… C’était assez difficile de trouver des gens prêts à jouer ces styles, il y avait des gens qui voulaient jouer soit du jazz soit du gros metal très violent. Mais peu de gens prêts à passer d’une musique extrême à un genre plus léger. On a mis du temps à se trouver, mais une fois trouvés, l’affaire a bien démarré. » un premier Ep parait en 2015 (Dark ways to the sun) suivi d’un album en 2018 (Organised chaos). Changement de line up oblige, le groupe ne peut défendre cet album sur scène mais trouve le nouveau bassiste, Yohann « qui nous permet de repartir du bon pied« . Et pourquoi avoir choisi le format Ep? « On n’était pas partis avec cette idée, mais le travail s’est fait assez vite sur ces 5 morceaux et rapidement il y a eu la crise sanitaire, les isolements, les gens malades, les difficultés à se réunir. On a commencé à travailler à distance et autant on n’a pas eu de difficultés à travailler sur des titres existants autant travailler sur de nouveaux titres… Ca nous apparaissait très difficile. On s’est dit qu’au moins, ces 5 morceaux sont là, on les sort, en espérant que le temps qu’ils arrivent la crise soit terminée… » Ceci n’empêche que cet Ep permet de faire parler du groupe plutôt que de rester dans l’ombre. L’ombre sombre comme un corbeau, alors pourquoi Corbeau à 7 yeux?  » C’est venu dans un délire… Un soir où on avait bien bu, tous (rires)! Le corbeau avec ces sept yeux, ça lui permet de regarder dans tous les sens. Il se trouve qu’un ami graphiste était avec nous – il s’est occupé de tout le graphisme du groupe – nous a sorti un dessin à ce moment là qu’on a trouvé superbe, et c’est resté« . Les thèmes abordés sont généralement dystopique, interrogeant sur l’avenir, la société. Seul  To my old man sort de cet esprit, le titre étant un hommage au père du chanteur, récemment décédé. Musicalement, SevenEyedCrow se distingue par un rock groovy teinté de jazz, alternant rythmes enlevés et ambiances plus feutrées, soft et imprégnées de jazz ou de cet esprit Pink floydien des anciens jours. Mais comment Aurélien définirait-il la musique de son groupe à quelqu’un qui ne le connait pas, et s’il devait ne faire écouter qu’un titre pour convaincre l’ignorant d’écouter le reste, lequel choisirait-il? « Je lui dirai déjà que c’est du rock. Avant tout on fait du rock avec un gros background de rock progressif et de metal, mais aussi de jazz et de funk. On est tous issus de cette scène fusion – FFF, Red Hot Chili Peppers… Ca ne me parait pas inconcevable de citer Pink Floyd et Korn dans une même phrase. Peut-être qu’on propose du progressif, mais ce n’est qu’une des cordes de notre arc« . Et le titre à me faire écouter? « Je dirai Weird boy, parce que tout le monde est à sa place. Il y a une basse très présente, Yohann avait trouvé sa place et l’idée de base vient de lui. Je trouve que c’est un titre où chacun de nous apporte quelque chose. Il est très mélodique et très puissant. Je trouve que c’est Weird boy qui traduit le mieux le SevenEyedCrow actuel« . Si j’ai, à titre personnel, du mal avec le chant – mais chacun se fera son idée – la variété des styles fusionné au sein de cet ep fait de SevenEyedCrow un groupe original et explorateur. Icarus est une belle carte de visite pour tout amateur de genres variés.

 

Entretien téléphonique avec Aurélien (guitare) effectué le 28 janvier 2022