BLACKFOOT: Southern native

blackfoot-2016Hard rock, USA (Loud & proud, 2016)

 Pour beaucoup, Blackfoot est avant tout le groupe du chanteur guitariste Rickey Medlocke. Accompagné de Charlie Hagrett (guitare), Greg T. Walker (basse) et Jackson Spires (batterie), Rick, comme on l’appelait dans les 80’s, avec ses complices de Blackfoot proposaient un rock sudiste efficace et sans fioriture. Le quatuor a même offert au cours de cette décennie l’indispensable trilogie animalière composée de Strikes, Tomcattin’ et Maurauder, ainsi que l’un des meilleurs albums live de l’époque, Highway song live. Medlocke est ensuite allé rejoindre les rangs de Lynyrd Skynyrd, en conservant les droits du nom de Blackfoot. Et ce que Kiss avait un temps envisagé, Medlocke le réalise aujourd’hui: après quelques années d’absence, Blackfoot revient, réinvestit les studios et propose un nouvel album. Chouette! (non, ce n’est pas la suite de la trilogie mentionnée plus haut!) Mais, oh, surprise!, Blackfoot n’est aujourd’hui composé que de nouvelles têtes: Rickey a décidé de remettre le destin de son groupe entre les mains d’un jeune quatuor composé de Tim Rossi (chant et guitare), Brian Carpenter (basse) Matt Anastasi (batterie) et Rick Krasowski (guitare et chant) qui nous proposent aujourd’hui Southern native. Simplement, ils ne sont pas lâchés dans la nature seuls: Medlocke est partie intégrante de la composition (il cosigne 6 des 10 morceaux) et produit l’album. Il se pose en guide pour le futur et gardien du passé et de l’esprit Blackfoot. On remarque aussi que Al Nalli, producteur du Blackfoot classique, est producteur exécutif; l’ancienne garde veille donc au grain. Tim Rossi s’implique également en nouveau leader en co signant 4  titres plus 1 dont il est entièrement responsable: Diablo loves guitar, instrumental doux placé en dernier. Le résultat est, de prime abord, parfaitement probant: Need my ride met les choses au poing – « on fait du rock, mec! », Southern native, s’oriente plus vers la mélodie sudiste, Everyman piochant dans le blues. Call of a hero, plus intimiste, est un joli clin d’oeil puisque la chanson traite de l’émancipation d’un jeune homme, de son passage à l’age adulte. Whiskey train, Take me home, Satisfied man ou Ohio, une reprise de Neil Young, propose tout autant de variété. C’est sans doute la faiblesse de cet album: Blackfoot semble ne pas encore avoir choisi quelle orientation musicale adopter. Rock, oui, mais plus hard ou plus southern? La première moitié est efficace, la sortie également, mais il y a un léger flottement, une petite lassitude à mi chemin. Reste que la production est moderne, mettant en avant la fraîcheur du jeu des musiciens. Le nouveau Blackfoot semble sur de bons rails, l’héritage de la tribu d’origine en de bonnes mains.

Note: 7,5/10

Titre que je retiens: Need my ride