STONE BROKEN: Ain’t always easy

Rock, Royaume-Uni (Spinefarm records, 2018)

Personne ne pourra nier l’influence de Nickelback sur ce second album des Anglais de Stone Broken (le premier est paru en 2016 ). La puissance, l’efficacité des compos, la production léchée tout est réuni sur Ain’t always easy pour séduire tant les radios que le grand public. Il y a juste ce qu’il faut de séduction dans le chant de Rich Moss – puissant et mélodieux, sans jamais trop en faire –  et un énorme sens du morceau accrocheur pour que succombent rapidement pucelles et tourtereaux… et nombre de médias en recherche d’audience. Worth fighting for, qui ouvre le propos promet de vivre de grands moments rock et Let me see it all, coquin en diable, confirme la bonne tenue de l’ensemble. En tout cas, sur la première partie de l’album. Car la seconde est plus téléphonée, classique et entendue. Comme me le confiait Rich, le chanteur, lors d’une récente interview, Stone Broken a placé, sur chacun de ses album, le titre le plus représentatif de la musique du groupe en premier. Doit-on alors s’attendre à moins d’inspiration par la suite? Ne parlons pas de la ballade racoleuse Anyone – déjà faite un million de fois, souvent en mieux. Si la recette est gourmande, on n’est guère plus surpris jusqu’au final The only thing I need qui relance la machine. En résumé, cet album s’écoute avec plaisir, malgré une baisse de régime qui pourrait presque faire penser à du remplissage. Il y a toutefois un incontestable savoir faire qui rappelle d’autres grands du genre : Alter Bridge, Volbeat ou même Black Stone Cherry font sans doute partie des influences alors ne boudez pas votre plaisir.

GHOST live à Paris (L’Olympia, le 11 avril 2017)

ghost paris 2017

C’est la foule des grands soirs qui investit la mythique salle parisienne de l’Olympia. Une foule venue assister à sa grand messe, à un concert subversif, spécialité de Ghost… Sur scène trônent la batterie et les claviers masqués par des larges draps sombres. Devant, un petit set de batterie et des claviers attendent Zombie, le groupe de première partie. A 20h00, le batteur et le claviériste prennent tranquillement possession de leurs instruments. Dès les premières notes, l’influence de Rush se fait sentir, puis viendra celle de Jean-Michel Jarre, parmi d’autres. Pas de chant, et pas d’autre musicien… Zombie, ce n’est qu’un duo qui balance un variété un peu rock qui s’inscrit dans l’optique de cette tournée de Ghost intitulée le Popestar tour. Difficile à deux de remplir l’espace, ce qui ne semble pas être l’idée du jour même lorsque le pianiste s’empare d’une basse (bien trop forte à mon goût). Malgré le groove  et un accueil dans l’ensemble positif et sympathique, une bonne partie du public préfère se retrouver au bar. C’est simple, l’antichambre offre le spectacle d’une foule dense et bigarrée, qui assit et qui debout, mais une foule qui piaille, saute, s’assied, boit, partage, rit, s’écoute et se sourit dans un joyeux brouhaha qui se fait l’écho d’une certaine vision de la vie.

Lorsque Zombie termine à 20h45, les rideaux se referment sur la scène (chose rarement vue lors d’un concert rock ici). Petit à petit, la salle se remplit de nouveau. Le public est familial et multi-générationnel (de 6 à 77 ans, à l’aise!, mais rappelons-nous que les Parisiens sont en vacances). La musique d’entracte prépare l’ambiance: sonate au piano puis chants liturgiques et chœurs sacrés.

Enfin, les lumières s’éteignent. On aperçoit les pieds de Ghoul qui prend place derrière ses claviers puis arrivent ses compagnons de jeu. Les premières notes de Square hammer résonnent et des lumières de fond de scène éblouissent le public afin d’offrir une entrée soudaine et magique à Papa Emeritus III, vêtu de sa tenue des grandes occasions. C’est une forêt de mains levées qui l’accueille, des mains qui ne seront remplacées tout au long du concert que par les sauts cadencés du public ultra réceptif. On aperçoit même Steph Buriez, leader de Loudblast, headbangant comme pas deux. Les plus belles offrandes défilent comment autant de d’hosties noires (From the pinnacle to the pit, Secular haze, Body and blood, Devil church, Absolution, Cirice, He is…) Le chanteur se rendant compte de la présence de nombreux enfants promet de faire attention à son langage, promet, bienveillant, de ne pas jurer et de contrôler le nombre de « fuck » et « shit ». Bien sûr, Ghost propose un show assez similaire à ce que l’on a pu voir ces derniers mois, Papa changeant de tenue une fois, discutant paisiblement avec ses ouailles, Ghoul (basse) et Ghoul (guitare) s’offrant un pas de deux tandis que le pape noir invite deux jeunes nonnes à venir sur scène, informant le public des premiers rangs qu’elles vont venir faire une offrande. « Prenez ce cadeau, mais rien de plus! On ne lèche pas les doigts… » Mais une chose est évidente: même si le spectacle reste assez similaire et sans surprise, ça marche! C’est carré, hors du temps et passe partout. Au rappel, Papa seul sur scène énonce toutes les villes où Ghost a joué en France. Nombreuses… Et demande qui a déjà vu le groupe live. Tout le monde semble-t-il. Puis qui n’a pas vu Ghost. une personne, semble-t-il à laquelle papa explique toujours terminer par la même chanson. Monstrance clock annonce donc la fin du show, à l’ambiance explosive et chaleureuse. Une très belle soirée!

Devant le nombre important de demandes, Metal-Eyes n’a pu être accrédité pour les photos. Ce live report est donc sans illustration. Merci cependant à Olivier Garnier d’avoir rendu ce report possible.