GHOST: Skeleta

Suède, Rock hard (Loma vista recordings, 2025)

A sa sortie, il y a trois ans, nous avions, chez Metal Eyes, qualifié Imperia d’album « en demi-teinte ». Alors, forcément, c’est avec un mélange de crainte et d’une certaine forme d’excitation que j’appréhende Skeleta, le nouvel album de Ghost. Force est de reconnaitre que le second sentiment l’emporte sur le premier tant Tobias Forge a cette capacité à composer des hymnes qui, sous de faux airs pop, s’affichent résolument entrainants et (gentiment) subversifs. Peacefield introduit ce nouvel album sur fond de chœurs religieux féminins avant de se transformer en un rock quelque plus dur. Tout au long des dix titres de cet opus, il faut tendre l’oreille pour découvrir un fond de noirceur, ces détails qui font que, oui, Ghost, au delà du visuel ouvertement provocateur et de ses textes volontairement subversifs et « scandaleux », fait bien partie de la grande famille hard rock. Un hard léché, souvent proche du FM des années 80, avec des mélodies et des refrains immédiatement mémorisables, ceux du genre à être instantanément repris en chœur par le public en concert. Trois ans après une certaine déception, Ghost revient dans une forme éblouissante. La messe (noire) en est-elle pour autant dite? Rien n’est moins sûr. Ghost est de retour, en pleine forme et en peine possession de ses moyens. Superbe.

GHOST: Rite here, right now

Suède, Rock hard (Concord records, 2024)

Ca fait longtemps que Metal Eyes n’a pas parlé de DVD/BluRay. Mais on ne pouvait pas passer à côté de Ghost et ses spectacles toujours hors normes. Après avoir annoncé une séance unique au cinéma la veille de sa sortie, le grand public peut enfin découvrir Rite here, rite now (on admire au passage le jeu de mots du titre et la référence au premier live de Van Halen) documentaire qui retrace les deux concerts que Papa Emeritus et ses ghouls on donné au Kia Forum de Los Angeles les 11 et 12 septembre 2023. Comme toujours avec Ghost, les petits plats sont mis en avant pour transformer ce film en un moment grandiose et grandiloquent. Ghost a toujours divisé le public, et les fidèles seront simplement envoutés par cette expérience. Les novices et mêmes les plus curieux des réticents seront soit convaincus, soit, au pire, séduits par la puissance de ces concerts qui mêlent de nombreuses images de ces concerts comme toujours travaillés à la perfection et du partage avec le public, conquis. Les plus grands morceaux de Ghost sont évidemment de la partie, les 5 albums étant passés en revue (en vrac Rats, Imperium, Cirice, Absolution, Square hammer…) pour se terminer avec un titre inédit, The future is a foreign land, résolument pop et totalement dans l’esprit de Ghost. DVD/Bluray ou CD, chacun trouvera le format qui lui convient pour se délecter, une nouvelle fois des aventures de la bande à Tobias Forge. Superbe.

Prévisions 2025

Nous y voici donc à cette année 2025! Après avoir jeté un coup d’œil dans le rétro, regardons maintenant droit devant. Nous ne sommes ni Madame Irma ni astrologues, pourtant, nous pouvons déjà prédire que ce premier quart de ce siècle sera musicalement riche. Il y en aura pour tous, pour tous les goûts et pour toutes les générations! 2025 sera riche de metal contemporain autant que vintage. Voici en partie ce qui nous attend.

Moyens technologiques obligent, les concerts sont annoncés de plus en plus tôt, mais tous ne se vendent pas aussi rapidement… Ne boudons pas notre plaisir cette année qui, en matière de concerts commencera fort. Pensons également, même si les programmations des petites salles ne sont pas encore finalisées, à regarder ce qu’il se passe dans nos clubs de province. Il y a du plaisir aussi dans les plus petites villes, je vous invite à vous rapprocher d’elles directement. Pour les « gros », voici un rapide aperçu de ce qui nous attend.

A tout seigneur… Une nouvelle fois, Mass Hysteria investi le Zénith de Paris la Villette le 31 janvier pour lancer l’année et entamer la dernière partie de sa longue tournée célébrant Tenace 1 et 2. Et ce n’est pas la fin puisqu’on retrouvera Mouss et sa troupe tout au long au moins du premier semestre.

Le Pagan Fest s’offrira quant à lui 3 dates avec Alestorm en tête d’affiche accompagné entres autres de Ensiferum, Tyr, Heidevolk et Elvenking. Une jolie fête joyeusement bordélique, n’en doutons pas!

Le 5 février, le Zénith de Paris recevra de nouveau Papa Roach. Le cafard est en grande forme et saura envahir e infester nos esprits.

Tout le monde ayant été convaincu par leur retour, les Américains de Pantera capitalisent sur l’intérêt qui leur est de nouveau porté et investissent la nouvelle Adidas Arena le 15 février.

Attention, évènement à ne pas rater! Le Trianon de Paris accueillera les beaucoup trop rares Queensrÿche le 17 février, où il seront accompagnés de leurs compatriotes de Night Demon. Nul doute que les Américains sont appelés à faire salle comble!

Février sera sans doute marqué su sceau des Australiens d’Airbourne qui vont envahir l’Hexagone. Une série de concerts déjà sold out! D’autres dates s’ajoutent avec, déjà en prévision, Paris en 2026!

Le phénomène indien Bloodywood est de retour pour 3 dates au mois de mars, dont un Bataclan le 19.

Après un sold out l’an dernier, la quatrième édition du Crick Fest recevra les prometteurs KingCrown à Cléry Saint André le 5 avril. Une affiche 100% heavy à la française puisque nous pourrons également y voir et écouter Stratagème, Benzin et les locaux de PrismA.

Ce sera ensuite au tour de Ghost de revenir hanter les scène hexagonales pour 3 dates à Lyon et Toulouse (les 26 et 27 avril) avant d’investir l’Accor Arena de Paris le 13 mai avec une toute nouvelle scénographie.

Les amateurs du genre seront aux anges puisque Babymetal revient à la charge le 28 mai en tête d’affiche au Zénith de Paris.

Le Zénith de Nancy recevra la nouvelle édition du Heavy Week End les 6, 7 et 8 juin prochains, avec une affiche des plus alléchantes puisque nous aurons droit à Powerwolf, Dream Theater et Slipknot, respectivement têtes d’affiche du vendredi, du samedi et du dimanche. GDP a récemment également annoncé la venue de Saxon, Europe et Mass Hysteria.

Retrouvant ses bonnes vieilles habitudes, le Hellfest – sold-out depuis belle lurette – sera de retour à Clisson du 19 au 22 juin. Une affiche aussi alléchante que surprenant avec l’arrivée de groupes moins extrêmes en guise de têtes d’affiches (Muse) et le retrou de valeurs sûres.

Increvables, inusables… Même si Klaus Meine vient récemment d’annoncer lâcher le micro. N’empêche… Les légendaires Allemands de Scorpions proposeront deux dates en France, à Paris Accor Arena le 24 juin et un mois plus tard, le 24 juillet, aux Arènes de Nîmes.

Iron Maiden investira une nouvelle fois la Défense Arena les 19 et 20 juillet pour un nouveau saut dans le passé, centré cette fois sur ses premières années – jusqu’à Fear of the dark. Le show sera complet le groupe étant accompagné par Avatar – comme ce devait être le cas avant Covid. La légende anglaise sera également tête d’affiche des Eurokéennes de Belfort

Le mercredi 22 octobre, Helloween viendra célébrer 40 ans de carrière. Nulle doute que la citrouille saura une nouvelle fois ravir les fans, petits et grands. Une production Gérard Drouot Productions

Après avoir blindé le Zénith sur ses deux dernières tournées, Sabaton investit enfin l’Accor Arena de Paris Bercy le vendredi 28 novembre avant de filer à Lyon le lendemain pour la seconde et dernière date de ce Legendary tour qui promet du grand spectacle.

Après avoir sans doute retourné le festival de Carcassonne le 29 juillet, Gojira tournera partout en France entre le 27 novembre et le 12 décembre, dont une halte à l’Accor Arena (Bercy) de Paris le 30 novembre.

L’année 2025 sera également marquée par la sortie attendue de nombreux albums. Le premier trimestre verra notamment sortir les nouveaux albums en janvier de Tremonti, The Hellacopters, The Night Flight Orchestra, Wardruna, Avatarium ou des « anciens » de Grave Digger, Pentagram ou Tokyo Blade, puis, en février les nouveaux Thunder Mother, Jinjer, Lacuna Coil Killswitch Engage ou Brainstrom avant que mars ne déboule avec Arch Enemy, Coheed and Cambria Destruction et autre Ricky Warwick. On attend aussi plus tard l’arrivée des albums de Helloween, Sabaton et d’autres encore.

On me souffle dans l’oreillette que quelque chose se trame dans les coulisses de Metal-Eyes… Patience. D’ici là, je vous souhaite de passer une très belle année 2025. Quelle soit aussi metallisée qu’emplie de joie, de petits bonheurs et de soleils chaleureux. Prenez soin de vous et de vos proches!

GHOST: Nouvelle tournée mondiale – 3 dates en France

Attention, évènement! Après l’annonce de la sortie prochaine (début décembre 2024, pile pour Noël) de son CD/DVD/Bluray Rite here, rite now, Ghost annonce maintenant son retour sur les routes pour une tournée mondiale de grande ampleur: 55 dates à travers le monde.

La France sera plutôt bien servie avec 3 dates les 26 et 27 avril à la LDLC Arena de Lyon et au Zéniths de Toulouse ainsi qu’un retour le 13 mai à l’Accor Arena de Paris. Les places sont mises en vente sur le site du groupe du 29 au 31 octobre 2024 et le 30 octobre sur le site de GDP ou de Live Nation avant une mise en vente générale le 31 octobre 2024 à 10h.

HELLFEST XV Part 1: Beyond this road

On s’en souviendra de ce Hellfest 2022, le, enfin là, 15ème du nom – « on » étant ici utilisé dans ses formes aussi impersonnelle que généraliste. Oui, on s’en souviendra : une édition dantesque, énorme, gigantesque. On s’en souviendra à bien plus d’un titre : tout d’abord, Hellfest prod a surpris tout le monde en annonçant que ce HF XV se tiendrait sur 2 week ends. Une édition de 7 jours réunissant plus de 350 groupes dont, l’un des rêves du public, la venue de Metallica en clôture du festival. Un choix pas si étonnant qui a permis à cette machine désormais bien huilée de renflouer les caisses qui se sont vidées depuis 2 ans. Le produit de la vente de ce second week end permet d’avoir un fonds de roulement suffisamment important pour prévoir la 16ème édition. Logique, d’autant plus, qu’encore une fois, les places se sont vendues en un clin d’œil.

On s’en souviendra aussi pour sa météo. Infernale le premier week end avec des températures dépassant les deux premiers jours les 39° à l’ombre. Et l’ombre, à Clisson, en dehors de la forêt du muscadet, celle qui mène à la Warzone, ben, de l’ombre… Si le premier week end nous a montré une version de l’enfer, le second nous en a gardé son inverse, les températures chutant drastiquement – autour de 20° maximum – et le ciel nous offrant généreusement une pluie constante détrempant le terrain et le transformant en une gigantesque étendue de boue évoquant pour certains l’enfer de l’édition 2007… Orage et pluie ne sont pas toujours les bienvenus en festival. Et aussi, ce Covid qui se remet à circuler, et que nombre de festivaliers – moi et nombre de photographes et spectateurs amis inclus – ont attrapé… Oui, on s’en souviendra de cette XVème édition !

Pour Metal Eyes, le week end a débuté dès le 16 juin en milieu d’après-midi. Rien que l’installation de quelques photos à l’espace presse fut un début d’épreuve dans une étuve. Mais trêve de plainte, voici deux ans que nous attendons ce retour, alors on s’y met ! Petit résumé de ces 7 jours, histoire de se mettre en jambes :

Du 16 au 19 juin et du 23 au 26 juin, ce sont 152 km parcourus (soit une randonnée moyenne de 21 km/jour de fest !), des litres d’eau bus et à peine une bière par jour, 94 groupes shootés, 5 scènes visitées (l’état de mes pieds m’a empêché d’aller à la Warzone), la satisfaction de voir les anciens encore en forme, même si sans surprise réelle, la grande satisfaction de voir la relève arriver, la déception de ne pas voir certains concerts autrement que par écrans interposés tant il était impossible de circuler (Nightwish, Sabaton, Black Label Society, Ugly Kid Joe et… suivez mon regard) et surtout cette fatigue qui m’a forcé à reprendre la route avant le feu d’artifices du dimanche soir… Une double édition une fois, un one shot, qu’on espère ne pas voir se renouveler.

Arrivé le jeudi, donc, et une fois débarrassé de mes obligations de préparation, j’aperçois une porte entrouverte et je file faire un petit tour des lieux ; Pour une fois, profitons-en, avant l’ouverture officielle… Visiter la terre sainte sans foule est suffisamment rare pour pouvoir en profiter tranquillement, errer sans but précis. Quelques changements sont notables, à commencer par la nouvelle statue de Lemmy. L’ancienne, attaquée par les éléments, menaçant de s’effondrer a été retirée, une nouvelle, superbe œuvre de Caroline Brisset, a pris sa place. Celle-ci restera et fera partie du patrimoine de Clisson pour les siècles à venir.

On notera également le retour du corbeau qui scrute et surveille le pôle restauration des festivaliers. Une autre belle œuvre qui semble plus maousse que celle qui fut incendiée volontairement il y a quelques années.

Enfin, l’accès à la forêt se fait par un portail dominé d’une cage très sympathique dans laquelle se trouvent les âmes bannies du festival. Et bannies… il y en aura d’autres ces deux week ends. Place ensuite à mes impressions plus ou moins à chaud.

Par où attaquer le principal de ce report ? Par un premier constat, sans doute… Au-delà des éléments, usants, éreintants, ce type d’évènement, sur 2 week-ends est tout sauf reposant d’autant avec des journées qui s’étalent de 10h à 2h (exception faite du jeudi 23 où le premier concert a débuté à 15h30). Des souvenirs plein la tête ? Certes, mais il devient très difficile de vraiment tout savourer.  Commençons par le commencement, HF XV part 1 – je vous invite à visiter la galerie photo dédiée, avec ce lien: http://metal-eyes.com/galerie-hellfest-2022

Vendredi 17 juin

Arriver au HF, c’est foncer au merch en espérant ne pas avoir à faire la queue trop longtemps. Il n’est pas encore 10h et la foule est déjà dense… je rate ainsi les deux premiers sets, Heart Attack et Frog Leap mais fonce me rattraper avec Laura Cox qui, comme à son habitude pourrait-on désormais dire, dégaine ses cartouches d’un rock hard classique et efficace. Elle qui devait inaugurer la MS 2 a bénéficié d’un heureux hasard (sa participation à l’édition HF from Home a sans doute joué aussi) et se retrouve un tout petit peu plus haut sur l’affiche. Elle tient le public dans sa main et est fière d’annoncer l’arrivée d’un troisième album et d’une release party à la Cigale de Paris. A suivre.

Déjà il fait chaud, très chaud. Déjà, les pieds commencent à gonfler. Déjà, l’eau coule à flots et déjà les conférences de presses annoncées sont annulées tant la chaleur est intenable à l’espace presse. Rien ne se fera sous la tente ces deux premiers jours, point à la ligne. Les interviews se mènent à l’extérieur, et les groupes tentent de se réserver un coin d’ombre. Dur. On n’est que jour 1 !

Je bifurque vers la MS1 pour avoir ma première bonne surprise avec Ferocious Dog : un rock irlandais qui évoque autant Dropckick Murphys que Flogging Molly avec des musiciens qui se protègent du soleil (l’accordéoniste a piqué son bob à Bernie !) et qui délivrent une musique entrainante et enjouée. A suivre !

Un petit tour sous Temple puis Altar me permet de découvrir Numen et ASG mais je n’en garde pas de souvenirs particuliers. Je retourne donc vers mon repaire – pour certains c’est la Warzone, pour moi, les MS, vous l’aurez compris – pour soutenir les Orléanais de Burning Heads. Un peu de punk sur la MS alors que le soleil commence à taper fort sur les têtes, quoi de mieux ? Le groupe est en forme, monte sur scène comme il est à la ville et dispense son rock dur pendant une bonne quarantaine de minutes. Simple, direct et efficace.

Leprous, dont on fait tant de gorges chaudes, me laisse quasi indifférent. Beaucoup d’espoir et de curiosité qui tombent à l’eau malgré les indéniables qualités musicales du combo. Est-il à la bonne place ?

Contrairement à Shinedown qui, même en passant plus tôt que ce qu’il mérite, fonce dans le tas. Ok, ce n’est pas forcément mon truc, mais force est de reconnaitre que les Floridiens ont un look, une prestance et une énergie qui forcent le respect.

Energie qu’on retrouve dès l’arrivée sur scène de Frank Carter & The Rattlesnakes. Enragé comme toujours, le rouquin tatoué saute dès le premier titre dans le public qui le porte, le soutien, le laisse plonger tête la première avant de le rapatrier vers la fosse. Et le gaillard de remettre le couvert sur fond de punk explosif et entraînant. Immanquable !

A côté, Opeth est bien plus sage… Si le groupe démarre son set avec de titres chantés et aériens, il se rappelle bientôt aux premiers fans avec ses titres extrêmes. Calme, sobre et pas forcément la prestation la plus marquante de la journée, il y en a cependant pour tous, Opeth ne reniant en rien son glorieux passé.

Les dernières fois que j’ai vu The Offspring, je m’étais ennuyé. Cette fois, Noodles et sa bande, même avec une setlist sans surprise, donnent tout au public qui le lui rend bien. La prestation est festive et enjouée, le groupe semble vraiment heureux d’être là et s’amuse. Nous aussi !

Même si le groupe a sorti un album dantesque, la chaleur assommante force la pause et je rate Mastodon. Je reviens vers MS 1 pour ne pas shooter Dropckick Murphys mais profite de sa prestation et de sa musique simplement imparable. Le spectacle est aussi dans le public qui dans et pogote à souhait. Comment pourrait-il en être autrement, hein ?

Un petit tour sous Valley, enfin, pour écouter Baroness. Là encore, le groupe est efficace et direct, et se donne à fond pour un public à fond. Une très belle et généreuse prestation nous est offerte.

Je retourne voir Five Finger Death Punch, un groupe au look renouvelé, Yvan Moody habillé d’un T-shirt blanc (on le comprend) et d’un surprenant pantalon jaune ! Bon, il a commencé en rouge, mais a préféré se changer. Les hits du groupe défilent, le public est réceptif et reprend naturellement en cœur l’imparable Lift me up, taillés pour les concerts de toute taille.

Peu sensible à Deftones, je préfère prendre mes marques pour le concert de Volbeat, très attendu. Une heure dix d’un show haut en couleurs, avec un peu de fraicheur dans l’air – enfin – et des titres actuels ou plus anciens qui défilent trop vite. Une des plus belles prestations auxquelles j’ai pu aujourd’hui assister. Il est cependant temps de rentrer, d’aller trouver un peu de sommeil avant la reprise de demain, journée annoncée au moins aussi chaude…

 

Samedi 18 juin

La chaleur écrasante est de retour… Titan, que j’avais shooté à Châteauroux lors de la Firemaster Convention, ouvre le bal. Sa prestation est tout aussi carrée bien qu’on sente le groupe légèrement perdu sur cette immense scène. L’Irlande au cœur pourrait bien devenir Hellfest au cœur, une nouvelle version de l’hymne de la bande de Le Calvez.

Autre déflagration, plus brutale… Sous Altar, Karras, l’autre projet de Yann, guitariste de Mass Hysteria, fait exploser les potards. La rage et la colère du trio ne sont guère contenues et ça défouraille sévère. Lui qui, il y a 3 ans, venait clôre la journée se retrouve aujourd’hui, avec beaucoup de plaisir, semble-t-il, à l’ouvrir. Quand on aime…

La curiosité me pousse à aller écouter Fire From The Gods, groupe américain explosif qui tire à boulets rouge sur le public. Le soleil n’est pas encore au zénith, et tant mieux, parce que ça pète dans tous les sens. Mais aujourd’hui, il semble mieux pour certains groupes de jouer sur la main 2… La tête d’affiche du soir ayant fait rehausser la MS1, alors direction…

Les très prometteur Last Temptation avec la surprise de retrouver à la batterie Farid Medjane, ex vous savez qui. Le hard rock du combo est simple, sobre, efficace et le quatuor se donne à fond avec passion et bonheur. Un groupe décidément à suivre pour les amateurs de classic rock.

La déception du jour – qui impose un premier break – vient de l’annulation tout juste annoncée de The Dead Daisies. Pas d’explication particulière, on imagine un passage par la case Covid. Tant pis, on remplace par un passage sous Valley pour retrouver The Picturebooks, duo que j’avais déjà vu à Paris au Divan du monde en ouverture de, je crois, The Answer. Puissant, efficace, un guitariste chanteur qui joue à l’instinct. Un bon remplacement, en somme.

L’un des groupes que je souhaitais voir, pour la pureté et le dépouillement apparent de son style, c’est Soen. Une jolie foule s’amasse sous le soleil plombant – on le saura… – pour assister à cette jolie prestation, sobre et efficace, d’une quarantaine de minutes. Pas de grande surprise mais une des satisfactions de ce premier week end.

Je file sous Altar pour jeter un œil à la furie thrash de Xentrix. Grand bien m’a pris car, sur le planning du jour, j’avais entouré Loudblast et Exciter, tous deux jouant devant tant de monde – tant mieux – que la tente en fut inaccessible. Xentrix démonte cependant les nuques comme il faut.

Retour devant les mains pour voir, enfin, et pour la première fois, les Anglais de The Darkness. On s’attend à un peu de folie visuelle et je ne suis pas déçu : les tenues de Justin Hawkins sont tape à l’œil et franchement les gaillards sont en forme. Mais là encore, une pause s’impose, une vraie, histoire de m’alléger en déposant une partie de mon matériel.

Le temps d’un aller retour, je rate, sans grand remords, Alestorm et, je le regrette un peu plus, Rival Sons dont j’assiste à la fin d’une prestation rock à laquelle le public semble réceptif. Avec de grands albums à son actif, le groupe ne peut que séduire.

On les connait, on sait ce à quoi on va avoir droit… Une débauche de filles sur scène (cette fois-ci, aucune n’est invitée dans la fosse au début du set) en fin de show, d’incessants appels à nichons… Steel Panther est en ville, la gaudriole de sortie et de mise ! Surprise – je n’ai pas suivi grand-chose au sujet du groupe – Lexxi Foxx est out, remplacé par je n’en sais rien mais le groupe a moins de charme et semble plus « sérieux » qu’avec son blond bassiste efféminé. Plus de miroir, plus de poses ambiguë, Steel Panther m’a moins surpris. A-t-on fait le tour ?

Un tour du côté des légendes du Thrash sous altar remet les pendules à l’heure. Flotsam & Jetsam est suffisamment rare en nos contrées pour éviter l’insulte de ne pas aller rendre hommage à ces légendes US qui ont accueilli – et ont stagné après son départ – un certain Jason Newsted. Dans ta face et efficace, rien à dire !

Impossible de rater Megadeth, avec un Dave Mustaine veillissant mais toujours en forme. Dommage seulement que cette MS1 soit si haute, il est compliqué de profiter pleinement de ce show dont on se délecte pourtant d’une setlist aux petits oignons.

Deep Purple, quelques mètres plus loin est tout aussi veillissant, et c’est avec surprise que je m’aperçois que Steve Morse n’est pas de la partie… Le guitariste souffrant de problèmes de main est ici remplacé par Simon Mc Bride totalement respectueux des classiques du groupe. Mais voilà, on sent Deep Purple en bout de course, les nombreuses parties instrumentales, longues, semblant être utilisées en remplissage plus que rendant service aux chansons. Le set souffre ainsi de longueurs, et c’est bien dommage.

Ghost, annoncé en tête d’affiche de ce samedi à la fin de son concert parisien, rempli toutes les cases. Un show soigné, un papa Emeritus en forme, une setlist efficace, un visuel à tomber, mais… mais une voix qui flanche malheureusement en fin de set forçant Ghost à écourter son show…

La chaleur du début de week end , mais maintenant le vent, ont forcé l’annulation du feu d’artifice. C’est donc avec un peu d’avance que montent sur scène les Australien d’Airbourne qu’on retrouve, qui en sera surpris, plus que déchainés. Comme toujours, Joel O’Keefe attire tous les regards, comme toujours, encore, il semble n’avoir qu’un jean noir toujours aussi déchiré que lui. Airbourne propose un set classique mais explosif, le guitariste chanteur terminant sur les épaules d’un gars de la sécu le portant devant le public un autre l’arrosant copieusement afin de le rafraichir. Même si on sait de quoi il en retourne, Airbourne fait partie de ces groupes qui font plus que le job. Dommage d’avoir raté le combo la semaine suivante, mais là, les Australiens concluent avec brio cette soirée. Au dodo !

 

Dimanche 19 juin.

La météo est certes plus clémente, les pieds crient leur douleur ! Ce n’est donc qu’après avoir plié bagages, rangé la voiture et les affaires que je me dirige vers le site pour assister, enfin, à une prestation des Autrichiens folkloriques de Kontrust. Et la mise en jambe vaut le détour : entre une musique très enjouée et des tenues tyroliennes de mise, le groupe fait dans er un public encore épars mais curieux et réceptif. Un beau début d’une journée pourtant très « traditionnelle » et riche de découvertes.

Je vais passer le plus clair de mon temps devant les MS aujourd’hui, et avoir quelques belles surprises… A commencer par un Sortilège en forme que j’avais malheureusement raté lors de son passage parisien en avril. Un set raccourci, mais des gars au taquet et un Zouille très en voie. Un nouvel album nous est promis, alors maintenant, patience.

Je suis moins sensible au métal de Lacuna Coil mais visuellement, les Italiens mettent le paquet. Une prestation haute en couleur qui mériterait certainement d’être vue dans une salle sombre.

Battle Beast reste une valeur sûre, sans grande surprise. Un spectacle travaillé pour le visuel et un metal sympa et passe partout. Mais un ensemble sans doute un peu trop kitsch (à ce sujet, on repassera la semaine prochaine…)

Je rate Car Bomb pour cause d’interview mais impossible de rater la metal queen. Doro, ça fait des siècles qu’on attend son retour en terre sainte et le public ne se fait pas prier. Si son set est principalement axé autour de ses grands succès d’antan, Doro et sa bande prouvent une nouvelle fois savoir ce que c’est que d’avoir un public dans la main. Un set impeccable, plein de bonne humeur et de bienveillance. Merci ! Aura-t-on droit à un duo avec le Metal God plus tard ce soir?

Une foule curieuse s’entasse devant la MS 2 , deux drapeaux ukrainiens flottant au vent. Jinger, on le sait depuis peu, a reçu l’autorisation de son gouvernement de quitter le pays pour aller promouvoir la culture ukrainienne sur les festivals d’été. La rage est là, féroce mais de message politique, on ne trouve que peu de traces. Un set puissant d’un groupe qui tire profit de la situation anormale de son pays en guerre.

De l’autre côté, Michael Schenker connait un renouveau de carrière mérité. Il déboule avec son MSG et propose une heure de ce hard rock classieux planqué sous sa chapka noire. Il n’a pas un peu chaud le gaillard ? En tout cas, il est souriant, heureux d’être là et de transmettre du bonheur. Un vrai plaisir de retrouver en si grande forme celui qui fut naguère connu comme l’ange blond.

Quel dommage en revanche que les Japonais de Maximum The Hormone aient interdit toute photo ! Quelle énergie, quelle débauche visuelle le groupe nous propose. Son metal groovy et parfois disco entraine le public et le groupe ne s’en laisse pas compter, allant même, en s’en amusant, jusqu’à faire répéter au public des mots nippons qui semblent bien déplacés. Mais on s’en fout tant la dose d’énergie reçue est forte. La découverte du jour.

Il avait été rayé de listes – celles des notables du coin, pas de Barbaud ou du HF – il y a quelques temps, mais on savait qu’il reviendrait. Rien ne viendra ruiner cette amitié qui lie le Hellfest à Phil Anselmo qui déboule aujourd’hui avec un Down en pleine forme. Une heure d’un metal débridé, sauvage et entrainant, une déflagration qui fait du bien.

Le temps de me restaurer, je rate Korn sans grand regret, n’étant guère sensible au nu metal, même si le show est là. Mais rien ne me fera rater la prestation de Judas Priest, sans doute une des dernières fois que la légende anglaise se présentera à nous. Et ce n’est pas peu dire que depuis l’intégration de Richie Faulkner et le remplacement forcé de Glenn Tipton par Andy Sneap le groupe est très en forme. Même si on sait à quoi s’attendre – un Rob Halford mécanique, un Ian Hill seul dans son coin, un Scott Travis qui interpelle pour « one last song » qui sera sans surprise Painkiller, une Harley qui vrombit… le groupe connait parfaitement son affaire et propose un show superbe visuellement et musicalement. Un des musts de cette première partie, incontestablement.

Si les Français n’étaient pas au premier programme, les modifications de l’affiche nous font revenir Gojira en tête d’affiche, clôturant explosivement la MS1 de ce premier week end. Une heure trente d’un show puissant aux lights superbes finissant d’achever le public qui va devoir, pourtant, encore tenir pour Running Wild.

De mon côté, un passager m’attend. Le temps de le récupérer, d’aller à la voiture, de faire le plein et voilà que… sans l’avoir annoncé, cette première partie se termine par le feu d’artifices qui devait avoir lieu la veille… Tant pis, on en verra d’autres. Pour le moment, retour à la maison pour un peu d’activité pro avant de revenir dans quelques jours. Dans des conditions différentes mais tout aussi compliquées. A suivre…

 

GHOST: Impera

Suède, (Hard) rock (Spinefarm, 2022)

On en aura lues des choses sur cet Impera, nouvel album de Ghost… « Déjà vu », « du réchauffé », « Sans doute le moins bon album du groupe »… Ok, soit, oui, mais… Ghost c’est le projet de Tobias Forge qui après avoir viré ses Nameless Ghouls de musiciens fait appel à une nouvelle équipe tout autant masquée. Il est et reste le seul maitre à penser de Ghost et, en tant que tel, sait parfaitement où il veut aller. Il flirte ainsi avec tout type de public, amateur de metal autant que de pop, et surtout, il envisage sa musique autour d’un visuel qui, lui, se renouvelle. Imperia voit disparaitre Cardinal Copia, apparu sur le prequel que fut… Prequelle en 2018. Papa Emeritus IV est définitivement plus moderne dans son look, débarrassé d’artifices et de tenues le gênant dans ses déplacements. Si musicalement Impera ne surprend guère, force est de le reconnaitre, le recette s’avère cependant rapidement efficace, voire addictive. Variant les rythmes et les ambiances, passant d’un rock entrainant à une pop légèrement acidulée ou un heavy plus sombre et inquiétant, Ghost parvient à capter l’auditeur même si, de prime abord, rien ne se retient aussi facilement que certains classiques. Pourtant, les Hunters moon, Spillways, Twenties sont taillés pour faire bouger – et c’est sans nul doute ce qui se passera en ce lundi pascal à l’Acccor Hotel Arena et sur le reste de la tournée de Ghost. Darkness at the heart of my love passe par le cap « inquiétant et oppressant » avant qu’on ne retrouve ces rythmes rock efficaces. Même si l’on n’est guère surpris, Ghost parvient encore à composer des morceaux efficaces, bien que17 les plus anciens fans attendent le retour de cet esprit subversif et metal du groupe. Un album en demi teinte qui prendra sans aucun doute une autre dimension en live.

GHOST: Prequelle

Hard rock, Suède (Spinefarm, 2018)

Bon, maintenant que la guerre est finie, revenons sur ce dernier opus de Ghost, ce Prequelle qui a fait tant couler d’encre. Pro, anti? Peu importe, après-tout, car depuis quelques années, Ghost se fait plus populaire que jamais. Son hard rock teinté de pop est, reconnaissons le, efficace, enjoué en entraînant en diable. Papa Emeritus a cédé le pas au Cardinal Copia, se dévoilant désormais quasiment sous son vrai visage, celui de Tobias Forge. Musicalement, Ghost continue de suivre le chemin creusé sur les deux derniers albums, et les Rats, Faith, Dance macabre et autres Life etrernal font mouche à tous les coups. On peut être surpris par la douceur de See the light, forgé dans une pop délicate sinon mielleuse. Ou s’interroger sur la nécessité de ce Miasma instrumental – qui par instants évoque Rush. Pile le genre de morceaux qui ont fait jaser il y a encore peu. Les nouvelles goules font le job, c’est le moins que l’on pouvait attendre après la violente séparation d’il y a quelques mois. Bref, si l’image a changé, la musique progresse et continue de se faire séduisante. On attend maintenant de voir le résultat sur scène. Un spectacle qu’on imagine grandiose.

GHOST: Ceremony and devotion

Hard rock, Suède (Spinefarm, 2017)

Qui a déjà vu Ghost live le sait: le groupe frise la perfection à chacune de ses apparitions. Et après seulement 3 albums studio, les Suédois nous offrent enfin un album live, double qui plus est. Le tracklisting de Ceremony and devotion est impeccable, chaque album étant représenté, rien n’étant à jeter. Allez, la seule que l’on puisse regretter? Le public « capté » à San Francisco, trop parfait pour être honnête. Ca sent simplement le travail en studio, tant les interventions tombent pile comme il faut. Mais ne nous arrêtons pas à si peu, la technique a été utilisée tant de fois qu’on n’en est plus surpris. Le principal reste bien le plaisir qu’on a à écouter les Per aspera ad inferi, From the pinacle to the pit, Year zero, Mummy dust… On pourrait tous les citer tant la setlist resseble à un défilé de hits. Ceremony and devotion est le témoignage d’une formation qui, comme d’autres avant elle, a traversé des épreuves qui pourraient remettre en cause son avenir. A suivre lors du prochain Download Paris, en juin prochain, où Ghost nous montrera sans doute un nouveau visage. En attendant délectons nous de cet album délicieusement subversif qui se termine avec l’incontournable speach de Papa Emeritus III précédant Monstrance clock. A savourer vous dis-je!

GHOST live à Paris (L’Olympia, le 11 avril 2017)

ghost paris 2017

C’est la foule des grands soirs qui investit la mythique salle parisienne de l’Olympia. Une foule venue assister à sa grand messe, à un concert subversif, spécialité de Ghost… Sur scène trônent la batterie et les claviers masqués par des larges draps sombres. Devant, un petit set de batterie et des claviers attendent Zombie, le groupe de première partie. A 20h00, le batteur et le claviériste prennent tranquillement possession de leurs instruments. Dès les premières notes, l’influence de Rush se fait sentir, puis viendra celle de Jean-Michel Jarre, parmi d’autres. Pas de chant, et pas d’autre musicien… Zombie, ce n’est qu’un duo qui balance un variété un peu rock qui s’inscrit dans l’optique de cette tournée de Ghost intitulée le Popestar tour. Difficile à deux de remplir l’espace, ce qui ne semble pas être l’idée du jour même lorsque le pianiste s’empare d’une basse (bien trop forte à mon goût). Malgré le groove  et un accueil dans l’ensemble positif et sympathique, une bonne partie du public préfère se retrouver au bar. C’est simple, l’antichambre offre le spectacle d’une foule dense et bigarrée, qui assit et qui debout, mais une foule qui piaille, saute, s’assied, boit, partage, rit, s’écoute et se sourit dans un joyeux brouhaha qui se fait l’écho d’une certaine vision de la vie.

Lorsque Zombie termine à 20h45, les rideaux se referment sur la scène (chose rarement vue lors d’un concert rock ici). Petit à petit, la salle se remplit de nouveau. Le public est familial et multi-générationnel (de 6 à 77 ans, à l’aise!, mais rappelons-nous que les Parisiens sont en vacances). La musique d’entracte prépare l’ambiance: sonate au piano puis chants liturgiques et chœurs sacrés.

Enfin, les lumières s’éteignent. On aperçoit les pieds de Ghoul qui prend place derrière ses claviers puis arrivent ses compagnons de jeu. Les premières notes de Square hammer résonnent et des lumières de fond de scène éblouissent le public afin d’offrir une entrée soudaine et magique à Papa Emeritus III, vêtu de sa tenue des grandes occasions. C’est une forêt de mains levées qui l’accueille, des mains qui ne seront remplacées tout au long du concert que par les sauts cadencés du public ultra réceptif. On aperçoit même Steph Buriez, leader de Loudblast, headbangant comme pas deux. Les plus belles offrandes défilent comment autant de d’hosties noires (From the pinnacle to the pit, Secular haze, Body and blood, Devil church, Absolution, Cirice, He is…) Le chanteur se rendant compte de la présence de nombreux enfants promet de faire attention à son langage, promet, bienveillant, de ne pas jurer et de contrôler le nombre de « fuck » et « shit ». Bien sûr, Ghost propose un show assez similaire à ce que l’on a pu voir ces derniers mois, Papa changeant de tenue une fois, discutant paisiblement avec ses ouailles, Ghoul (basse) et Ghoul (guitare) s’offrant un pas de deux tandis que le pape noir invite deux jeunes nonnes à venir sur scène, informant le public des premiers rangs qu’elles vont venir faire une offrande. « Prenez ce cadeau, mais rien de plus! On ne lèche pas les doigts… » Mais une chose est évidente: même si le spectacle reste assez similaire et sans surprise, ça marche! C’est carré, hors du temps et passe partout. Au rappel, Papa seul sur scène énonce toutes les villes où Ghost a joué en France. Nombreuses… Et demande qui a déjà vu le groupe live. Tout le monde semble-t-il. Puis qui n’a pas vu Ghost. une personne, semble-t-il à laquelle papa explique toujours terminer par la même chanson. Monstrance clock annonce donc la fin du show, à l’ambiance explosive et chaleureuse. Une très belle soirée!

Devant le nombre important de demandes, Metal-Eyes n’a pu être accrédité pour les photos. Ce live report est donc sans illustration. Merci cependant à Olivier Garnier d’avoir rendu ce report possible.

GHOST: Popestar

ghost-2016Hard rock, sU7DE(Ep – Spinefarm, 2016)

Après l’engouement suscité par son dernier album, le très réussi Meliora et la confirmation de son potentiel scénique (même si on voudrait bien que Papa Emeritus III soit moins bavard…), Ghost revient avec Popestar, Ep au titre facile mais de circonstances. Car ce Ep est constitué d’un titre original et de 4 reprises, des classiques du rock et de la pop. Ce sont ces dernières qui sont l’objet de toutes les attentions. Si l’on connait la capacité de Ghost à écrire des chansons hard et pop sur fond de textes subversifs, nous ne pouvons guère nous étonner de les voir s’attaquer à des classiques. Revisiter Echo and the Bunnymen (Nocturnal me) ou Eurythmics (Missionnary man) pour les plus populaires, ou Simian Mobile Disco (I believe) et Imperiet (Bible) apporte-t-il quelque chose au groupe? Non, en fait. Si les morceaux sont parfaitement interprétés, on n’y voit guère d’intérêt. Enfoncer le clou de Meliora? Une confirmation par le biais de nouveautés eut été préférable. Ici, on a plus l’impression d’opportunisme visant à séduire un autre public. Démarche commerciale logique mais guère appréciable tant cela ressemble à du racolage. Se pourrait-il que Ghost ne soit pas si subversif que ça, que le groupe soit simplement opportuniste? Attendons le prochain album…

Note: 6,5/10

Titre que je retiens: Missionnary man