France, Metal (Autoproduction, 2019)
Kryptshow, le nouvel album (le 5ème, je crois, si l’on compte les sorties uniquement digitales) de Magoyond, est ma grosse claque de cette rentrée. Jamais je n’avais entendu parler de cette formation hexagonale née de l’union musicale de Le Mago (chant et guitare) et Yond (basse). Ce dernier semble cependant avoir quitté la formation avant l’enregistrement de ce double album. Le groupe a développé un concept très personnel en puisant son inspiration dans les séries télé fantastiques et horrifiques des années 70/80 dont, oh surprise!, les mythiques Contes de la crypte. Dès Le chapiteau des supplices (dont l’introduction m’évoque L’envers de Wormfood) le décor sonore est planté: le chant très narratif déclame des paroles et textes sur fond de rock hard rythmé, cinématographique, enjoué avec un fort esprit de cirque. Monsieur Loyal est ici inquiétant et positivement malveillant. Magoyond se plait à raconter des histoires de zombies, de suicides, de cimetière avec humour. Noir, forcément. J’ai parfois l’impression d’écouter la BO d’un Disney pour adultes (Aladin et son génie me viennent à l’esprit) ou de retrouver la Petite boutique des horreurs. La mise en son ressemble à une mise en scène sans images et lorsque les guitares se mettent à hurler, la rythmique décroche quelques cervicales. Si l’ensemble semble fun, tout est fait avec le plus grand sérieux. Magoyond s’attache au moindre détail dans le verbe et dans le son – véritable jeu de pistes de fines subtilités. C’est un univers à part dans lequel Magoyond nous invite à plonger, et dans lequel je me noie avec plaisir. Vous l’aurez compris, si vous voulez vous changer les idées et aller de surprise en étonnement, foncez découvrir Kryptshow et soutenir Magoyond. Une folie française que ne renierait pas Alice Cooper.