RED MOURNING: Flowers and feathers

France, Metal (Bad reputation, 2022)

Ils ne sont pas pressés les gars de Red Mourning. Un album tous les 4 ans, c’est peu. Mais on ne leur en veut pas car 1/la crise sanitaire est passée par là (mais on va commencer à arrêter d’utiliser ça comme excuse, non?) et 2/ le groupe parvient à se réinventer et ça, c’est bien! Rappelez-vous, leur précédent album était brutal et taillait directement dans le gras. Ici, avec Flowers and feathers, Red Mourning nous propose une dizaine de titres qui savent explorer diverses ambiances, du brutal –  on ne se refait pas – au plus calme, du heavy aux ambiances plus rassurantes et intimistes. Leur nouvel opus, Flowers and feathers, est tout aussi barré qu’intrigant. OK, les deux vont souvent de pair, simplement, cette fois -ci, les gars ont délaissé, en partie tout du moins, ce hardcore aux tonalités parfois sudistes qui les caractérisait au profit d’un doom des bayous dans lequel il fait bon s’enfoncer. 10 titres, 10 ambiances avec un chant ( JC Hoogendoorn) souvent graveleux voire guttural mais souvent, aussi, chaleureux et doux comme sur Blue times. Alors que l’on pouvait avoir l’impression de se sentir dans les bayous de Louisiane, Red Mourning nous entraine aujourd’hui sur des sentiers stoners et bluesy. Les constructions, parfois alambiquées, intriguent et entraînent l’auditeur dans le sillage un peu dingo, parfois criard, souvent lourd mais toujours – à quelques hurlements près – efficaces. Je n’ai pas le souvenir d’avoir trouvé Red Mourning aussi ouvert musicalement qu’il l’est aujourd’hui. La variété des morceaux fait toute la richesse de ce nouvel album, à la fois brutal et doux, enragé et mélancolique. Avec Flowers and feathers, et sans jamais se renier, Red Mourning semble avoir vraiment trouvé sa voie, celle d’un heavy brutal et bluesy doublé d’accents sudistes enjoués. Un cap est franchi, brillamment. Bravo!

 

DEADLINE: Nothing beside remains

Hard rock, France (Bad reputation, 2018)

Depuis sa formation en 2009, les Français de Deadline se sont donné les moyens de parvenir à leurs fins, en embauchant Beau Hill pour le premier album paru en 2012, en tournant en ouverture de Gotthard ou Quireboys, en évoquant ouvertement ses influences (classic hard and heavy rock). Bref, tout pourrait aller pour le mieux mais voilà: Deadline est Français… Et en France, on ne s’intéresse guère aux groupes français, à quelques rares exceptions près. En 2017, l’arrivée d’un nouveau guitariste redonne la pêche à la formation qui enregistre Nothing beside remains, son quatrième album, si l’on inclus le Acoustic session paru en 2015. Nouvelle pêche, nouvelle envie, cela se ressent dans cet opus qui transpire AC/DC, Guns, Scorpions et consorts. Du gros, du lourd qu’on retrouve tout au long des 12 morceaux, au cours desquels figurent de jolis et trépidants riffs. Les musiciens le savent, si la structure rythmique tient la route, on peut tout faire autour. Et là, ça marche plutôt bien: des rythmes solides, des riffs entraînants, des invités, un hommage aux victimes du 13 novembre 2015… Ça fonctionne « plutôt » bien, musicalement en tout cas, et pour commencer, la seconde moitié de l’album surprenant moins. Car le chant me gêne: j’ai l’impression que Arnaud ne réussit jamais à trouver sa propre identité vocale, ses influences « axliennes » prenant trop facilement le dessus,. Mais n’est pas Axl qui veut… De plus, le timbre aigu peut lasser sur la durée. C’est la grande faiblesse de cet album par ailleurs efficace et original, qui lorgne même par instant vers le psyché des 70’s. Dommage…

RED MOURNING: Under punishment’s tree

Metal, France (Bad reputation, 2018)

Voici 4 ans que Red Mourning a livré sa dernière offrande explosive… Mélangeant un chant aussi hargneux que ses riffs et des voix plus bluesy, des riffs tranchants et des rythmes rentre dedans, les 13 titres de ce nouvel opus, Under punishment’s tree, ne font pas dans la dentelle.  Dès A whole different life, le message est clair: ça taille dans le gras, directement et sans concession. Et jamais Red Mourning ne relâche la pression. Si l’on a parfois l’impression de se retrouver au milieu d’un Oh brother déjanté, la virulence vocale nous ramène à la réalité. Cependant, malins, les Français parviennent à lier ce maelstrom auditif à des mélodies sous-jacentes inspirées d’un blues lumineux. Ce mélange d’ombre et de lumière, de violence et de douceur est à la fois détonnant et attirant. Difficile à suivre d’une traite quand on n’aime pas les voix gutturales, mais pour ceux qui apprécient, c’est un vrai défouloir. Red Mourning n’a décidément pas dit son dernier mot!