Heavy metal, USA (Capitol, 2016)
J’avais découvert Avenged Sevenfold il y a quelques années en ouverture d’un concert d’Iron Maiden. Je n’avais pas accroché. Mais pas du tout… Sans doute le côté exclusif des fans de la vierge de fer, mais pas que… Alors loin de moi l’idée de suivre de près la carrière de A7X, le petit nom intime des Californiens qui viennent de publier leur 8ème album, The Stage, sorti de nulle part et arrivé par surprise dans les bacs le 28 octobre dernier. Après un changement de batteur (exit Arin Ilejay, enter Brooks WAkerman qui a notamment sévit chez Bad Religion, Suicidal Tendencies ou Korn), Avenged Sevenfold s’est enfermé en studio pour nous offrir ce The Stage, album alambiqué de 11 titres ambitieux allant de 3’42 à 15’39. Le morceau titre qui introduit l’album évoque le metal classique, influencé par Helloween ou Iron Maiden – on croirait parfois entendre un Andi Deris à la voix étouffée, sentiment qu’on retrouve tout au long de l’album – ou par le côté progressif de Pink Floyd. La classe en moins. Car peu de moments entraînent l’auditeur dans cet univers somme toute conventionnel, qui, bizarrement, se termine en acoustique venu d’on ne sait où. Paradigm se fait plus thrash et débute réellement après une intro chant /batterie énervée. Sur fond de metal speedé, A7X parvient toutefois à surprendre, comme avec cette section de cuivres sur Sunny.Disposition ou sur le plus punkisant God damn, direct et explosif. Creating God est une invitation à headbanguer tandis que Angels est plus « lent ». Mais ce que l’on attend vraiment, en réalité, c’est ce Exist, morceau fleuve de plus de 15′, qui vient clore le disque. Qu’en dire? Epique, bien sûr, et dans l’esprit progressif par sa construction, titre semi instrumental (le chant n’arrive que passée la 7ème minute !) dans lequel on retrouve l’ensemble des éléments musicaux de ce disque et qui est, sans doute, le plus spatial de tous. En conclusion, si les influences 90’s sont bien présentes (on évoquera surtout Alice in Chains, Megadeth ou Metallica, dans une moindre mesure), A7X lorgnant aussi du côté plus classique que peut être Queen ou encore, de manière moins évidente, Cat Stevens, ce The Stage ravira les plus jeunes fans, sans doute moins un public plus âgé. Je reste moyennement convaincu malgré l’évident travail fourni par le groupe, notamment la paire de guitaristes plus que complémentaires que sont Zacky Vengeance et Synyster Gates, mais je n’aime pas le mix final ni ce mélange de’accent pop sur fond de double grosses caisses ou ces passages qui me semblent volontairement racoleurs ( les chœurs sur Higher….) Il est normal qu’un groupe évolue et tente de nouvelles expériences sonores, comme ces violons tire larme sur Roman sky, aux faix airs, sur la première partie en tous cas!, de Cat Stevens. Cet album devrait cependant permettre aux Californiens de remplir aisément ce Bercy – pardon, AccorHotels Arena – qu’ils convoitent tant. Rendez-vous en mars prochain?
Note: 7,5/10
Titre que je retiens: Exist