HARLOTT: Detritus of the final age

Thrash, Australie (Metal Blade, 2020)

L’Australie nous a depuis longtemps plus habitués à ses groupes de heavy rock squatteurs de pubs enfumés (AC/DC, Rose Tattoo, Airbourne, The Angels, Heaven…) ou de rock classieux (Midnight Oil, INXS, Silverchair…) qu’à des formations thrash. Pourtant, la scène est vivace et Harlott, que nous avions découverts en ouverture d’un concert d’Annihilator à Paris en 2015) cherche depuis 4 album à s’imposer face au public. Detritus of the final age, le dit 4ème album, permettra-t-il au groupe mené par le duo Andrew Hudson et Tom Richards (guitare/chant et basse/chant) d’atteindre ces objectifs? Au delà de la crise sanitaire qui empêche tout le monde de tourner et d’aller rencontrer son public, il y a de la puissance sur ce disque, voire même de la violence (As we breach, Idol minded), une production efficace, une hargne vocale qui, enfin, permet à Harlott de se distinguer des légendes de la Bay area dont il s’inspirait ouvertement. Une identité est sans doute en train de naître, plus sombre contrairement à ce que pourrait laisser penser l’illustration colorée de la pochette, mais voilà… ce disque comporte également son lot d’imperfections, notamment en proposant de titres (trop) longs – le lent et peu convainquant Nemesis et Miserere of the dead – voire même en se payant le luxe d’un flop radical (la reprise Time to kill is now de Cannibal corpse – je ne connais pas l’original, mais ici, le refrain est simplement raté. Dommage parce que le reste dépote grave). S’il y a de l’idée et de l’envie, Harlott gagnerait sans doute en efficacité en stabilisant son line-up, car jusque là, seul le duo fondateur demeure à la barre. Avec Detritus of the final age – un titre qui sonne comme le constat de l’échec de l’humanité – le groupe nous propose d’agréables moments et de franches réussites en ouverture de l’album, mais se perd sur la durée. Un album sympa mais pas mémorable, en somme.