LUCIE SUE: Battlestation

Rock énervé, France (Autoproduction, 2025)

Après To sing in French qui nous avait déjà bien plu, Lucie Sue revient avec son nouvel album, Battlestation. On peut se demander quand elle a trouvé le temps de l’enregistrer, ce CD, elle qui d’une part a donné un joli coup de main à un Furies en pleine reconstruction mais a également dû se préparer pour remonter sur une scène du Hellfest, cette fois, contrairement à la précédente, pour donner un concert en son nom propre. On pourrait alors imaginer un album bâclé, mais il n’en est rien. Ceux qui ont pu rencontrer Lucie Sue, ne serait-ce que l’espace de cinq petites minutes, savent qu’elle est aussi haute en couleurs que débordante d’énergie. Là, elle a simplement décidé de battre le fer tant qu’il est chaud et Battle Station est un brûlot explosif et varié. Les 13 titres alternent entre énergie et mélodie dans un esprit grunge qui flirte avec le thrash et même parfois, souvent, une forme de mélancolie sans jamais se répéter. Pas un morceau ne ressemble à un autre, et les influences sont tout aussi variées, du punk au rock 90’s en passant par la musique orientale, et si d’aucuns seraient tentés de dire qu’on manque de repères, l’ensemble est d’une remarquable cohésion, d’une authenticité exemplaire. On a même – sans réelle surprise – droit à la participation de Satchel (guitariste de Steel Panther) qui signe le solo de Ride the wired wild tiger. On imagine volontiers la débauche d’énergie sur scène… Il est plus que temps de se pencher sérieusement sur le cas Lucie Sue.

LUCIE SUE: To sing in French

Sticker made in USA: « Parental advisory »: Si vous avez assisté à la dernière prestation hellfestive des dingos de Steel Panther, vous l’avez vue les accompagner. Et vous avez compris que Lucie Sue n’a pas sa langue dans sa bouche… mais plutôt dans celle des autres, voire ailleurs. Qu’est ce qu’elle en avait à dire comme cochonneries! Mais elle nous a bien fait marrer. Alors l’écoute de son album To sing in French débute avec cette question: aussi chaude que l’été dernier? Avec un premier morceau intitulé Lick your teeth, c’est clair. Sa langue, elle la veut ailleurs. Et Lucie Sue l’enrobe d’un groove entrainant, funky et rock, tout au long des 9 titres de ce premier album. Très bien produit, chanté dans un anglais plus que maitrisé, ce disque mélange de nombreuses influences, alliant l’esprit pop de Ghost à des BO de westerns modernes, du blues et du funk, agrémentant l’ensemble de rythmes dansants et sexy. Une variété qui va jusqu’à ce plus que séduisant Freedom, reprise moderne de George Michael ou un esprit hispano orientalo poppy sur Shine on Avalon. Ok, ce n’est pas metal, mais c’est bigrement bien fait et l’ensemble se révèle très efficace. Au point de se demander comment diable Lucie Sue a-t-elle pu se retrouver sur cette mainstage 2 en juin dernier à tenir des propos interdits aux moins de 18 ans! To sing in French (chanté en anglais, évidemment, on n’en est pas à un oxymore près)  est une belle et langoureuse réussite qui donne envie d’en écouter plus encore et voir en live.