Thrash, Allemagne (SPV, 2016)
Lors de notre rencontre au Hellfest 2015, je demandais au bassiste chanteur si « Tom continuait de déchirer les anges ». Une question naturellement en rapport avec son nom de scène. Quelle que fut alors sa réponse importe peu: Decision day vient le confirmer en 11 déflagrations, 11 morceaux d’un thrash sans concession, au chant de souffrance, proche du black. Le genre à, oui, choper un ange et lui arracher les ailes sans procès ni pitié. Troisième album avec la même formation (Bernemann à la guitare depuis bien tôt 20 ans et Makka à la batterie depuis 2010), Sodom confirme, à la force de riffs affûtés et tranchants comme un scalpel, être en pleine forme. In war and pieces (2010) et plus encore Epitome of torture (2013) rouvraient la voie de ce géant allemand du thrash après quelques années de doute du public, bien que les productions précédentes fussent pourtant de haute volée. Ici, malgré quelques moments de pause, ou, plus exactement de calme relatif, on retrouve ce qui fait l’essence de Sodom: des lignes mélodiques efficaces sur fond de rythmes endiablés et chant hargneux traitant d’histoire: Caligula, pas besoin de dire de quoi traite ce titre, Decision Day, qui parle du débarquement, Belligerence, plus politique, tout comme Blood lions... La forme est là, tout autant que le fond, tant musical, d’ailleurs, que le produit fini lui-même: SPV s’efforce de proposer des CD au design poussé, ses récentes sorties (Vardis, Vicious Rumors, Running Wild parmi d’autres) comportant toutes, en plus du cd, un livret richement illustré ainsi qu’un poster. Ce qui importe, cependant, reste le contenu musical, et Sodom, avec son lot de décibels savamment organisés et arrangés pour secouer les neurones, nous apporte entière satisfaction. Son thrash old school est parfaitement d’actualité.
Note: 8/10
Titre que je retiens: Sacred warpath