WILD MIGHTY FREAKS: Rhythm ‘n blood

France, Metal (Bemavo records, 2019)

Wild Mighty Freaks parlera sans doutes aux plus fidèles d’entre vous qui ont découvert ce groupe déjanté en 2017 avec son premier Ep, Guns n’cookies. Si les guitares furieuses sont toujours, sur ce premier album, Rhythm ‘n blood, présentes, au même titre que les inspirations rap/hip hop, les Franciliens font un pas en avant de plus en incluant d’autres sonorités, plus dance, électro et lorgnent même du côté du metal extrême et de toute la fureur qu’on peut y trouver. Dix titres variés, avec des arrangements parfois contre nature mais qui marchent! Body Count n’est pas loin, même si WMF se démarque de cette illustre comparaisons avec un look complètement déjanté qui promet un show haut en couleurs. On rêverait presque d’un festival regroupant tous ces groupes français qui développent le visuel autant que le propose musical. Remarquons enfin que le groupe a trouver une solution au gros écueil de sa précédente production: Crazy Joe a su travailler son anglais, et même si son accent reste perfectible, ses mots sont déjà plus compréhensibles. Et la prod sait mettre sa voix en valeur. Une vraie progression qui mérite qu’on se penche sur ces freaks là.

WILD MIGHTY FREAKS : Guns n’ cookies

Pochette FrontHard Hip Hop, France (Auto production, 2017)

Voilà un mélange intéressant. Oh, bien sûr, depuis longtemps le mariage entre rythmiques hip hop/rap et metal est consommé. Bien sûr, on pense à la reprise de Walk this way par Run DMC ou aux Beastie Boys, ou à toute la vague neo metal. Rien de neuf, alors? Ben non… Simplement, pour une fois qu’un groupe en France se décarcasse pour se démarquer, ayons au moins la décence de le remarquer. Wild Mighty Freaks nous propose 6 titres shootés aux guitares rageuses sur fond de samples et break dance. Dans l’ensemble bien foutu, ces The last time et ses guitares déterminées, ses rythmes variés, Empty skies, Jungle et autre Freaks traitent de flingues, de malaise, de société. Le vindicatif Get out of my way clôt un Ep qui est musicalement explosif et intrigant. Seulement… L’atout principal réside ici dans ce chant vulgaire, hargneux, enragé ce chant au débit rapide et saccadé, ou, inversement, doux et poétique (Freaks). Celui de la cité en proie aux injustices, rageur et vindicatif. Mais encore une fois, la maîtrise de l’accent anglais, ainsi que certains phrasés lors des refrains (Jungle) fera rire n’importe quel anglophone, décribilisant l’ensemble. Ajoutons que cette même voix souffre d’une production trop sèche. Pas assez mise en valeur, l’ensemble en pâtit. Dommage, car musicalement, on tient quelque chose qui se laisse écouter.

Note: 7/10