YNGWIE MALMSTEEN: Parabellum

Hard rock, Suède (Mascot, 2021)

Deux ans après son album presqu’entièrement consacré à des reprises de classiques – et franchement pas une réussite – que peut-on attendre de celui naguère considéré comme un prodige? Parabellum est là pour nous rappeler qu’Yngwie Malmsteen est loin d’avoir dit son dernier mot. Ok, je sais, cet album est sorti au mois de juillet dernier, mais voilà, Mascot l’a également édité sous forme de coffret, objet de mon propos. Un objet sympa qui fleure bon la séduction des fans, ce dernier étant rempli de goodies comme on les aime, jugez-en par vous-même: ce coffret – en édition limitée – comporte, en plus du CD de 10 titres, un sticker, une carte postale reprenant l’illustration de couverture, un sachet de 3 médiators et deux sous-bocks. Les fans apprécieront sans doute plus ces gadgets que le CD lui même, quoique… Force est de constater que Malmsteen, auto centré sans doute, devrait se décharger de certaines tâches, notamment celle de producteur. une oreille extérieure est plus que souvent bienvenue et cela aurait bien servi le guitariste qui, de plus se charge de tous les instruments hormis la batterie, confiée à Lawrence Lannerbach. Et si j’avais été surpris par son chant sur l’album précédent euh… un vrai vocaliste aurait bien mieux fait l’affaire ici car l’ensemble manque cruellement de puissance. Le reste est comme on peut l’imaginer: une profusion de notes savamment agencées, une technique irréprochable, des titres speedés ou plus mid tempo de haute volée, une ballade agréable. Si Parabellum se laisse agréablement écouter, il n’est pas encore l’album qui redonnera au Suédois son statut d’antan.  Mais il y a du mieux, alors profitons-en!

Yngwie MALMSTEEN: Blue lightning

Hard rock, Suède (Mascot, 2019)

Comme beaucoup d’autres personnes de ma génération, j’ai admiré le prodige qu’était ce guitariste suédois au nom alors imprononçable. Yngwie Malmsteen se sait doué, et a su imposer un style. Ce qui ne l’a pas empêché de succomber à la pression des nouveaux venus, souvent plus modestes verbalement que lui. Mais Malmsteen, s’il a connu des périodes de vache maigres, n’a jamais lâché et même si ses deux dernières productions ne sont sorties qu’au Japon, il reste dans le paysage musical. La signature avec Mascot lui permettra-elle de revenir sur le devant de la scène? En partie peut-être, car ce Blue lightning surprend à plus d’un titre: tout d’abord, exception faite de 4 morceaux originaux, il s’agit d’un album de reprises. On peut se demander pour quelle raison Yngwie reprend des classiques intemporels tels que FoxEy lady, Smoke on the water, Demon’s eye ou pourquoi il décide de s’attaquer à While my guitar gently weeps en rajoutant sa touche perso: du shred et une avalanche de notes, son dada, qui n’apportent rien de plus qu’une déformation du propos originel… On le sait qu’il est rapide, on connait sa vélocité et sa précision… Pire encore: pourquoi faire de Paint it black, ce classique des Stones, un morceau presque insipide? Sur ce coup, le gaillard a mal joué. Les nouveau titres (le morceau titre, mid tempo loin du blues contrairement à 15, la ballade instrumentale Peace please, et le plus énergique 1911 strut). La bonne surprise, cependant, reste de découvrir que le guitar hero légendaire est aussi capable de plutôt bien chanter. Au final, Blue lightning est un album sympa qui se laisse écouter. Un de plus…