Interview DARKEN. Entretien le 29 juin 2024 au Hellfest avec Lorenzo (guitare) et HP (basse)
Pour commencer, quelles sont vos premières impressions sur votre prestation de ce matin ? Humide, certes, mais au-delà ?
HP : Mouillés. Mouillés, mais très contents. On attendait ce moment avec impatience et, malgré la météo capricieuse, on a eu du monde. Les gens étaient là, plus le concert avançait et plus il y avait de monde et on a fait un bon set, le son était bon… très, très heureux.
L : Des conditions énormes malgré le temps, et j’ai kiffé ! J’ai pris un pied… Je serais bien resté sur scène toute la journée !
Un concert comme celui-là se prépare comment pour un groupe comme Darken ?
L : Beaucoup d’appréhension au départ, mais beaucoup de travail…
HP : On a beaucoup travaillé, beaucoup de répètes, il y eu un gros travail de son depuis longtemps. On a fait des résidences tous les mois avec un plateau retour… On s’est donné les moyens tous les mois pour nous donner au mieux.
L : Et les ears aussi. Quand tu commence à faire ce genre de plateau, l’idéal c’est quand même de passer aux « ears », le système d’oreillettes pour les retours.
HP : Avec mon autre groupe, j’utilise ça depuis des années, Liam, à la batterie, aussi. Par contre, tous les membres du groupe n’avaient pas pris le pli de ce système, et il a fallu trouver ces nouvelles habitudes, de nouveaux automatismes et il a fallu travailler tout ça. Donc, oui, beaucoup de boulot de préparation avec nos techniciens, nos ingé son…
L : On ne voulait pas planter ce concert…
Pour quelle raison ? Je ne comprends pas…
L : On sait qu’il y a du monde, des journalistes, des pros qui sont dans le coin, on ne pouvait pas se planter…
Ça semble logique…
L : Oui, mais il y en a qui peuvent arriver la fleur au fusil, pensant que ça va être facile…
HP : Personnellement, je n’aime pas faire de mauvaise prestation, on a bossé comme des chiens et c’était super cool.
Quelque part, ce n’est pas dans votre intérêt de donner un mauvais concert…
L : Oui, mais si tu ne travailles pas…
Vous avez aussi sorti un album il y a quelques mois. Quels retours en avez-vous eu, avec du recul ?
L : Ils sont toujours bons, et le fait qu’on décroche des dates sur des festivals comme le Hellfest démontre que l’album plait aux gens.
Il y a une suite prévue ?
HP : On va continuer de le faire vivre parce qu’on a encore plein de choses à exprimer, et on est déjà en train de nous projeter sur l’avenir avec de nouveaux morceaux. Bien sûr, l’objectif c’est un nouvel album…
L : Il y a déjà 4 morceaux qui sont déjà maquettés…
Il y a une méthode de travail particulière chez Darken ?
HP : Complètement… Lorenzo compose et crée la musique chez lui et travaille ensuite en binôme avec Stéphane au niveau du chant pour tout ce qui concerne les arrangements et lé mélodies, et après il nous exposent tout ça en répète et on fait les arrangements, les structures, tous ensemble.
L : C’est une méthode qui est partie du Covid, on ne pouvait pas se voir… Finalement, ça fonctionne comme ça.
HP : Moi, ça me va très bien dans la mesure où j’ai déjà un groupe à côté et je ne me voyais pas… J’avais peur de ramener trop d’influences dans la composition, de la musique. Je voulais vraiment plus être simplement un interprète de quelque chose déjà très bien construit. J’arrive, je pose ma basse…
Tu as ton mot à dire ?
HP : Complètement ! On a tous notre mot à dire.
L : Les morceaux ont déjà une base que HP a déjà redécoupée. Son expérience dans son autre groupe fait qu’il nous dit que c’est trop long, qu’on va se faire chier à écouter ça… Tout le monde a son mot à dire dans le groupe.
Et sur scène ? Votre discographie n’est pas très grande, alors y a-t-il des morceaux dont vous étiez persuadés qu’ils allaient super bien marcher et finalement vous les avez retirés parce que, finalement, il n’y avait pas le retour public attendu ?
HP : Alors, « retour public », pas forcément. Je pense que c’est plutôt par rapport aux affinités de chacun : il a fallu faire un choix – on peut jouer quasiment une heure. Pour le hellfest, il nous a fallu choisir que 7 morceaux…
(NdMP : A ce moment…. Gros « plouf »…)
HP : Ah… Le dictaphone est tombé dans la bière (rires)…
On va voir… Il y a encore du rouge, il semble vouloir continuer… On va voir ce que ça donne… Allez, je sors le téléphone au cas où, et on passe à la seconde partie. Si vous étiez un animal, ce serait lequel ?
HP : Je serai un corbeau. Je ne saurai pas te dire exactement pourquoi, mais un corbeau…
L : Je serai un aigle, parce que voler, c’est magique…
Un roman ?
L : Alors, je ne serai pas la Bible…
HP : C’est pas un roman !
L : Je sais, mais c’est mon petit délire…
HP : Je vais botter en touche sur cette question parce que je n’ai absolument pas cette culture. Moi, c’est plus BD…
Justement : si vous étiez un héros de BD ?
HP : Spawn. C’est un personnage qui m’a toujours fasciné, qui a vendu so =n ame au diable pour pouvoir revenir et il s’est complètement fait avoir. Il a des pouvoirs incroyables mais il est toujours torturé par son ancienne vie et il capable de faire quasi bien de superbes choses que des choses cruelles et dramatiques. Au final, je trouve que c’est un côté très actuel, très humain. L’(humain est capable de faire des choses démoniaque aussi bien qu’exceptionnelles.
L : Moi, je serai The walking dead.
Toute la BD? J’ai demandé un personnage…
L : Un personnage ? Ah, ah ! Il est pas dans la BD… J’aime bien Daryl dans la série… Sinon, je vais dire Vegan, il est pas mal aussi… Il n’est pas si méchant que ça… C’est celui qui a sa bate de base-ball avec le barbelé.
HP : C’est vraiment un gros connard, mais en fait, c’est le genre de qu’on se déteste d’aimer… On l’aime parce qu’en fait, il est super attachant…
Un film ?
L : Alien, parce que quand j’ai commencé à découvrir cette série de film – et pourtant, je ne suis pas films d’horreur – j’ai adoré.
HP : Il faut qu’on s’apparente à un personnage du film ?
Non, simplement l’ensemble, l’esprit du film.
HP : Alors : L’armée des morts. Je suis un gros fan de ce qui est horrifique, j’ai une grosse culture des films d’horreur des années 80/90. J’aime beaucoup les personnages de ce film, le remake par Zack Snyder, le rythme, l’esthétique, le grain, la violence des zombies… Pour moi, c’est un des premiers films de zombies qui aurait pu être tiré de mes cauchemars…
De tes cauchemars… Là, ça nécessite une visite chez un spécialiste…
L : Mais à ton avis… Pourquoi on l’appelle « HP » ? (rire général)
Haut potentiel ? Non, c’est l’uatre…
HP : Harry Potter (rires) ?
Si vous étiez un peintre ?
L : Ce serait Giger…
On reste dans le même univers !
L : J’aime beaucoup son univers, aussi bien en peinture qu’en sculpture. Ca peut déranger, mais j’aime beaucoup. Ma belle sœur est allée visiter son musée en Suisse, elle est ressortie de là outrée… Elle était… dérangée. Si je peut aller le voir, j’irai sans hésiter.
HP : Je ne vais pas être original, mais : pareil. Son univers est incroyable, il a vraiment créé quelque chose d’unique et ce côté sombre me touche beaucoup.
Un personnage historique ? (Lorenzo se marre…)
HP : C’est très compliqué… On va découvrir et aimer quelqu’un et quelques années plus tard découvrir des trucs sombres sur lui, et on va se dire « j’adorais ce mec-là, mais en fait je n’aurai pas dû » !
Pendant ce temps, Lorenzo peut réfléchir !
L : Non, moi, j’allais te sortir une grosse connerie ! On est des blagueurs…
HP : Des blagueurs de merde ! Du politiquement incorrect !
L : Nous, on parle souvent de trucs pas forcément rigolos… Je t’aurai dit, ben… Adolf (rires)
Ca s’approche de l’esprit Harry Potter, quand Hollyvander lui tend une baguette : « il a fait de grandes choses. Terribles, certes, mais…
L : Mais c’est juste du second degré, hein…
HP : Voire troisième ou quatrième !
L : Plus sérieusement… C’est pas évident, je ne suis pas forcément intéressé opar ce genre de choses. Il y a pas mal de personnages historiques qui peuvent être intéressant mais je ne sais pas vraiment.
HP : Moi, ce serait Toutankhamon.
Si vous étiez un pays pour terminer ?
HP : Je serai la Suède. Parce que j’y suis allé. Musicalement, j’ai toujours adoré ce qui vient de là-bas, de Nazum en passant par Abba. Ils ont une culture musicale incroyable et une ouverture d’esprit… Je suis tombé amoureux de ce pays, de l’esprit des gens…
L : Ça dépend… J’aime beaucoup la Californie, mais ça a l’air compliqué de vivre aux Etats-Unis. La nouvelle Zélande est vraisemblablement plus facile à vivre.
Pour terminer, comme on est au Hellfest : si vous étiez un des sept péchés capitaux ?
L : On n’a pas droit aux 7 (rires) ?
HP : Ce serait l’envie. Parce que j’ai toujours envie de plein de choses, j’ai des rêves plein la tête, en musique, en dessin…
L : Je serai un peu comme HP, l’envie… Mais le fait d’envier quelqu’un, mais pas la jalousie, ça je ne veux pas en entendre parler ! Le pays… J’aurai dit la Suisse, un pays cool.
Note : non seulement le dictaphone a pu enregistrer la suite de l’interview mais en plus, il a survécu !