Interview DARKEN. Entretien le 29 juin 2024 au Hellfest avec Lorenzo (guitare) et HP (basse)
Pour commencer, quelles sont vos premières impressions sur votre prestation de ce matin ? Humide, certes, mais au-delà ?
HP : Mouillés. Mouillés, mais très contents. On attendait ce moment avec impatience et, malgré la météo capricieuse, on a eu du monde. Les gens étaient là, plus le concert avançait et plus il y avait de monde et on a fait un bon set, le son était bon… très, très heureux.
L : Des conditions énormes malgré le temps, et j’ai kiffé ! J’ai pris un pied… Je serais bien resté sur scène toute la journée !
Un concert comme celui-là se prépare comment pour un groupe comme Darken ?
L : Beaucoup d’appréhension au départ, mais beaucoup de travail…
HP : On a beaucoup travaillé, beaucoup de répètes, il y eu un gros travail de son depuis longtemps. On a fait des résidences tous les mois avec un plateau retour… On s’est donné les moyens tous les mois pour nous donner au mieux.
L : Et les ears aussi. Quand tu commence à faire ce genre de plateau, l’idéal c’est quand même de passer aux « ears », le système d’oreillettes pour les retours.
HP : Avec mon autre groupe, j’utilise ça depuis des années, Liam, à la batterie, aussi. Par contre, tous les membres du groupe n’avaient pas pris le pli de ce système, et il a fallu trouver ces nouvelles habitudes, de nouveaux automatismes et il a fallu travailler tout ça. Donc, oui, beaucoup de boulot de préparation avec nos techniciens, nos ingé son…
L : On ne voulait pas planter ce concert…
Pour quelle raison ? Je ne comprends pas…
L : On sait qu’il y a du monde, des journalistes, des pros qui sont dans le coin, on ne pouvait pas se planter…
Ça semble logique…
L : Oui, mais il y en a qui peuvent arriver la fleur au fusil, pensant que ça va être facile…
HP : Personnellement, je n’aime pas faire de mauvaise prestation, on a bossé comme des chiens et c’était super cool.
Quelque part, ce n’est pas dans votre intérêt de donner un mauvais concert…
L : Oui, mais si tu ne travailles pas…
Vous avez aussi sorti un album il y a quelques mois. Quels retours en avez-vous eu, avec du recul ?
L : Ils sont toujours bons, et le fait qu’on décroche des dates sur des festivals comme le Hellfest démontre que l’album plait aux gens.
Il y a une suite prévue ?
HP : On va continuer de le faire vivre parce qu’on a encore plein de choses à exprimer, et on est déjà en train de nous projeter sur l’avenir avec de nouveaux morceaux. Bien sûr, l’objectif c’est un nouvel album…
L : Il y a déjà 4 morceaux qui sont déjà maquettés…
Il y a une méthode de travail particulière chez Darken ?
HP : Complètement… Lorenzo compose et crée la musique chez lui et travaille ensuite en binôme avec Stéphane au niveau du chant pour tout ce qui concerne les arrangements et lé mélodies, et après il nous exposent tout ça en répète et on fait les arrangements, les structures, tous ensemble.
L : C’est une méthode qui est partie du Covid, on ne pouvait pas se voir… Finalement, ça fonctionne comme ça.
HP : Moi, ça me va très bien dans la mesure où j’ai déjà un groupe à côté et je ne me voyais pas… J’avais peur de ramener trop d’influences dans la composition, de la musique. Je voulais vraiment plus être simplement un interprète de quelque chose déjà très bien construit. J’arrive, je pose ma basse…
Tu as ton mot à dire ?
HP : Complètement ! On a tous notre mot à dire.
L : Les morceaux ont déjà une base que HP a déjà redécoupée. Son expérience dans son autre groupe fait qu’il nous dit que c’est trop long, qu’on va se faire chier à écouter ça… Tout le monde a son mot à dire dans le groupe.
Et sur scène ? Votre discographie n’est pas très grande, alors y a-t-il des morceaux dont vous étiez persuadés qu’ils allaient super bien marcher et finalement vous les avez retirés parce que, finalement, il n’y avait pas le retour public attendu ?
HP : Alors, « retour public », pas forcément. Je pense que c’est plutôt par rapport aux affinités de chacun : il a fallu faire un choix – on peut jouer quasiment une heure. Pour le hellfest, il nous a fallu choisir que 7 morceaux…
(NdMP : A ce moment…. Gros « plouf »…)
HP : Ah… Le dictaphone est tombé dans la bière (rires)…
On va voir… Il y a encore du rouge, il semble vouloir continuer… On va voir ce que ça donne… Allez, je sors le téléphone au cas où, et on passe à la seconde partie. Si vous étiez un animal, ce serait lequel ?
HP : Je serai un corbeau. Je ne saurai pas te dire exactement pourquoi, mais un corbeau…
L : Je serai un aigle, parce que voler, c’est magique…
Un roman ?
L : Alors, je ne serai pas la Bible…
HP : C’est pas un roman !
L : Je sais, mais c’est mon petit délire…
HP : Je vais botter en touche sur cette question parce que je n’ai absolument pas cette culture. Moi, c’est plus BD…
Justement : si vous étiez un héros de BD ?
HP : Spawn. C’est un personnage qui m’a toujours fasciné, qui a vendu so =n ame au diable pour pouvoir revenir et il s’est complètement fait avoir. Il a des pouvoirs incroyables mais il est toujours torturé par son ancienne vie et il capable de faire quasi bien de superbes choses que des choses cruelles et dramatiques. Au final, je trouve que c’est un côté très actuel, très humain. L’(humain est capable de faire des choses démoniaque aussi bien qu’exceptionnelles.
L : Moi, je serai The walking dead.
Toute la BD? J’ai demandé un personnage…
L : Un personnage ? Ah, ah ! Il est pas dans la BD… J’aime bien Daryl dans la série… Sinon, je vais dire Vegan, il est pas mal aussi… Il n’est pas si méchant que ça… C’est celui qui a sa bate de base-ball avec le barbelé.
HP : C’est vraiment un gros connard, mais en fait, c’est le genre de qu’on se déteste d’aimer… On l’aime parce qu’en fait, il est super attachant…
Un film ?
L : Alien, parce que quand j’ai commencé à découvrir cette série de film – et pourtant, je ne suis pas films d’horreur – j’ai adoré.
HP : Il faut qu’on s’apparente à un personnage du film ?
Non, simplement l’ensemble, l’esprit du film.
HP : Alors : L’armée des morts. Je suis un gros fan de ce qui est horrifique, j’ai une grosse culture des films d’horreur des années 80/90. J’aime beaucoup les personnages de ce film, le remake par Zack Snyder, le rythme, l’esthétique, le grain, la violence des zombies… Pour moi, c’est un des premiers films de zombies qui aurait pu être tiré de mes cauchemars…
De tes cauchemars… Là, ça nécessite une visite chez un spécialiste…
L : Mais à ton avis… Pourquoi on l’appelle « HP » ? (rire général)
Haut potentiel ? Non, c’est l’uatre…
HP : Harry Potter (rires) ?
Si vous étiez un peintre ?
L : Ce serait Giger…
On reste dans le même univers !
L : J’aime beaucoup son univers, aussi bien en peinture qu’en sculpture. Ca peut déranger, mais j’aime beaucoup. Ma belle sœur est allée visiter son musée en Suisse, elle est ressortie de là outrée… Elle était… dérangée. Si je peut aller le voir, j’irai sans hésiter.
HP : Je ne vais pas être original, mais : pareil. Son univers est incroyable, il a vraiment créé quelque chose d’unique et ce côté sombre me touche beaucoup.
Un personnage historique ? (Lorenzo se marre…)
HP : C’est très compliqué… On va découvrir et aimer quelqu’un et quelques années plus tard découvrir des trucs sombres sur lui, et on va se dire « j’adorais ce mec-là, mais en fait je n’aurai pas dû » !
Pendant ce temps, Lorenzo peut réfléchir !
L : Non, moi, j’allais te sortir une grosse connerie ! On est des blagueurs…
HP : Des blagueurs de merde ! Du politiquement incorrect !
L : Nous, on parle souvent de trucs pas forcément rigolos… Je t’aurai dit, ben… Adolf (rires)
Ca s’approche de l’esprit Harry Potter, quand Hollyvander lui tend une baguette : « il a fait de grandes choses. Terribles, certes, mais…
L : Mais c’est juste du second degré, hein…
HP : Voire troisième ou quatrième !
L : Plus sérieusement… C’est pas évident, je ne suis pas forcément intéressé opar ce genre de choses. Il y a pas mal de personnages historiques qui peuvent être intéressant mais je ne sais pas vraiment.
HP : Moi, ce serait Toutankhamon.
Si vous étiez un pays pour terminer ?
HP : Je serai la Suède. Parce que j’y suis allé. Musicalement, j’ai toujours adoré ce qui vient de là-bas, de Nazum en passant par Abba. Ils ont une culture musicale incroyable et une ouverture d’esprit… Je suis tombé amoureux de ce pays, de l’esprit des gens…
L : Ça dépend… J’aime beaucoup la Californie, mais ça a l’air compliqué de vivre aux Etats-Unis. La nouvelle Zélande est vraisemblablement plus facile à vivre.
Pour terminer, comme on est au Hellfest : si vous étiez un des sept péchés capitaux ?
L : On n’a pas droit aux 7 (rires) ?
HP : Ce serait l’envie. Parce que j’ai toujours envie de plein de choses, j’ai des rêves plein la tête, en musique, en dessin…
L : Je serai un peu comme HP, l’envie… Mais le fait d’envier quelqu’un, mais pas la jalousie, ça je ne veux pas en entendre parler ! Le pays… J’aurai dit la Suisse, un pays cool.
Note : non seulement le dictaphone a pu enregistrer la suite de l’interview mais en plus, il a survécu !
« Le monde a changé… » Les mots qui introduisent le premier volet du Seigneur des anneaux sont ici adaptés. Parce le Hellfest, aussi, a changé et change. D’année en année, le plus grand festival français de musiques extrêmes poursuit sa transformation et le monstre mue et évolue. Les changements sur le site, s’ils se font moins notables sont pour autant tout aussi remarquables. pour le plaisir des yeux et des oreilles, Metal-Eyes a sillonné le site de long en large, de fond en comble. En 4 jours, ce sont plus de 80 km parcourus, une paire de baskets HS, quelques 36 concerts couverts – avec, pour je crois la première fois depuis longtemps, toutes les scènes visitées, avec notamment un record pour la Warzone – trois saisons vécues en l’espace de ces 4 journées, des averses de dingue mais pas assez longues cependant pour que le site ne se transforme en terrain boueux. Et surtout, des rencontres, des retrouvailles, des découvertes à gogo. Un Hellfest intense et usant, mais c’est aussi ça! Comme il est impossible de tout relater ici, je vous invite à m’accompagner dans mes humbles souvenirs de ce dernier week-end en enfer!
Commençons cependant, comme il se doit, par les sources d’insatisfaction… Bien que l’orga ait annoncé une fréquentations de 240.000 festivaliers, on a bien souvent l’impression de côtoyer plus de 70.000 personnes par jour. Il n’y a pas qu’à simplement rajouter les invités, les médias ou les bénévoles, mais bien, semble-t-il, du public. En plus de ça, le journal régional s’en fera le relais, entre les files d’attentes pour aller se soulager la vessie – le Hellfest avait déjà bien travaillé le sujet, mais cette année, force est de constater, les longues files d’attentes en témoignent, qu’il y a eu un cruel manque de WC – et le fait de ne plus se voir proposer de « petits » formats de boissons – on oublie les 25cl au profit unique des pintes – une relation de cause à effet? – joue sans doute en ce sens. On notera également une sorte d’aspect plus « touristique » de la population. Certains pouvaient, à tort, reprocher, il y a quelques années au Hellfest d’être une sorte de Disneyland metal, on ne peut que constater qu’aujourd’hui on s’en rapproche de plus en plus, même dans un esprit post apocalyptique. Même si l’arrivée annoncée de la Gardienne des ténèbres, gigantesque création des machines de Nantes attire les regards, on ne peut que constater – déplorer diraient certains – le côté too much du Hellfest cuvée 2024, d’autant plus avec les annonces faites par Ben Barbaud à la fin du week end – Muse ou Coldplay pourraient y avoir leur place. Que le Hellfest soit plus populaire est une bonne chose, mais on a parfois l’impression que l’esprit originel de défenseur des musiques extrêmes a cédé le pas au profit du dieu marketing et/ou capital. Le Hellfest est devenu une marque commerciale à part entière, soit, mais lorsqu’elle se décline autant – pas un supermarché qui ne propose des dizaines de produits dérivés, principalement des boissons, de la bière au whisky, mais également des jeux, des aromates épicés… – on peut se demander où est passé l’esprit aventurier des débuts. La rançon du succès passe sans doute également par là.
Parmis les satisfactions, il y a ce constat que, enfin, Altar et MS1 ne jouent pas en même temps, ce qui permet une meilleure écoute. Logiquement, l’alternance se fait en respectant un rythme MS1/Temple et MS2/Altar tant que cela est possible, à savoir en journée. Egalement, les ombreux points d’eau sont facilement accessibles et permettent donc de s’hydrater comme il le faut.
Il n’empêche, la machine Hellfest propose une affiche variée qui, même si elle m’emballe moins cette année, a de quoi séduire tous les publics amateurs de musiques amplifiées, du plus mainstream au plus spécialiste .
Jeudi 27 juin
Le Hellfest commence désormais tranquillement le le jeudi après midi. Les portes ouvrant vers 14h, je fais tranquillement la route depuis Orléans pour trouver place au parking et récupérer sans pression mon accréditation. Le temps de dire un rapide bonjour aux quelques copains déjà présents, je file assister au premier concerts. Un coup d’oeil au Sanctuaire, l’espace merch officiel du Hellfest m’incite à ne pas prendre place dans le queue – il y en a déjà pour trois heures d’attente, alors qu’on circule très facilement du côté des espaces merch des artistes. Bien que The Sanctuary soit une superbe initiative, il semble nécessaire de repenser cet antre afin de fluidifier la circulation du public et faciliter ses achats. Sans doute peut-on imaginer un second temple?
Maintenant, les concerts. Sur la Mainstage 1, on a pu se défouler avec Slaughter To Prevail qui a démonté le public témoin d’exactions sans pareil. Quoique… Kerry King et sa troupe ont expliqué à l’ensemble du public n’en avoir rien à faire d’une retraite et revient aux affaires avec force conviction. Brutal et direct, le show de « l’ex »-Slayer a mis tout le monde d’accord. C’est peu dire que le gang ait mis le feu tant la pyro était de mise. Impressionnant retour!
Megadeth a aussi su se placer en maître incontesté du thrash classieux, mais, ayant vu la nouvelle formation de maître Dave Mustaine une semaine à peine plus tôt, j’ai préféré aller assister à un autre concert (ce que je ferai également pour Extreme et Tom Morello pour les mêmes raisons).
Du côté des tentes, malgré un propos musical explosif, j’ai trouvé Immolation très concentré et attentif à son sujet. Seuls quelques instants se sont révélés plus fulgurants pour un concert que d’aucuns pourraient qualifier de sobre.
Ce ne fut pas le cas des Mexicains de Brujeria qui, visiblement très attendus, ont donné une prestation des plus explosives d’un death grind aux relents simplement brutaux.
Il en est allé de même avec les très attendus Japonais de Crystal Lake qui ont proposé leur metalcore à un public des plus denses venu en nombre envahir la warzone. Circle pits et slams de rigueur ont émaillé ce concert haut en couleurs.
J’ai, cette année, quelque peu déserté la Mainstage 2. Une programmation attirante sur d’autres scènes explique en partie cette désaffection, mais un « détail » m’a quelque peu convaincu de m’en éloigner: désormais, la scène se situe à plus de 3m de hauteur et y faire des photos s’avère peu intéressant. Des bustes, des instruments coupés, une distance et un éloignement peu propice au plaisir de l’image. J’ai ainsi renoncé à assister aux concerts de Savage Lands – pourtant à découvrir – de Steel Panther – on sait à quoi s’attendre – Rhapsody Of Fire, malmsteen, Accept, Bruce Dickinson, Saxon, Frank Carter ou encore Corey Taylor. Mais les concerts auxquels j’ai pu assister, sinon photographier, valaient le détour.
A commencer par Landmvrks qui, même si je ne suis pas sensible à la musique, a simplement tout démonté et retourné le public avec une prestation explosive de bout en bout. C’est simple: la sécu a vraiment commencé à travailler avec Landmvrks qui a vu une nuée de crowd surfers se diriger vers la scène.
Dropckick Murphys ne fut pas en reste, le rock punkisant et festif des Américains étant naturellement taillé pour la scène. Impossible de résister à cette folle envie de guincher! Même Al Barr, le chanteur a le regard ébahi en voyant un spectateur surfer sur la foule dans son fauteuil roulant. Déjà au contact du public, le chanteur tout souriant va le saluer et lui taper la pogne. ce n’est que le début d’un concert festif et explosif, celui qui clôt en beauté cette première journée.
Vendredi 28 juin
Le vendredi débutera sous Altar avec une première claque infligée par Karma Zero. Le public est déjà présent, et se prend lui aussi un bon coup derrière la tête.
Je file sur MS1 retrouver les Français de 7Weeks qui donnent une jolie prestation devant un public encore épars – bon… quelques milliers de personnes à 11h du mat, on est souvent preneur. Axant son court set sur ses derniers morceaux, le trio séduit comme il se doit.
A coté, sur Main 2, ce sont les Espagnols d’Ankor qui délivre un set aussi enjoué que puissant. Le groupe mixte, qui existe depuis le début des années 2000, fait une belle impression et remporte incontestablement de nombreux suffrages.
Je me laisse ensuite tenter par les Japonaises de LoveBites – et me surprends à penser que, depuis deux jours, je n’ai sans doute, et tant mieux, jamais vu autant de femmes sur les scènes du Hellfest. Toute de blanc habillées, les jeunes femmes présentent cette grande, très grande différence d’avec leurs consœurs de Baby Metal (passées la veille sur MS2) de vraiment jouer de leurs instruments. Une belle découverte visuelle sinon musicalement mémorable. Ce sera – malheureusement ou pas – ma dernière MS 1 du jour.
Je dois déserter le site et ne reviens que pour le set de Lofofora. Comme à son habitude, Reuno est enragé et, en ce week end électoral, n’hésite pas – le contraire eut été surprenant – à lancer messages et consignes. Mais, voilà que la scène est investie par deux femen, mini jupes et seins à l’air, armées de fumigènes et d’une banderole, scandant de longues minutes durant que « l’enfer c’est vous, nous c’est MeToo« . Une intervention planifiée qui casse le rythme du concert des Français, tous s’étant retirés de scène laissant les filles faire leur show – peu convainquant selon moi.
Les interviews commencent et je reviens sous Temple pour découvrir les Allemands de Kanonenfieber, formation spécialisée dans la première guerre mondiale dont les musiciens sont en uniforme et masqués. Un décor de tranchées, de barbelés et un canon qui tonne ajoutent un intérêt visuel au death/black du groupe visiblement attendu.
Je zappe volontairement Steel Panther dont le show ne réserve guère de surprise sauf pour ceux qui découvrent le groupe live. Je leur préfère Satyricon qui remet aussi les pendules à l’heure sous Temple. On ne rigole pas à cette heure de la journée!
Après avoir couvert leur concert à Orléans, je ne pouvais rater le show de Shaka Ponk. Certains disent que Frah et sa bande n’ont rien à faire au Hellfest, Shaka leur démontre le contraire! La foule qui se masse devant la MS2 prouve bien l’intérêt public que suscite le groupe! Dommage seulement qu’il faille être sur liste pour les shooter… Je décide de m’apporcher de la scène et se frayer un chemin se fait en jouant des coudes. une foule remonte dans l’autre sens, mais, arrivé devant les barrières, je comprends pourquoi: les crowd-surfers n’arrêtent pas d’arriver par vagues entières, donnant un sacré boulot à la sécu, cette foule quittant les lieux le sourire aux lèvres. Comme toujours, le chanteur saute dans le public, se faisant porter par lui – on notera le final pour lequel deux cubes l’un sur l’autre lui servent de plongeoir sous les yeux ébahi d’un agent de sécurité qui semble se dire « nannn… il ne va pas faire ça?!? » – tandis que sa complice Sam va le narguer avec ses gentilles provocs. Sans conteste une des meilleures performances du week-end!
Le temps de remonter le courant, Machine Head est déjà sur scène devant un public tout acquis à sa cause. Visiblement, Flynn met le feu et retourne MS1, mais je n’assiste au concert que de loin… Dommage, Machine Head semblant plus qu’en excellente forme.
Samedi 29 juin
J’aime aller voir les groupes que je vais rencontrer… Même s’il y a parfois des ratés, je me lève tôt pour aller voir Darken. Las, le groupe ouvre la journée du samedi sous la pluie ce qui a sans doute calmé les (h)ardeurs de certains festivaliers. En plus, la tête d’affiche de ce soir a installé un gigantesque demi cercle… Metallica veut se rapprocher de son public mais impose une grosse distance aux autres groupes… Darken ne se laisse pour autant pas démonter et donne un set thrash et direct.
Mon regard est attiré par un duo qui, sous Temple, semble attirer les regard et attise ma curiosité. La journée s’annonce folk aujourd’hui et je découvre Eihwar aux tonalités nordiques et à la musique simplement envoutante. Les Français séduisent et marquent quelques points avec une prestation élégante.
Direction la Warzone pour aller soutenir The Dead Krazukies, là encore en belle forme. On sent les basques à l’aise et visiblement ils n’ont qu’une chose en tête: des circle pits et des wall of death, jeux auxquels le public se prête volontier dans la bonne humeur. Ce genre de punk là est fait pour mettre le feu à cette scène, et le pari est gagné.
Les Néo-Zélandais d’Alien Weaponry ont déjà fait connaissance avec le HF en 2022 et ne s’en laissent pas compter. Débutant leur set avec leur traditionnel Haka, ils ne se laissent pas impressionner par la-dite scène et investissent à loisir l’espace de Metallica pour aller chercher le public.
Matthieu, transfuge de Skald, a monté son propre projet pagan viking avec son épouse, Christine. Le duo se partage le chant au coeur de Hrafngrimr (ça se prononce Raven Grimer, facile, non?), un groupe dont l’originalité, outre les instruments « sur mesure » est de comporter en son sein deux danseuses dont la gestuelle illustre chacun des titres et des musiciens provenant de divers groupes, dont Mus d’Arkan. Les chansons, justement, aériennes et légères, entraine l’auditeur dans ces univers nordiques. Encore une formation plus que séduisante évoluant dans un univers décidément très en vogue.
C’est avec plaisir que je retrouve Anvil, pile au bon moment, Lips nous offrant son légendaire solo de guitare avec godemichet. Le trio est en forme et délivre un set fun et apprécié du public qui semble apprécier les facéties du bassiste édenté Chris Robertson.
Enfin! Oui enfin! pourrais-je dire Car Black Stone Cherry reste un de rares groupes que je n’ai pas encore eu l’occasion d’acclamer sur une des scènes du Hellfest. mené par un autre Chris Robertson au chant et à la guitare, le groupe est lui aussi en forme et profite du soleil pour délivrer un set qui résume bien sa carrière. Steve Jewell, qui remplace Jon Lawhorn à la basse depuis son départ, a trouvé ses marques et s’est parfaitement intégré au groupe. Toujours aussi explosif, Ben Wells saute comme un cabris, arpentant la scène de long en large tandis que le batteur John Fred Young s’agite derrière ses fûts, bien éloigné du public. Un set un peu trop court, mais ce sont aussi là les règles d’un festival. Vivement un retour en salle!
Ce samedi est la journée la plus chargée en matière d’interviews. Une fois les premières faites, je préfère retourner vers la Warzone pour découvrir, enfin, le cultissime Didier Wampas Psycho Attacks. Une chemise de touriste exotique sur le dos, le gaillard propose un set fun et n’hésite pas non plus à se faire porter par le public aux anges. Rien de très sérieux dans sa musique, le groupe propose un set simplement fun et quelque peu irrévérencieux.
Je découvre ensuite, sur cette même scène et sous la pluie qui revient, Nekromantix, groupe au look piqué à Marlon Brando ou James Dean, proposant un rock vintage énergique joué avec une contrebasse forgée dans un cercueil par des musiciens peu sérieux (le batteur qui vient se poser devant la scène pour se laquer la banane…) maitrisant cependant leur sujet.
Malgré la pluie qui se fait dense, la file de photographes et la foule qui prend place devant la Valley indique que Mr. Bungle est attendu. Si Mike Patton est attendu comme jamais, la troupe compte également en ses rangs de fines gâchettes: Scott Ian et Trey Spruance aux guitares, Trevor Dunn à la basse et Dave Lombardoo à la batterie pour un cocktail musical déjanté et envoutant. On ne s’y trompe pas, et la pluie n’empêche ni le public de rester, ni le groupe de s’éclater.
Je rentre de la Valley pour aller me protéger dans un espace VIP ultra blindé – l’espace presse a fermé ses portes comme tous les jours à 22h précises – y découvrir l’ami Erwan affalé qui a raté le groupe qu’il attendait pourtant avec l’impatience d’un gamin excité, et, comme de nombreux autres, patiente le temps que la météo se calme. Dans quelques minutes, Metallica sera sur scène et la foule commence a déserter le VIP pour aller braver les éléments. Oui, il est temps d’aller rendre hommage aux patrons, mais il s’avère rapidement compliqué de se faufiler assez près pour pouvoir vraiment voir ce concert. Alors j’écoute. De loin, et je regarde un peu ces écrans partagés qui ne laissent guère voir grand chose. Creeping death ouvre le concert avec détermination, et la suite est prometteuse. Mais quel intérêt de regarder des écrans? Je décide alors de quitter les lieux alors que les Horsemen annoncent leur désormais traditionnelle reprise: ce soir, il s’agit de… L’aventurier (Bob Morane) d’Indochine, groupe que je n’ai jamais aimé mais je ne peux que m’incliner devant le fait accompli: Metallica parvient sans peine, malgré une interprétation foireuse, à faire chanter en chœur 60.000 spectateurs, et ça, c’est fun. Las, la fatigue de la journée l’emporte et je rentre me coucher, renonçant à regret au concert de Saxon…
Dimanche 30 juin
Dimanche, dernier jour… Je commence la journée avec Sang Froid dont l’album proche de la new wave m’avait séduit et que je dois rencontrer un peu plus tard dans la journée. Un concert étonnant qui permet aux musiciens d’échapper à leur quotidien plus violent (certains viennent de Regarde Les Hommes Tomber).
Direction MS2 pour assister à un concert étrange… Rapidement, je me demande ce que Hotwax fait là, ne parvenant pas à saisr l’intérêt de leur présence à Clisson. Un esprit à la L7, des clins d’oeil au punk féminin? J’ai sans doute raté quelque chose et je n’accroche pas.
C’est donc sans regrets que je retourne sous les tentes, cette fois sous Altar, pour voir Deficiency, groupe que je suis depuis quelques temps mais que je n’ai pas encore vu live. Le moins qu’on puisse dire est que les Français connaissent également leur affaire et dépotent autant que possible.
Après avoir erré sous les tentes, je me dirige vers MS pour voir les foldingotes de Nova Twins qui, avec leur funk groovy et metallique, et leur look un peu moins improbable qu’on aurait pu s’y attendre, séduisent la petite foule présente. Amy Love et Georgia South emportent tout sur leur passage dont de nombreux suffrages publics. En cinq ans – elles se sont déjà produites ici même en 2019 – les « jumelles » ont évolué pour le mieux et le prouvent aujourd’hui encore.
Je file ensuite sous Altar où Karras remplace au pied levé Caliban. Comme me le dit un collègue photographe, à défaut de shooter Yann avec Mass Hysteria, on peut le photographier avec Karras, on fait donc du « Mass Karras »! Ce n’est pas le genre de la maison et le trio défonce tout pendant les 45′ qui lui sont allouées, entrainant avec lui un public aux anges.
Nous étions quelques uns à attendre avec impatience le passage des soeurs Wilson à Clisson… Et quelques uns à regretter que Heart annule sa venue. Alors, OK, Blues Pills est une valeur sure mais ne saurait remplacer les Américaines. Pourtant, comme toujours, les Suédois, menés par la toujours énergique Elin Larson, proposent un heavy rock groovy à souhaits qui, là encore, emporte le public dans un tourbillons dansant, sous le soleil qui plus est!
Il reste quelques interview à faire, et la journée avance… Je prend enfin le temps d’aller faire un tour au Metal market pour y discuter de nouveau avec Saad Jones, l’écrivain m’annonçant s’attaquer enfin à son quatrième roman. un peu de lecture pour 2025? Espérons le. Je fini par quelques emplettes et file ensuite shooter ce qui sera mon dernier groupe de cette édition: Rival Sons, là encore très attendu par le public. Si les regards se portent comme toujours sur Jay Buchanan, chanteur aux pieds nus à la voix d’or, et son complice guitariste Scott Holiday, c’est un groupe tout sauf rival qui joue ce soir. Si certains ont fait part de leur étonnement quant au choix de faire jouer Rival Sons sur la Valley, les Américains assurent cependant ici une tête d’affiche remarquable. Auraient-ils cependant fait aussi bien sur une Main Stage? Pas sûr, alors prenons ici ce qu’il y a de bon, et de meilleur à prendre.
Alors que je me dirige tranquillement vers la sortie, je saisi quelques instants de Foo Fighters . Pas assez cependant pour me faire une idée, suffisamment toutefois pour sentir le groupe délivrer un set propre et directement rock. Mais il est temps pour moi de reprendre la route. Alors que je chemine en direction de la voiture, je repasse dans mon esprit les instants forts de cette édition 2024 et les points à améliorer… Si l’ambiance générale a changé, pas forcément en mieux, j’ai pu passer beaucoup plus de temps avec les copains du monde entier – France, Espagne, Australie, Angleterre… – que d’habitude et faire de belles rencontres. Mais une fois encore, les kilomètres parcourus sont usant, et la dernière journée s’est avérée plus difficile que les années précédentes. Mais, une fois encore, le Hellfest, c’est aussi ça. Alors que les places de l’édition 2025 sont déjà parties, attendons maintenant les premières annonces pour la prochaine édition qui se tiendra du 19 au 22 juin 2025 – et dont l’ensemble des pass 4 jours ont, en ce 9 juillet, trouvé preneurs en moins de… 90′. Le Hellfest aligne décidément record sur record!
Les plus anciens et fervents amateurs de metal made in France seront ravis du retour de Darken, groupe formé à la fin des années 80, qui a pu tourner intensivement en compagnie de nombreux compatriotes d’alors (Vulcain, Loudblast, No Return, Squealer, Jumper Lace…). Trois décennies après s’être séparé, Darken se reforme donc autour de trois de ses membres d’origine (le chanteur Stephan Monceau, les guitaristes Lorenzo Barbier et Philos Prud’homme) qui se sont adjoint les services d’une section rythmique jeune et moderne (Liam Barbier, le frère de Lorenzo, à la batterie) et Henri-Pierre Bohers à la basse. Le groupe enregistre Welcome to the light, un album puissant qui lorgne sans conteste vers l’avenir avec ses sonorités contemporaines, son dynamisme incontestable et ses mélodies à la fois entrainantes et entêtantes. L’ensemble a été mis en boite par David Potvin qui connait son affaire et pousse Darken à ne jamais regarder derrière. Le résultat, c’est cet album moderne, forgé dans le heavy metal pur jus, parfois teinté d’indus, qui s’écoute d’une traite et entraine l’auditeur dans un maelstrom parfaitement contenu et régulé. Un très beau retour à suivre de près et à soutenir sans hésiter.
Interview Darken. Entretien avec Lorenzo (guitare), propos recueillis le 14 septembre 2023
Darken a existé pendant quelques années avant de disparaitre pendant quelques décennies et vous revenez aujourd’hui. Première question qu’on n’a encore jamais dû vous poser : qu’est-ce qui a motivé ce retour ?
On ne m’a pas posé cette questions une seule fois aujourd’hui… C’est bizarre (rires) ! ce qui a motivé ce retour, c’est l’envie de refaire de la compo pour ma part – j’ai un autre groupe de reprises d’ACD/DC, c’est super bien mais c’est frustrant de ne pas écrire de musique. La difficulté de trouver d’autres musiciens pour former un groupe aussi et cette envie de finaliser un groupe qui avait fini en queue de poisson, l’envie de finaliser un travail inachevé.
Cette fois-ci le travail n’est pas forcément achevé, il est même plus proche de commencer avec la sortie de ce premier album…
Oui, mais on relance une machine qui aurait pu aller plus loin à l’époque s’il ne s’était pas passé ce qu’il s’est passé… Il y avait des ambitions, une envie et… Voilà, quoi… J’avais envie d’aller plus loin, et ce qu’il fallait absolument, c’est avoir le chanteur qui suive et au moins un autre membre du groupe pour pouvoir remonter Darken.
Une majorité des anciens membres, donc. Tu disais « s’il ne s’était pas passé ce qu’il s’est passé ». Souhaites-tu revenir dessus pour que nous puissions comprendre la fin prématurée de Darken il y a trente ans ?
Des relations humaines qui ne fonctionnaient plus. Le chanteur a décidé d’aller vivre sur Paris et voilà, c’était fini…
Vous revenez avec cet album Welcome to the light, qui est un titre assez explicite d’exposer le groupe.Un clin d’œil que j’imagine être volontaire…
Oui, mais c’est aussi un rappel du passé puisque la dernière démo s’appelait Welcome to the dark. Ça nous a semblé naturel d’appeler cet album Welcome to the light.
Il y a aussi une certaine forme de dualité : déjà entre ces deux titres que tu viens de citer, mais aussi avec la pochette de l’album qui est très sombre avec ce visage juvénile qui, sans irradier, me semble plein d’espoir. Qu’avez-vous voulu illustrer avec cette pochette ?
C’est le côté « dark » de l’époque qui est toujours présent dans notre identité mais avec l’espoir de lumière. C’est de ça dont parlent les textes de Stéphane : on part d’une base sombre et on essaie de rediriger les gens vers la lumière, vers quelque chose de plus positif.
En ce moment, c’est un peu d’actualité… Tu le disait, le groupe a pu se reformer car trois des anciens membres se sont retrouvés. Vous avez recruté deux nouveaux membres : peux-tu nous les présenter ?
Il y a mon fils, Liam, à la batterie. Ça s’est fait tout naturellement : je lui ai proposé sachant qu’il a aussi son projet. Quand je lui ai dit que je remontais Darken et lui ai proposé de jouer avec nous, il m’a regardé avec un grand sourire et m’a dit « ben, bien sûr ! C’est un rêve de gosse de pouvoir jouer avec son père ! » Donc, ça c’était fait. Le bassiste, HP, c’est un pote de Laval, un peu plus jeune que nous. A chaque fois qu’on se croise en concert ou ailleurs, il y a toujours eu un bon feeling. On se disait qu’il faudrait qu’on joue ensemble, et voilà !
Il y a là encore une forme de dualité avec ces générations différentes…
Oui, mais le mélange est juste magique. Ils ramènent de la jeunesse, de la fougue, de la puissance aussi dans notre musique. HP a des influences hardcore, Liam c’est plutôt metalcore, donc des styles très puissants et physiques. Ils ont aussi une autre écoute…
J’imagine que le mélange des influences de ces différentes générations est quelque chose qui peut qualifier l’identité de Darken aujourd’hui ?
Oui, c’est une très bonne alchimie, ça fonctionne très bien. Et comme on n’est pas les vieux briscards qui décident tout et disent « non, c’est comme ça qu’on fait », ben… ça se passe à merveille !
Quel a été le process de composition, l’apport de chacun ?
J’ai écrit toute la musique. Je pense que j’étais tellement frustré de ne pas composer depuis des années que ça sortait tout seul. Encore aujourd’hui, on a trois nouveaux morceaux pour la suite. En fait, je m’enferme dans mon studio le matin, et le soir, j’ai le morceau. Si je n’ai rien ou si ce n’est pas abouti, je le réécoute le lendemain et si je pense que ça ne marchera pas, je le mets de côté. Ensuite, j’envoie ça à Steph, le chanteur – j’enregistre tout, guitare, basse batterie, mais je ne mets que des samples pour boucher des trous, pour la basse, je prends une ligne toute simple histoire qu’il y en ai un peu – Stéphane pose ses lignes de chants. Une fois qu’on a validé ça tous les deux, il écrit un texte. On envoie ensuite tout ça à Liam en virant la batterie et il pose sa batterie comme il le sent.
Au-delà du fait que tu composes tout, il y a quand même un travail de finalisation en commun.
En commun mais à distance. Quand on a commencé, on était en plein Covid, donc il était hors de questions de se retrouver dans la même pièce. On a commencé à travailler comme ça, et ça a bien fonctionné. Encore aujourd’hui, les nouvelles compos sont faites comme ça.
L’enregistrement s’est aussi fait à distance ?
Non, non, on est allés au Dôme studio au mois de janvier. On a enregistré nos parties séparément mais ça a été un travail de groupe en studio. On était parfois trois ou quatre au studio, chacun donnait son avis, et ça s’est hyper bien passé avec beaucoup d’échanges. David du studio nous a aussi beaucoup aidés sur le travail, il a ramené des idées et nous a fait un son… ben qui sonne !
David Potvin est connu pour son travail en tant que membre de Lyzanxia et One Way Mirror, mais aussi comme artisan du son. Comment en êtes-vous arrivés à travailler avec lui ?
J’aime beaucoup One Way Mirror, et comme j’ai pas mal trainé dans le milieu metal de la région, j’ai pas mal d’amis notamment sur Angers, des amis musiciens qui m’ont dit que pour ce qu’on faisait, on devait aller chez david. On l’a appelé, on a eu une première rencontre avec lui, on lui a fait écouter nos démos et il y a eu bon feeling. Aussi bien musical qu’humain. On a vraiment adoré travailler avec lui, que du positif. Ce mois en studio, ça a été vraiment génial !
Comment décrirais-tu la musique de Darken à quelqu’un qui ne vous connais pas et qui va découvrir l’album ?
Ecoutes… Je lui dirais que c’est du metal, certes, maintenant la couleur… Tu te débrouilles ! Rien qu’avec les interviews d’aujourd’hui, on a eu des ressentis différents, des adjectifs différents autour du mot « metal ». Je trouve ça génial, il y a même quelqu’un qui nous a dit « on ne sait pas ce que vous faites comme metal » ! Tu as ta réponse… C’est du metal, maintenant libre à chacun de se faire son idée.
Si tu devais maintenant ne retenir qu’un seul titre de Welcome to the light pour expliquer ce qu’est Darken aujourd’hui, lequel choisirais-tu ?
Je dirais The end of time. C’est un morceau qui est très accrocheur, et, surtout, il parle de l’avenir qu’on laisse à nos enfants. Il faudrait peut-être nous réveiller pour ne pas leur laisser que de la merde… On a des enfants dans le groupe et c’est quelque chose qui nous touche beaucoup. On a d’ailleurs fait intervenir une chorale de gosses sur le clip et sur l’album parce que c’est quelque chose qui nous touche beaucoup. Faut arrêter de ne penser qu’au fric, il faut penser à la planète.
Un groupe de rock, c’est aussi un groupe de scène. Avez-vous des choses prévues pour défendre cet album ?
Alors là… On a juste, pour l’instant, la date du 29 septembre à Laval pour la release party. C’est une salle de 300 places. En plus, étant un groupe de Laval, on fait partie du livre qui a été écrit il y a une dizaine d’années sur l’histoire du rock lavallois, donc pour nous c’était normal de faire cette release party à Laval, dans cette salle. Maintenant, il y a deux personnes qui vont commencer à démarcher pour pouvoir nous trouver des concerts. On espère que ça va aboutir…
Pourrais-tu penser à une devise pour Darken aujourd’hui ?
Une devise… J’en ai une pour moi, c’est que je vis avec l’argent, je ne vis pas pour l’argent. Pour Darken… Je dirais, le partage, le fun et le partage. On n’est pas des stars, on profite au jour le jour de ce qu’on a avec plaisir, on prend ce qui arrive. On se laisse porter par ce qu’il se passe.
Depuis la crise sanitaire, la question revient de façon récurrente et, en plus, on sait qu’on ne vit pas de sa musique en France. Dans vos autres vies, quel sont vos vrais métiers ?
Moi, je suis graphiste, HP, le bassiste, est en même temps frigoriste et graphiste, le chanteur est dans l’administration, l’autre guitariste est musicien – il a joué dans Starmania – et mon fils, Liam, est en voie de devenir intermittent du spectacle.
As-tu quelque chose à rajouter pour clore cette interview ?
Simplement merci à toi d’avoir prêté une oreille à notre album et d’avoir fait cette interview. C’est génial de voir qu’il y a des gens qui s’intéressent à ce qu’on fait et c’est déjà beaucoup pour nous !
Déjà, il faut qu’il y ait des gens comme vous qui fassiez ce que vous faites pour qu’il y en ai comme moi qui s’y intéressent. Là aussi, c’est un échange, du partage…
Ouais, mais c’est super bien de voir comment ça se passe en ce moment !
Après, tu m’as remercié, mais attends de voir la chronique de l’album, tu changeras peut-être d’avis !
(Il rit) On verra, mais, tu sais, je ne cours pas derrière les compliments. Toute la journée s’est passée comme ça, on a rencontré des gens adorables, je ne pense pas qu’il y ait un crabe dans ce panier !