France, Thrash (M&O music, 2023)
Nightmare. C’est sans doute l’état d’esprit dans lequel se trouve Aleister aujourd’hui. Formé en 1988 à Belfort, la formation publie No way out, son second album en 2019. On sait ce qui suit, une certaine crise sanitaire remettant en cause de nombreux espoirs et tout ce qui s’imposait jusqu’alors comme évidence. On imagine volontiers que le groupe qui tentait un retour en forme a ragé et enragé, ses rêves devenant cauchemars. Pourtant, Aleister ne baisse pas les bras et revient aujourd’hui avec ce Nightmare exemplaire d’efficacité brute. Du thrash old school qui débute avec un Prepare your soul for war éructé et vomi d’une gorge profonde, grave et inquiétante avant que les guitares ne viennent charcuter l’espace, méthodiquement soutenues par une section rythmique qui pilonne et tabasse sec. Les riffs imposent des craquements de nuque tout au long des plus qu’efficaces et rentre dedans The Game ou The reason of my anger. Liar vient clore ce superbe retour avec des influences plus heavy/doom et une réalité s’impose: si les influences paraissent évidentes – d’Exodus à Death Angel en passant par les incontournables Slayer, une once de Merciful Fate et une pincée de heavy metal pur jus – ce n’est qu’injustice qu’Aleister n’ait pu trouver son public plus tôt. Espérons que The preacher parvienne aujourd’hui à réunir en nombre de nouvelles ouailles et puisse trouver sa place dans le peloton de tête du Thrash classieux made in France!