Interview ASTRAYED PLACE

Interview ASTRAYED PLACE – entretien avec Maxime (guitare rythmique) le 5 mai 2023

Astrayed Place vient de sortir son album Edge of the mist. C’est la première fois que nous parlons, alors que peux-tu me dire au sujet de l’histoire et de la formation du groupe ?

Je vais te résumer le parcours parce que je suis arrivé plus tard… Astrayed Place est un groupe qui s’est formé au lycée vers 2015 et s’est stabilisée avec 7 membres qui ont sorti un Ep, Memento mori. Un Ep assez juvénile, avec des aspirations très Linkin Park, ce qu’on pouvait écouter à l’époque. Je suis arrivé au moment de l’Ep The fall, sur lequel je n’ai pas trop mis ma patte. Il est sorti en 2020… Après, il y a eu le confinement. On commençait à travailler sur Edge of the mist et le confinement nous a bien freinés… On en a chacun profité pour s’améliorer et on est revenus avec plein d’idées, de technique… Edge of the mist est un album assez complet. On pourrait croire que ça part dans toutes les directions, mais ce sont plutôt des dérapages contrôlés. On ne voulait pas s’enfermer dans un style contrôlé mais plutôt montrer les différentes facettes des styles qu’on veut faire.

Alors, justement : comment décrirais-tu la musique d’Astrayed Place à quelqu’un qui ne vous connait pas et qui voudrait vous découvrir ?

Alors, ça, c’est la question difficile aujourd’hui… Décrire le style est compliqué parce qu’on a tellement d’influences différentes… C’est vraiment un mix de choses calmes et énervées, mais on n’a pas de style vraiment défini. S’il faut vraiment ettre une étiquette, je pense que Metal alternatif çapasse bien.

Oui, un peu passe partout, en fait. C’est plus que ça : quand j’ai écouté l’album, j’ai entendu du prog, du heavy traditionnel, du death, du thrash (il approuve) … Bref, vous ratissez assez large…

On n’a pas voulu s’enfermer dans un style. On a voulu garder une ligne directrice, mais si on a envie que l’album sonne thrash, on y va !

Tu as un peu plus participé à la composition de l’album. As-tu apporté quelque chose de plus au groupe depuis ton arrivée, selon toi ?

Quelque chose de plus ? Non, je ne pense pas. On propose des démos, tous, et soit la démo est validée par l’ensemble du groupe et on y apporte plus de chose, notamment du chant, soit elle reste dans les tiroirs et on peut la ressortir plus tard en la retravaillant. Il n’y a qu’un morceau qui ait été fait à l’envers, l’exception à la règle : Broken flower est le seul morceau pour lequel on a eu les paroles et on a mis la musique après. D’autres, comme Voices, sont simplement sorti d’un riff au cours d’une jam, et le reste est venu après. Mais certains, on a mis des semaines avant de les finaliser…             

Donc, il n’y a pas de règle particulière… Puisque décrire la musique est assez complexe, si tu devais ne retenir qu’un seul titre de Edge of the mist pour décrire à quelqu’un ce qu’est Astrayed Place, ce serait lequel ?

Alors là, la réponse va changer en fonction du membre à qui tu poses la question. Pour moi, celui qui serait le plus représentatif, c’est Waves of pain. C’est vraiment la fusion de tout ce qu’on peut faire : il y a de la mélodie, du growl, du chant plus cool, ça booste, c’est plus lent, on y trouve vraiment tout.

Vous avez un chant double…

Sur l’album, il y a même un chant triple… Sur Reflections, on a trois chanteurs, mais malheureusement, un des chanteurs a quitté le groupe après avoir enregistré toutes ses parties. Il a préféré ne pas continuer l’aventure… Il ne reste plus que deux chanteurs, et on est bien à 6. Et franchement, on est un petit groupe, et trouver des salles où on puisse avoir de la place à 7, c’est pas évident…

Et ça fait moins de frais en hôtel et en nourriture (il se marre). Comment, en dehors de la perte d’un chanteur, comment analyses-tu l’évolution du groupe entre The Fall et Edge of the mist ?

La courbe est vraiment montante. Il n’y arien à voir entre les deux, on a beaucoup pris en maturité, chacun de notre côté, que ce soit au niveau personnel ou instrumental. J’aime bien dire que c’est comme un escalier : en bas, il y a Memento mori, on commence à monter et il y a The fall et en haut, on a Edge of the mist.

Mais vous n’êtes pas encore arrivés en haut de l’escalier… Pour le moment, il y a ce Edge à défendre

On veut d’abord le défendre, on y a mis beaucoup de temps et d’énergie, c’est un projet dont on est vraiment fiers.

Un groupe de rock c’est également la scène. Quels sont vos projets pour défendre cet album ?

On a déjà une date le 28 mai au Klub, à Paris. On attend d’autres dates, et on a vraiment envie de le présenter. On adore être face au public, et déjà avant la sortie, on en jouait deux ou trois morceaux et les gens ont vraiment aimé.

Tu te rends compte qu’une date au Klub, à 6, vous remplissez déjà la salle ?

(Rires) Ah, donc tu connais ? Oui, en effet, mais on a l’habitude des petites salles, et le Klub, l’ambiance monte vite. On trouvera bien quelque chose pour être à l’aise…

Si tu devais penser à une devise pour Astrayed Place, ce serait quoi ?

Euh… Pas facile… Il y a un truc qu’on se dit, et ça pourrait être ça : Between soft and fury, cross the mist.

Donc la brume est quand même dangereuse (il rit). As-tu quelque chose à rajouter pour conclure cet entretien ?

Pas spécialement, mais si vous voulez nous faire des retours ou des commentaires à l’écoute de l’album, n’hésitez pas à nous contacter sur nos réseaux, ça nous fera très plaisir de vous répondre !

 

ASTRAYED PLACE: Edge of the mist

France, Metal (M&O music, 2023)

Ca démarre sur une intro aérienne, aux tonalités « écolos », comme un message à la planète. Inert city continue avec douceur et bienveillance, introduisant un doux chant, calme et posé avant de monter en puissance. Deux voix se mèlent – masculine et féminine – avant que la rage ne se glisse dans cet ensemble attirant. Le chant guttural est contrebalancé par celui plus maternel et des guitares à la fois légères et déterminées. Rapidement, Astrayed Place fait preuve d’une variété musicale qui le place dans la catégorie un peu fourre-tout de metal moderne. En mélangeant ses influences progressives, thrash et death, douces et extrêmes, en passant du calme à la tempête sur fond d’alternance entre riffs efficaces et rythmiques rentre dedans, le groupe s’adresse à un vaste public. Une faiblesse réside cependant dans un chant pas toujours juste et qui peut donner l’impression de manquer de puissance (Slaughter the ants m’irrite quelque peu) face aux déflagrations et à la brutalité directe de certains titres. Mais quand la rage est là, ce défaut est rapidement mis de côté (Death blossom) dès que le groupe se lance dans ces échappées belles où la vélocité se dispute l’explosivité rythmique. Les breaks qui font s’agiter les crinières sont judicieusement placés permettant de moments de respiration bienvenus. Astrayed Place pourrait bien se faire un nom sur la scène du metal extrême. Un groupe à suivre.