THE KASH FLOWZ: Would it be impossible?

Belgique, Hard rock (M&O, 2023)

Si tu es amateur de punk rock US, alors jette une oreille à The Kash Flowz qui, avec Could it be impossible? nous propose un album 100% fun et inspiré du hard pop et punky à la The Offspring ou Blink 182. Bien que chanté dans un anglais pas toujours facile à comprendre, les Belges se montrent ici souvent irrévérencieux dans leurs textes, sexy et provocateurs à souhaits, souvent décalés ( ce « she’s got more mustach than me »!) L’ensemble des 10 titres taillés sur mesure pour une jeunesse ado – sans que cela ne soit péjoratif, nous sommes tous passé par ce stade de découverte – est fun et rythmé, doté d’une production irréprochable et l’esprit très US rend l’ensemble très attractif. Bref, si The Kash Flowz ne réinvente nullement la machine à courber les bananes, il nous propose un album plein d’humour (de l’humour belge, évidemment!), entrainant et qui se laisse plus que facilement écouter.

SPOUT BIG SPACE: Terrestrial love call

Belgique, Rock Punk (M&O music, 2022)

Un peu barrés les gars de Spout Big Space, combo bruxellois ? Grave… Terrestrial love est leur nouvel Ep doté de 6 titres aussi allumés que variés. Fricotant avec les choses de l’espace, le groupe peut aisément être vu comme un ovni musical tant ses compositions sont étonnantes, déjantées décalées. Si Cloclo tape dans un punk énergiques, Spout Big Space sait aussi se faire plus directement rock (All song long, l’irresistible et très chantant Gone gone), doux (Candy queen) ou tout simplement inclassable (U-babe). Bref un groupe pas sérieux pour un rond mais très sérieux dans sa façon de faire et dont e résultat musical interpelle. C’est frais, complètement déjanté, ça déride, et rien que ça, c’est du tout bon. Un groupe à découvrir et à soutenir d’urgence!

Z: No loose behaviour

Hard rock, Belgique (Autoproduction, 2017)

Allez savoir pourquoi, mais Z se prononce Z-Band… Après, on va se demander pour quelle raison nos voisins belges font l’objet de moqueries… N’empêche, Z vaut le détour: le hard rock proposé par les 4 sur No loose behaviour est plein de ce feeling et de ce groove qui sont la marque des grands. Pas de chichi, la formation ne cherche qu’à faire bouger les popotins et agiter les nuques en cadences. Si l’anglais de Mr Woody au chant n’est pas toujours aisément compréhensible, ses montées dans les aigus et sa puissance font plaisir à entendre. Et là encore, le gaillard n’en fait jamais trop. Hard rock, stoner, empreint de cette efficacité 70’s, ce premier album fait mouche. Le son est gras à souhait, les mélodies entêtantes, et l’esprit est généralement old school sans être nostalgique. Z aime le bon gros rock, ça s’entend et ça décrasse. Les mecs ont la frite. Et celle-là, même si on la leur a fait 1000 fois le coup, je ne peux la laisser passer.

site web: www.z-bandofficial.com 

DRAKKAR: Diabolical empathy

Heavy metal, Belgique (Autoproduction, 2017)

On les a (re)découverts en début d’année, lors de leur explosive prestation au PMFF. Les Belges de Drakkar reviennent aujourd’hui avec Diabolical empathy, un album forgé dans le plus traditionnel metal, celui qui les a vus grandir au cours des années 80 (Drakkar s’est formé en 1983 et a depuis publié, en dépit d’une longue pause, 5 albums avant celui-ci). Puissant, racé, efficace, cet album, introduit par une belle minute tribale, déboule comme une claque. Si l’on peut évoquer l’influence d’Accept, les Belges cherchent cependant ailleurs leur identité. Ainsi, les breaks et rythmes de The wiches dance s’apparentent plus au folk celtique énervé, Plague or cholera flirtant avec le thrash, avant que le groupe ne file vers la heavy ballad Stay with me, en duo avec Julie Colin d’Ethernity. On remarquera également la présence sur plusieurs morceaux de Filip Lemmens, chanteur de FireForce (qu’on a également retrouvé au PMFF…) Et tout est à l’avenant, n’offrant ni répit ni ennui. Je n’ai qu’un regret, c’est l’absence des paroles, car au regard des sources d’inspiration, il y a de la matière (Dante, Michel Ange, Gustave Doré – pas Julien, hein…) L’ensemble est compact, doté d’une production efficace qui fait honneur au chant rageur et puissant, aux guitares acérées et à une rythmique en béton armé. Trois ans après un remarqué Once upon a time… in hell, ce Diabolical empathy a tout pour asseoir Drakkar et confirmer un retour gagnant. Headbang!

TRIGGERFINGER: Colossus

Rock allumé, Belgique (Mascot, 2017)

Je les avais découverts par surprise avec leur précédent album, By absence of the sun, paru en 2014, et confirmé la folie du trio belge lors de son passage au Hellfest en 2015. Et si d’aucuns attendent ce nouvel album, Colossus, le déjà cinquième du groupe!, la surprise risque, de nouveau, d’être de taille. Pensez-donc, Ruben Paul (chant et guitare), Monsieur Paul (basse) et Mario Gossens (batterie) poussant plus loin le délire sonore dans lequel ils se sont lancés dès leurs débuts en 2003. Même si on n’est plus vraiment étonné par l’univers de Triggerfinger, on à plaisir à s’y replonger. Tout y passe, de la lourdeur hypnotique du morceau titre au rock plus « traditionnel » de Breathlessness, en passant par la ballade Afterglow. La dinguerie musicale est partout présente, de Candy Killer à Bring me back a live wild one (référence à la série Game of thrones, sans doute?). Le coups de génie de Triggerfinger reste cependant cette irréprochable maîtrise musicale. Car au delà de la sensation que les trois ne sont pas en possession totale de leurs moyens – on a l’impression que les compagnons de studios se nomment fumette et picole… – il est évident que le trio sait parfaitement où il va, comment il y va et quel but il veut atteindre. Que l’on soit amateur de rock, de psychédélisme, de chant clair envoûtant, chacun y trouvera son compte. Difficile de tout ingurgiter d’une traite, mais avec le temps, ce disque peut vite devenir une obsession.