JUDAS PRIEST : Reflections – 50 heavy metal years of music

Heavy metal, Angleterre (Sony/Columbia, 2021)

Les Metal Gods s’apprêtent depuis 2 ans à célébrer leur 50 ans de carrière, anniversaire repoussé tout-le-monde-sait-pourquoi. Mais loin de se laisser abattre, Judas Priest a décidé de se rappeler à notre bon souvenir de plusieurs manières. D’abord, un gigantesque coffret vient de voir le jour. inutile de préciser que tout les fans ne seront pas servis tant le monstre est important et son tarif, bien que raisonnable au regard du contenu, pas accessible à toutes les bourses. Alors pour compenser un peu, les Anglais et leur label publient une mini compilation de 16 titres. Léger pour célébrer 50 ans de carrière mais… Reflections – 50 heavy metal years of music propose pas moins de 10 titres live qui viendront satisfaire les fans du Metal god. De 1978 (Victims of changes)  à 2008 (Dissident aggressor) en passant par les mythiques tournées des années 80 et 90, de Londres à Houston en passant par New York, New Haven ou Cleveland, le Priest n’a plus besoin de Hurler qu’il est de retour, il fut et est bien présent. Ajoutez à cela un livret agréablement (un effort supplémentaire aurait été bienvenu) joliment fourni, et le plaisir est total. Quand en plus on sait qu’un nouvel album est en route, que demander de plus? Priest rules!

EVANESCENCE: The bitter truth

USA, Rock (Columbia, 2021)

Si l’on fait exception de Synthetis et ses réinterprétations de ses propres titres paru en 2017, le dernier album d’Evanescence remonte à 2011. 10 ans, quand même… Autant dire que les attentes des fans peuvent être grandes, tout comme la frustration de voir la tournée en co-headlining avec Within Temptation une nouvelle fois repoussée. Attention, pas annulée, mais bien repoussée. En attendant, le groupe de Little Rock nous propose avec The bitter truth une nouvelle fournée de mélodies imparables. Oui, mais… Rapidement, il semble que le groupe soit en mode « pilotage automatique ». La voix reconnaissable d’Amy Lee ne surprend plus, et les mélodies, si elles sont variées, ne parviennent pas à vraiment étonner ou retenir l’attention. Si l’écoute des Broken pieces shine ou de The game is over – deux morceaux assez sombres – ou des plus engagés Use my voice, Blind belief ou encore de Better without you se fait sans effort, à la question J’en retiens quoi de cet album?  la réponse est Joker... Oh, certes, il n’y a rien à vraiment jeter ici mais… Quand on intitule son oeuvre L’amère vérité, il faut aussi savoir l’accepter, cette vérité… Nul doute que ces morceaux puissent prendre une autre dimension en live, mais ne nous mentons pas: on aurait souhaité du plus prenant pour un album que le public attend depuis 10 ans…

HIGHLY SUSPECT: The boy who died wolf

highly suspect 2017USA, Hard rock (Columbia/Sony music, 2017)

Formé en 2009 à Cape Cod, aux USA, Highly Suspect a déjà publié The worst human, un Ep, en 2012, ainsi qu’un album, Black Ocean, l’année suivante, suivi de Mister Asylum il y a à peine plus d’un an. Fin 2016, The boy who died wolf parait aux USA avant de franchir l’Atlantique pour arriver en Europe en ce mois de février. Avant de passer à quelques commentaires, je me pose la question suivante: quel est le lien entre le titre de ce nouvel opus – « le garçon qui mourut loup » et l’illustration de couverture nous montrant deux garçons dans ce qui ressemble à une grotte en train de regarder une nébuleuse étrangement proche? Si le contenu musical est à l’identique, alors c’est prometteur. Dès le départ, il semble clair que Highly Suspect puise son inspiration dans la vague grunge autant que dans le bon gros rock US. Résultat: en mélangeant ses influences – parfaitement assimilées, telles que Red Hot Chili Peppers ou Queens Of The Stone Age – le trio parvient à créer un format musical efficace, varié et qui, sans doute possible, devrait trouver son chemin dur les ondes. Les expériences discographiques et scéniques (plus de 700 concerts, disent-ils) permettent aujourd’hui au groupe de s’affirmer sur ce terrain avec force et maturité. Voici un album qui s’écoute avec plaisir et facilité.

Note: 8/10

DIZZY MIZZ LIZZY: Forward in reverse

dizzy-mizz-lizzy-2016Hard Rock, Danemark (Sony/Columbia, 2016)

En nommant son troisième album « avancer en marche arrière » (ou « avancer en reculant », au choix), les Danois de Dizzy Mizz Lizzy nous facilitent le classement: ce disque terminera entre les BO de C’était demain et des trois volets de Retour vers le futur! Trève de plaisanterie (ou des confiseurs, c’est l’époque qui le veut), ce disque est la dernière grosse surprise de l’année 2016. Avant tout, on pourrait même le considérer comme le premier album du trio, qui s’est absenté pendant deux décennies (son précédent album remonte en effet à 1996!). Ou comme le second premier album, mais certainement pas comme un véritable troisième, habituellement considéré comme un tournant décisif dans une carrière musicale. Voilà, c’est écrit… Grandement inspiré du hard rock dit classique – celui des années 70, de Thin Lizzy à Deep Purple, de Led Zeppelin à Steppenwolf, le hard FM US des 80’s, mais aussi une certaine vague grunge 90’s – le trio composé du chanteur guitariste Tim Christenssen (et âme pensante de la formation puisque crédité comme unique auteur des chansons), du bassiste Martin Nielsen et du batteur Soren Friis surprend dès l’intro de ce disque. Phlying pharao est un instrumental qui dit tout de l’esprit du groupe: de belles mélodies, des riffs efficaces, une puissance envoûtante, des tonalités orientales et une production d’époque mais pas datée… Le morceau titre qui suit est entraînant, efficace, et l’on (re)découvre un chanteur à la voix douce et des lignes vocales presque pop qui s’approchent de l’esprit américain du hard FM. un son qui donne simplement envie, à l’amateur du genre, d’aller au bout. Terrified in paradise, Brainless (très nombreux sont-ils, ceux qui peuvent se sentir visés!), la ballade Something so familiar (tu m’étonnes: je ne connais que cet air sans parvenir à remettre un nom dessus!)… Douze titres qui chacun expliquent pourquoi Columbia/Sony music (qui s’occupe, entre autres, d’AC/DC…) parie sur Dizzy Mizz Lizzy, dont on ne pourra seulement que reprocher certaines mélodies trop évidemment piochées ailleurs. Les 70’s sont en vogue – question de génération? – et le trio en est un digne représentant. Si certains airs sont familiers, seule faiblesse de ce disque, l’ensemble est si agréable et vrai qu’on se laisse emporter. Pas de prises de tête, ce disque d’apparence simple, est fait pour animer les soirées entre potes.

Note: 8/10