SPLIT BRAIN: Discours idylliques

Thrash/Death, France (Juste une trace, 2019)

Split Brain s’est formé en 2006 sous l’impulsion du guitariste Nico et du batteur  Aco. Plusieurs Ep et quelques concerts plus tard, les voici qui proposent un premier album puissant, Discours idylliques. Ce qui marque d’emblée, après une intro légère qui sombre dans une noirceur annonçant la suite, c’est le mélange maîtrisé des genres. Les vocaux gutturaux sont chanté dans un français limpide et compréhensible, et la langue en elle même apporte une véritable originalité au projet, et la variété vocale donne à l’ensemble un aspect assez théâtral. Ensuite, on passe du power metal à du speed, doublé de thrash et de heavy pur jus. Il semble évident que ces cinq là ont grandi au son des classiques allemands (je note des traces d’Accept et de Kreator) et de la scène scandinave, In Flames et Amon Amarth en tête. Mais ce n’est pas tout. Ici et là, on note des constructions empruntées au jazz, parmi d’autres. Les discours engagés rappellent inévitablement No One Is Innocent ou Mass Hysteria. Une variété d’influences que l’on retrouve tout au long de ces 9 chansons (je ne compte pas l’intro). Puissant et explosif, ce premier album devrait positivement marquer quelques esprits. Un groupe à suivre

JIMM: Distorsion cérébrale

France, Rock (Juste une trace, 2018) – sortie le 30 novembre 2018

Avec déjà deux albums au compteur (Jimm en 2013 et In(can)décence en 2015) Francis Caste et Fred Duquesne, le guitariste chanteur Jimm revient en 2018 avec un troisième album, Distorsion cérébrale. Composé de  11 titres, ce disque, foncièrement rock, explore différentes facettes énervées du genre. Les thèmes abordés sont sérieux et sombre, allant de la politique à la religion, Jimm éructant ses paroles à la manière d’un Brel du rock, enragé et engagé. Si Ton blues dans la peau et Je ne veux jamais vieillir sont plus personnels, Jimm s’emporte littéralement sur les aspects politiques avec L’ivresse du pouvoir, Prêt à penser ou Nos élites, titres sur lesquelles ressortent quelques influences punk bienvenues. Prisonnier de dieu semble inspiré par les tragédies de 2013 et toute forme de violence commises au nom de dieu. « Mais dieu n’existe pas » comme le chante, le plus simplement du monde et avec conviction, Jimm. Pas sûr que ça plaise à tout le monde, mais on reste dans un pays libre et laïque, ou la liberté de pensée et d’expression restent sacrées. Si le rendu est entraînant, une certaine naïveté se dégage de l’ensemble, faisant de ce disque une oeuvre simple et vraie. Pas de prise de tête, du rock, franc et direct. Comme cela devrait l’être tout le temps.