SOHO RIOT: Square one

France, Hard rock (Mistiroux, 2022)

Pour le moins ambitieux les gars de Soho Riot? En tout cas, ils ont le rock chevillé au corps. Formé en 2019 par le bassiste François C. Delacoudre que certains connaissent déjà pour sa collaboration avec Laura Cox, le jeune groupe enregistre rapidement un premier Ep en 2020 avant de s’attaquer à ce premier album, Square one. Dès le premier morceau, Don’t believe the screen, le ton est donné: le groupe puise ses influences dans le gros rock 70’s, les mélodies percutantes des 80’s et le côté plus franc du collier des 90’s. Dès ses premiers envols vocaux, Edouard Dornier fait penser à Myles Kennedy (Alter Bridge, Slash…) mais également par instants à Michael Kiske (Helloween, Unisonic), et l’esprit musical n’y est sans doute pas étranger, même si l’on peut aussi penser à de grands classiques comme Led Zeppelin… Le groupe parvient cependant à diversifier son propos en explorant divers univers sonores allant du rock direct au groove ultra dansant en passant par des moments plus bluesy ou des fulgurances guitaristiques ou rythmiques imparables (Water rain, You’re mine, Blame it…). Avec ce premier album, ce n’est pas peu dire que Soho Riot frappe fort et si les prestations scéniques sont aussi enflammées et dynamiques que ce Square One, alors c’est plus que prometteur. A suivre de près…

JULIEN BITOUN & THE ANGELS: Little ones

France, rock (Mistiroux, 2022)

C’est frais, c’est léger, ça sent l’arrivée des jours insouciants… Julien Bitoun, d’ordinaire individualiste, s’entoure de ses Angels – Paul Iron (basse) et Swanny Elzingre (batterie) et le trio nous offre ce premier essai revigorant, Little ones. Les 12 titres de ce Cd explore un rock enjoué allant de la country au rock’n’roll pur jus en passant par la ballade. Ok, si l’anglais n’est pas très compréhensible, l’ensemble fait taper du pied et donne une furieuse envie de se trémousser, de chanter en choeur et tout simplement de se laisser aller. On est souvent en terrain familier avec quelques inspirations classic rock (on pense aussi bien aux Stones, The Who, qu’à Credence Clearwater Revival ou même à un jeune Bryan Adams, aux pionniers du rock énervé, du psyché  voire même au folklore irlandais par instants) mais le jeu de guitare de Bitoun s’inspire aussi de la pure tradition de chansonnier des deux côtés de l’Atlantique. On passe d’un titre à l’autre avec un bonheur non feint, bonheur que le trio semble partager (cf. les photos du livret) dans une forme de simplicité (cette précision intérieure « Julien joue sur des guitares X et Y, des amplis K…, (…). Et il est assez content du résultat. ») Décidément, Mistiroux devient le label qui monte, découvreur de talents et un gage de qualité. Amateur de rock au sens large, fais toi plaisir!

Interview: Ludovic Egraz (UNITED GUITARS: Vol. 3)

France, Instrumentaux (Mistiroux, 2021)

A peine un an après la parution du second volet de son projet dingue, voici que Ludovic Ergaz réussit l’exploit de réunir de nouveau pléiade de guitaristes venus apporte compos originales et touche singulière au Vol. 3 de United Guitars. Moins d’un an, c’est rapide! « Oui, mais c’est l’objectif qu’on s’était fixés, un album par an. On arrive à tenir la cadence, et c’est vrai que ça demande beaucoup de boulot et d’abnégation, mais voilà, pour l’instant on y arrive« . Pour ce nouveau volet, les musiciens ont-ils pu se réunir à plus que 5 en studio sans pour autant tous y faire la foire ensemble? « Ca a été un entre deux: c’était beaucoup moins contraignant parce qu’on avait pas besoin de mettre des masques tout le temps. On était un peu limité en nombre – pas plus de 10 dans la cabine. C’était gérable. L’essentiel c’est qu’on ait pu enregistré tranquillement« . Toujours produit d’excellente manière avec un son pur et puissant à la fois, ce nouveau volet propose une diversité de genres, du jazz au metal en passant par la world ou le rock. Ludovic et ses participants s’adressent ainsi au plus grand nombre, sans jamais tomber dans le piège de la frime démonstrative. Chacun, amateur de guitare ou guitariste chevronné, peut ainsi y trouver plus que son compte. « A chaque fois, on veut faire monter le niveau, avoir des musiciens de plus en plus pointus dans des styles différents. Il y a des dérivés du funk et de new soul sur deux morceaux. Cet album démontre qu’on peut proposer de la guitare dans divers styles tout en restant ancrés dans l’air du temps. On a surtout cherché à éviter de tomber dans le piège de la démonstration pour super geek de guitare, de virtuosité ou de shred. C’est avant tout une collection de bons morceaux axés autour de la guitare. J’ai même la prétention de croire que même un public non averti et à priori pas intéressé par la guitare pourra apprécier cet album« . La variété des titres – tous des compositions originales encore une fois – et des musiciens – 34 guitaristes, deux bassistes et deux batteurs pour un total de 20 morceaux – fait que United guitars s’adresse à tous public. « On n’est pas intéressés par les reprises… Il y a plein de gens qui font ça très bien sur internet, mais notre ambition c’est d’apporter des compos originales portées par des gens créatifs. » Loin d’être un projet paritaire, Ludovic a tout de même réussi à doubler le nombre de femmes présentes. United Guitars passe ainsi à 2 guitaristes féminines. On avance! Reste qu’il n’a toujours pas réussi à décrocher la participation de Steve Lukather: « On est toujours en pourparlers avec lui, il fait partie des guitaristes qu’on connait bien et qui feront un jour partie du projet, comme George Lynch avec qui on discute. Il faut attendre le bon moment, celui où il ont moins d’activité. C’est ce qui s’est passé l’an dernier avec Doug Aldrich qui avait deux semaines de vacance chez lui. Il avait des travaux chez lui, il était même un peu désœuvré, et il était content de faire United Guitars. » Il y a quand même un certains nombre de nouveaux, dont, justement « George Lynch, une de mes idoles d’enfance, Franck Gambalé, Poppa Chubby, guitaristet de blues américain qui fait essentiellement carrière en France et que je connais depuis très longtemps. Tora Dahle Aagard une guitariste norvégienen qui est un peu la M de son pays, c’était le bon moment de lui demander de participer. C’est vraiment chouette d’avoir ces gens là sur l’album« . La présence d’autant d’étranger pourrait laisser imaginer que United Guitars jouit d’une certaine aura hors de nos frontière, mais non. « Ca reste très confidentiel à l’étranger. Le covid nous a un peu freiné à ce niveau là mais on espère qu’on pourra bientôt distribuer nos albums sur d’autres marchés« . Pour les amateurs de Heavy, sautez sur le titre de Neo Geo Fanatic (ADX) qui « croit beaucoup au projet et nous a toujours suivi ». Le vol. 2 était également sorti en triple vinyle, quid pour celui-ci? « C’est compliqué, principalement à cause de la pénurie de matière première. Les usines ne prennent même plus de commandes pour la fabrication de vinyles! Outre le format CD, ce nouveau volume sera en distribution sur toutes les plateformes« . Une grosse vague promo arrive avec un clip par titre, soit une vingtaine, ce qui « demande un gros investissement, avec en plus la préparation du live. On voudrait bien pouvoir jouer en 2022 ou 2023« , ce qui n’empêchera pas la préparation d’un volume 4. « On se penchera dessus en mai« . Cool, mais surtout, on vous attend sur les routes!

Propos de Ludovic Ergaz recueillis le 30 novembre 2021.