CIGANY MÖHAWK

France, Punk (Autoproduction 2023)

J’ai découvert Cigany Möhawk lors du festival Un autre monde en 2019. Le groupe jouait alors sur la petite scène du parc Pasteur à Orléans et proposait un mélange de punk old school et de thrash, le tout teinté d’un esprit folk dansant mené tambour battant par un accordéon des plus joyeux. Le groupe restait alors volontairement underground, refusant les réseaux sociaux et travaillant dans un pur esprit DIY. L’esprit est toujours le même, une page Facebook en plus. Cigany Möhawk nous propose avec ce premier album 13 titres aussi dansants qu’énergiques, entrainants et explosif tout à la fois. Au delà de l’accordéon, la particularité des Blesois est de n’avoir opté pour un chant ni anglais ni français, le groupe s’exprimant en ce qui ressemble à du roumain. Le lien est vite fait pour les amateurs avec l’autre formation tzigane historique de ces contrées, Dirty Shirt. Et cela donne tout son sens à l’accroche que veut le groupe qui s’adresse à ceux qui ne craignent pas « la rencontre entre punk et tzigane ». La joyeuse rage déployée tout au long de ce premier album fait du bien par où ça passe tant le propos est fédérateur et la jovialité omni-présente. Alors, oui, on se plait à imaginer le groupe animer de folles soirées estivales ou mettre le feu (au figuré s’il vous plait!) à des clubs de moyenne capacité. Tu veux t’éclater et en découvrir plus, alors c’est sur sa page FB, l’album pouvant être directement commandé chez M&O music, acheté à prix libre en direct ou même… à vous de lire la suite chez eux! Et comme ils l’écrivent si bien, maintenant: let’s punk!

SKER: Insomnia

France, Rock déjanté (Ep autoproduit, 2023)

Alors là, les cocos, on attache sa ceinture et on s’accroche. parce que Sker, formé en 2017, déboule avec Insomnia, un premier Ep aussi direct qu’incisif ou brutal. Puisant autant dans le punk crado que dans le rock pas du tout fait pour les passages en radio, les 4 titres d’Insomnia, l’Ep en question, tabassent sec. Ca crache, ca déménage et on est vite plongés dans un univers de jobars. Le chant complètement allumé de Samantha frise la folie de bout en bout et se voit en tous points soutenu par des guitares incisives et tranchantes (Rémi et Loup) ainsi qu’une rythmique écrasante sinon oppressante (Kass à la basse et Enzo à la batterie). Le groupe ne propose guère de temps morts ou simplement propice au repos auditif tout au long des Hey girl ou des bien nommés In the void et Parasite. car avec tant de folie, nul doute que certains auditeurs à la sensibilité exacerbée auront ce terme en tête en écoutant ce disque! Disque qui se conclu avec un Feeling sorry qui ressemble à tout sauf des excuses sincères. Alors, oui, les cocos, on s’accroche et on pogote!

LES KROUTES: Change rien

France, Punk (mais ça dépend du point de vue…) (Autoproduction, 2022)

Il y a des groupes, comme ça, t’en a rien à foutre. Et un jour, tu te rends compte que, eux non plus, il n’en on rien à foutre. C’est clairement le cas de Les Kroutes (on va pas chercher ce qu’il y a dessous..) qui existe tout de même depuis 1999! Ils reviennent avec Change rien, album irrévérencieux à l’esprit plus que punk et fun. Dès Distributeur, le message est clair: on est la pour s’éclater, avec des rythmes enlevés, fortement incitateurs de pogo, un esprit ska, oï et folk, des riffs thrash et des textes rageurs et dénonciateurs de tous les mots de notre société. Les chansons sont émaillées de ces Oh, oh, oh fédérateurs à chanter avec le public en concert. S’il n’est pas trop occupé à pogoter, encore une fois… Change rien est un album défouloir qui fait du bien avec diverses références musicales, bien sûr, mais aussi cinématographique (les amateurs reconnaitront Le huitième jour), le genre à te réveiller une Warzone vers 10h30… Ne changez rien les gars, c’est parfait ainsi! On n’en a pas tant que ça rien à foutre, finalement.

THE FOXY LADIES: Not sorry

Heavy rock/Punk, France (Autoproduction, 2022)

Ils sont quatre, viennent de Lyon et visiblement, se foutent royalement des codes et des règles, voire de l’ordre établi. The Foxy Ladies – si le nom évoque un certain Jimi Hendrix, rien d’étonnant – déboulent en force avec Not sorry, leur troisième livraison (après Ignition en 2015 et Backbone en 2017). La nouvelle offrande mélange avec un réel bonheur puissance et irrévérence au travers de 11 titres explosifs et rageurs. Les guitares de Lucianne Wallace évoquent autant Motörhead  (voire Iron Maiden sur l’intro du premier titre, Blossom with the moon) que les grandes heures du punk ou du ska (Vulture dance), allant droit au but sans fioriture soutenues par une rythmique solide signée Emilie Mathey (batterie) et Alexis Parison (basse). On remarquera également le chant parfois enragé, parfois taquin, voire coquin, de Gabi Sam à qui on pourrait demander de travailler un peu sa diction anglaise, mais c’est bien tout tant elle éructe et dégueule avec bonheur sa rage. Au delà des groupes mentionnés, le résultat final fait aussi penser à Girlschool ou Siouxie and the Banshees. C’est crade – à l’image de la pochette – et généreux. Du rugueux simple comme « on n’en fait plus ». La preuve que si, on en fait encore, c’est ce Not Sorry des Foxy Ladies à découvrir d’urgence.

DIRTY SHIRT: Get your dose now!

Roumanie, metal punk folklorique (Autoproduction, 2022)

Surfant sur la « vague pandémie », Dirty Shirt revient 3 ans après Letchology avec Get your dose now! qui se révèle rapidement addictif. Après une intro qui évoque à la fois westerns et Pulp fiction, le groupe roumain entre dans le vif de son sujet avec un rock teinté de punk et, surtout, doublé de cet esprit folklorique ultra dansant et entrainant. C’est festif de bout en bout et jamais la chemise sale ne lasse. Les rythmes hypnotiques proches parfois de la techno se mêlent à des guitares à la fois sautillante, trépidantes et syncopées sur fond de rythmes joyeux. Les voix se mêlent et se démêlent au gré des titres. On n’est pas étonné, d’ailleurs, de la participation de Beni Webb, le chanteur allumé de Skindred (Pretty faces) tant le style lui ressemble. Passant de titres très folk (Dope-a-min) à un esprit plus heroic metal (la première partie de Hot for summer qui sombre vite dans une folie ravageuse), Dirty Shirt se plonge même dans le bel exercice de la ballade (Cand-s-o-imparit norocu’ (part 1)).Impossible de rester de marbre face à cette déferlante de puissance et de bonne humeur qui se termine avec quelques bonus « spécial pandémie ». Trop sérieux, s’abstenir. Et tu sais quoi, lecteur? Les Roumains seront au Hellfest – part 2, sous Temple, le vendredi 24 juin. pour moi, rendez-vous est pris!

HELLFEST WARM-UP: l’Astrolabe d’Orléans, le 5 mai 2022

C’est désormais une habitude: le Hellfest propose sa tournée Warm-up en sillonnant les routes de France l’espace de trois bonne semaine. Ce soir, le cirque passe par l’Astrolabe d’Orléans avec dans ses bagages les Espagnols de Crisix, les Rennais de Tagada Jones (deux habitués du fest) et les locaux du soir que sont Speed Jesus, sans oublier le concours d’air guitar et le photobooth HF. Une belle soirée à laquelle assistent un peu plus de 400 spectateurs qui ont bien fait de venir.

La soirée commence par une interview avec Busi B., plus que sympathique guitariste de Crisix, suivie d’une autre avec Niko, guitariste, chanteur et fondateur de Tagada Jones – interviews à retrouver sous peu sur Metal Eyes – avant de se plonger au cœur de l’évènement et retrouver le public en train de faire la queue au… Non, pas au bar mais au point d’adhésion. Une adhésion obligatoire si l’on veut pouvoir consommer et se sustenter. Seul point de reproche que je puisse faire à cette salle par ailleurs plus que sympathique que cette obligation d’adhérer… Quid de ceux qui ne viennent qu’une ou deux fois par an – et il y en a? ? Reste que la disposition se prête aux différentes parties de la soirée: une grande salle qui accueille les concerts – capacité de 500 à 600 personnes – une petite salle pour le concours d’air guitar, le photo booth et le bar et un grand couloir avec vestiaire et merch (dont quelques exclu Hellfestives, svp, et un accueil très chaleureux et jovial).

 

Speed Jesus

A 21h, Speed Jesus ouvre le feu et tire à boulets rouges ce qu’il peut. Le chanteur/hurleur crache sa colère accompagné par une section de cordes énervées (« cordes », oui, guitare et basse) et un batteur qui parfois se perd dans une intro provoquant un faux départ.

 

Le quatuor habillé comme à la ville se démène pendant pas loin de 40 minutes, chauffant un public pas encore très nombreux mais assez réactif. Une mise en bouche efficace.

Speed Jesus

 

Crisix

La scène est rapidement dégagée, laissant plus de place aux groupes vedettes qui partagent le même kit de batterie. Si l’histoire qui lie Crisix au Hellfest tourne à la passion (un premier HF sous Altar, un HF from home l’an dernier, ce warm up suivi d’une main stage en juin) celle entre Crisix et la France devient également de plus en plus sérieuse. Il faut dire que le groupe catalan de thrash sait tenir une scène et, si ça joue plus que sérieusement, les 5 sont là pour s’amuser. Ca commence d’ailleurs avec une vidéo à la Metallica montrant les conditions de vie de cette tournée. Le guide n’est autre que leur mascotte qui éructe ses explications (même Groot parle plus clairement!)  fort heureusement traduites par un… traducteur (fort, ça, vraiment, je m’admire…) qui témoigne de la largeur du couloir et des couchettes du tour bus, de l’utilité des WC… Fun dès le départ.

Warm up Hellfest

Ce sont ensuite pas loin de 45′ d’une folie ravageuse et contagieuse qui déboulent. Julian Baz est très en voix et sa rage est simplement communicative, ce qui est d’autant plus aisé lorsqu’on voit le sourire qu’il affiche entre deux titres, sourires que l’on retrouve chez chacun des musiciens. Le groupe propose de futurs classiques – Speak your truth, WNM United (allez voir le clip avec une palettes d’invités internationaux, le propos est clair), Get out of my head, un medley liant Metallica et Trust parmi d’autres références.

Warm up Hellfest

Le public est plus que mis à contribution, les musiciens lui demandant des circle pits, Julian initiant un wall of death et même, sur Macarena mosh, après avoir constaté la présence de deux portes menant vers la petite scène, l’invitant à sortir par l’une et revenir par l’autre dans une sorte de furieuse chenille metallique. Eric Perrin, chargé de com du HF, se marre tout en continuant de filmer la scène.

Crisix conclue avec le désormais incontournable Ultra thrash, rejoint par sa mascotte – un roadie masqué, ça vous rappelle quelque chose? C’est tout le mal qu’on peut souhaiter à ce plus que sympathique  groupe au thrash redoutable d’efficacité de devenir aussi grand que vous savez qui. A ne pas manquer au Hellfest (vendredi 24 juin, Mainstage 2 à 12h15). Avec possible distribution de pizza…

Warm up Hellfest

Voici 20 ans que Tagada Jones n’a pas fait halte à l’Astrolabe. Le public s’est cependant déplacé et la salle se rempli dès l’extinction des feux. Et ça commence par une panne électrique… Un des responsables de ce warm up vient rapidement rappeler certaines choses au public concernant le warm up, la possibilité de gagner un pass 2023 et d’autres prix, le HF, remerciant les groupes et l’orga, ainsi que le local de l’étape, Eric Perrin, orléanais, avant que le concert ne débute vraiment.

Tagada Jones

C’est également une belle histoire qui lie Tagada Jones et le HF, le groupe ayant fait sa première apparition en 2014, étant, comme Crisix, à l’affiche du HF from home de l’an dernier et de retour à Clisson, sur la Mainstage 2, svp, dans quelques semaines. Cependant, TJ va droit au but et ouvre son show avec un A feu et à sang repris en choeur par un public chauffé à blanc qui se masse et pogotte. Nous avons la rage, le bien nommé, Je suis démocratie au refrain une nouvelle fois scandé par le public, De l’amour et du sang… C’est un défilé d’hymnes que nous offrent les quatre.

 

 

Tagada Jones

Comme me le disait Niko avant le show, Tagada Jones, il n’est « pas sur scène pour parler de politique. On dit assez ce qu’on pense sur disque, là on vient pour que le public passe un bon moment », et c’est exactement le cas. Même si Stef fait mine de souffrir avec sa guitare, il va chercher le public autant que  Waner, derrière sa basse, tout sourire. A deux dates de la fin, la forme et l’envie sont intacts. Les 50′ défilent à vitesse grand V, classique après classique – Vendredi 13, Le dernier baril, De rires et de larmes jusqu’au final incontournable Mort aux cons. Vous vous en doutez, ce sera à e pas manquer: Tagada Jones est à retrouver au HF 2, également sur la main 2, mais cette fois ce sera le dimanche 26 à 15h40.

Tagada Jones

Merci à Eric Perrin d’avoir rendu ce report possible, à Busi (Crisix) et Niko (Tagada Jones) pour les interviews express et à toute l’équipe du Warm up pour la bonne humeur et l’ambiance de feu. Vivement juin!

DROPKICK MURPHYS: Turn up that dial

USA, punk irlandais (Born & bred, 2021)

Turn up that dial arrive à point nommé pour célébrer le 25ème anniversaire des plus irlandais des joyeux rockers américains de Dropkick Murphys. 4 ans après la sortie de 11 short stories, la bande menée par le duo vocal Al Barr et Ken Casey continue de nous offrir un folk irrésistible, plus proche du punk que jamais. La recette fonctionne toujours aussi bien, et les morceaux sont simplement imparables. Comment rester de marbre, ne pas avoir envie de se lever, taper du pied, embarquer une belle dans une ronde sans fin à l’écoute du morceau titre qui ouvre cet album? ‘est joyeux bien que parfois plus dur, irrévérencieux (Middle finger et son « I can never keep my middle finger down », le message est clair) et drôle à la fois (Mick Jones nicked my pudding). On retrouve ici tous les ingrédients qui font de Dropkick Murphys le groupe si enjoué et quelque peu décallé qu’il est – des guitares, du chant rentre dedans et hargneux, de l’accordéon, une rythmique joyeuse et sautillante – et ça fait un bien fou! Vivement que nous puissions les retrouver en tournée – une nouvelle fois, 2 Zéniths sont annoncés à Paris les 28 et 29 janvier 2022, plus un autre le 13 février à celui de Nantes. Ainsi qu’un nouveau Hellfest en 2022! A ne pas manquer…

PARPAING PAPIER: Croire au printemps

France, Rock/Punk/Metal (Autoproduction, 2021)

Ils sont de retours nos Frenchies frapadingues de Parpaing Papier! De retour avec un album complet, le très bien nommé Croire au printemps, qui débarque le 18 juin. « Très bien nommé » parce que 1/ le mois de mai a été si pourri qu’on espère vraiment que le beau temps va revenir et 2/ parce que la vie elle même, paralysée par la crise sanitaire, à besoin de retrouver un printemps, un nouvelle jeunesse. Sont-ce là les préoccupations premières de PP/PP? Certes non! Nous avions eu droit à une belle carte de visite avec l’Ep Tester des casques et les gars continuent dans cette veine d’un rock furieusement entraînant aux textes d’un humour fin et recherché. Rien ne peut ici laisser indifférents, le sourire pointe à chaque riff et chaque parole. Démarrant avec le morbide imparable et impayable de Entrée plat décès que ne renierait certainement pas Hannibal L. Parpaing Papier donne le ton. Son mélange de rock, de punk et de metal fait mouche. Et derrière un fun apparent se cache un sérieux sans pareil. Oui, il semble aisé d’écrire des « débilités » comme Acheter un œil, Dans ma fusée (clin d’œil – justement ^_^ – à Thomas Pesquet?), Cadeau de cowboy, ou après les casques, ce sont maintenant le vestes que le quatuor veut tester, mais il y a beaucoup plus que ça. « Metal marrant »? A rapprocher d’Ultra Vomit ou des Princesses Leya? Non, même si PP/PP ne dénoterait nullement sur une affiche avec ces deux groupes. Fun, sérieux et efficace en diable, ce Croire au printemps est une vraie bouffée d’air frais et de bonne humeur dans le paysage actuel.

Interview: SLEAZYZ

Interview Sleazyz : entretien avec Speed (batterie). Propos recueillis par téléphone le 29 janvier 2021

Metal-Eyes : Votre album March of the dead est sorti en octobre dernier. Première question : pourquoi en faire la promo aussi tard ?

Speed : Ben, la crise sanitaire n’a pas facilité les choses, tu as pu le constater. Il y a un an jour pour jour, nous étions encore en studio, Âme du temple, à Troyes…

 

Metal-Eyes : A Troyes ? Mais vous êtes quatre…

Speed : C’est ça (rires) ! On est de Troyes, mais nous sommes 4 et l’album a été enregistré en 5 jours (rires). Joli coup, hein ! Vu que ce sont des morceaux relativement court, l’album ne dure que 33 minutes. Tu as pu l’écouter ?

 

Metal-Eyes : Oui, la chronique est déjà parue, ça a été une très agréable surprise.

Speed : C’est vrai, je l’ai vue en plus ta chronique. Pour nous, ce qu’on recherche, c’est que ça dégomme, que ça envoi, et l’esprit, c’est aussi de trouver des refrains qu’on va pouvoir retenir, dans un esprit un peu festif.

 

Metal-Eyes : Un peu festif et aussi un peu shock rock. D’autant plus que Marche of teh dead est sorti juste à la période de Halloween.

Speed : Oui, même si cet album aurait dû sortir plus tôt. Mais avec le Covid, on a repoussé, encore et encore, il devait sortir au mois de novembre, on devait même, grâce à la ville de Troyes et La Maison du Boulanger en faire la promo à la Chapelle Argens, une très bonne salle de concert, mais c’est aussi repoussé, pour l’instant au mois d’avril.

 

Metal-Eyes : Revenons cependant sur l’histoire du groupe que je découvre avec ce nouvel album. Peux-tu me raconter l’histoire du groupe ?

Speed : Alors, Sleazyz est un groupe d’horror metal qui a été créé en 2003 par Fred, le chanteur bassiste, à Saint Ouen, en région parisienne. Il y a eu deux albums single auto produits faits à cette période. En 2017, 2018, Fred est venu s’installer à Troyes et a reformé le groupe avec un nouveau line-up. Il y a donc Fred, l’auteur compositeur principal des morceaux, chanteur et bassiste du groupe, David « Ripper » à la guitare lead, « Pandemonium » Rodriguez, Illiana, aussi compositrice et arrangeuse, à la guitare rythmique et au chœurs, et moi à la batterie. Le premier album, une démo 12 titres, a été enregistré en 2014, et en 2016, Funhouse arrive, avant la reformation en région troyenne et l’enregistrement de March of the dead et 10 nouveaux morceaux.

 

Metal-Eyes : 10 nouveaux morceaux qui correspondent bien au nom du groupe, des morceaux assez glam rock aussi, mais pas que…

Speed : On a plein de monde autour de nous qui nous « au final, vous jouez du rock n roll ». Mais c’est la base, le rock ! Fred est fasciné par tout ce qui est horreur, films d’horreur des années 50 à 80. Sur scène, on a aussi toujours des montages de films de ces périodes-là. C’est super, parce que dans le public, les gens se font des petits quizz, c’est à qui reconnait tel ou tel extrait.

 

Metal-Eyes : Assez fun aussi, donc. J’allais te demander à quoi ressemble un concert de Sleazyz, mais tu viens d’en faire un rapide descriptif…

Speed : Oh, un concert de Sleazyz, tu as vu des photos, il y a du maquillage, un look, et le montage video avec, quand on le peut, sur des scènes un peu plus grandes, un visuel toujours en lien avec cet univers de l’horreur.

 

Metal-Eyes : Rock n roll, influences de film d’horreur… Mais si tu devais décrire votre musique à quelqu’un qui ne vous connait pas du tout, que lui dirais-tu ?

Speed : Oh, d’abord notre musique elle reste basée sur les influences que nous avons tous les quatre. On écoute du rock, du metal, du glam et aussi du speed et du thrash.

 

Metal-Eyes : Et si tu devais ne retenir qu’un seul morceau de March of the dead pour inciter la personne à écouter ce que vous faites, ce serait lequel ?

Speed : Pour l’inciter ? Je l’invite à regarder notre dernier clip, le morceau qui s’appelle Devil talking in my head. Je pense que ça retranscrit tout ce que je viens de te dire : ça commence avec un metal assez lourd, avec des saccades, un solo de guitare bien speed, il y a du groove, tout ça dans le même morceau. C’est assez représentatif de l’ambiance de Sleazyz. Même si, comme tu l’as écrit dans ta chronique, il y a des morceaux un peu plus glam, d’autres carrément punk ou indus. Mais en allant toujours droit au but. Ce qu’on cherche, c’est que le lendemain d’un concert, que quelqu’un se réveille en ayant toujours un ou deux refrains en tête.

 

Metal-Eyes : Ben ça, en ce moment, ce n’est pas gagné… Une question sur la pochette : à quoi correspondent les dates qui figurent sur le cercueil, au verso ?

Speed : Ah, alors là, c’est une bonne question ! Je ne pourrais pas te répondre… Je n’ai pas l’album devant moi….

 

Metal-Eyes : 1959, 1945, 1959 et 1968.

Speed : Je n’en ai aucune idée. Il faudra demander à Fred… C’est vrai que je n’avais pas tout décris sur cette pochette.

 

Metal-Eyes : Avais-tu eu l’opportunité d’écouter ce que faisait la première mouture de Sleazyz ?

Speed : Oui, reprenant certains de ces morceaux, j’ai écouté, et ça reste dans l’esprit de ce que fait Sleazyz.

 

Metal-Eyes : Alors comment pourrais-tu décrire l’évolution du groupe entre ces deux derniers albums ? Il y a eu un changement radical de line-up, mais en dehors de ça ?

Speed : Quand je suis arrivé dans le groupe, il y avait déjà 6 morceaux de composés par Fred. Les arrangements finaux se font aussi en studio, mais j’espère que pour le prochain on pourra apporter un peu plus notre patte. Mais c’est vrai que depuis un an et demi, tout se passe toujours super bien, il y a une vraie symbiose entre nous. On est toujours un peu comme des gamins, et jusqu’à présent, je traverse ce groupe avec une impression assez virevoltante, et j’ai joué dans maints et maints groupes…

 

Metal-Eyes : Vous avez travaillé avec un producteur, l’album a un gros son. Il est sorti en fin d’année dernière, alors, quels sont les premiers retours ?

Speed : Toutes les chroniques qu’on a reçues vont au-delà de ce qu’on pouvait espérer… « du son direct qui rentre dedans », « Fun, fear et rock n roll », des choses comme ça. Je pense que tout a été très positif. Le problème, c’est que la distribution de l’album c’est… AUJOURD’HUI ! Sur toutes les plateformes streaming…

 

Metal-Eyes : Avec tous ces retours encourageants, avez-vous envie d’enfoncer le clou et de ne pas faire attendre le public trop longtemps avant un nouvel album ?

Speed : C’est assez difficile de se voir en ce moment. Mais on commence à composer, on a quelques bribes de titres qui prennent forme.

 

Metal-Eyes : Quelle pourrait être la devise de Sleazys ?

Speed (il rit) : comme dit le morceau Sleazyz qui figure sur un autre album : « One, two, fuck you ! »

 

Metal-Eyes : Soyons clairs : « One, two », comme « un deux », ou « Want to » comme « je veux » ?

Speed : Non, non, « un deux », « One two » ! En plus, sur scène, le morceau marche bien sur scène, le public réagit facilement et le reprend direct. En plus, avec la période qu’on vit, on est en plein dedans.

 

Metal-Eyes : As-tu quelque chose à rajouter pour terminer ?

Speed : Je vais me répéter, mais « fun, fear, and rock n roll ».

 

 

SLEAZYZ: March of the dead

France, Sleaze (facile…) (La maison des boulangers, 2020)

D’abord, les indices contradictoires de la pochette: des faciès peints, des flammes, un titre limpide, une photo au verso avec des gueules irreconnaissables, une production Tenebras project et des titres comme Malleus maleficarum, Devil talking in my head, Orion conspiracy, bref, tout ce qui, à mes yeux, indique un groupe de black, mais une signature un peu trop lisible pour en être, et un album, March of the dead qui arrive juste avant Halloween… Allez, un peu de curiosité ne me fera pas de mal… Et quelle bonne idée que celle de glisser cet album de Sleazyz dans la platine! Les premiers sons de guitare de l’introductif Malleus  maleficarum sont clairement taillés dans le glam rock à la Blackrain. Mon esprit est en éveil et mes premières impressions à la benne: il n’est nullement ici question de black metal, bien au contraire. Tout au long de ses 10 titres, Sleazys provoque et s’amuse sur des airs punks et glam, dans un esprit festif et gentiment horrifique, genre The Misfits. On est souvent même plus proche de l’univers cinématographique d’un Romero, certainement une influence majeure, que de l’univers « evil » développé par certaines formations. Rien de malsain, ici, que du fun irrévérencieux, de la provoc « acceptable » dispensée par un rock énergique, entraînant et simplement efficace. On se prend vite, et facilement, au jeu des God, Chaos n’destruction, Psycho witch et de leurs refrains chantants et fédérateurs. Oui, en cette fin d’année quelque peu morose, Sleazys débarque avec son lot de bonne humeur communicative. A découvrir et consommer sans modération!