Formé au début des années 2020, Huntdown publie Chasing demons, un premier Ep de 6 titres en 2023. Brut de décoffrage, les parisiens s’adressent clairement aux amateurs de hardcore brutal américain, aux fans de Hatebreed ou Madball, pour ne citer qu’eux. This is war, leur premier album aux influences thrashisantes, propose 6 nouveautés accompagnées de 4 morceau dudit Ep. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les mecs sont sérieux. Le titre de l’album résume à lui seul parfaitement le propos: une guerre de décibels et d’énergies explosive est ouverte dès Dump. Et jamais Huntdown ne met le pied sur le frein. Le chant rageur est parfaitement soutenu par un ensemble rugueux et direct. Une rugosité qui, si elle domine, est, par instants, contrebalancée par des des « respirations », passages plus lents mais bigrement lourds. Une bonne grosse claque qui n’est autre qu’une invitation à pogoter tout son soul! Ex-plo-sif!
Formé dans la région des Hauts de France que le groupe a sillonnée depuis ses débuts en 2017, Ravens Crew, déjà auteur d’un Ep, Memoria en 2022, revient aux affaires avec Demain c’est loin, un nouvel Ep de 6 titres qui alterne entre rock et heavy. Navigant sur les terres de Motörhead et de Lofofora souvent, le club des cinq (Arnaud Douay au chant, Paul Belleville et Christophe Cogez aux guitares, Sébastien Lecul à la basse et aux choeurs et Frédéric Samadet à la batterie) proposent un rock engagé et agréablement enragé. Il y a, tout au long des Dictocratie, Futur intérieur ou autre Génération pardon une colère qui me rappelle par instants No Man’s Land qui aurait fricoté avec le hip hop de RATM (God bless America) ou Silmarils. Entrainant et efficace, ce Demain c’est loin pourrait ouvrir une jolie 4 voies à Ravens Crew, formation plus que prometteuse. A suivre et à retrouver sur des scènes autres que celles déjà des HDF?
Vaut mieux pas les mettre en colère, nos voisins hollandais… Inherited est un jeune groupe formé en 2022 et dès son premier album, No regrets, le ton est donné. Le hardcore sans concession mélange vocaux gutturaux sans être hurlés (il va chercher au fond de ses poumons le vocaliste Jamie Versprille) et thrash sans concession à la Nuclear Blast meets Exodus. Les guitares de Midas Giele et Marvin Wesdorp charcutent et cisaillent tandis que la section rythmique pilonne sévèrement – la batterie parfois tribale (l’intro de GFY) de Neill Ray et la basse de Lucas Camonier sont d’une brutalité et d’une efficacité exemplaires. Du morceau titre No regrets à l’explosif Denial qui clôt l’album, Inherited ne laisse pas un moment de répit – hormi quelques vocaux plus proches du chant de temps à autres. Pas étonnant que le grope se soit retrouvé en finale de la Wacken metal battle. Ca castagne sévère!
Un coup de vent, une bourrasque qui se transforme en tempête. Avec The calling, les Occitans de Areis présentent leur face la plus enragée, un hardcore rageur et brutal aux rythmes saccadés et au propos direct. Au travers de ces 10 titres, le groupe évite de passer par quatre chemins. Problème: on ne comprend pas un mots du chant dégueulé dans un anglais baragouiné avec une patate dans la bouche. Heureusement, musicalement, Areis nous entraine dans un maelström sonore, aux breaks et cassures de rythmes réguliers, l’ensemble par instants agrémenté de discrets claviers. Ces changements apportent des espaces d’aération bienvenus, mais sera-ce suffisant pour convaincre? Ceux qui recherchent de l’énergie pure seront sans doute servis malgré une sorte de répétitivité des plans. Areis se fond malheureusement dans la masse de ces groupes qui ne réinventent en rien un genre déjà exploré à l’envi mais qui doit, sans aucun doute son point fort, plutôt bien démonter les cervicales sur scène. Parce que l’énergie et l’envie sont bien là.
Ils ont la rage, ces Hollandais! Formé en 1999, Zubzero propose un metal hardcore aux relents thrash qui tabasse sévère. Avec Perverseverance, son nouvel Ep, le quatuor explore l’humanité approchant de sa fin (Aftermath) et son avidité financière sans limites (Biopiracy). Le chant hargneux de Ferdinand Wanders dégueule sa rage et sa haine entrainé par les guitares aiguisées rapides, brutales et heavy de Dirk Draaisma. Rythmiquement, Herman Mulder (basse) et Lars Draaisma (batterie) parviennent à proposer des structures speedées et plus foncièrement heavy, parfois presque « doomesques ». Quatre morceaux, quatre ambiancesqui font taper du pied et remuer les cheveux. Produit par WD Glasshouwer (producteur que nous connaissons déjà puisqu’il est vocaliste de Bone Ripper), Perverserance s’écoute de bout en bout sans peine aucune. A (re)découvrir d’urgence par tout amateur de saine brutalité.
Une couronne d’épines en guise d’illustration… C’est tout un symbole qui illustre Solace, le nouvel album des Nantais de Stinky. Après un remaniement interne – « exit » Claire, enter Clair Larrieu-Maillard au chant, Enzo Bussolino et Clément Rambaud aux guitares, Maxime Cuypers à la basse et Paul Saltet à la batterie – Stinky nous propose un album brut et varié tout à la fois. Le punk des origines cède la place à un hardcore plus sophistiqué et nuancé. La brutalité est toujours de mise, mais l’ensemble donne toujours envie de taper du pied. Signe d’un réel intérêt pour le groupe, deux invités de marque viennent prêter main forte au puant: Lou Koller de Sick Of It All pose sa rage sur Grass Snakes et Andrew Newfield de Comeback Kid sur Under care. Si l’esprit hardcore est toujours présent, on notera également l’introduction de touches électro et d’une accessibilité « tout public » plus grande et surtout assumée. Sans se renier le moins du monde, Stinky démontre tout au long de Solace avoir envie d’évoluer tout en continuant de vouloir en découdre. Un album puissant.
Originaire du Val d’oise, T.E.M.P. (Tribal Engine for Meta Players) propose un metal fusion direct aux textes engagés. Le groupe crache sa colère à la manière d’un Reuno (Lofofora) ou d’un Nicko Jones (Tagada Jones) avec un groove qui évoque Faith No More. La majeure partie des 12 titres rappelle l’esprit expéditif du punk et du hardcore en ne dépassant que peu souvent les 3’30. Affres de paix est un album rageur et rugueux, et le son, organique, donne un aspect encore plus « dans ta face ». On peut toutefois regretter le manque de finesse ou, au contraire de brutalité franche qui donnerait envie de vraiment se démonter les cervicales, mais ça tabasse sec malgré tout. Cependant, s’ils ne réinventent en rien le genre, les gars de T.E.M.P. se font plaisir et c’est bien là le principal.
Interview Bone Ripper. Entretien avec WD Glashouwer (chant). Propos recueillis par Zoom le 10 octobre 2024.
Comme c’est la première fois que nous échangeons, peux-tu me raconter l’histoire de Bone Ripper ? D’où venez-vous, quand vous êtes-vous formés, pour quelle raison ?
WD : Beaucoup de questions ! Nous venons du nord des Pays-Bas, nous sommes originaires de Harlingen. Bone Ripper est né il y a maintenant deux ans, mais le groupe n’est pas si jeune que ça. Nous faisions partie d’un groupe avant, Manu Armata, un groupe hardcore qui a démarré en 2007. Le groupe était composé de 4 personnes – un batteur, un bassiste, un guitariste et moi au chant. Le guitariste a décidé d’arrêter et on s’est demandé si on cherchait un autre guitariste pour continuer avec Manu Armata ou si on décidait de laisser tomber le groupe pour faire autre chose… Ce que nous avons décidé, c’est d’intégrer deux nouveaux guitaristes, il y a toujours le batteur, le bassiste et le chanteur d’origine. Pour nous, il s’agissait d’une nouvelle opportunité puisque nous avions passés 15 ans avec seulement un guitariste, nous avions développé une certaine forme de hardcore et là, nous avons eu l’occasion de faire les choses… pas différemment, mais avec plus de possibilités puisque nous avons choisi de travailler avec deux guitaristes. On peut explorer d’autres horizons. Aussi, le guitariste de Manu Armata était un membre fondateur, alors on a décidé de ne pas continuer sous ce nom. On ne veut pas finir comme ces groupes qui n’ont plus qu’un membre original et continuent d’utiliser le même nom. Donc, on a choisi de devenir Bone Ripper. Le groupe n’a certes que 2 ans d’existence mais dans la réalité, nous avons près de 17 ans d’expérience !
Comment décrirais-tu la musique de Bone Ripper ?
Nous, on appelle ça du hardcore metallique ! C’est toujours du hardcore mais il y a plus d’éléments, d’influences metal, comme les riffs de guitares, la double grosse caisse… Avant, on était plus dans l’esprit direct des groupes de hardcore new-yorkais.
Quand j’ai écouté votre album, j’ai perçu beaucoup d’influences thrash, Exodus, Metallica, Slayer, tout ce metal de la Bay Area mélangé au hardcore…
Oui, je vois ce que tu veux dire. Je pense que pour beaucoup de ces groupes, le chanteur a une influence sur le genre. Je suis un chanteur hardcore, et j’ai le sentiment d’avoir un certain flow, je cherche des airs sur lesquels le public peut chanter avec nous, on fait souvent ça dans le hardcore. Si tu écoutes le metal plus classique, il y a plus de cris, moins « d’hymnes ». C’est une chose fondamentale dans le hardcore. Notre guitariste vient du metal, et je pense qu’il est très inspiré par ces groupes de thrash old school, comme il est attiré par des groupes plus modernes, bien sûr. Il y a une vraie combinaison de tout ça chez nous, et j’entends souvent les gens me le dire. Je ne peux le nier, il y a des influences thrash. Mais, tu sais, pour moi, il est toujours difficile de placer une étiquette sur ta musique.
C’est en tout cas de l’énergie pure. Cet album est rapide, puissant, énergique et direct. Il dure à peine 25’.
Je sais ! Il y a beaucoup d’albums metal avec de chansons qui durent 5 ou 6’. Dans le hardcore, on peut même avoir des titres qui ne durent qu’un ou deux minutes (rires) ! L’album n’est pas long mais il dure selon moi juste ce qu’il faut.
La première fois que je l’ai écouté, j’en attendais plus. Je me suis dit : « quoi ? Déjà fini ? » J’en voulais plus !
C’est plutôt un bon signe, non ? Je veux quitter les gens quand ils en veulent un peu plus. Je l’ai vécu aussi, il y a des disques dont tu voudrais entendre plus de choses. Mais il y a aussi ceux où, après six ou sept chansons, tu décroches. Il y a tant d’album avec, quoi ? Huit chansons, plus une intro, un interlude, donc il y a dix titres mais seulement huit chansons. Les gens, quand ils aiment, ils en veulent toujours plus, et c’est toujours bon à entendre.
D’après ce que je sais, il y a 3 frères dans le groupe.
C’est exact, oui.
Comment travaillez-vous ensemble ?
Ça va tout seul. Visiblement, je suis un de ces frères (rires) ! L’un des guitaristes est mon frère, et le batteur est mon plus jeune frère. Il était également l’un des fondateurs de Manu Armata, donc je jouais déjà avec lui depuis 15 ans. Avec mon autre frère, je jouais dans un autre groupe en tant que bassiste quelques années. Tu sais, quand il y a ce genre de fratrie, on écoute souvent le même genre de musique, on fait partie de groupes. On n’a jamais vraiment eu l’occasion de faire quelque chose ensemble alors on s’est dit que ça pouvait être l’occasion de pouvoir, enfin, jouer ensemble entre frères ; Le truc marrant, c’est que le guitariste qui a quitté Manu Armata est revenu un an plus tard, a réintégré le groupe parce que le guitariste qui jouait dans Bone Ripper avec mon frère a fait un burn-out et il ne pouvait plus continuer. Donc j’ai demandé à notre ancien guitariste… Tu sais, j’ai bossé avec lui dans deux ou trois groupes, on a commencé ensemble quand j’avais 13 ans, j’en ai aujourd’hui 44… On fait de la musique ensemble depuis près de 30 ans et, en fait, c’est un peu comme si lui aussi était un autre de mes frères.
C’est donc plus une fratrie qu’une dictature, Bone Ripper…
Exactement. Il n’y a pas le big boss du groupe. Quelqu’un doit s’occuper du business et tout le monde suit. Mais si quelqu’un n’est pas d’accord, nous en discutons. Il n’y a jamais de clash, ça marche très bien comme ça.
Un groupe de rock, est aussi destiné à jouer sur scène. Quelle est la situation de Bone Ripper de ce point de vue ? Est-ce que le nom de Bone Ripper a fait son trou et avez-vous la possibilité de donner des concerts et quels types de shows donnez-vous ?
Manu Armata était un nom assez connu sur la scène métal des Pays Bas, on a aussi beaucoup joué en Europe. Maintenant, ce n’est pas comme si on l’avait simplement remplacé, mais c’est plus facile pour nous, en tant que groupe, de ne pas avoir à tout recommencer et jouer dans des pubs ou au bar du coin de la rue devant trois personnes. Non, ça a plus été : « oh, ils ont un nouveau groupe ? Qu’ils viennent jouer ici ! » Ça a donc été relativement plus facile, et on a déjà donné beaucoup de concerts par ici, dont des festivals, mais aussi en Allemagne… Les gens commencent à citer le nom de Bone Ripper grâce à ces concerts.
Avec un album qui ne dure que 25’, j’imagine que vous intégrez aussi quelques titres de Manu Armata dans vos sets ?
Non, non ! En fait, si, on en joue un (rires) ! Mais c’est juste parce que l’ancien guitariste est revenu. En gros, ce que nous sommes aujourd’hui, c’est Manu Armata avec un guitariste de plus ! Lorsqu’il est revenu, nous avons décidé d’intégrer une chanson de notre ancien groupe. Mais nous avons aussi sorti l’an dernier, en janvier, un Ep de 6 titres, donc on a celles-ci et le 8 titres de l’album. Quand on s’est lancé dans l’aventure Bone Ripper, nous devions nous assurer d’avoir suffisamment de nouveau matériel pour pouvoir donner des concerts. Nous ne voulions pas nous retrouver en studio de répètes pendant deux ans avant de pouvoir jouer. Quand on a commencé, on avait déjà des chansons composées et on a décidé de faire un Ep qui permettait aux gens de découvrir le groupe avant de venir en concert. On a immédiatement commencé à travailler sur notre album, World ablaze, immédiatement après.
De quoi traitent les paroles de l’album ? Son titre est déjà très explicite…
Je parle de beaucoup de choses… Le titre de l’album est, comme tu le dis, un message en soi. Les guerres qu’il y a dans le monde, les politiques de droites qui montent partout, le réchauffement climatique, la discrimination… Je travaille ces thèmes individuellement et il y a une autre partie de mes paroles qui sont assez négatives mais je ne veux pas que les gens ne voient que le côté négatif. Alors j’écris aussi des textes au sujet de victoires dans nos vies, de victoires dans nos combats, face à l’adversité. Ce ne sont que des choses que je vis et rencontre, des évènements qui se produisent autour de moi, dans le monde…
Y a-t-il des paroles ou des thèmes qui n’ont pas leur place chez Bone Ripper ?
Non, je ne crois pas. J’écris sur des thèmes qui me concernent. Je n’évite rien, je ne me dis pas que je ne peux aborder tel sujet… J’écris avec mon cœur.
Et les autres membres du groupe, de cette fratrie, ont-ils un mot à dire s’ils ne sont pas d’accord avec les paroles ?
Oui, bien sûr, s’ils ne sont pas d’accord, on peut en parler. Mais jusqu’à présent, ils sont d’accord avec ce que j’écris. Aussi, lorsque j’écris, on se retrouve et je leur explique le thème, ce que les paroles signifient pour moi, le pourquoi et le comment de ce texte. Tu sais, on est 5 dans ce groupe et chacun, naturellement, a son opinion. Nous allons cependant dans le même sens, ce n’est pas comme si dans le groupe il y avait quelqu’un d’extrême droite et quelqu’un d’extrême gauche. Il y a des perceptions différentes, mais on a des idées communes à la base. Depuis tout ce temps, ils me connaissent et savent ce que je pense. Bien sûr, si je commençais à écrire des texte sur la suprématie blanche, ils me demanderaient tous « mais c’est quoi cette merde ? » (rires) !
Pour quelqu’un qui ne vous connait pas, si tu devais ne retenir qu’un seul titre de World ablaze pour expliquer ce qu’est Bone Ripper aujourd’hui, ce serait lequel ? Celui qui vous représente le plus.
Je pense que ce serait Fear of death. Il y a tous les éléments musicaux qu’on trouve chez nous, et, en ce qui concerne les paroles, elles semblent sombres mais dans l’ensemble c’est une chanson assez positive. L’un dans l’autre, c’est un choix qui montre ce qu’on cherche à faire la plupart du temps.
Je ne connais pas la situation musicale aux Pays-Bas excepté pour certains groupes. Vous vivez de votre musique ou avez-vous d’autres métiers à côté ?
Bien sûr, on travaille à côté. Personnellement, j’ai un studio d’enregistrement à côté, c’est ma principale source de revenus, mon occupation principale. Les autres ont aussi un travail régulier. Notre batteur est graphic designer, il travaille pour une agence marketing, il réalise des logos et des sites web. Eric, notre guitariste, travaille pour une entreprise qui fabrique des gros appareils frigorifiques. Mon frère, l’autre guitariste est un manager pour une industrie agro-alimentaire, des produits laitiers…Le bassiste fait différentes choses : on partage le studio d’enregistrement, il fait aussi du commerce en ligne dans la fabrication de mobilier en bois, et il travaille en free-lance pour une entreprise qui fabrique des gobelets en plastique, ceux que tu trouves en festivals. C’est une entreprise qui collabore avec la plupart des grandes équipes de foot aux Pays-Bas et de grands festivals.
Quels sont maintenant les 5 albums que tu as le plus écoutés dans ta vie ?
Waow ! Pour moi, tout a commencé avec Madball, Demonstrating my style. Un autre album qui m’a beaucoup influencé, c’est In this defiance de Strife. Ensuite… j’écoute beaucoup de hardcore des 90’s, mais ces 2 dernières années j’ai vraiment craqué pour Straight From The Path, Lionheart est aussi un des groupes que j’apprécie. Comme je fais beaucoup de production, j’écoute beaucoup d’albums dont j’aime le son. Oh, c’est une question difficile (rires) !
Je l’aime bien ! Retourne dans ton passé, c’est là qu’on les trouve généralement…
Oui… Il y a bien les premiers albums de Terror… Hatebreed, aussi, j’écoute beaucoup Hatebreed. Mais j’écoute aussi beaucoup de punk et de skate punk… Maintenant, le plus important pour moi reste Madball, c’est le groupe qui m’a donné envie de me lancer.
Quels sont les projets de Bone Ripper pour 2025 ?
Le principal, comme toujours, c’est de pouvoir donner de bons concerts et rencontrer des gens. Nous sommes 5 avec chacun des obligations, ce qui nous empêche d’organiser une grande tournée. Mais pour 2025, on voudrait faire quelques festivals, ce qui est en cours, et on voudrait aussi pouvoir tourner en Allemagne, au Danemark, un peu plus à l’étranger, un ou deux week-ends.
Vous avez signé avec une agence de booking ?
Non… Manu Armata avait signé avec un label français je crois, mais avec Bone Ripper, nous avons décidé de tout faire nous-mêmes. Nous avons simplement recruté Mike (Mikede Coene, Hard Life Promotion) pour s’occuper des relation médias pour nous. Pour le reste, c’est nous qui faisons tout.
As-tu quelque chose à rajouter ?
Non, merci pour cette interview, c’était une conversation sympa. J’invite simplement les gens à écouter notre album – on peut le trouver sur Spotify…
Et achetez l’album !
Oui, achetez-le, mais si vous ne le pouvez pas, écoutez-le sur Spotify, ça nous rapportera 0,0001 euro. Si les gens apprécient l’album, c’est le principal. Si vous pouvez venir nous voir en concert, si vous pouvez nous booker pour un concert aussi, nous serons là !
Los Locos, Los Chicanos du 91, ou un truc comme ça…, reviennent avec Parano booster qui… booste et ravage tout sur son passage. Démarrant sous de faux airs de douce chanson latino, B91 dévie rapidement vers du hardcore sans concession. Si l’énergie est de mise chez Loco Muerte – un peu d’irrévérence et beaucoup de 36ème degré aussi, tant mieux – les Franciliens savent parfaitement varier les plaisirs. Ainsi, si le hardcore enragé et direct est de mise, le morceau titre s’approche du thrash old school tandis que Demonios se fait plus foncièrement heavy. Trois mamelles que le groupe exploite avec bonheur et envie sur cet album qui transpire de sincérité, d’envie et de fun latino (tout est chanté en espagnol). L’album tout entier speed et charcute (Pura violencia est explicite) et si les Loco changent de tempo, ils semblent ne jamais vouloir mettre le pied sur le frein. On transpire et on gueule de plaisir tout au long de cet album d’une remarquable et brutale festivité. Ils sont de retour et c’est pour mieux nous démonter les cervicales!
Amis mélomanes amateurs de douces harmonies, laissez moi, je vous prie, cordialement vous inviter à passer votre chemin. Car en à peine 25′, les Néerlandais de Bone Ripper – un nom parfaitement adapté – parviennent à transformer votre salon en antre des enfers. Comment ça tabasse sévère! Composé de 10 titres ravageurs, World ablaze a tous les ingrédients pour briser des nuques: des titres expéditifs – pas un n’atteint les 3′ – savamment brutaux et entrainants à la fois, un chant rugueux et rageur, des riffs qui cisaillent et taillent dans le gras… Si le groupe des frères Glashouwer (WD au chant, Jeljer à la guitare et Kees-Jan à la batterie) se définit comme hardcore, les références au thrash des vieux jours sont omniprésentes et parfaitement intégrées. On pense en effet à plus d’une reprise à Slayer (cette batterie à la Dave Lombardo!), Testament , Death Angel ou encore Exodus. L’album laisse l’auditeur exsangue… et on en redemande, un peu frustrés par cette fin qui arrive aussi brutalement que les morceaux nous démontent la tête. Il va sans aucun doute falloir suivre de près ce groupe à qui on ne peut que souhaiter un avenir musical sanglant.