MYRATH au Divan du Monde de Paris, le 23 juin 2016

 

C’est dans un Divan du Monde transformé en palais tunisien décoré de murs de stuc que Myrath a choisi de nous convier ce soir. Juste après les Download et Hellfest, on aurait pu se demander si le public répondrait présent. Pour cette première date parisienne en tête d’affiche, le combo franco-tunisien fait salle comble. On joue à guichets fermés, et c’est tant mieux! Prometteur, aussi.

Personne ne sait qui est prévu en ouverture. Qantice, groupe de prog hexagonale qui a déjà enregistré deux albums – The cosmoscenery et The pantonauts – a été retenu pour chauffer le public. Les connaisseurs le savent: ce groupe évolue dans un hard rock progressif qui se distingue par la mise en avant des violons qui apportent une tonalité toute particulière à sa musique. Mais ce soir, à l’étroit, ce qui marque d’emblée c’est le look du guitariste, Tony, tout de blanc vêtu, portant des bottes de motard lui donnant des airs de cosmonaute. Sans conteste mis en avant, il égrène ses notes soutenu par son chanteur David Akesson. ça passe, aisément, sauf la trop longue ballade. Le groupe ne peut s’exprimer autant qu’il le souhaite mais marque quelques points ce soir.

QANTICE

QANTICE

Toutefois, si le public s’est déplacé, c’est bien pour Myrath. Plutôt que de foncer dans le tas, les Tunisiens donnent le La dès l’introduction de ce concert dispensée par une violoniste et une danseuse orientale. Puis, sans un temps morts (presque, nous y reviendrons), Zaher Zorgatti et sa bande débarquent sur une scène évoquant leur Tunisie natale. Naturellement, Legacy, le dernier et superbe album est mis en avant, tout autant que son prédécesseur, Tales from the sand,et les gars se détendent rapidement. Quelle bonne idée d’écarter ton pied de micro, Zaher! Joli, mais encombrant. Si Malek Ben Arbia, le guitariste, est appliqué, Zaher est de plus en plus détendu. « On vous a apporté le soleil de Tunisie. Mais même pour nous, il fait très chaud! » Oui, il fait chaud, le thermomètre affiche facilement 30° (incroyable, non?) Au point que  Zaher change régulièrement de tenue et que Morgan, le batteur, se voit dans l’obligation après une heure de concert de quitter son poste sans explication aucune. Besoin urgent? Ras-le-bol? Kevin Codefert vient enfin annoncer le pourquoi: il fait simplement trop chaud, et le batteur a besoin de se réoxygéner. Malek nous propose une petite démonstration de guitare, pour combler ces longues minutes. Mais au delà de cet incident bien involontaire, ce que l’on retiendra de cette soirée est le soin que Myrath apporte à sa mise en scène: au delà du décors, ce sont les interventions des danseuses orientales dont le rôle illumine la musique, les lights travaillées et la chaleur et le naturel de chacun des musiciens. Pour une première tête d’affiche, Myrath a fait très fort. Une première à confirmer avec plus de dates et un retour – discographique et scénique – rapide. Ne nous faites pas attendre 4 années supplémentaires, svp, et venez nous voir en dehors de Paris.

MYRATH

MYRATH

MYRATH

MYRATH