France, Metal quelque peu expérimental et brutal (Autoproduction, 2024)
« Y a pas à dire, c’est une musique d’hommes »… « J’ai connu une Polonaise qui écoutait ça, le matin au réveil »... Des paroles de Monsieur Audiard détournées, certes, mais qui s’appliquent particulièrement à ce nouvel album des Français de Vesprine. Oh, il est loin le premier Ep de 2015… depuis, le groupe a publié trois albums et revient aujourd’hui avec ce Perpétuel qui, tout au long des 6 titres dégueule de haine, de rage et de colère. C’est sombre et brutal, et Vesperine ne laisse guère de place à l’espoir, malgré l’intitulé de son premier morceau. Mais plutôt que de foncer dans le tas comme une brute, le groupe te chope par les couilles et relâche rapidement la pression, apportant ainsi un peu de lumière et de douceur (le démarrage d’Universelle liesse – titre qui m’évoque par instants l’univers sonore de La Maison Tellier – laisse entrevoir un moment de répit). En développant des ambiances ouvertement paradoxales, en démarrant comme une brute pour se calmer par la suite, Vesperine parvient à créer un univers particulier, naviguant entre post hardcore, black metal, doom, sur fond de rythmes enlevés et martiaux comme une marche d’esclaves (Mouvement III – Tant qu’il y a de l’espoir), moments beaucoup plus légers et intimistes (Mouvement II, le poids du silence) malgré un chant plein de colère. Bref, un moment de bonheur à réserver à un public averti. Et curieux. Et pas dépressif.