France, Metal (Autoproduction, 2020)
Après un Ep remarquable, le trio francilien Theraphosa revient avec un album complet. Transcendence, produit par l’incontournable Francis Caste, un gage de qualité, démarre avec Stigmata of the purest pain, un titre lent doom, au chant torturé qui alterne entre gouffre profond et sombre et clarté sérieuse. La suite explore divers univers, parfois rock, à d’autres moments proches du prog. Theraphosa ne se cantonne pas à un univers et, malgré leur jeune âge, les musiciens (Vincent Dubout – chant et guitare – son frère Matthieu – basse – et Martin Grimart -batterie) font preuve d’une grande maturité musicale. La guitare de Vincent peut être aussi planante (l’intro de Mother night ou Dies Irae) que directe et rapide (Obsession) . Si Theraphosa explore diverses sonorités du metal, allant parfois aux limites du black, jamais le trio ne se disperse inutilement ni perd de vue la ligne mélodique, voire groovy (ce rythme obsessionnel sur The morning star!) qu’il s’impose. Difficile cependant d’extraire un titre du lot, sans doute à cause de cette variété qui force la curiosité. Attrition, chanté en français, et ses choeurs d’église rappelle l’esprit « religieux » que le groupe aborde de manière la plus neutre possible, comme l’évoquait Matthieu il y a peu (cf. l’interview de Matthieu Dubout) avant de conclure avec l’inquiétant (presque) instrumental The legacy of Arachne, aux ambiances sombres, lourdes, martiales. Un titre épique qui monte en puissance pour clore superbement ce Transcendence, l’oeuvre aboutie, réfléchie, riche et puissante d’un groupe qui, en 40 minutes, se positionne dans le groupe des nouveaux challenger de la scène hexagonale. A suivre de très près.