ULTIM FEST 2 (Furies,Malemort, Witches et ADX) live- Paris, le 28 mai 2016

Initialement prévu le 14 novembre 2015, ce mini festival fut reporté à cause des attentats sanglants de la veille. Plutôt que d’annuler simplement, l’organisation a préféré chercher une nouvelle date, même tardive, pour marquer le coup.  C’est donc de nouveau au Glazart que rendez-vous est fixé, cette fois avec une affiche quelque peu différente puisque Witches et Malemort viennent rejoindre Furies et ADX.

ULTIM-FEST-2_2016

Ce soir, ce sont environ 300 personnes qui se sont donné rendez-vous pour célébrer le metal français. Sophie, maîtresse de cérémonie, présente chaque groupe en quelques mots, à commencer par Furies, qui incarne le heavy metal dans sa plus pure tradition. Premier constat, le groupe est désormais mixte, les deux guitaristes étant désormais masculins. Concrètement, ça change quoi à la musique? Rien, et on sent une belle complicité entre les membres de ce Furies remanié tout au long des six titres (dont une reprise de Sortilège de… Sortilège). Un set qui démontre une nouvelle fois que Lynda « Basstarde » est une excellente vocaliste qui sait s’y prendre avec son auditoire, composé entre autres de fidèles qui réclament haut et fort La guerrière, futur hit en puissance? Une belle, très belle entrée en matière.

Présenté comme un groupe ni hard, ni metal ni hard core mais un peu tout à la fois,
les gars de Malemort semblent être venus avec leurs fans tant on entend de « Sylvain! » fuser.  L’énergie est là, musicalement et scéniquement, et si le groupe est carré, je reconnais n’accrocher que moyennement. ça joue, c’est certain, il y a du coffre, oui, mais je trouve l’ensemble trop disparate pour vraiment me tenir. Pas que moi, semble-t-il au regard du monde qui patiente et discute joyeusement hors de la salle. N’empêche, Malemort se donne à fond pour convaincre le public présent. D’un point de vue énergétique, il n’y a rien à dire!

Avant que le plus ancien groupe de death français (l’un des…) encore en activité ne monte sur scène, il est aussi présenté par Sophie qui remercie « l’enculé qui a volé un T-shirt sur le stand de Witches« .  Pas cool, ces groupes ne gagnant pas leur vie de leur musique, la moindre perte est douloureuse. Mais Witches a raison de venir jouer ce soir. Car dans moins de trois semaines, on retrouvera la bande de Sibylle Colin-Toquaine sous la tente Altar du Hellfest (vendredi à 10h30). Ce concert est une sorte de répétition et s’avère rapidement en place et redoutable. Le death, c’est pas mon truc, mais techniquement, ça en impose. Pendant 45′, le quatuor transpire et fait transpirer. Enfin, quelques pogo bousculent le public des premiers rangs, toujours dans un esprit bon enfant. Seuls un ou deux petits cons machistes cherchent à déstabiliser Sibylle avec des « à poils » malvenus, sans succès. Là aussi, vivement les retrouvaille à Clisson, histoire de se mettre en jambes tôt!

ADX bénéficie d’une heure de jeu. Inutile de les présenter, nous assure Sophie (c’est ici que je me dit: « j’espère qu’elle s’appelle bien Sophie… »), mais elle tient à préciser que la formation joue ce soir pour la toute première fois à Paris avec ce line-up. On attend déjà impatiemment la sortie – le 10 juin – de Non serviam dont deux extraits nous sont ce soir proposés. Le reste est du classique d’ADX, judicieux mélange de speed metal à la française et d’énergie scénique doublée d’une envie débordante de s’amuser. Alors, oui, on remarque la nouvelle coiffure d’un Phil qui se relaisse pousser les cheveux, l’implication, déjà notée, du bassiste julien, et l’application sérieuse tout autant que dynamique de Nicklaus, le nouveau guitariste, pour un rendu 100%… ADX. What else?Phil rappelle évidemment que ce Ultim fest devait se tenir le 14 novembre dernier et dédie cette soirée aux victimes de ces attentats, demandant au public, alors que Dog brandit un drapeau bleu-blanc-rouge flanqué d’un Never forget, de faire du bruit. Le temps est malheureusement compté, Phil et Betov moins blagueurs que d’habitude, mais le set est efficace. On déplore simplement n’avoir pu prolonger ces instants. Sauf pour ceux qui se sont rendus à l’After au cœur de Paris, bien sûr. Pour les autres, c’est une belle et plus que sympathique soirée qui nous a été offerte.