FURIES: Fortune’s gate

France, Heavy metal (Autoproduction, 2020)

Depuis le temps que Furies tourne, il arrive enfin, ce premier album, Fortune’s gate! Passé du quintette au quatuor 100% féminin à l’esprit glam à quatuor mixte a permis à Furies de se forger une belle identité musicale et sonore. Et que de chemin parcouru! Depuis ses débuts, le groupe n’a eu de cesse de se démarquer en proposant des actions originales: premier CD gracieusement offert, passage sur France Inter pour un hommage à Dalida, enregistrement et distribution d’une cassette… Bref, comment se démarquer en se faisant toujours plaisir? Car c’est bien le maitre mot, ici. Fana des 80’s et de tout le metal de cette époque – tout le metal, anglo-saxon ou français – Furies transmet sa passion au travers de 10 titres aussi puissant qu’entraînants. Franchement? Fortune’s gate sent bon les années 80, les transpire même de tous ses pores. La puissance de ce metal racé passe partout, emporte l’auditeur dans ce maelstrom de décibels et de mélodies bien ficelées, celle qui entrent dans la tête. La voix haut perchée de Lynda fait parfaitement l’affaire. Mais loin de se cantonner à une redite de cette époque que les musiciens ont à peine touchée du doigt, Furies modernise le propos en variant ses inspirations musicale. Alors, oui, on est séduit, d’autant plsu que les gros écueils qui décrédibilisaient alors le metal « made in France » sont évités: 1/ Lynda maîtrise parfaitement la langue anglaise (un seul morceau – Antidote – est interprété en français –  et 2/ la production est plus que soignée. Comme d’autres avant lui, Furies tente de raviver cette époque bénie avec un album riche et puissant. Comment ne pas succomber à You & I  et ses inspirations orientales, Voodoo chains ou Prince of the middle east? Un futur grand est né? Cela ne dépend que du soutien que le public pourra apporter à Furies. Cocorico!

Interview: FURIES

Interview FURIES: entretien avec Lynda Basstarde (chant, basse), Sam Flash et Billy Lazer (guitares), Zaza Bathory (batterie). Propos recueillis à Paris, bar le Magnétoscope, le 15 septembre 2020

FURIES: (de gauche à droite) Sam Flash, Lynda Basstarde, Zaza Bathory, Billy Lazer

Metal-Eyes : Avant de sortir votre premier album dont nous allons parler, vous avez publié une cassette 2 titres, en plusieurs couleurs. La cassette, c’est totalement typé 80’s (tout le monde approuve), nous sommes ici au bar le Magnétoscope (rue Drouot à Paris), outil très 80’s aussi. Qu’est-ce qu’il se passe entre vous et les années 80 ?

Zaza : C’est une période que nous avons vécue petits… On aurait, je parle pour tout le monde mais vous me reprenez si vous voulez, on aurait voulu pouvoir aller voir Judas Priest en 1984, Metallica et autres… Mes idoles, je les ai un peu loupées… Quand je les ai vus, ils étaient un peu croulants, j’étais un peu déçues. C’est surtout une période qui est très riche en matière de metal.

Lynda : Ça fait partie de nous. La cassette, on a voulu la sortir non seulement parce que c’est un clin d’œil à cette époque-là, mais aussi parce que c’est un petit objet, tout moignon, assez culte pour les collectionneurs…

Billy : C’est pas un objet cher, en plus. Ça permet de soutenir le groupe financièrement pour pas grand-chose…

Lynda : Mais il y avait aussi un code pour pouvoir télécharger ces titres en digital, bien sûr !

 

Metal-Eyes : Je vous connais depuis la seconde version du groupe, le quatuor 100% féminin. Depuis, il y a deux gras qui ont pris les guitares, et c’est la version la plus stable du groupe… Comment vous expliquez cette stabilité ?

Zaza : Ca fait maintenant plus longtemps qu’on joue avec eux…

Lynda : J’ai commencé en tant que bassiste de session avant d’intégrer le groupe, qui est devenu quatuor. J’ai pris le chant en plus, et on s’est un peu désolidarisées parce que Zaza et moi, on a une vision assez claire de ce qu’on veut faire, on veut aller très loin avec un groupe, faire pas mal d’album. Les autres filles, un peu moins, donc, un peu naturellement, il a fallu qu’on trouve d’autres musiciens…

Zaza : Les filles (ndmp : les guitaristes Levanna et Kim) sont simplement parties.

Lynda : Voilà… Et, du coup, Billy Lazer faisait partie de notre entourage, il nous suivait déjà partout en concerts…

 

Metal-Eyes : C’est le plus vieux en plus, ça fait très pervers… (rires général)

Zaza :

Billy : Ouais… « donne moi ton numéro ! » On est vite devenus potes, et je leur ai expliqué que ça faisait un moment que je voulais avoir un groupe de ce genre là. Je révais d’avoir un groupe de heavy, de laisser libre-court à ce que je voulais faire. On n’est pas dans une grande mode du heavy, même s’il y a un retour en ce moment, c’est vrai. Si tu es à Paris, que tu es musiciens, tu as plus de chance de trouver un groupe de metal extrême, de hardcore, voire de djent… Il n’y a pas tant de groupes de heavy metal que ça…

Sam : Donc tu as pris ce que tu as trouvé, c’est ça ce que tu es en train de nous dire ?

Billy : Non, mais si tu veux monter un groupe quand tu es en région parisienne, c’est pas si évident… Soit ce sont des groupes qui ont déjà une longue histoire derrière eux, soit… Des nouveaux venus, il n’y en a pas tant que ça…

Lynda : On s’est bien trouvés, il y a eu un bon timing. Ensuite, j’ai rencontré Sam, dans un bar, et je lui ai proposé d’auditionner. Il connaissait déjà Zaza.

Sam : C’est pas pareil que Billy, je suis le plus jeune. J’ai honte de le dire, mais en vrai, c’est tous des vieux là (rires) ! Personne ne pouvait tenir une guitare, donc, je leur ai proposé ! En fait, avant, j’avais un groupe, entre mes 15 et mes 18 ans, un groupe avec lequel on répétait régulièrement, très amateur. J’ai connu Zaza comme ça, puisqu’on habite dans le même coin, et j’avais envie d’aller plus loin dans l’expérience. J’étais un peu frustré parce que, quand tu arrives à 18 ans, tu vas plus loin dans les études, et ça te coince. J’ai rencontré Lynda et quand elle m’a expliqué qu’elle cherchait un guitariste, je me suis proposé.

 

Metal-Eyes : En plus, il y a un côté pratique : chaque guitariste a son côté, il y a un gaucher et un droitier…

Lynda : Exactement, c’est très joli, symétrique.

Zaza : Exactement, ils ne se prennent pas les manches…

Sam : En tout cas, pas de la guitare !

 

Metal-Eyes : Pourquoi avoir pris autant de temps avant de sortir votre premier album ?

Lynda : Il nous a fallu du temps pour bien nous connaître, musicalement. Le temps que tout se mette en place : comment on va procéder dans la composition, comment l’alchimie va s’opérer, et on voulait aussi bien faire les choses aussi…

Billy : Et il y a presque deux styles différents dans l’histoire de ce groupe… Quand le groupe était féminin, c’était très hard glam, et quand on est arrivé avec Sam, il a fallu reconstruire quelque chose de nouveau. On avait des influences différentes à la guitare. Ça prend du temps de trouver cette alchimie : il y a deux nouvelles guitares, deux nouveaux styles, il faut trouver comment composer…

 

Metal-Eyes : Et sans doute a-t-il fallu penser à une autre façon de chanter aussi ?

Lynda : Pas tant que ça, le chant reste assez heavy, et qu’il y ait des riffs thrash derrière, ça va bien.

Billy : Il fallait trouver le bon dosage : quand tu as un groupe qui fait du hard/heavy et que des éléments thrash arrivent, il faut tout doser.

Sam : Que chacun prenne sa place

Zaza : Il fallait aussi qu’on arrive à se rassurer : c’est pas grave si, dans le même morceau, tu as envie de mettre un riff de hard US, un riff à la Helloween, un autre à la Ozzy. Le truc, c’est que, si on arrive à bien tisser tout ça dans le même morceau, c’est possible. On a chacun nos influences, nos idées, et c’est ça qui fait notre essence, c’est ce qui va faire notre son, notre patte « Furies ». On ne veut pas copier Ozzy ou Helloween, mais il y a des mélodies qu’on aime et qui nous influencent. Ça prend du temps de se rassurer et de réaliser que ça va le faire…

Sam : Et que chacun trouve sa place… Quand je suis arrivé dans le groupe, Billy avait plein d’idées de riffs, avec une éloquence dans son jeu… Moi, je suis arrivé avec ma façon de jouer qui est beaucoup plus « à l’arrache », dans l’impro, et, de toutes façons, beaucoup plus thrash, et finalement, connaitre le discours de chacun permet, quand tu composes, de savoir ce que l’autre va faire, va pouvoir faire. En plus, chacun a une vision un peu différente : moi, je touche à d’autres instruments dans d’autres styles et j’essaie de chercher des influences ailleurs, Zaza a une oreille absolue et elle entend tout ce qu’on fait et elle est capable de trouver des harmonies de fou… Lynda, elle a une grosse intuition et aussi une grosse culture heavy metal, elle arrive toujours à recadrer un peu ce qu’on fait dans un esprit catchy à la années 80. A la fin, tous ces éléments mis bout à bout, ça nous a permis de créer une base solide sur laquelle on peut s’appuyer et se permettre de faire des erreurs. Et, finalement de se dire qu’on a quelque chose, on fait un album et on en est super contents !

Lynda : On commence à composer le deuxième et j’ai remarqué que ça va un peu plus vite.

Zaza : On a tous des automatismes, et on essaie, justement, de ne pas tomber dans ces automatismes. On veut que le suivant soit différent du premier album. En même temps, on communique mieux.

Sam : On arrive plus facilement à proposer des choses, il n’y a plus cette question de savoir comment l’autre va le prendre. Quand tu fais de la musique, il y a un investissement personnel, et, quand tu bosses avec quelqu’un depuis quelques années, quand tu lui fais une remarque, un jugement sur son travail, il sait ce que ça veut dire…Il y a moins d’ego.

Billy : Tu apprends à faire juger ton travail par autrui, à moins faire cavalier seul. Quand tu sais que l’équipe a fonctionné comme ça, tu fais confiance, à la fin, il y a une relation de confiance qui s’installe.

 

Metal-Eyes : Si je résume en deux mots, ce serait « complémentarité » et « communication » ?

Lynda : Et alchimie. Ce n’est pas cette alchimie magique mais (à Sam) quand tu parlais d’intuition, toi aussi, tu ressens bien les choses…

 

Metal-Eyes : Comment définiriez-vous votre musique pour quelqu’un qui ne vous connais pas et qui va découvrir votre premier album ?

Lynda : Ouh !

Zaza : Un mix de heavy, de thrash, du hard… Du « very virile heavy metal » (rires général). C’est une punchline que je sors depuis quelque temps, une sorte d’allitération. J’ai mis Virile au féminin. Moi qui suis batteuse, j’aime bien cette sensation de puissance. On dit souvent que la puissance c’est masculin, ben, il y a des femmes qui aiment ça aussi !

Billy : On essaie juste de ne pas être trop « neo heavy metal », il y a les codes, mais on rajoute des choses pour ne pas être juste une copie de Judas ou de Maiden.

 

Metal-Eyes : Puisqu’on parle de « traditionnel », il y a une video qui circule, Voodoo chains. Elle fait très Scoubidou. Un peu avant les années 80…

Lynda : Ouais ! C’est la pochette animée, en fait

Zaza : On est une équipe !

Sam : C’est vrai que ça fait Scoubidou, je n’y avais jamais pensé !

 

Metal-Eyes : Justement, en dehors du chien, il y a deux filles et deux gars… Alors qui est qui ? Je rappelle : il y a Sam, Fred, Vera et Daphnée…

Sam : Moi, je suis Sammy !

Billy : Moi, n’importe quelle heure, je suis Scoubidou ! Mais Voodoo chains illustre très mal ce que je viens de dire, parce que c’est un titre très hard rock…

Note : on n’arrive pas à départager les filles, mais il manque de toute façon la représentation de Fred….

 

Metal-Eyes : Mais à la fin, il monte quand même en puissance.

Sam : On va l’appeler Scoubi Chains, maintenant !

 

Metal-Eyes : L’album sort le 16 octobre. Vendez le moi…

Sam : Que je te lke vende ? Tiens, voilà notre album, c’est 10 euros ! (rires)

Zaza : Tu connais pas Furies ? C’est un super groupe, il y a deux meufs, deux mecs, les mecs sont symétriques sur scène, et ça déchire, il y a une énergie folle…

 

Metal-Eyes : Ok, mais vends moi l’album. Ne me vends pas le groupe…

Sam : Si tu l’achètes et que tu le mets sous une lumière UV, il y a une photo des meufs à poils, mec ! Eh ouais ! Dix balles, le truc (rire général)

Lynda : Chaque titre, chaque morceau a sa propre énergie, son propre univers et ses propres émotions. On est transporté dans un univers que chacun peut s’approprier, la musique c’est aussi ça. Ça parle souvent d’histoires qui illustrent de grands concepts comme la vieillesse, la liberté, la tentation. Il y a un titre en français, aussi, Antidote. Chacun peut choisir son antidote pour pouvoir s’y raccrocher. Chaque morceau se termine sur une note positive.

 

Metal-Eyes : Pourquoi avoir choisi de ne chanter qu’un seul titre en français ?

Lynda : On voulait composer majoritairement en anglais, mais on voulait quand même composer un peu en français parce qu’on est Français. Je pense qu’il y aura à l’avenir deux morceaux en français, 20%. C’est un exercice pas facile, pour que ça sonne bien.

 

Metal-Eyes : Sans pour autant avoir cette étiquette de hard rock français.

Lynda : Non, mais on reste Français. On fait du hard rock anglais mais français !

Billy : Sans leur manquer de respect, je crois que tous ces groupes français de metal des années 80, c’est quelque chose qui leur a été demandé, de chanter en français pour les radios… Il y en a beaucoup qui avait du talent, Lynda a fait équipe avec Sortilège pendant un moment, et ils étaient talentueux, tous. Ils étaient talentueux, mais on leur a tout de suite mis ce frein de la langue. Faut pas avoir honte de sa langue -c’est pour ça qu’on a mis cette proportion de 1 titre ou 2 sur 10 – mais il faut aussi être exportable, et le français, c’est une limite…

 

Metal-Eyes : Cependant, il y a beaucoup de groupes français qui, lorsqu’ils commençaient à chanter en anglais, ben… on se rendait vite compte qu’ils étaient français.

Zaza : Ils n’étaient pas crédibles…

Billy : Pour ça, il faut bosser un peu pour être crédible.

 

Metal-Eyes : Quels sont les différents formats que vous prévoyez pour cet album ?

Lynda :

Zaza : En CD, déjà, c’est le minimum. Il sera disponible sur notre Bandcamp, mais aussi via Season of Mist en version physique. Le vinyle sortira certainement un peu plus tard, il faut proposer de nouvelles choses aussi…

Lynda : Peut-être une édition limitée… Cassette, ce n’est pas prévu pour le moment

Billy :

 

Metal-Eyes : Trois années séparent la cassette et l’album, Fortune’s gate. Comment analysez-vous l’évolution du groupe, en dehors du fait que, maintenant, vous vous connaissez mieux ?

Zaza : Il y a eu un challenge pour nous, en tout cas pour moi, au niveau de mon instrument. Depuis la cassette, et même avant, je me suis un peu boostée notamment à cause des compositions de Billy qui sont souvent très speed et assez… soutenues. Techniquement, il y a eu un gros challenge. On s’est tous challengés techniquement ! Aussi par rapport à l’écriture des morceaux, qui sont plus élaborés.

Billy : Evolution, oui, mais d’un autre côté, la cassette est aussi à voir comme un point de départ du nouveau Furies. Ça nous a permis de mieux définir ce qu’on voulait faire

Zaza : Sam et Billy dans le groupe, qui prenait aussi une autre direction, peut-être plus intense qu’avant.

 

Metal-Eyes : Si vous deviez chacun ne retenir qu’un seul titre de l’album pour expliquer ce qu’est Furies à quelqu’un qui ne vous connais pas, ce serait lequel ?

Zaza et Sam : You and I :

Lynda : Je suis d’accord, parce qu’il y a un peu de tout : un peu de thrash, un refrain assez heavy et fédérateur, un passage un peu sombre aussi – on aime bien aller dans le sombre –

Zaza : Des solo hyper bien !

Billy : Comme Antidote, même si c’est chanté en français, je trouve que musicalement, c’est un super condensé de Furies aussi. C’est deux morceaux là représentent bien ce qu’est Furies.

 

Metal-Eyes : L’album a-t-il subi un retard du fait de la crise du Covid ?

Zaza : Non, à part le clip You and I

Lynda : On avait tout prévu dans une école audio-visuelle, mais malheureusement, la veille, à 19h, on apprend que tout est fermé et qu’on ne pourra pas rentrer… On avait tout prévu : des plans de lights, du matos, une grosse somme de matériel qu’on n’a pas pu utiliser… On s’est rabattus sur un hangar, mais on peut dire que le Covid… Ça nous a foiré le clip.

Zaza : Pas foiré, mais ce n’est pas ce qu’on voulait. Quand on a pensé au clip, on avait plein d’idées, mais on était tous les quatre d’accord : on ne voulait pas un clip de hangar ! Résultat : on a fait un clip de hangar ! (rires)

Sam : Tous les groupes ont fait un clip de hangar !

Lynda : Ça nous a aussi annulé des dates qu’on devait faire en Suède, en Allemagne…Reportées, mais on ne sait pas quand…

 

Metal-Eyes : Quelle pourrait être la devise de Furies en 2020 ?

Tous ensemble : All together and union forever !

Zaza : C’est le refrain de You and I…

 

Metal-Eyes : Une dernière chose, Zaza : tu es aussi chargée de com’ pour la Metalhead convention qui devait se tenir en octobre. On a appris son annulation. Annulation ou report ?

Zaza : Pour l’instant, elle n’est pas reprogrammée, mais on attend des nouvelles de Reed Expositions qui est à la base du projet. Pas d’info pour l’instant. C’est en stand-by….

 

Merci à Romain Richez (Agence Singularité) pour l’orga et l’accueil !

DESILLUSION, FURIES et PAINTED SIDE live à Orléans (Blue Devils, le 10 mars 2018)

C’est un soirée 100% heavy « vintage » que nous propose ce soir le Blue Devils. Une soirée, précisons le, organisée par l’association Burning Inside qui cherche à proposer des affiches de metal « traditionnel » (Hürlement et Tentation sont d’ailleurs prévus) et qui profite de la générosité d’Hervé, le gérant du Blue Devils, qui met gratuitement la salle de concert à disposition de l’asso. Je n’ai pas encore eu l’opportunité de retourner dans ce restaurant club de la place du Chatelêt, au centre ville d’Orléans, qui pourtant propose de belles affiches rock et heavy. Alors les copains de Furies venant et l’occasion faisant le larron, je me rends sur place pour découvrir ce lieu repensé et redécoré. Si la nourriture est chère, elle est de qualité. Les boissons, en revanche, sont offertes à des tarifs très raisonnables. Mais c’est bien la salle de concert qui m’a fait venir ce soir: toujours située en sous-sol, la scène a été repensée et agrandie: exit la verrière de l’escalier et la loge minuscule « back stage ». Exit les loges tout court d’ailleurs, puisque les musiciens se préparent dans le nouveau couloir qui doit servir d’évacuation. Les points forts, au delà de cette « grande scène », ce sont les lights et le son.

Ce soir, une petite centaine de personnes circulent tranquillement devant la scène, et les trois groupes se donnent à fond. La soirée commence avec les locaux de Painted Side, qui proposent un hard rock typé 80’s et, dans l’ensemble bien fait. Preuve du bon goût des musiciens, le chanteur arbore une veste légèrement patchée sur laquelle on distingue les noms de Whitesnake et Helloween, le bassiste a un look joliment travaillé et le guitariste semble, justement, rescapé de la période hair metal. Les quatre proposent un set d’une heure de hard rock bien ficelé, et sont totalement à l’aise sur scène, face à un public réceptif qui se dandine. La seule chose qui m’étonne est cette reprise d’Hysteria (Def Lerppard) suivie d’une ballade en fin de set. C’est un choix qui différencie ce groupe des autres. Une jolie découverte.

 

 

Furies semble attendu, preuve en est le nombre de T Shirts floqués du logo du groupe. Les Parisiens, dont la formation semble désormais totalement stabilisée (rappelons que Furies fut à l’origine un quintette, puis quartet 100% féminin et est désormais mixte à parité), investi une scène face à un public nombreux. Totalement investis dans leur heavy metal vintage, le groupe mené par Lynda Basstarde propose un set composé tant de ses classiques ( oui, on peut appeler ainsi les Furies attack, Prince of the middle East ou autre plus récent – figurant sur la cassette encore disponible, Unleash the Furies) que de classiques du metal – The hellion/Electric eye de Judas Priest et Sirtilège de Sortilège.

L’entente entre les 4 se traduit par une complicité scénique, grande force visuelle du quatuor. Si Sam Flash est expansif et toujours sourriant et Billy Laser plus concentré, les deux guitariste savent parfaitement remplir l’espace scénique, soutenir leur bassiste chanteuse et faire coucou à Zaza Báthory, qui s’acharne sur ses fûts.

Quelques soucis de retours émaillent ce set pourtant carré, qui permet à Furies de proposer un nouveau titre en français, Antidote, avant de continuer en beauté en proposant des titres efficaces et rentre dedans (Delision of daylight, Fire in the sky…) pour conclure sur le désormais incontorunable La guerrière, repris en chœur par une bonne partie du public présent. Une belle prestation, chaleureuse qui donne envie d’être encore plus rapidement au Hellfest pusiqu’on pourra y encourager Furies sur la Hellstage, à l’entré du Hell city square!

Place ensuite aux « anciens » de Désillusion. Changement de scène oblige, un peu de retard a été pris, mais rien de grave… Les Normands, auteurs de 3 puissants albums, débutent leur set devant un public épars, certains spectateurs étant remontés s’enfiler une bière. Ou deux, poussant Jimmy à battre le rappel, attirant plus de monde au sous-sol. La machine lancée permet ensuite à Yvon, facétieux, et Sébastien de se lancer dans des « concours » de grimace, prouvant la bonne humeur qui règne ce soir. C’est heureux, le groupe est tout autant complice et efficace que les autres formations. on est là pour s’amuser, et c’est bien ce qu’il se passe ce soir!

Lynda rejoint bientôt le groupe sur scène, dès le quatrième titre!, et partage le chant sur Fear of the dark. les choses sérieuse peuvent commencer? Désillusion déballe son artillerie lourde, ses classiques que sont vision d’apocalypse, Jack l’éventreur ou encore Metal influences. L’humour potache et le peu de sérieux transforment cette fin de soirée en grand moment!

Pour un retour en ces lieux, la surprise est plus qu’agréable, et c’est avec plaisir que je retournerai bientôt soutenir d’autres musiciens et groupe sur cette scène locale, une des rares à Orléans à pouvoir accueillir des groupes prometteurs au public encore peu nombreux dans de bonnes conditions. Une fort belle soirée, en somme!

 

 

Live Report: PMFF VI (1ère partie)

On l’annonce depuis quelque temps ce retour du Paris Metal France Festival. Pensez donc, 40 groupes de chez nous sur 3 jours, un premier festoche pour démarrer l’année. et célébrer le premier demi-siècle de l’Ami Phil ’em All. Cool. Soyons francs: je n’ai pas assisté à la journée du vendredi, les groupes à l’affiche n’étant pas ma chope de bière. Metal-Eyes n’était présent que les samedi 7 et dimanche 8 janvier 2017. Récap de ces deux dernières journées de « l’ultime » édition d’un festival mythique, unique en son genre.

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Le Plan de Ris Orangis fait partie de ces salles que je ne connais pas encore. Il a été refondé et dispose aujourd’hui d’une capacité d’accueil d’un peu moins de 900 personnes, dispose de deux scènes distinctes, ce qui permet d’enchaîner les concerts et ainsi offrir au public présent un max de musique. Premier constat, la salle est située à moins de 200 m du RER. Ensuite, la grande salle propose une large scène (rebaptisée « Ultim » stage), en dur, et est dotée d’éclairages dignes des meilleures salles – et d’un pit pour les photographes. Les conditions sont identiques, excepté pour le pit photo, mais moins confortables, dans la petite salle (« Rock Fort » Stage).

Le festival est calé sur trois jours, et Phil’Em All, l’organisateur du PMFF a tenu à réunir le plus grand nombre de groupes possible pour célébrer, d’une part, le Metal de chez nous, mais également son anniversaire (un demi siècle, ça s’arrose) ainsi que les 35 ans de carrière d’un ADX co-organisateur de l’événement. Et comme on ne fait rien à moitié, les Franciliens sont à l’affiche chaque soir avec une set list différente. Serait-ce la promesse d’un album live? En attendant, je ne peux assister à la journée du vendredi, et me rends sur place le samedi 7 janvier pour retrouver certains groupes déjà passés au PMFF (ADX, bien sûr, mais également Conscience, Océan, Hürlement, Shoeilager ou Manigance pour la journée du samedi, ainsi que Désillusion, Thrashback et Existance le dimanche) et en découvrir une flopée d’autres. Allez, c’est parti!

Pendant ces deux jours, le PMFF a été sources de grosses claques et de découvertes, tout autant que de confirmations ou d’indifférence. Mais pas de déception. Trois catégories, mais commençons par le sujet qui fâche: le public. Cordial et chaleureux, jovial, même, ce public deconnaisseurs. Les présents ont eu raison de venir. Mais on ne peut que déplorer le nombre trop faible d’entrées. Il y a des gens en France qui se démènent pour soutenir la scène nationale et organiser de vrais événements (Phil ’em All en première ligne), mais ces initiatives semblent vouées à disparaître. Bien sûr, organiser un festival début janvier est risqué – les cadeaux de Noël ont englouti le budget depuis longtemps, et si Le Plan est d’un accès facile, et dispose d’un parking accessible, ceux qui utilisent les transports en commun sont dépendants des horaires de RER. Et avec une rame par heure en fin de soirée, ce public réfléchi à deux fois, malgré une affiche à la fois attirante,dont la faiblesse réside sans doute dans le trop grand nombre de formations obscures. Pourtant, c’est bien le principe d’un tel festival que d’offrir au public la possibilité de découvrir des jeunes groupes, non?  Parlons donc de ces derniers, et tant pis pour les absents!

En revanche, on ne saura que féliciter l’excellence de l’organisation. S’il y a eu quelques couacs sans gravité, les timings ont été respectés à la minute près, et le pari n’était pas gagné d’avance. Tout le personnel – accueil, sécurité, merchandising, bar, restauration (mention spéciale à Fayrouz et Vincent qui tiennent le food truck FalaFay, couple adorable et nourriture… miam, quoi!) et bien sûr les musiciens disponibles, ainsi que le public très en forme – a été au top. En résumé, bien qu’échec financier et commercial, ce PMFF a été une vraie réussite artistique, digne des plus grands.

Le foodtruck FalayFay Miam et très sympa!

Le foodtruck FalaFay
Miam et très sympa!

Apprécier à sa juste valeur chacune des 17 formations quotidiennes est, reconnaissons-le, difficile. Ainsi, certains groupes m’ont moins marqué que d’autres. La plupart des concerts m’ayant laissé quelque peu indifférents se déroulaient sur la Rock Fort Stage, la petite scène. Sans doute l’exiguïté du lieu y est-elle pour quelque chose, mais ce n’est pas la seule raison. Je découvre tout d’abord Octane (samedi, 14h30, Rock Fort) qui me fait bonne impression. Mené par un guitariste chanteur associée à une jeune chanteuse percussionniste, le groupe propose un heavy rock varié et mélodique. L’association des voix peut cependant s’avérer risquée car les deux vocalistes ont un coffre différent. Octane est une jolie découverte qui, malheureusement, sera rattrapée par d’autres durant le week end.

Octane

Octane

J’avais découvert Benighted Soul (Samedi, 14h55, Ultim) en ouverture d’un concert de Tarja en 2012. Je n’avais que moyennement accroché et étais dans l’attente de ce PMFF pour revoir le groupe lorrain mené par Géraldine Gadault. Premier constat: alors que la salle commence à se remplir, le groupe est en train de finir ses balances. Pas grave, c’est toujours sympa d’assister aux derniers réglages. Simplement, même si la musique me parle et que le groupe y met la meilleure volonté, notamment le guitariste, Jérémie Heyms, je ne suis toujours pas impressionné. Dommage.

Benighted Soul

Benighted Soul

Master of puppets en guise d’introduction live de son premier titre, Conscience (Samedi, 15h50, Ultim) frappe fort! Les connaisseurs le savent, Matthieu Gerbaud, le mentor du groupe, est fan de musique, point. En choisissant un tel démarrage, le gaillard appelle clairement ses ouailles à lui!  Fier d’un récent second album (paru en 2014, 8 ans après le premier, c’est « récent ») le groupe retombe vite dans ce hard progressif ultra carré et exigeant. Scéniquement, il n’y a rien à dire, chaque musicien prend du plaisir. Mais la musique de Conscience n’est sans doute pas des plus aisée ni assez directe pour le grand public.

Conscience

Conscience

L’univers du metal progressif est marqué, en France, par Headline, ancien groupe de Didier Chesneau, par ailleurs producteur émérite. J’avais trouvé que le concert du groupe lors du PMFF V de janvier 2013 était peu attractif et en découvrant que Attraction Theory (Samedi, 17h25, Rock Fort) était son nouveau projet, c’est empli de curiosité que je souhaite découvrir le groupe live. Première surprise: sur scène est posé un bocal dont le capuchon est agrémenté d’un paille plongeant dans un liquide aux allures de thé. Une fois sur scène, le mystère est levé: Constance, la chanteuse est enceinte. Elle précise même, au cours de la prestation en posant la main sur son ventre arrondi, à quel point être ici aujourd’hui leur tenait tous à cœur. Un bel hommage, certes, mais les musiciens peu mobiles et trop à l’étroit ne parviennent pas à délivrer un set suffisamment dynamique pour être mémorable. A revoir dans de meilleures conditions.

Attraction Theory

Attraction Theory

Il me tardait également de découvrir Asylum Pyre et son metal rentre dedans et progressif. Malheureusement, malgré la complicité qui semble lier les musiciens du groupe et la jolie performance d’une chanteuse qui peut enrager et monter en puissance, il manque quelque chose qui (me) permettrait de retenir ce  concert. Car voici le premier dont je n’ai que peu de souvenirs…

Asylum Pyre

Asylum Pyre

Nous sommes quelques uns à nous demander ce qu’est ce groupe qui clôt la soirée. Boisson Divine (samedi, 22h55, Ultim) est un groupe de folk metal gascon, composée, outre les habituelles guitares/basse/batterie, d’une flûtiste et d’un joueur de cornemuse et d’une sorte d’accordéon (avec lequel il rencontre quelques problèmes, vite résolus). Les musiciens ont cependant l’air un peu mal à l’aise sur cette grande scène qu’il faut occuper. Les sourires sont rares – seul le guitariste chanteur nous offre un peu d’humour – rendant cette prestation un peu longue. Là encore, c’est un peu dommage.

Boisson Divine

Boisson Divine

Je découvre MF Crew (dimanche, 15h15, Rock Fort) dont le logo circule beaucoup. n’ayant encore rien entendu, je n’ai aucune idée de ce à quoi m’attendre. Le groupe pratique un hard rock somme toute classique qui, s’il est bien fait ne m’emballe que moyennement. Plaisant, entraînant et bien fait, certes, il manque cependant au groupe une identité qui puisse le démarquer. Seul le dernier morceau interprété m’attire plus. Heavy et lent, il m’évoque le My own worst enemy de Wild Dawn.

MF Crew

MF Crew

Sans doute le plus punk des groupes à l’affiche, Ultra Volta (dimanche, 17h15, Rock Fort) développe une belle énergie sans trop parvenir à amadouer le public. A la décharge de tous les groupes du jour, ce dimanche a attiré trop peu de monde pour créer une vraie dynamique. Et bien que la petite salle soit convenablement remplie, il semble manquer un brin de rage. Pourtant, Ultra Volta nous réserve une surprise inattendue ce soir…

Ultra Volta

Ultra Volta

Ancré dans le metal 80’s, Gang fait partie de ces formations qu’on écoute avec une pensée pour hier. Le groupe n’est jamais réellement parvenu à se départir de ces sonorités typiques mais aujourd’hui datées, et, de fait, n’a pas trouvé son identité sonore. Sur scène, là encore, malgré l’énergie que peuvent donner les musiciens, ça ne parvient pas à décoller. Un set sympa mais sans surprise.

Désillusion

Désillusion

Ma plus grosse déception de ce PMFF reste la fin de ce dimanche soir, où, pour cause de transports limités (1 train par heure, et reprise du travail tôt le lendemain…), et Vulcain ayant quelque peu débordé sur son temps de jeu – ils sont excusés, d’autant que c’était pour fêter Phil! – j’ai dû rater le set de Existance ainsi que la surprise que nous réservait Still Square, venu spécialement clore le festival. Tant pis.

Si certains groupes m’ont, au mieux, laissés indifférent, d’autre ont confirmé soit leur potentiel, soit leur position. Furies (Samedi, 14h00, Ultim) a l’honneur d’inaugurer la seconde journée. On le sait, Furies est devenu un groupe mixte et paritaire. Et a trouvé une nouvelle énergie avec ce line up qui ouvre le bal à 14h00 pétantes samedi, et qui a su séduire, quelque jours avant, les animateurs de France Inter qui lui ont proposé d’interpréter une reprise de Dalida en direct, Je veux mourir sur scène. Pas aujourd’hui, car le groupe ne bénéficie que d’une petite demi heure pour convaincre un public clairsemé et cependant réceptif. Petit à petit, Furies confirme son potentiel en proposant un métal tout autant influencé par les 80’s que par les sonorités plus modernes. Et avec leur arme secrète – le chant de Lynda Basstarde – il ne reste plus qu’à sortir l’album pour espérer une confirmation de grande envergure.

Furies

Furies

Cuir, chaines, clous, cartouchières et grosses guitares… Le heavy metal de tradition est de sortie! Lonewolf (samedi, 16h50, Ultim), bien trop rare sur scène, attire inévitablement une jolie foule et dispense un set carré, direct et sans fioriture. Après une intro épique, le groupe balance ses Army of the damned, Hellbent for metal, Made in hell ou quelques extraits du dernier album en date, The heathen dawn. Jens, en voix, rend même hommage à sa fille – « il y a de jolies filles dans le metal. Mais la plus belle des princesses, c’est la mienne! » – en guise de présentation de Victoria. Le batteur affiche tout au long du set un large sourire, tandis que le dernier arrivé, le guitariste Michaël Hellström, se dépense sans compter. Un set énergique bien que sans surprise.

Lonewolf

Lonewolf

Avec Hürlement (samedi, 19h45, Rock Fort), on sait également à quoi s’attendre. Le groupe d’Alexis, vocaliste exceptionnel, attend d’ailleurs la livraison sur le site de son tout nouvel album, La mort sera belle. Autant dire que les fans  qui s’entassent dans la petite salle font monter la température. Le Gorg, toujours en forme, s’agite comme un beau diable, et l’on aperçoit à côté de lui un second guitariste qui vient compléter la bande: Julien, le bassiste d’ADX. Genre, le gars n’a pas assez de boulot… (nous y reviendrons). Même si l’horaire permet à Hürlement de disposer de 35′ de temps de jeu, le groupe est trop à l’étroit sur scène pour pouvoir véritablement tout déchirer. La setlist est cependant efficace, la nouveauté Guerrier donne envie d’en découvrir rapidement plus.

Hürlement

Hürlement

C’est toujours un plaisir que de retrouver sur scène nos amis pallois de Manigance (samedi 20h20, Ultim). D’une part parce que ce groupe est, lui aussi, trop rare sur les planches (annonce du concert: un nouvel album arrive en 2017! Une tournée à suivre?) et que ses musiciens sont suffisamment rôdés pour savoir tenir le public en éveil. Avec un temps de jeu de 50′, les choix pour la setlist sont difficile, Manigance parvient cependant à un bel équilibre entre morceaux attendus et nouveautés. François Merle est appliqué, Bruno Ramos et Didier Delsaux sont tout sourire, et la jeune garde concentrée et sérieuse. Une jolie prestation, comme toujours, en somme.

Manigance

Manigance

Yann Armellino & El Butcho (samedi, 21h10, Rock Fort) donnent ce soir leur premier concert ensemble. ET cela se sent. Yann est un homme réservé, Butcho plus extravagant. Clairement, on sent que chaque musicien s’applique à faire ce qu’il doit faire, sans extravagance. Seul le chanteur se lâche, et, la musique de Better way (leur album commun paru en fin d’année) aidant, parvient à faire bouger le public. Pas décevant, ce concert reste sans surprise.

Yann Armellino & El Butcho

Yann Armellino & El Butcho

J’avais découvert Shoeilager (samedi, 22h35, Rock Fort) lors du PMFF V et le groupe avait fait forte impression. Son heavy est carré, pêchu et rentre dedans et ne peut laisser insensible. Mais ce soir, Shoeilager se trouve sur la petite scène, sans marge de manœuvre, comme bien d’autres. Alors il faut aller le chercher, ce public – qui commence à fatiguer. Là encore, c’est une belle prestation qui aurait pu être explosive sur la scène Ultim.

Freaky Time (dimanche, 14h20, Rock Fort) propose un hard rock teinté de funk, groovy à souhait. Le genre de musique qui ne peut laisser de marbre si tant est qu’on aime se dandiner, ce que la chanteuse semble particulièrement apprécier. C’est simple, elle ne tiens pas en place, chante d’une belle voix grave, et occupe à elle seule la scène. Si le guitariste semble à l’aise, la bassiste est sur une totale réserve, osant à peine bouger. Il y a là un peu de travail, ce qui n’empêche que Freaky Time est une des belles découvertes du week end. A suivre et à revoir, donc!

Freaky Time

Freaky Time

Phil ‘Em All a invité 3 groupes étrangers. Parmi ceux-ci, Crying Steel (dimanche, 17h40, Ultim) est à conseiller. Le groupe officie dans un heavy glam qui n’est pas sans rappeler une certaine folie douce des 80’s US. Mötley Crüe, Dokken, Ratt ne sont pas loin. Le voix haut perchée, l’exubérance du chanteur (qui a quelques airs de Lars Ulrich mixé à Joey Tempest…), l’entrain des musiciens transforme le Plan en mini cirque. Le public est réceptif (notamment cette petite pépite qu’est Danger) mais il manque quelque chose pour que cette prestation soit inoubliable. Sans doute le groupe force-t-il un peu trop? N’empêche, une patate pareille c’est à surveiller de près car la surprise est à deux doigts!

Crying Steel

Crying Steel

Ca fait plaisir de retrouver Speed sur scène! Fort de deux albums (et d’un troisième en cours), Thrashback (dimanche, 20h50, Rock Fort) a vu son line-up évoluer. Freddy est parti, laissant la voix libre au guitariste d’ADX, Niklaus et au retour auprès de Speed de Kriss, ancien guitariste d’Evil One. Et ça, ça promet de faire des étincelles. Sauf que ce dernier est allé passer Noël dans sa Pologne natale où il se retrouve coincé par -27°. Double dose pour Nicklaus qui, comme Julien, n’a pas assez de boulot avec ADX! Avec Thrashback, on sait à quoi s’attendre: un bassiste (Le Gorg qui n’a, lui, pas assez de travail avec Hürlement…) qui fonce dans le tas, un batteur vociférateur et un guitariste qui va se démonter les cervicales! Pas de surprise, mais c’est efficace.

Thrashback

Thrashback

Attendu, voulu, rêvé par Phil ‘Em All, Vulcain (dimanche, 21h25, Ultim) est enfin là, présent au PMFF! Comme le dira bientôt Marc, si on fête les 50 ans de Phil, eux, ça fait deux ans qu’ils fêtent les 30 ans de Rock’n’Roll secours! La setlist évolue un peu, mais le principal est extrait du dit premier album et du dernier en date, V8. Rien en revanche du prochain prévu pour??? Si les frangins Puzio évoluent tranquillement sur scène, on a l’impression, à chaque fois qu’il parle, que Marc Varez a (beaucoup) trop bu… Renseignements pris, le gaillard est simplement très à l’aise, très en forme et ravi d’être là. Ni bu ni rien, simplement euphorique! Avec Vulcain, on passe toujours un bon moment de rock brut et direct. On sait ce qu’on va avoir, et  le public ne vient pas chercher la surprise ou l’inattendu. Simplement de hymnes du rock, du hard rock français. C’est exactement ce que lui offre Vulcain dont la plupart des classiques sont passés en revue (Rock’,Roll secours, Ebony, L’enfer, Le fils de Lucifer, Blueberry Blues…) ainsi que quelques extraits du dernier album (Avec vous, Call of duty et Sur la ligne). De là où je suis, la set list me semble bien longue, et, en effet, Vulcain grapille quelques minutes, Phil’Em All, seul sur le côté de la scène, n’en ratant pas une seconde, lui dont le rêve se réalise là, sous ses yeux. Mais le temps file et le concert doit prendre fin, zappant ainsi We are the road crew, la reprise de Motörhead initialement prévue. Marc quitte ses fûts, Phil prend le micro pour dire son plaisir et les staff du PMFF ainsi que des musiciens envahissent la scène pour un final que tous ici connaissent, La digue du cul. La fête bat son plein.

Vulcain

Vulcain

 

A suivre… 

 

PARIS METAL FRANCE FESTIVAL, le retour !

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Ils sont bien tous pareils! Status Quo, Scorpions, Judas Priest… et maintenant Phil ‘Em All… Tous avaient annoncé « la der des ders », une retraite méritée, et chacun est revenu sur sa promesse. Phil ‘Em All comme les autres. Pff! Aucune parole…

Le fondateur du PMFF avait annoncé à corps à cris que l’édition de 2013, la cinquième, best of des éditions précédentes, sur 3 jours, serait la dernière. Nous, dans l’ombre, on ne pleurait pas. On se gaussait. Nous savions. Respections cette décision car nous savions que cet engagement ne serait pas tenu. Et kicékavairaizon? Il a retourné sa veste. Et c’est tant mieux pour nous.

Phil ‘Em All avait organisé le premier PMFF à la locomotive le 7 janvier 2007 histoire, modeste qu’il est, de fêter son anniversaire – 40 ans, à l’époque – avec des copains. Pour l’occasion, ADX, tête d’affiche, voyait revenir Betov et le groupe redevenait un des plus sérieux acteurs français. Puis, année après année, Phil s’est fait une spécialité de convaincre certains groupes des années 80 de se reformer. L’argument: vos enfants pourront vous voir jouer live. Et ça a marché: Still Square (anciennement Square), Blasphème, Demon Eyes, Squealer, Der Kaiser, Shakin’ Street, Attentat Rock, tous ont répondu à l’appel. Même Dum Dum Bullet, Stocks et Ocean, malheureuses reformations de la seule édition annulée, furent remis au devant dela scène.

Cette nouvelle aventure s’étalera sur 3 jours, les 6, 7 et 8 janvier 2017 et on ne sait pas encore combien de groupes y participeront. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que le PMFF se délocalise pour se resituer à Ris Orangis au nouveau Plan, qui a lui même déménagé. Cette opération permet à la salle d’augmenter sa capacité d’accueil en passant de 400 personnes à presque 900, là où le Divan du Monde, qui a accueilli les PMFF IV (2012) et V (2013), ne pouvait recevoir que 500 personne – si le balcon est ouvert au public. La salle, qui disposera de deux scènes, se trouve juste à côté d’un restaurant et deux buvettes seront à disposition.

Les noms commencent à tomber, et cette affiche est prometteuse. On retrouve les anciens, ceux qui ont déjà été programmé une fois (Thrashback, Witches, Existance, Conscience, Hürlement, Misanthrope et Ocean), un qui n’a pu jouer pour cause d’annulation (Mystery Blue), et une ribambelle de nouveaux noms, des plus prestigieux et attendus (Lonewolf, Yorblind, Désillusion, Face To Face, Yann Armellino & El Butcho – bien qu’à l’affiche du PMFF V avec d’autres projets, Gang) aux moins connus (MF Crew, Boisson Divine, Idensity, The Morganatics, Tentation, Freaky Time, One Last Shot) en passant par de formations prometteuses (Pat O’May, Furies, Asylum Pyre).

24 noms et ce n’est pas fini. En tout cas, ce n’est pas assez pour satisfaire Phil. On peut légitimement imaginer que, ayant été à l’affiche de chacune des éditions précédentes, ADX sera de la partie. Reste les surprises: quelle(s) reformation(s) Phil nous prépare-t-il? Sortilège? H-Bomb? High Power? Fisc? Présence?Quel(s) gros coup(s), quelles surprises, quelles têtes d’affiche? Phil aura-t-il enfin réussi à faire obtenir son Graal – faire  jouer Vulcain? Patience, ça vient! Et il ne fait aucun doute qu’il y en aura pour tous les goûts .

Vous trouverez régulièrement des infos sur la page du PMFF ainsi qu’ici même, chez Metal Eyes, partenaire officiel du PMFF. Les pass 3 jours sopnt dès à présent disponibles au tarif de 65€ (+1€ de frais d’envoi pour la France) – en ligne uniquement: http://pmff.bigcartel.com/. Notez dès à présent que les 100 premiers acheteurs de pass 3 jours se verront offrir des goodies, dont un CD live d’ADX inédit et un T shirt. Les pass 1 jour suivent!

 

A suivre…

ULTIM FEST 2 (Furies,Malemort, Witches et ADX) live- Paris, le 28 mai 2016

Initialement prévu le 14 novembre 2015, ce mini festival fut reporté à cause des attentats sanglants de la veille. Plutôt que d’annuler simplement, l’organisation a préféré chercher une nouvelle date, même tardive, pour marquer le coup.  C’est donc de nouveau au Glazart que rendez-vous est fixé, cette fois avec une affiche quelque peu différente puisque Witches et Malemort viennent rejoindre Furies et ADX.

ULTIM-FEST-2_2016 Lire la suite