Pour cette première édition hexagonale, l’incontournable festival anglais a choisi l’hippodrome de Longchamp pour y accueillir, l’espace de trois jours et sur trois scènes, une quarantaines de groupes d’horizons divers. Et pas des moindres, le festival invitant Iron Maiden et Rammstein pour attirer du monde. Avec une capacité d’accueil frôlant les 60.000 spectateurs/jour, le Download cherche à prendre la pôle position des festivals en France. Ensuite, en se positionnant une semaine avant, Live Nation cherche ouvertement à concurrencer le Hellfest. Oui, mais, voilà… Les choses ne sont pas aussi simples, même avec une date unique en France d’Iron Maiden en guise d’annonce. Le festival clissonnais bénéficie d’une telle cote de popularité qu’il affiche complet avant même qu’un seul nom de groupe ne soit dévoilé. Et le public, une grande partie tout du moins, n’est sans doute pas prêt à presque doubler un budget déjà conséquent sur un simple nom. D’autant moins que, on le sait bien rapidement, au moins 12 des groupes figurant à l’affiche du Download Paris (soit plus de 25%) se retrouveront à Clisson une semaine plus tard.
Puisque nous commençons avec une difficulté commerciale, notons également un point de frustration: le running order est bourré d’incohérences. Exemple? Les concerts s’enchaînent, non stop, sans temps prévu pour aller d’une scène à l’autre. Tu veux voir un concert jusqu’au bout, tu es certain de rater le suivant en partie. C’est valable partout sauf pour Iron Maiden qui bénéficie d’une pause de 15′. Pire: alors que les groupes alternent entre Main Stage et Scènes 2 et 3, certaines prestations ne sont même pas terminées que d’autres commencent (Ghost – à l’autre bout du site – et Tremonti – juste à côté de la Main!!! – sont prévus de monter sur scène 5′ avant la fin de la prestation d’Iron Maiden, idem pour Mass Hysteria et Arcane Roots pendant le set d’Apocalyptica…) Il semble impossible, a priori, d’assister à deux concerts dans leur totalité. Et puis, je chipote peut-être, mais c’est quoi cette insulte à Saxon (plus de 20 album studio, ne comptons pas les live, les tournées et festivals…) de les faire passer avant le girls band nippon Baby Metal (deux albums… et nous en reparlerons) ? Je ne parle pas non plus des contrats photos à signer, nous délestant parfois ouvertement de nos droits commerciaux (certains groupes, comme Rival Sons pour ne pas les citer, s’accordant même le droit d’exploiter sans contre partie aucune les clichés qui lui plaisent pris lors de leur passage au Download! Même si un très grand nombre d’entre nous tirons un bénéfice inexistant de nos photos)
VENDREDI 10 JUIN 2016 – JOUR 1
Avant de parler des concerts en eux-mêmes, nous ne pourrons que déplorer l’organisation d’accueil des festivaliers, en tout cas le vendredi: si les navettes métro/site sont parfaitement orchestrées, une foule s’entasse aux abords de Longchamp sans savoir où se rendre pour récupérer son bracelet. Bien que les navettes déposent le public à l’entrée, c’est une foule plus que dense qui s’amasse devant des caisses trop peu nombreuses. Et personne ne semble savoir qui doit aller où… Des stands Médias, VIP, Invitations sont installés à part, mais là encore, aucune séparation n’est claire. C’est donc un troupeau qui grossit devant les cabanons, et l’incompréhension triplée d’impatience et de mécontentement se fait entendre… (Les médias découvrent sur place devoir repasser là chaque jour. Et personne n’a eu l’idée de prévoir une couleur de bracelet différente par jour pour faciliter les
contrôles…) Pire: une fois son bracelet obtenu, le public doit refaire la queue pour le Cashless afin de pouvoir – au minimum – se restaurer sur place puisque le site du festival annonçait qu’aucune transaction ne se ferait en espèce, ce qui, une fois entré, se révèle faux, de nombreux commerces acceptant le cash. Double queue qui s’allonge, public frustré de n’être pas entré sur le site au moments où démarre le premier concert, mais ce n’est pas tout! Ceux qui, nombreux décident de charger leur puce cashless sur le site doivent faire la queue de longues heures avant d’être informés, pour certains et par hasard, qu’on peut le faire sur internet! Mon fils, et de nombreux autres, ratent ainsi une bonne partie des concerts de l’après midi. Je me charge donc de me délester de quelques euro via ma CB pour que nous – lui, une de ses amies et moi – puissions être autonomes. Première tentative: ça roule mais ma transaction, confirmée, n’est pas créditée… Il y a un guichet « litiges Cashless », certes que je décide d’aller voir après avoir photographié Ghost… Réponse de l’agent de sécurité: « demain, ils ferment, là ». Cool… Merci pour les 80 dont je n’ai pu profiter. Et quid de ceux, les spectateurs, qui ne sont là qu’une journée… Ce vendredi commence mal, je ne pourrais voir que 5 groupes, ratant, parmi d’autres, Deftones… Et puis ces boutiques installées pas très judicieusement en plein parcours entre les deux grandes scènes, c’est quoi, sinon un paquet d’obstacles à franchir? D’autant plus que, contrairement au Hellfest, la scénographie du site se limite à une gigantesque baudruche gonflable à l’image de la mascotte du Download. Notons toutefois un point positif qui concerne l’accueil des médias et VIP, très chaleureux, qui se voient régulièrement proposer une bouteille d’eau, sont accompagnés auprès des artistes interviewés et, surtout, peuvent bénéficier d’un casier tout au long de ces trois jours. Egalement, les photographes, accompagnés vers un accès dédié, profitent de trois chansons pour faire leur boulot. C’est plaisant, certes, mais beaucoup moins lorsque l’on se retrouve à plus de 60 au même endroit… Sans doute serait-il plus judicieux de faire deux vagues de trente l’espace de deux chansons, mais là, je chipote peut-être… Ceci étant, il aurait été assez approprié d’ouvrir le pit pour la totalité des concerts de la scène 3 afin de pouvoir les couvrir en revenant de la scène 2.
Coup de gueule passé, venons en maintenant au festival en lui-même, qui, reconnaissons-le, propose une fort attirante affiche pour un public familial et
varié. Il y en a pour tous les goûts, et nous ne pourrons que saluer l’éclectisme du festival Download. En ce vendredi, après avoir raté We Came As Romans et The Wild Lies pour cause d’entrée tardive, je découvre que mon interview avec BlackRain a été décalée d’une heure… OK, alors direction Mainstage pour voir un Gojira vraisemblablement très attendu. Une foule dense s’entasse devant la scène et hurle son impatience. Les metalleux écolos tout de noir habillés déboulent sur les planches pour une heure d’un show intense qui leur apporte autant de plaisir qu’ils peuvent en donner – à partir du moment ou les enceintes crachent leurs décibels. Soit quelques minutes après le début du concert, puisqu’aucun son ne sort en façade. Le public hurle enfin sa satisfaction et Gojira se donne à fond, offrant même deux nouvelles chansons issues de leur nouvel album, Magma. Ils sont en forme, le public commence à l’être également créant les premiers circle pits.
J’avais eu l’occasion de rencontrer Avatar il y a un peu plus d’un an lors de la promo de leur superbe et surprenant album Hail the apocalypse. Sur scène, les Suédois offrent un spectacle complet, avec décor de scène, costumes et mise en scène impeccables. Entre Alice Cooper, le Joker et autres références décalées, c’est un spectacle carré et ultra efficace qui nous est aujourd’hui offert. Une heure intense qui donne envie de bouger et, plus encore, de voir Avatar lors d’un concert complet.
Après une pause pour cause Cashless qui me fait rater Deftones, je décide d’aller voir Anthrax que j’ai déjà vu à plusieurs reprises mais jamais photographié. Malheureusement, les photographes se voient indiquer
où se placer par la sécurité, parqués dans un espace restreint sans grande possibilité de manœuvre. Cependant, les New-Yorkais connaissent leur boulot sur le bout des doigts et délivrent également un set efficace sur fond d’un imposant backdrop. Simplement, ça manque un peu d’âme pour être remarquable. Bien sûr, Antisocial est repris par une foule très dense, et nombre de classiques sont offerts pendant une bonne heure à un rythme effréné.
La foule se masse devant la Mainstage mais on circule aisément, chacun parvenant à trouver un spot pour voir cet unique show en terres hexagonale de la vierge de fer. Un impressionnant décor représentant les temples et pyramides mayas dans un esprit de jungle amazonienne (des cordes de lianes tombent des cintres) envahi la scène. Iron Maiden est attendu… et se fait attendre aussi un bon quart d’heure au delà de l’horaire prévu. Mais ensuite, c’est, comme toujours, un spectacle impeccable qui est délivré, avec un Bruce Dickinson particulièrement bavard dont on retiendra le long speech sur l’héritage culturel des
« vieux » ou « anciens » qui deviennent « legacy » (en introduction de Children of the damned), la bourde « Scream for me Sonisphere! » qui en fait rire quelques milliers, ou, en fin de concert (que j’ai dû rater pour aller immortaliser Ghost) l’hommage qu’il rend à Guillaume B Decherf et à toutes les autres victimes du Bataclan en introduction de Blood Brothers. Si l’on peut regretter que la setlist n’ai pas proposé plus d’anciens titres (c’est une bonne moitié de The book of souls qui y est passée quand même!) Iron Maiden une nouvelle fois, a été impérial, accompagné d’un Eddie particulièrement mobile et combatif.
Je rate donc – pour la première fois de ma vie de fan – les derniers morceaux de la Vierge de fer afin de me rendre sur la Stage 2, à l’opposé. Ghost aussi prend 15′ de retard sur son horaire initial, logiquement décalé, mais est également attendu. Papa Emeritus et ses Ghoules investissent les lieux pour une heure d’un show parfaitement rôdé. Seul Papa Emeritus s’avoue moins en forme, quelque peu grippé et la voix enrouée, mais a insisté pour venir car il s’agit de la France… On ne lui en veut pas car le show fut également magistral et parfaitement en place. Impressionnant.
Au bout du compte, un fois passée la grogne, c’est une belle première journée – courte – que nous avons vécue. Retour à la maison pour vérification du transfert cashless (pas fait…) et un peu de repos avant de revenir demain en début d’après midi!
SAMEDI 11 JUIN 2016
Bien que cette journée soit celle qui propose l’affiche qui m’attire le moins, elle reste bien chargée et va
se révéler pleine de surprises. Mais avant tout, direction le stand Cashless, encore désert pour résoudre mon litige, ce qui ne prend que quelques minutes. Rendez-vous ensuite sous la tente de la Stage 3 pour découvrir Shinedown. Les gars de Floride proposent un hard rock rugueux qui fait mouche, le chanteur n’hésitant pas à s’offrir une rapide plongée au cœur des festivaliers. Une belle entrée en matière.
Ils sont nombreux à attendre Apocalyptica et les violoncelistes finlandais satisfont rapidement ce beau petit monde grâce un un mix de compositions originales et de reprises (dont deux de Sepultura). Très en forme, les musiciens investissent chaque recoin de la scène afin de ne laisser personne sur sa fin. Toujours aussi efficacement mis en place, le quartet continue de séduire avec sa formule unique.
Première traversée du site, je file voir Mass Hysteria. Les Furieuses et les Furieux s’entassent devant la scène 2 et laissent exploser leur joie dès l’arrivée sur scène de Mouss, Fred et la bande. Les pendules sont mises à l’heure dès Chien de la casse, et jamais Mass ne relâche la pression, offrant un florilège de titres excités, classiques du genre (le très actuel World on fire, Positif à bloc, P4…) Pas de fioritures, un concert dynamique et réussi.
Retour ensuite sur la Mainstage (euh… devant, plutôt!) pour accueillir les vétérans de Saxon. Grande ou petite scène, Biff et ses comparses maîtrisent parfaitement l’espace confié et le public mange dans la main du chanteur. Comment pourrait-il en être autrement quand on a autant de classiques, dont un Heavy Metal Thunder dédié à Lemmy, car ce titre, selon Biff, n’aurait jamais existé sans Motörhead. Toujours en forme, Biff, arborant le T shirt édité après les attentats du 13 novembre au profit de la famille de Nick Alexander, qui s’occupait du merchandising de nombreux groupes, Paul Graham et les autres sont toujours aussi complices. Nibbs va se décrocher la tête un de ces jours à force de headbanguer comme ça! Exemplaire et majestueux, comme à son habitude. A retrouver en tournée au mois de novembre 2016, dont un passage à Paris avec Girlschool, le 14.
Je rate la suite pour cause d’interview avec Arcane Roots, dont j’ai raté le show, mais suis de retour pour voir la fin du premier groupe japonais du jour, One OK Rock. Rock, direct et enjoué, le groupe nippon se démène sur scène juste avant que je file voir le « phénomène » Baby Metal. Une bande enregistrée diffuse une sorte d’annonce qui se conclue par « Welcome Baby Metal ». Les musiciens sont sur scène, acclamés par une foule assez imposante et… quittent les planches après à peine trois minutes à peine sans avoir joué une note! Les chanteuses n’ont pas montré le bout du nez que déjà il n’y a plus personne. Pendant une demi heure, sans aucune explication, le public attend. Les quelques photographes ayant eut la « chance » d’être accrédités décident de quitter les lieux pour signifier leur désapprobation. Lorsqu’enfin le groupe revient, c’est pour proposer un show à la gestuelle de Power Rangers sur fond de metal ultra rapide. Un concert sans âme, totalement préformaté pour plaire à un public pré pubère, concert qui suit un caprice (sans doute du management). Vraiment, aucun intérêt. A oublier d’urgence. Quand tu penses que Saxon a joué avant ce machin…
Nouvelle interview avec Nibbs Carter, bassiste de Saxon, justement, qui me semble quelque peu… fatigué? Mes questions ne devaient sans doute pas être très claires, mais ses réponses furent plus que complètes! interview à suivre bientôt. J’ai raté le début de la prestation d’Amon Amarth et fonce voir le show rapidement. Une fois devant la Stage 2, je suis impressionné par la scénographie: la batterie trône sur une estrade placée entre deux énormes têtes de dragons qui crache une intense fumée. Les musiciens escaladent régulièrement ces gigantesques « ego risers » et dominent le public en défendant leur sublime dernier opus. 0 voir en entier d’urgence dans une semaine!
Je ne connais pas Biffy Clyro et vais écouter et voir par curiosité. le trio propose un mélange de genre étonnant qui ne me touche pas vraiment, moins en tout cas que la prestation énergique déployée sur scène. Quelques titres, travaillés et ambiancés, me suffisent, mes jambes me réclamant un peu de relâche avant les deux têtes d’affiche du jour.
Retour donc en scène 2 pour un Jane’s Addiction en demi-teinte, dont la seule folie, exception faite
du look de dandy déjanté de Perry Farrell, tient en trois danseuses qui se déhanchent en fond de scène. Musicalement, et scéniquement, et peut être parce que je n’ai jamais été un grand fan, Jane’s Addiction est ma première déception. Et lorsque je quitte le pit photo, je ne peux, comme d’autres, que constater que le public est (presque) désespérément absent… Jane’s Addiction n’a plus la même importance que naguère.
Je ne suis pas non plus un grand fan de Korn. Pourtant, le spectacle, de ce que l’on m’en a dit, a toujours été à la hauteur. Si les lights sont imposants, la scénographie reste sobre. Jonathan Davis est en forme et en voix, mais, bon, je ne suis décidément pas réceptif. Lâchement, je profite du calme pour retourner vers les navettes afin de retrouver un bon lit pour mieux attaquer une troisième journée chargée.
DIMANCHE 12 JUIN 2016
Les chiffres parlent d’eux mêmes: ce dimanche est la journée qui va accueillir le plus de monde ce week end. Quelques 50.000 personnes sont attendues (contre 40.000 vendredi et environ 25.000 samedi). Je démarre par la Stage 3 où se produit le trio américain The Shrine, qui arrive à peine de Donington où il jouait la veille. Typé 70’s, largement influencé par Black Sabbath, The Shrine chauffe un public déjà massif et donne envie d’en connaitre plus à son sujet. Les photographes sont invités à quitter le pit pour voir qu’une pluie importante tombe sur le site.Importante, mais rien de trop inquiétant pour l’heure.
D’ailleurs, Skillet joue son set au sec. Le quatuor paritaire est attendu, mais je préfère rapidement prendre ma dose de rock enragé que propose Lofofora. Reuno rit jaune après Pornolitique annonçant « Putain, si un jour on m’avait dit que je jouerai en face de la Défense! Ca me fout la haine! (…) Bandes d’enculés, va! » Car, oui, face à la scène 2 se dressent les tours de la city parisienne, anti muse d’un Lofo enragé qui n’hésite pas à varier les plaisirs et les tempi. Belle prestation d’un des groupes phares de chez nous.
Trivium, sur la main stage, profite également de la clémence météorologique pour délivrer son thrash version uppercut à un public de plus en plus massif. La scène est ornée de deux grosses têtes de diables blancs, le décor servant aussi aux éclairages. La pêche est là, et le public est à fond. RAS.
Retour en Stage 2 pour voir, c’est une première, Children Of Bodom. Je trouve Alexis amaigri et statique, et ne suis guère impressionné. Bon, là encore, je suis loin d’être un grand fan, et c’est tranquillement que je retourne vers la Mainstage pour un Sabaton, là encore, très attendu.
18h pétantes, Sabaton arrivent en même temps que la pluie. Battante. Continue. Torrentielle. Une pluie qui tombe si fort que les photographes, au bout d’un seul titre, battent en retraite (pour mettre le matériel à l’abri, pas pour échapper à la pluie, sachez-le!) Libéré de mon matos, protégé par un poncho, bref, à l’abri, je retourne assister à la prestation d’un Sabaton efficace bien que sans surprise. C’est carré, enjoué, ultra rôdé, et Joakim Broden, au moment d’entamer Primo Victoria, félicite le pubic, extraordinaire, de rester sous cette pluie diluvienne. Une nouvelle belle prestation au compteur.
Après avoir signé le contrat photo Rival Sons, je décide, car j’ai déjà pu les photographier et je les revois dans une semaine, de découvrir les Anglais de Skindred dont, malheureusement, l’interview que je devais avoir avec eux a dû être annulée. Bonne pioche, malgré l’état du terrain, détrempé et boueux. Une vraie patinoire que rien, naturellement à cette heure, ne pourra sécher. Le groupe parvient à fusionner metal, funk, reggae, ragga… et le résultat est sans appel: dansant, dynamique, efficace en diable. Le public est réceptif, le chanteur faisant danser tout un chacun. Superbe!
Je suis ensuite moins impressionné par la prestation de Volbeat, qui rappelle la pluie. Le quatuor propose son, comment on appelle ça?, Elvis Metal?, son mélange de heavy rock et de rock n roll dont le résultat est unique. Un set sympathique, chantant et festif, certes, mais guère impressionnant selon moi. Direction Stage 2, alternant petits pas et légère glissades – là où d’autres se vautrent sous les acclamations du public hilare…
En revanche, même si j’avais signé un contrat photo pour Last Train, je décide (préfère) aller shooter, voir et écouter le Megadeth nouvelle version de Dave Mustaine. Il se dit du rouquin qu’il est un chat noir, apportant la pluie partout où il joue. Malgré un souci de micro mal positionné et de double grosse caisse trop en avant, malgré aussi l’amoncellement de nuages foncés, ou encore le soundcheck de batterie de la mainstage qui semble agacer Dave (son « I love hearing the drums when I play a heavy metal concert » me semblais quelque peu ironique), ce dernier s’amuse de la réputation du groupe, souvent accompagné par la pluie, surnommé Sunshine band au moment où le soleil décide de venir l’éblouir. Reste que Megadeth nous offre une belle palette de classiques et dépasse allègrement son heure de jeu.
Résultat? Rammstein monte sur la mainstage avant la fin du set des américains, attirant une foule sans pareil. Je n’ai jamais vu Rammstein live et cette première m’impressionne, malgré le froid de la prestation, par les lights originaux, la pyrotechnie, les flammes… Les guitares lance flammes sont du plus bel effets, les feux d’artifices explosent sur scène et au dessus, bref, le visuel est archi travaillé et le spectacle complet. Le rappel propose un final grandiose, le chanteur transfomé en oiseau qui prend son envol et dont les ailes, aussi, crachent des flammes. Oui, Rammstein, qu’on aime ou non sa musique, propose du très grand spectacle.
Si la programmation de ce premier Download est une réussite (le festival se veut plus mainstream que le Hellfest, et propose peu de groupes très extrêmes, ni black, ni death metal), le festival dans sa globalité ne l’est que partiellement. Les reproches faits plus hauts devront, dans le cas d’une plus que probable seconde édition, être revus et corrigés, d’autant plus qu’il ne s’agit pas de n’importe quel festival mais du Download qui bénéficie du soutien logistique et financier de la machine de guerre Live Nation. la « première édition » ne peut donc être une excuse valable. Reste que ces trois jours, musicalement, auront permis de faire le plein de metal, de s’en mettre plein les yeux et les oreilles, de rencontrer plein de gens moins loufoque qu’à d’autres festivals mais tout aussi sympa. On remet ça dans un an?
Metal Eyes remercie grandement Myriam Astruc et Marie-Caroline Graton d’avoir rendu ce live report possible.