EUROCKEENNES DE BELFORT: Iron Maiden, Avatar et The Raven Age: report de la première journée – jeudi 3 juillet 2025.

Pour fêter son 35ème anniversaire, l’incontournable festival Les Eurockéennes a décroché la timbale avec une tête d’affiche de choix, Iron Maiden, qui, de son côté, célèbre 50 ans d’existence. C’était pour Metal Eyes l’occasion de se déplacer pour la première fois à Belfort et découvrir ce mythique festival. J’arrive malheureusement trop tard pour faire l’interview prévue de The Raven Age (qui va s’avérer être mon groupe maudit de la journée!)

@EUROCKEENNES 2025

Après une longue route, c’est une très tout aussi longue file de voitures qui s’étend le long d’une simple voie. Une fois enfin installés sur le parking – le terrain de l’aérodrome transformé comme tous les ans en lieu d’accueil de véhicules – nous rejoignons une autre file, celles des festivaliers qui attendent tranquillement de pouvoir monter dans une des très nombreuses navettes nous menant à l’entrée du site. Arrivé sur place, je découvre un lieu qui, en temps normal, doit être paisible. La presqu’île du Malsaucy est située sur un vaste plan d’eau qui offre un décor exceptionnel.

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Jusque-là, l’organisation est parfaite. Avant même d’entamer le voyage, l’accueil et la communication sont au top. C’est ma première venue, et à peine ai-je demandé à Ephélide, en charge des RP du festival (et aussi de Rock en Seine, de Solidays et d’autres évènements) s’il était possible de venir couvrir le festival que je reçois une réponse des plus chaleureuses. Puis, quelques jours avant, je reçois par mail confirmation des interviews planifiées. La veille au soir, c’est un mail expliquant les conditions photos et, enfin, le jeudi matin, premier jour du festival, une des attachées de presse d’Ephélide communique les noms des photographes accrédités pour le concert d’Iron Maiden. Des réponses par mail rapides, pas de stress, pas d’attente, c’est clair, efficace, et plus qu’appréciable et apprécié. plus encore, bien que nous soyons, médias, privilégiés, nous sommes tous conviés, le premier soir, à un « pot metal ». L’occasion de faire connaissance avec les journalistes et photographes que nous ne connaissons pas encore, d’échanger avec Kem, l’organisateur et de passer un moment simplement convivial.

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Alors que je m’apprête à aller photographier The Raven Age, premier des 3 groupes à jouer aujourd’hui, je réalise que l’accueil ne m’a pas donné mon pass photo… Il faut donc qu’un des membres du service médias file à vélo pour le récupérer à l’autre bout du site mais… Lorsqu’il me remet enfin le sésame, il est trop tard, les trois premiers titres sont terminés. Dommage car si musicalement The Raven Age propose un metal à la fois moderne et classique, la formation a travaillé son look, les musiciens apparaissant tous le corps grimé de noir, du torse jusque sous la mâchoire. L’effet interpelle sans détourner pour autant l’attention du propos musical.

Le public semble réceptif mais, on le sait, même s’il s’agit du groupe fondé par George Harris, le fils de Steve, la foule est présente uniquement pour Iron Maiden. Tant et si bien que, le lendemain, L’Est Républicain rapportera cet « incident surprise » (et, heureusement, sans conséquence) lié à l’ouverture des portes: c’est devenu une tradition que le directeur du festival accueille le premier festivalier à accéder aux Eurockéennes pour lui offrir des cadeaux. Là, il s’est retrouvé face à des fans courant pour arriver au premier rang lui disant « on n’a pas le temps« ! Le sac de goodies sera donc offert au premier festivalier le lendemain.

IRON MAIDEN @EUROCKEENNES 2025

Ceux qui sont au premier rang ne bougent pas. Le reste de la foule s’éparpille quelque peu le temps du changement de plateau. La colline faisant face à la Grande Scène se remplit de nouveau à l’approche de l’heure tant attendue. Quelques spectateurs, proches du malaise ou simplement trop serrées par la foule compacte, sont évacués par la sécu juste avant que ne retentissent les premières mesures de Doctor, doctor (UFO). C’est parti, la folie s’empare de la marée humaine qui hurle sa joie. Puis, en intro, The ides of march, l’instrumental qui introduit l’album Killers retentit tandis que le gigantesque écran de fond de scène diffuse des animations relatant les premières années de la Vierge de Fer.

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La folie s’empare du public dès l’arrivée des six sur scène pour un premier moment d’anthologie, un Murders in the rue Morgue pas joué depuis 2005 suivi de Wrathchild, quant à lui bien intégré aux setlists. Puis c’es au tour de Killers, plus rare encore puisque sorti des setlist depuis… 1999! Et voici la première apparition d’Eddie, gigantesque monstre en colère qui vient, armé d’une hache, tenter de s’en prendre aux musiciens. Heureusement, super Bruce est là qui vient lui glisser une main dans l’entrejambe, ce qui perturbe la mascotte qui se plie et se retire.

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Bruce s’adresse ensuite au public, annonçant, en français évidemment, que « ce soir, c’est une naissance et un anniversaire! Une naissance parceque c’est la première fois qu’on joue à ce festival, et un anniversaire parce qu’on fête les 50 ans d’Iron Maiden« . En faut-il plus pour que le public entame un « Joyeux anniversaire » avant que Maiden enchaine sur Phantom of the opera pas joué depuis une bonne décennie?

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Chacun se montre dans une forme éblouissante, Janick Gers toujours aussi virevoltant, Adrian Smith concentré dans un esprit « force tranquille », Steve Harris, maitre de cérémonie, allant chercher le public, Dave Murray toujours souriant et simplement heureux d’être là, et, s’il saute moins dans tous les sens qu’il y a quelques années, Bruce Dickinson continue d’arpenter la scène en tous sens et d’haranguer la foule qui lui mange dans la main! Et puis, aussi, il y a le nouveau batteur, Simon Dawson que les fans connaissent déjà pour être le compagnon de scène de Steve Harris au sein de British Lion. Si j’ai maintenant vu le groupe plus de 20 fois, c’est mon premier témoignage avec ce line-up (la seule formation que je n’ai jamais vue est celle de 1981 marquant l’arrivée de Smith), et on ne peux que constater que si le batteur n’a pas le charisme ni la côte de popularité de Nicko McBrain, sa frappe est redoutable et efficace. Mieux, il apporte de temps à autres une touche personnelle.

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L’écran géant diffuse des animations complémentaires aux chansons et pendant deux heures, Iron Maiden revisite ses premières années, de Iron Maiden jusqu’à Fear of the dark. Powerslave est particulièrement à l’honneur avec 4 titres (d’affilée, Powerslave avec un énorme Eddie sphinx en 3D qui envahi l’écran tandis que Bruce revêt un masque à plumes comme sur le World slavery tour de 84/85, 2 minutes to midnight, sur lequel la pluie commence à tomber, et le gigantesque Rime of the ancient mariner, Aces high arrivant quant à lui en rappel). Killers fait part égale avec The number of the beast, ce dernier alignant également 3 extraits ( le morceau titre, Run to the hills et Hallowed be thy name avec Bruce enfermé dans une cage sombre et inquiétante).

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Iron Maiden a certes décidé de ressortir quelques morceaux plus joués depuis des lustres, dont The Clairvoyant de nouveau disparu après la tournée Maiden England de 2014, mais reste fidèle à ses classiques. The trooper voit un nouvel Eddie tunique rouge débouler, celui-ci, bien connu du public, Bruce portant la même tunique mais allant échanger son drapeau anglais pour revenir avec celui de notre pays, ce qui ne manque naturellement pas de faire hurler la foule.

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Avec Iron Maiden, on le sait, le concert touche à sa fin. Le groupe quitte quelques instants la scène, puis le discours de Churchill annonce la rappel qui débute avec Aces high. Là encore, Iron Maiden surprend en interprétant Fear of the dark à la suite, là où cet hymne faisait partie du corps principal du show. Mais plus encore, le concert se termine, étonnamment selon moi, avec le superbe Wasted years… Que veut nous dire Iron Maiden? Que ces 50 ans ont été gâchés? ou alors que cette tournée marque un nouveau départ? Peu impporte au final, car Iron Maiden a livré ce soir, pour sa première date française du Run for your lives tour, un concert dantesque qui prouve une fois de plus que le groupe est encore dans une forme olympique. Superbe concert de bout en bout!

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Alors que retentit le désormais incontournable Always look on the bright side of life qui accompagne les spectateurs vers la sortie, nous filons vers la Plage pour le concert d’Avatar. Au fil des ans et de leurs nombreux concerts en France, les Suédois se sont eu aussi forgés une solide fan base. Une bonne partie du public est grimée comme le Joker représenté par le chanteur Johannes Eckestrom. Qui a déjà vu Avatar live le sait, là encore, le spectacle est plus qu’une promesse.

AVATAR @EUROCKEENNES 2025

Un serviteur (ou serait-ce un bourreau?) quelque peu mal à l’aise arrive sur scène transportant une grosse boite cadeau, la pose devant la batterie. Satisfait, il en retire le chapeau, le pose et se retourne vers le public, incitant ce dernier à applaudir. résultat: un ballon rouge s’élève au bout d’une corde, suivi d’un chapeau et du chanteur qui sort tranquillement, le regard à la fois interpellé et narquois. Il s’avance vers le micro, malaxe le ballon qui explose, transformant instantanément le personnage en fou furieux incontrôlable. Dance devil dance lance les hostilités et donne le top départ aux slammers qui vont occuper la sécu tout le long du concert.

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The eagle has landed (et ses « ladies and gentlemen… » chantants et repris en chœur par le public) offre un premier moment plus… calme suivi d’une nouveauté étonnante et efficace, Captain goat, titre à l’issue duquel Johannes informe le public que, ce soir, c’est le premier concert d’Avatar depuis bientôt 9 mois et que c’est la première fois qu’ils interprètent ce morceau sur scène. « On n’a jamais joué ce morceau live… Peut-être devrions nous en jouer un autre? » In the airwaves, vraisemblablement prévu au prochain album est une exclu du soir et se révèle tout aussi efficace et furieux que ce qu’on attend maintenant d’Avatar.

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Les désormais classiques sont aussi au rendez-vous, principalement issus du gigantesque Hail the apocalypse (Bloody angel, Tower et le morceau titre qui vient clore le concert) mais c’est l’ensemble de la discographie du groupe qui est passée en revue, même le quelque peu décalé Avatar country qui lance le rappel avec, après le chant fédérateur Glory to our king, Welcome to Avatar country.

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Ce soir encore, Avatar a livré une prestation exceptionnelle, un spectacle de haut niveau comme le groupe en a désormais l’habitude. Et si ce premier concert n’était qu’un « tour de chauffe », alors on attend la suite avec impatience. rendez-vous au Zénith de Paris? En tout cas, ce set d’Avatar est une très belle manière de terminer cette longue journée. Un dodo s’impose avant de revenir demain!

AVATAR @EUROCKEENNES 2025

Report de la seconde journée à suivre…

CONCERTS FROM HOME: IRON MAIDEN – Live after death

Puisque nous sommes privés de concerts depuis trop longtemps et pour une durée indéterminée, Metal Eyes a décidé de revisiter certains albums live avec cette nouvelle rubrique « Concerts from home ». De grands classiques intemporels à des témoignages plus « locaux » nous pourrons ainsi nous replonger dans le bruit et la fureur de ce qui fait notre univers, sillonner le monde des décibels et du fun sans avoir, puisque de chez nous, à nous soucier de gestes barrières. En attendant de nous retrouver devant les scène locales ou d’arenas. Enjoy!

A tout seigneur, tout honneur…

IRON MAIDENLive after death (EMI, 1985)

Leur cinquième album studio n’est pas encore en bacs qu’Iron Maiden est déjà – de nouveau – sur les routes. Le World slavery tour démarre officiellement le 9 août 1984, à Varsovie, en Pologne. Une Pologne encore (« toujours » ?) sous le joug d’un envahisseur de plus en plus décrié. Signe des temps, malgré sa poigne de fer, l’Etat que dirige le général Jaruzelski accepte la tenue de quelques concerts de cette musique tant décriée à l’Est. Iron Maiden visitera ainsi 5 villes polonaises et ira poser ses flight cases en Hongrie et en Yougoslavie avant de s’attaquer à l’Europe, aux USA et à l’Asie dans une tournée qui prendra fin le 5 juillet 1985 en Californie.

Le 3 septembre 1984, Powerslave, le nouvel album de la vierge de fer parait enfin tandis que le groupe donne un concert à Madrid, en Espagne. Sans parler des qualités de cet album depuis entré dans l’histoire, on ne peut que remarquer qu’Iron Maiden semble avoir trouvé l’équilibre : il s’agit du second album d’un line up sans modification aucune. Un groupe qui, en plus, s’est uni, soudé, au cours de la précédente tournée. Et cela a un impact notable sur tout ce que fait Iron Maiden.

Ce groupe va bien au-delà des musiciens – Steve Harris (basse), Bruce Dickinson (chant), Dave Murray et Adrian Smith (guitares) et Nicko Mc Brain (batterie). C’est aussi tout l’entourage, toute l’équipe technique qui forme ce clan, cette famille, à commencer par l’indéboulonnable paire de managers que sont Rod Smallwood et Andy Taylor, mais aussi les fidèles Martin Birch (producteur des albums depuis Killers en 1981), Dave Lights (lumières), Dick Bell, Doug Hall ou encore, comment les oublier, l’illustrateur Derek Riggs et le photographe Ross Halfin.

C’est ce clan qui se retrouve à la maison, à Hammersmith Odeon de Londres les 8, 9, 10 et 12 octobre 1984 alors que l’album caracole en tête des charts (n°2). Le show est rodé et, à domicile, Martin Birch décide d’enregistrer ces concerts à l’aide du Rolling Stones Mobile. Une première étape avant le gros morceau, quelques mois plus tard, où les micros du Record Plant Mobile n°3 capteront les concerts donnés au Long Beach Arena de Los Angeles pendant 4 soirées – du 14 au 17 mars 1985. C’est la première fois qu’un groupe joue soirs d’affilée dans une même ville à guichets fermés ! Dans une salle d’une capacité d’environ 13.500 places… Alors non seulement ces concerts seront enregistrés, mais en plus ils seront filmés. Et il est grand temps pour la Vierge de Fer de proposer un premier live, car, en 1985, Motörhead, Saxon, Judas Priest et tant d’autres se sont déjà, depuis des années, prêtes à l’exercice avec succès. Au tour des nouveaux maitres du metal de se jouer le jeu.

Le résultat de ces captations se nomme Live after death, le tout premier album live d’Iron Maiden qui parait le 26 octobre 1985. Un double, même, composé de 17 titres (plus le speech de Churchill en intro). Martin Birch, en matière de live, n’en est pas à son premier essai. Comme il l’explique dans les notes du disque, le premier live auquel il a apporté son oreille est l’incontournable Maiden In Japan de Deep Purple, en 1972. Un double album, là encore.

Tout au long de ces deux galettes – les trois premières faces sont les enregistrements de Los Angeles, la dernière ceux de Londres) le public (re)découvre un groupe au sommet de sa forme. Iron Maiden va constamment chercher son public, et l’échange d’énergie, la réciprocité dégage une puissance de feu sans pareille. La vidéo, elle, montre, en plus des concerts, le groupe derrière le rideau de fer. Un témoignage rare, dont cette scène où la bande se retrouve embarquée dans un mariage… local.

Si le public se délecte des désormais classiques du genre (Aces High, 2 minutes to midnight, The trooper, Powerslave, The number of the beast…), son plaisir continue avec le produit en lui-même. Derek Riggs a, une nouvelle fois, créé une pochette au mille références et détails, une pochette qui occupe le regard des heures durant. Surtout, au-delà des pochettes papier des galettes, joliment illustrées de nombreuses photo, Iron Maiden offre un livret de 8 pages truffées d’informations diverses, allant de la liste complète des dates de cette tournée à des informations purement techniques. On y apprend ainsi que la tournée de 322 jours a vu le groupe visiter 24 pays ou occuper 7778 chambres d’hôtel…

Arrivé n°2 des charts anglais (la VHS sera n°1), Live after death s’impose bientôt dans la catégorie des live incontournables du rock et devient un témoignage historique. Il sera réédité en CD dans une première version tronquée des titres de l’Hammersmith, avec un livret plu sobre, voire dénué d’intérêt. Il faudra attendre 1998 et la vague de rééditions du back catalogue pour retrouver l’intégralité de ces enregistrements sur un double CD (agrémenté d’une illustration inédite de Riggs) ainsi qu’un livret reprenant l’ensemble des notes de l’album et d’une plage multimédia avec vidéos et autres documents. Si les photos sont moins nombreuses, quelques illustrations inédites viennent compléter le plaisir.

 

Hommage à Martin BIRCH

Martin Birch – photo: ?

Martin Birch, un des plus importants producteurs de l’univers hard rock/metal est décédé le 9 août 2020 à l’âge de 71 ans.

Né le 27 décembre 1947 à Woking, ville située au sud ouest de Londres et aujourd’hui connue pour abriter, entre autres, les usines de l’équipe McLaren, Martin Birch grandit avec le rock, milieu dans lequel il évolue en tant qu’ingénieur du son puis producteur à part entière.

Ses premiers faits d’armes marquants sont signés avec Deep Purple. Si le mythique groupe anglais est producteur de certains de ses albums mythiques, Martin Birch est crédité en tant qu’ingénieur du son sur rien moins que Concerto for group and orchestra,  Machine Head, In rock ou Burn. Des albums qui lui permettent, à la fin des années 70, de se faire un nom et une réputation.

Ritchie Blackmore l’embarque dans ses valises lorsqu’il forme Rainbow dont il produit le premier album Ritchie Blackmore’s Rainbow en 1975, avec Ronnie James Dio au chant. Il s’occupe également des albums suivants, produisant Rising, l’immense double live On stage et le fabuleux Long live rock ‘n’ roll qui marque le départ de Dio pour Black Sabbath.

Entre temps, Martin Birch suit David Coverdale dans son projet Whitesnake dont il produit le tout premier essai, Snakebite, en 1978, avant de s’attaquer aux albums suivants. Impossible de ne pas citer les œuvres indispensables que sont Trouble ou Lovehunter, deux albums de heavy blues chaleureux qui arrivent en pleine vague punk… Mais ce sont surtout les années 80 qui vont en faire le producteur incontournable qu’il devient rapidement. Sa carrière continue, bien sûr avec Whitesnake, dont on retiendra le sublime double Live… in the heart of the city, et les albums studio Ready and willing, Come and get it, Saints and sinners ou le plus « discutable » Slide it in.

Revenons à Dio et son intégration au groupe de Tony Iommi: Martin Birch transforme, au tout début des 80’s, la bête Black Sabbath en un monstre d’efficacité avec deux albums, une fois encore, indispensables: Heaven and hell et Mob rules. Deux « petites » collaborations qui poussent Black Sabbath au panthéon du rock avant que le départ de Dio ne voit le groupe se perdre…

Comment, aussi, passer à coté de sa collaboration, sa complicité même, avec Iron Maiden? Le groupe de Steve Harris lui accorde sa confiance dès 1981 et son second album, Killers. Birch ne quittera plus les manettes du son de la vierge de fer en engendrant une palette d’hymnes du genre jusqu’au début des années 90 . Soit la période la plus créative du groupe, celle de ses classiques incontestés: The number of the beast, Piece of mind, Powerslave, Somewhere in time, Seventh son of a seventh son, No prayer for the dying (le moins bon de tous, sans doute…) et Fear of the dark, sans oublier deux live, le chef d’oeuvre Live after death et Live at Donnington. Bref, toute la première période « dickinsonnienne ». Ainsi que toute celle avec Adrian Smith…

Si la carrière de Martin Birch semble notamment marquée par ses collaborations avec des groupes anglais, d’autres lui accordent également leur confiance, à l’instar des Américains de Blue Oÿster Cult qui semblent chercher un second souffle. Le groupe fait donc appel au producteur très en vue pour son album de 1980, Cultösaurus erectus, et le rappelle pour le suivant, l’année suivante, pour Fire of unknown origin. Un univers quelque peu différent qui pourtant séduit le public.

Il collabore également avec l’ange blond, surdoué de la guitare, Michael Schenker et son MSG pour qui il produit le troisième album, Assault attack, en 82, mais ce sera là leur unique collaboration.

Martin Birch aura illuminé de son les années 80. il décide de prendre sa retraite en 1992 après avoir finalisé son travail avec Iron Maiden pour Fear of the dark. Pour eux comme pour d’autres, après son passage, plus rien ne fut comme avant. Tous les groupes qui ont collaboré avec Martin Birch ont vécu avec lui leur moments de plus grande créativité. Passer après Birch? Une tâche plus que compliquée, semble-t-il.

Merci, Martin, si tu nous as quittés, ton oeuvre, elle, sera là pour l’éternité. RIP.

Hellfest 2018: You can’t control it – Partie 3

Dimanche 24 juin

Ce dimanche est sans aucun doute la journée que j’attends avec le plus d’impatience. Pensez donc, une affiche très orientée heavy metal pur jus avec un bon nombre de de mes groupes préférés qui passent aujourd’hui: Megadeth, Accept, Iron Maiden et un Nightwish que je sais rater car, une année encore, je dois reprendre la route assez tôt.

J’arrive donc tôt sur place et il fait déjà chaud. ce dimanche est d’ailleurs annoncé comme étant la journée la plus chaude du week-end. pour les premiers groupes à se produire, c’est une bonne chose, car les températures sont encore raisonables. Je file donc voir The Raven Age Lire la suite

BACK IN TIME: IRON MAIDEN

Heavy metal, Royaume-Uni (EMI, 1980)

Le 14 avril 1980, apparaît dans les bacs un visage inhumain, qui va rapidement devenir le symbole de ralliement de toute une génération de headbangers… Originellement destiné à représenter les punks, et déniché par hasard par Rod Smallwood, Eddie the ‘ead illustre la pochette du premier album éponyme d’Iron Maiden, lequel précède Saxon (qui vient de publier Wheels of steel) dans les charts en arrivant numéro 4. Rien, absolument rien, n’a été laissé au hasard, et l’on peut même se demander si l’ordonnancement des morceaux n’a pas été travaillé avec au moins autant d’attention : le titre introductif, Prowler (le rôdeur) doit-il nous faire comprendre que nos nuits seront désormais hantées par Eddie ? Que penser alors de la conclusion, Iron Maiden, dont le refrain n’est autre que « Iron Maiden’s gonna get you, wherever you are » ? Steve Harris est déterminé à imposer son groupe partout, et, de ce point de vue, l’entente avec Rod Smallwood, éternel manager aujourd’hui encore présent, est parfaite ; le manager du groupe n’a, lui non plus, rien  laissé au hasard puisque le contrat que Harris and Co. ont signé avec EMI concerne pas moins de cinq albums dont trois fermes. D’après Rod, ce détail était une obligation afin que la maison de disques s’engage réellement pour soutenir Maiden. Trop de groupes voient leur avenir corrompu du fait d’un engagement limité à un seul disque… ce qui ne force pas les responsables commerciaux à s’engager plus avant dans la promotion de jeunes artistes, aussi talentueux qu’ils puissent être. Ce premier album d’Iron Maiden, produit par Wil Malone dont l’enregistrement s’est effectué au studio Kingsway de Londres, mêle allègrement puissance (Phantom of the Opera, Prowler), douceur (Remember tomorrow), instrumentaux (Transylvania) et hits potentiels (Running free, Iron Maiden).Bref, de véritables perles classiques du metal nouveau. Même si le leader avoue être loin d’apprécier le son de ce disque, trop éloigné de ce qu’il attendait. D’une certaine manière, la production imparfaite (qui provoque la colère d’un Steve Harris insatisfait), avec ses relents punk crades, participent à sa légende. Tant mieux.

 

IRON MAIDEN: L’antre de la bête

Biographie, Chris Welch  (Editions Hunning et Munning, 2017)

Chris Welch écrit comme il respire… Ce journaliste anglais est un enfant du rock comme il en reste peu. Né en 1941, il était ado au moment de la naissance de ce courant musical et en a suivi les évolutions à travers le temps. Devenu journaliste, il travaille pour l’incontournable Melody maker et collabore à divers magazines, à différents postes dont celui d’éditeur du Metal Hammer anglais, tout en collaborant à d’autres magazines de référence, du jazz au metal. Lire la suite

DOWNLOAD FESTIVAL PARIS du 10 au 12 juin 2016, hippodrome de Longchamp

Pour cette première édition hexagonale, l’incontournable festival anglais a choisi l’hippodrome de Longchamp pour y accueillir, l’espace de trois jours et sur trois scènes, une quarantaines de groupes d’horizons divers. Et pas des moindres, le festival invitant Iron Maiden et Rammstein pour attirer du monde. Avec une capacité d’accueil frôlant les 60.000 spectateurs/jour, le Download Lire la suite