DOWNLOAD FESTIVAL PARIS: 3ème partie (fin)

 

Soyons honnêtes : l’affiche de cette troisième journée n’est pas celle qui m’attire le plus. Et elle commence mal : le RER est en retard… Ainsi, Leo Gun joue alors que nous récupérons nos accréditations (pourquoi perdre du temps en venant récupérer ces documents chaque jour ? Ne serait-il pas plus simple que les personnes venant 3 jours n’aient qu’un seul pass ? Je dis ça…)

Dimanche 11 juin 2017                                                                      

Je me rattrape sur Rise Of The North Star dont on parle beaucoup. Vraiment beaucoup. Trop, peut-être ? Je ne comprends simplement pas l’engouement actuel pour le groupe de Metal trip hop… Sans doute une question de génération, d’autres semblant apprécier. Reste que le groupe travaille une véritable image, inspirée par l’esprit manga, ainsi qu’une attitude scénique dont certains feraient bien de s’inspirer. Si je n’accroche pas à la musique, c’est visuel.

RISE OF THE NORTH STAR

Je ne connais pas Suicide Silence qui investit la Main 1 et décide d’aller découvrir live Coheed and Cambria qui joue sous la Warbird. Les cheveux détachés, Claudio Sanchez (chant et guitare) impressionne. Sa tignasse, qu’il rattache à plusieurs reprises est un artifice visuel qui ne fait pas d’ombre à la musique, sorte de stoner prog, et à une attitude scénique simple et efficace. Le groupe est en place et évolue tranquillement, séduisant un public assez nombreux. Un groupe plus que chaleureux à revoir sur scène lors d’une future tournée.

COHEED AND CAMBRIA

Une pause est nécessaire. Architects, ce n’est pas mon truc, et Lost Society joue trop loin. Ben oui, le courage peu aussi manquer par forte chaleur. D’autant plus lorsque le gros morceau du jour arrive. A 17h pétante, une ovation accueille Dave Lombardo qui est très attendu. Oui, c’est l’heure de Suicidal Tendencies, très attendu visiblement tant le public se masse devant la Main 1. Mike Muir, sur le côté de la scène fini de s’échauffer et dès les premières mesures de You can’t bring me down le public se déchaine. Le dernier album en date, World gone mad est à l’honneur, Muir sourit comme jamais, et le groupe affiche une forme extraordinaire. Une prestation énergique, doublée d’un mémorable solo de batterie.  A revoir en salle au plus tôt !

SUICIDAL TENDENCIES

C’est peu dire qu’à côté, même si la foule se masse devant la scène, Mastodon est moins attendu. Mais attire quand même une jolie foule. Le backdrop coloré, une scène en extérieur et de jour, le groupe est-il vraiment à sa place ? Eh bien, voir le quatuor non auréolé d’une lumière bleue change des habitudes et, en toute franchise, ce n’est pas pour déplaire à votre serviteur. Le chat partagé entre Brann Dailor, Brent Hinds et Troy Sanders est une des marques de fabrique du groupe qui y puise son identité. Et l’on parle de vrai partage. C’est carré, puissant et efficace, même si ‘lon peut regretter le manque de surprise ou d’étonnement. Une belle prestation d’un groupe dont on peut cependant attendre mieux.

MASTODON

Rancid est sans aucun doute le plus punk des groupes présents au Download. N’étant pas particulièrement familier avec la discographie du groupe, c’est par curiosité que je vais le découvrir. ET quelle claque ! C’est fun, engagé, enragé et l’attitude des musiciens, à la fois je m’en foutiste et « faites gaffe à moi » (le look du guitariste bien habillé et tatoué de partout en dit long), ben… ça le fait. Rebelle, certes, rock, certainement. Avec une disco presque longue comme un bras (de nain, euh, pardon, d’enfant – pas envie d’avoir un avocat sur le dos – n’exagérons rien !)c’est pour moi une jolie découverte.

RANCID

Attendus comme le (presque) messie, Prophets Of Rage, composé de membres de Rage Against The Machine, Audioslave, Cypress Hill et Public Enemy, le super groupe développe une énergie sans pareille dès son arrivée sur scène. Dès le premier titre, éponyme reprise de Public Enemy, on les sent tous à fond. Il y a un message à transmettre, politique ou musical, un engagement à prendre. Prophets Of Rage fait asseoir le public, le fait sauter et réagir, interagir, à tout instant. Qu’on soit ou non sensible à cette fusion de genres, force est de constater que la formation ne peut laisser indifférent. De l’énergie brute, entièrement partagée avec le public. Enorme.

L’affiche annonce une belle prestation. Green Day pourrait se contenter d’un simple concert, pourtant la bande de Billie Joe Armstsrong promet un concert de 2h30 ! C’est naturellement que la foule s’amasse devant la scène qui est investie dès 21h – en plein jour, donc – par un lapin rose qui vient faire le clown au son de Bohemian Rhapsody. Se dandiner, faire tomber sa queue et l’envoyer dans le public… Ce n’est que 10’ plus tard, au son de la BO du film Le bon, la brute et le truand  que la bande déboule. Know your enemy fait l’unanimité et dès ce premier titre, Green Day fait le show. C’est une habitude pour les Américains, mais faire monter une personne du public dès le premier morceau est explicite : on est là pour vous amuser, point ! Le public est dès le début mis à participation et ce dernier en prend plein les yeux : vous pensiez qu’Epica avait sorti le grand jeu en matière de pyro ? Ben, Green Day fait plus encore ! Pas loin d’un Rammstein, tant ça pète, flambe,  crame… C’est dire ! Fair Play, Billy Joe remercie tous les groupes qui ont joué ce dimanche (bon, pas tous, mais un bon nombre). Green Day, même s’ils sont parfaitement rôdés, font le show. Pas de surprises pour qui les a déjà vus sur cette tournée, belle claque pour les autres, nombreux ce soir. Une belle fin de festival, en somme.

Le Download propose une affiche éclectique faite pour attirer tout type de public. Cette seconde édition, si elle a offert de belles prestations, se termine avec un sentiment en demi-teinte. D’abord, le lieu : bien sûr, pour les locaux, c’est un accès facile (quoique…). Pour ceux qui dorment sur place, aussi. Mais pour les autres, Parisiens ou régionaux, il faut compter 3 heures de transport/marche… par jour. Un peu long, non ? Aussi, est-ce le fait qu’il ne s’agisse que de la seconde édition ou du manque de personnalité du terrain, l’ambiance générale reste neutre. Oui, on fait la fête, mais il n’y a pas cette folie qu’on retrouve ailleurs (suivez mon regard…) Certains viennent déguisés, on se rencontre, on crie, on saute, on slamme, mais rien de plus… Cependant, si l’on peut aussi déplorer le tarif des boissons, le temps de transport sus mentionné, on ne pourra qu’apprécier le fait de voir les scènes d’où qu’on se trouve. Au fait, pourquoi les écrans de la Main 2 sont-ils plus petits que ce de la 1???

Cette seconde édition arrive à son terme. Mais, comme beaucoup d’autre, contraints par les horaires des transports et les obligations du lendemain, lundi, nous décidons de ne pas assister à la fin du show. Direction le RER pour avoir une mauvaise surprise : le quai est bondé, la rame est courte et il faut attendre une bonne vingtaine de minutes que le train arrive. Autant dire que c’est une joyeuse foire qui envahit les wagons  à la recherche d’une place assise. ET, à peine les portes sont-elles fermées et le train parti qu’un énergumène annonce, d’une voix tonitruante :  « Bonsoir Mesdames et Messieurs ! Je suis Italien, et je viens d’assister à un festival, le Download (…) On peut pas finir la fête sans chanter une chanson ! » Et voila le gaillard qui entame un Bohemian Rhapsody repris en chœur par quelques centaines de passagers joyeux, heureux. Les passagers « lambdas » sont surpris et, si certains préféreraient être ailleurs, comprennent rapidement qu’il ne s’agit que de la fin d’une fête, joyeuse célébration de la vie. TOUT le monde participe, chante, frappe vitre et plafond en rythme, les chansons suivent, passant de Au clair de la Lune à Still loving you (superbement chanté par notre amie la licorne), en passant, naturellement, par We will rock you. Et cette fin, ce retour de Download, fut pour moi, le meilleur moment de tout le festival. Un moment d’anthologie, purement dantesque qu’on ne vit qu’une fois ! Rock n roll. J’en frémis encore en écrivant ces lignes, plus d’une semaine après.

La fête continue !

 

 

DOWNLOAD FESTIVAL PARIS – 2ème partie

Cette seconde journée est, de loin, la plus orientée metal, et aussi, la plus chargée et fréquentée. Cela se ressent dès notre arrivée, la densité du public n’ayant rien de commun avec celui de la veille. Ce samedi, les spectateurs sont de sortie. Tous les âges se côtoient, et la circulation est moins aisée. Il ne fait guère de doute que la tête d’affiche du jour, System Of A Down, attire beaucoup de monde, mais pas que. Une journée riche sous un soleil de plomb.

Samedi                                                                                                        

Black Foxxes ouvre le bal sur la Main 2 et délivre un set rock enjoué mais statique. Les musiciens ne semblent pas tout à fait à l’aise mais parviennent à délivrer quelques décharges sympathiques. Une agréable mise en bouche.

BLACK FOXXES

Far From Alaska m’est inconnu. C’est donc par curiosité que je me rends devant la Main 1 pour découvrir un groupe composé d’une chanteuse au look hippie accompagnée d’une claviériste qui se dandine en mini short , d’un guitariste filiforme et d’autres musiciens qui, ensemble, balancent un groove dansant et aussi haut en couleurs que le T-shirt de la chanteuse, au peps et au sourire communicatifs. Une très belle surprise qui, effectivement, est très éloignée de l’Alaska puisqu’originaire du Brésil. Sa musique sent le soleil et la diversité d’influences est plus qu’agréable.

FAR FROM ALASKA

Dès l’arrivée sur scène de Dez Fafara, le message est clair : ça va castagner ! Devil Driver ne fait en effet pas dans la demi-mesure et défonce tout. Le sourire narquois du chanteur en dit long sur sa satisfaction à voir le public slammer. Son regard, d’ailleurs, met le public au défi, et ce dernier ne se fait pas prier. Un set efficace, brutal qui est la première grosse baffe du festival.

DEVIL DRIVER

Attendu comme le messie, Alter Bridge réuni une foule immense face à la Main 1. Le groupe n’ayant pas pris la peine de revenir après l’annulation de la date prévue en début d’année au Zénith, l’attention est naturellement énorme et le public se masse devant la scène. Il est 16h, le soleil frappe fort, mais n’empêche pas cette foule de se démener au son des Come To life, Cry of Achilles ou Metalingus. Un grand moment, et une grande satisfaction pour tous.

ALTER BRIDGE

Les Suédois de Blues Pills semblent de plus en plus séduire le public hexagonal. Tant mieux, bien que le show repose quasi intégralement sur les épaules de la chanteuse Elin Larsson, véritable source d’énergie incapable de rester immobile. Contrairement à son complice guitariste, Dorian Sorriaux dont l’immobilisme est, quant à lui, est simplement pénible. Heureusement, le blues teinté de psyché du groupe fait le job, le public y est d’ailleurs réceptif, confirmant la position de gros espoir de Blues Pills.

BLUES PILLS

Epica également est attendu. Après le coup de maitre des Bataves  qui ont rempli le Zénith en début d’année, on n’est guère surpris de la densité de la foule. Sans Surprise, c’est, à peu de choses près, le même show qui est proposé : de la pyro en veux-tu en voilà (merci les gars de la sécu d’avoir demandé aux photographes d’avancer ! Que calor devant !), un clavier sur roulettes… Seuls les lights pyramide ne sont pas de la partie. La rousse Simone Simmons connait son job, et reste froide et cordiale à la fois, contrairement au duo de guitaristes toujours aussi souriants et efficaces, dont un Mark Jansen très communicatif. Un bon set, mais un set sans surprise.

EPICA

Autre scène, autre style : les taciturnes Anglais de Paradise Lost offrent un set dynamique une heure durant. La nouvelle coupe de Greg McIntosh surpend : les cheveux courts et décolorés accentuent la pâleur de son visage. Son treillis, aussi, dénote à côté des tenues noires de rigueur de ses comparses. Paradise Lost revisite ses grands tubes, se concentre naturellement sur son dernier opus tout en offrant de belles pépites d’époque, et le public semble simplement ravi. Les gars sont en forme, et c’est tant mieux. Maintenant, voir Paradise Lost évoluer en plein jour, c’est aussi un peu étrange…

PARADISE LOST

Grosse sensation à prévoir : la foule se masse devant la scène que vont bientôt envahir les Américains de Five Finger Death Punch. Démarrant sur les chapeaux de roues avec son plus gros hit à ce jour en France (Lift me up), le groupe prend la pause, et défonce tout. Mais… La tension retombe vite à cause du manque de communication d’Ivan avec le public. En effet, entre chaque chanson, les musiciens règlent leurs instruments de longues secondes durant, et, sans un mot, la pression retombe. C’est bien le seul point négatif de ce show pourtant puissant et haut en couleurs.

FIVE FINGER DEATH PUNCH

Je rate, presque malheureusement, le show de Slayer… « Presque » parce que les Américains semblent parcourir les festivals estivaux annuellement. Cachetonner, quoi. Alors, bon, une année sans ne me manquera guère, même si j’aurais bien voulu me faire un petit Angel of death ou un Dead skin mask

Reste, pour aujourd’hui, LA (grosse) tête d’affiche. Dernier album paru en 2005, pas d’actualité prévue… System Of A Down est sans aucun doute possible le groupe le plus attendu de ce festival. Alors, on peut s’attendre à du tout ou rien. Ce soir, SOAD offre tout. Point, barre. Une setlist impeccable, variée, puissante et mélodique, un Serge Tankian très en voix et un groupe dans une forme éblouissante. Sans parler d’un jeu de lumières sans pareil. Une longue, très longue attente mais un groupe qui offre une des plus belles prestations de tout le festival.  Un samedi au top à tous points de vue.

Spécial interviews DOWNLOAD Paris: SAXON, BLACKRAIN et ARCANE ROOTS

L’été s’achève, nous allons petit à petit reprendre le chemin du travail, laissant derrière nous une première édition parisienne du Download festival. Metal-Eyes était sur place, et en a profité pour rencontrer quelques artistes: Max de BlackRain, Tim de Saxon et Arcane Roots au complet pour une interview découverte.

Remerciements spéciaux à Myriam Astruc, Marie-Caroline Graton, Olivier Garnier et Elodie Jouault

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Rencontre avec Max (BlackRain). Propos recueillis au Download festival de Paris le 10 juin  2016

BLACKRAIN 100616

C’est dans des conditions compliquées que BlackRain reçoit les journalistes : à quelques encablures de la mainstage, il est compliqué de s’entendre, d’autant plus lorsque le DJ de l’espace VIP balance la sauce à fond. A force de ne pas nous entendre et de crier plutôt que de parler, cette interview fut forcément écourtée… Drôle d’endroit pour une rencontre.

 

Metal-Eyes : Revenons un peu sur le passé récent de BlackRain qui a vu sa vie quelque peu bousculée après votre séparation d’avec votre ancien management. Qui s’occupe de vous aujourd’hui, et quels changements ressentez-vous dans le management ?

Max : Aujourd’hui, c’est Olivier Garnier qui s’occupe du management. Mais tout les aspects techniques et artistique, c’est nous qui gérons de A à Z. Il n’y a plus personne qui gère quoi que ce soit en matière de musique ou de direction artistique, on fait tout nous-mêmes. Après notre séparation avec Dany, on a dû réinvestir, payer de notre poche pour racheter tout le matos, et pour l’instant, on est tout seuls, techniquement. Olivier gère le reste, dont notre présence ici aujourd’hui au Download.

Metal-Eyes : Quels retours avez-vous depuis la sortie de Released il y a quelques mois ?

Max : L’album est sorti le 25 mars dernier et on a que des retours hyper positifs. Il y a plein de choses qui se passent qu’on n’avait pas eu avant : on a été pas mal relayés dans beaucoup de pays étrangers, ce qu’on voulait faire depuis longtemps, on a eu de super bonnes critiques en Angleterre, en Scandinavie, en Espagne, en Italie, on a aussi été relayés sur pas mal de webzines américains, et c’est la première fois, et on a aussi eu quelques interviews sur des  médias américains. On a commencé à planter des graines à l’étranger et j’espère qu’on va pouvoir concrétiser ça cet automne en tournant à l’étranger.

Metal-Eyes : Vous avez pris en main la direction artistique de BlackRain. Comme cela s’est-il concrétisé sur la création de Released ?

Max : Il faut savoir que, pour Released, on avait commence à composer bien avant de casser avec Dany, facilement un an et demi avant. Donc les compositions, c’est Swan qui a toujours tout composé. Des chansons comme Killing Me, avec la double pédale, auraient, je pense, été écartées. Mais nous, ça nous tenait à cœur, avoir des choses un peu plus rentre dedans. On a toujours été très libres, c’est plutôt à la fin que chacun tirait un peu de son côté.

Metal-Eyes : Donc aujourd’hui vous faites partie de ces groupe totalement autonomies et déchargés du choix d’autrui ?

Max : Exactement. On a décidé de faire et garder ce que l’on veut. (la sono côté VIP se met à hurler) Là c’est génial parce qu’on a les deux scènes en même temps !

Metal-Eyes : C’est fabuleux, oui… Selon toi, quelle est la chanson de Released qui représente le mieux BlackRain aujourd’hui?

Max : Je ne sais pas… J’ai un gros coup de cœur pour Run tiger run parce que le refrain est génial le couplet est fabuleux, et je n’arrive pas à savoir à quel groupe cette chanson pourrait me faire penser. Souvent on dit que cette chanson fait penser à ça, mais là, non…

Metal-Eyes : D’après ce que j’ai compris, Swan vit aujourd’hui en Suède. Qu’est-ce qui a motivé ce choix et comment vous organisez-vous pour travailler ?

Max : On a jamais été attire par la vie parisienne. Nous, on est des mecs de la montagne, et vivre à Paris, ça a été un peu dur et tout ce qui est balade dans les rues, tatouage et piercing, c’est pas trop top top… On n’a jamais été trop bien à Paris. Swan se sentait bien en Suède, il s’y est installé et maintenant, on se retrouve. On a répété pendant une semaine, et les choses se font tranquillement.

Metal-Eyes : Une dernière chose: est-ce que vous ressentez encore aujourd’hui les effets de votre passage au télé crochet la France a un incroyable talent, et si oui, dans quel sens ?

Max : Franchement, c’est un truc de fous! Même après 4 ans, on nous en parle : « je t’ai vu à la télé, je sais plus où » ! Ce qui est sympa, c’est qu’on a pu parler à un public pas du tout initié à la musique metal. Ça c’est vraiment cool. En plus, on leur dit « Incroyable talent » et les gens nous écoutent.

Metal-Eyes : C’est donc un argument marketing?

Max : ah, oui, un très gros argument marketing! D’un ppoint de vue expérience personnelle, c’était génial de pouvoir jouer dans ces conditions. Je fais un aparté, mais la chanson Death by stereo dénonce totalement là où on était, la musique de mauvaise qualité à la radio, la pop de merde, la RnB de merde, les trucs qu’on essaie de nous faire gober. Personne ne s’en est rendu compte, mais on est allé chanter en direct un truc dans lequel on disait « la télé et la radio c’est de la grosse merde ! » Arriver à faire ça à une heure de grand public sur une grande chaine !

Metal-Eyes : Alors qu’au départ, on voulait que vous interprétiez une reprise…

Max : Exactement, au départ ils voulaient qu’on joue des reprise de AC/DC et Guns, ce qu’on a fait au premier casting. On a joué deux reprise, plus une troisième, à nous, Blast me up. Et les gars on fait « elles sont vraiment géniales ces chansons, c’est quoi la troisième ? – Ben, c’est notre groupe. – Bon ben vous pouvez faire vos morceaux alors ! » Cool…

Metal-Eyes : Max, merci pour cette interview express (à ce moment, le calme revient)

Max : Elle se termine bien, on va pouvoir recommencer (rires)

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Rencontre avec Tim « Nibbs » Carter (basse – Saxon). Entretien avec. Propos recueillis à Paris, Download festival, le 11 juin  2016

SAXON 110616 2

Metal-Eyes : La dernière fois que nous sommes rencontrés c’était il y a deux ans environ, au Bataclan…

Nibbs : Que tu dis… (rires)

Metal-Eyes : J’ai des enregistrements pour le prouver… Cependant nous avions évoqué le risque que prenait Saxon en sortant autant de nouveautés dans des temps rapprochés. Il semble que depuis les choses aient ralenti, il n’y a eu qu’une grosse réédition de 9 albums en vinyle. Que s’est-il passé ?

Nibbs : Tu veux parler de quelle période? Celle de Battering Ram ? Alors, oui… Nous avons publié cet album en octobre 2015, et, normalement, nous aurions dû partir en tournée dans la foulée. Des concerts en hiver, 5 à 6 semaines en Europe, puis ailleurs, en Europe, en Amérique, Amérique du Sud, en Extrême Orient… Mais nous avons reçu une offre pour tourner avec Motörhead alors que nous étions toujours en train de travailler sur l’album. Ce qui nous a été proposé était de participer à la tournée nord américaine en octobre 2015, ce que nous avons fait. C’était déjà une période difficile pour Lemmy – je crois qu’il avait une infection pulmonaire – et… nous avons dû annuler quelques concerts sur cette période. Nous sommes rentrés et avons terminé l’enregistrement de Battering Ram que nous avons publié en octobre. Nous aurions dû partir en tournée pour le soutenir mais Motörhead nous a proposé de les accompagner de nouveau, en Europe. C’était tellement fun de tourner avec eux que nous avons accepté. Nous devions jouer au Zénith à Paris, mais… le grand méchant loup s’est débrouillé pour que ce concert soit annulé… Nous nous sommes retrouvés à Dusseldorf, Saarbrücken, jusqu’à Berlin. Ce fut le dernier concert de Lemmy… Nous avons passé de bons moments avec Motörhead, sur ces dernières dates. Parce que Lemmy est parti à ce moment-là, nous ne pouvions pas continuer cette tournée européenne comme prévu. Nous devions reprendre la route de janvier à février 2016, mais cette tournée de 5 semaines a été annulée. Nous nous sommes demandé ce que nous allions faire. La première chose que Biff m’ai dite a été de nous remettre à écrire. « Composons de nouveau, travaillons déjà notre prochain album ». Il faut un certain temps pour mettre en place une tournée de Saxon, on ne peut pas se dire que demain nous partons en tournée. Alors, par la force des choses, nous avions trois mois devant nous avant nos prochaines dates. C’était au mois de janvier. Nous avons continué de composer pendant trois mois avant de nous retrouver pour comparer nos idées, nos compos et voir si cela fonctionnait en tant que groupe. Au mois de mai, nous avons donné un concert avec Doro Pesch, en Suède, mais j’envoyais déjà mes idées à Biff. Chaque semaine, 3 ou 4 idées, bing, bing, bing… Je lui en envoyais tout le temps. J’écris tout le temps, la batterie, la guitare, la basse… C’est si facile aujourd’hui. Quand je cours, j’enregistre mes idées de riff sur mo téléphone, et quand je rentre, j’y rajoute un tempo, rajoute de la batterie, ou une guitare puis une basse et envois le tout à Biff. La semaine dernière, je suis allé le rejoindre, Nigel nous a aussi rejoints et nous avons maintenant de sérieuses bases.

Metal-Eyes : Ce qui signifie qu’un nouvel album pourrait nous arriver d’ici 6 à 8 mois ?

Nibbs : on n’a pas besoin de se poser un deadline. Nous avons déjà de supers idées pour un futur projet. Quel qu’il puisse être.

Metal-Eyes : Concernant votre participation aujourd’hui : il s’agit de la première édition du Download à Paris…

Nibbs : Vraiment ?

Metal-Eyes : Oui. Saxon a publié plus de 20 albums studio, je ne sais combien d’enregistrements live, de compilations, le groupe a été tête d’affiche de nombreuses tournées et de festivals. Aujourd’hui, vous avez joué avant Baby Metal, qui n’a que 2 albums à son actif. N’est-ce pas un peu frustrant pour un groupe de votre envergure de jouer aussi tôt ?

Nibbs : On est passé à 16h, ce qui me va. N’importe quel créneau avant 15 heures serait frustrant, mais 16 heures, ça me va. Surtout si on joue une heure. Tu sais, j’ai assisté à des festivals, et si tu t’éclates, tu bois un peu trop, en général, tu n’es pas vraiment réveillé avant 15 heures.

Metal-Eyes : Ce qui signifie que tu étais bourré hier ?

Nibbs : Voyons… Je ne m’en souviens pas (rires) ! Non, nous avons travaillé hier matin en Angleterre et sommes venus à Paris, gare du Nord, avant de prendre le bus… J’ai bu deux bières hier soir, non, tout va bien !

Metal-Eyes : Ma question portait surtout sur le fait de jouer avant Baby Metal qui a un certain succès mais pas la même histoire que Saxon.

Nibbs : Il y a un peu de frustration, mais sur mon échelle, elle est infime. Si tu es dans ce business aussi longtemps que nous, je sais comment ça fonctionne. Si un groupe est au top à certain moment, il faut lui donner sa chance. Si un groupe come Baby Metal connait un début de succès, il faut le laisser naviguer sur cette vague. Pas de problème pour nous. Dans un certains sens, c’est un privilège de jouer sur la même scène, on ne sait jamais : ils pourrairraient être la prochaine grosse sensation. Les temps changent, les gens s’adaptent et ont besoin de nouveauté. Je suis sorti il y a quelques minutes, ce n’est pas vraiment mon truc. Je pouvais entendre la musique, voir la scène, les écrans, et ça m’a suffit, je suis revenu afin d’être à l’heure pour notre interview !

Metal-Eyes : Merci ! Sur scène, Biff a répondu à ma question suivante qui était de savoir si, en mémoire de Lemmy et de la date annulée à Paris, Saxon allait organiser une tournée avec Girlschool. Vous serez ensemble à Paris le 14 novembre prochain. Seront-elles avec vous sur les autres dates de la tournée ?

Nibbs : Je crois que oui… Elles seront avec nous sur toutes les dates, je crois, ce qui signifie que nous seront complètement dingues avant la fin de la tournée !

Metal-Eyes : A ce sujet, ne crains-tu pas de te casser la nuque un de ces jours à force de headbanguer comme tu le fais ?

Nibbs : Oui, c’est dangereux, je ne recommande pas de le faire… C’est le genre de chose que j’adore faire quand j’écoute ma musique préférée, et, en toute vraisemblance, tu as envie de le faire sur scène lorsque tu te retrouves devant tant de gens. C’est un risque professionnel. Mais c’est bon de le faire. Cependant, d’ici 10 ans, ma tête pourrait me dire « stop ! qu’as-tu fais »… Mais bon, n’y pensons pas aujourd’hui ! Appelles moi dans 10 ans (rires)

Metal-Eyes : As-tu une dernière chose à ajouter pour le public français ?

Nibbs : Je suis si content d’être de retour en France. Cette dernière année a été perturbée, maintenant, nous pouvons nous retrouver dans votre pays pour jouer de nouveau du rock !

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Rencontre avec Andrew (chant, Guitare), Adam (basse), Jack (batterie) – Arcane Roots. Propos recueillis au Download Paris, le 11 juin 2016.

ARCANE ROOTS 1 110616

Metal-Eyes : Arcane Roots s’est formé au Royaume Uni en 2007, a enregistré jusqu’à présent deux albums, mais c’est tout ce que je sais. Alors commençons avec une question traditionnelle : quelle est l’histoire du groupe ?

Andrew : Nous avons vraiment commencé à la fac, l’ancien batteur et moi avons…

Adam : En fait Andrew a commencé…

Andrew : Non, je suis le membre original… Le seul membre original…

Adam : Un tiers du groupe. 33% (rires)

Andrew : Donc on s’est rencontrés à l’université et nous avions envie, en gros, de satisfaire nos envies musicales. Nous avions le sentiment que nous pouvions apporter quelque chose, il n’y avait rien que nous n’avions envie d’écouter. Alors nous nous sommes entrainés, puis Adam nous a rejoints en 2009, Daryl est parti il y a environ un an et Jack a intégré le groupe. Nous avons rapidement trouvé nos marques, on a joué ensemble pendant un an, et nous voici prêts à enregistrer un nouvel album. Nous avons donné pas mal de concerts, tourné avec nos groupes préférés – Muse, Twin Atlantic… Nous avons eu la chance de pouvoir le faire et d’acquérir de nouveaux fans. Maintenant, j’ai le sentiment que nous nous sommes vraiment appropriés ce travail, ce que nous avons créé en tant que groupe. Nous avons pu explorer, comme sur chaque disque en fait, explorer ce qui nous intéresse. Tout ce que nous faisons est légitime, nous en avons envie. Cette fois, nous allons encore plus loin. Nous sommes à peine arrivés de Toronto, ce matin, où nous avons réalisé notre nouveau disque avec Dave Shifman. Je pense qu’il sortira début 2017, il ne manque que le mixage.

Metal-Eyes : Je connais mal le groupe, mais on cite souvent Nirvana et Alice In Chains parmi vos influences. Quelles sont vos autres références musicales ?

Andrew : Au-delà de l’évident, ce sont des amis, des groupes comme Muse, qui de façon assez ironique, ont une plus grande influence depuis que nous avons joué avec eux. On commence à plus respecter les musiciens pour leur athlétisme  que pour l’album qu’ils ont enregistré. Ces dernières années, je citerai Blake, Nine Inch Nails, Radiohead… Plein de choses nous ont influencés, nous n’avons jamais eu peur d’introduire de choses nouvelles

Metal-Eyes : Vous aimez donc prendre des risques et surprendre votre auditoire ?

Andrew : Oui, Je pense que c’est humain… Personne n’aime écouter… sauf peut-être les fans de Metallica… Bref, je pense que c’est humain d’écouter différentes choses, et on aime jouer de la musique poppy, Keith Jarrett, le jazz, le rock…

Metal-Eyes : Tous ces groupes qui vous influencent, comment travaillez-vous pour les mixer?

Andrew : Avec cet album, c’est principalement moi, mes influences électroniques – je n’ai pas écouté beaucoup de rock. Pour Jack et Adam, c’était quelque chose d’assez neuf, le fait que j’introduise ces sons. Je désirai pousser plus loin le côté piano et synthétiseurs. Mais, ce qui nous a toujours poussé à continuer, c’est que nous adorons jouer ensemble et écrire de la musique ensemble. Dès qu’on évoque une nouvelle idée, ces deux là vont travailler autour. La beauté de la chose, c’est que je ne m’attendais pas à ce résultat. On prend des petits bouts des meilleurs petits bouts et on a un résultat qu’on n’attendait pas. C’est comme ça qu’on obtient quelque chose d’original, de différent.

Metal-Eyes : Vous composez tous les trois?

Andrew : Oui.

Adam : Andrew est le principal responsable des mélodies vocales, il est le… protagoniste. Mais, oui, nous participons tous. Jack est très orienté mélodies, il les imagine facilement.

Andrew : Les lignes vocales, c’est en effet moi, mais je dois les chanter, alors. Dans l’ensemble, le travail se fait à trois. Nous trois, car nous voulons trouver cette pêche liée à l’arrivée d’un nouveau membre. Et il est plus jeune que nous. Alors il est frais ! ça a été un vrai plaisir d’enregistrer avec lui. Il chante très bien, et c’est très agréable de pouvoir se reposer aussi sur lui.

Metal-Eyes : Dans la mesure où tu es nouveau dans le groupe, as-tu eu une approche, un regard différent quant à la manière de faire du groupe?

Jack : Non, mais ce qui est intéressant, c’est que ça fait une bonne année que je joue avec ces gars sur scène. Avant de sauter sur l’enregistrement d’un nouveau disque, nous jouions ensemble, étions « les meilleurs potes » depuis un an et nous n’avons pas eu besoin de nous forcer pour ce disque, nous forcer à nous impliquer. Nous nous réunissons, dans une pièce, et Andrew nous présente ce qu’il a, je place ce que je pense être juste… C’est la même chose avec Adam.

Metal-Eyes : Cette année passée ensemble à jouer sur scène vous a permis de vous découvrir et vous connaitre, et orienter votre vision dans la même direction.

Jack : oui, ça nous permet de mieux connaitre nos envies, nos réactions. Adam, par exemple, préfère les choses plus heavy, Andrew sera plus… au piano…

Metal-Eyes : Pensez-vous que la variété de vos influences est ce qui distingue Arcane Roots de la majeure partie des groupes actuels?

Andrew : J’ai le sentiment que c’est plus… la manière dont c’est traité qui nous distingue. De nombreux groupes ont de nombreuses influences. Nous n’avons pas peur de les afficher… Pour ce nouveau disque, nous n’avons rien laissé sortir, nous avons envie de prendre du plaisir avec la surprise des gens lorsqu’ils vont découvrir que nous pouvons jouer des choses à l’opposé de ce à quoi nous les avons habitués. Pour moi, c’est vraiment excitant. Nous restons humains, nous mélangeons nos influences et sommes impatients de le présenter. Le rock, le metal, la pop ne disparaitront pas, parce que c’est ce qui fait ce que nous sommes, c’est ce que nous jouons live. Il y a des chansons sur cet album où je ne joue d’aucune guitare, ce que nous n’avons pas fait depuis… 10 ans ! J’espère que ça va le faire, car nous sommes aussi honnêtes que lorsque nous sommes sur scène. La raison pour laquelle nous enregistrons tel ou tel titre reste l’envie de la jouer sur scène. Elles peuvent être fun, il peut y avoir de rythmes rapides, mais live, ça ne le fait pas. Aujourd’hui, les choses sont plus compliquées, on cherche à savoir comment on va reproduire ce son sur scène. C’est devenu difficile parce que la chanson est composée de différentes parties, de divers instruments. On enregistre un album comme si on allait se séparer !

Metal-Eyes : D’un autre côté, si vous vous séparez, ça peut signifier des tensions entre-vous, d’où un album de rage…

Andrew : Non, on est les meilleurs amis du monde !

Metal-Eyes : Alors pourquoi vous sépareriez-vous ?

Andrew : Oh, les raisons sont nombreuses aujourd’hui ! Si ce groupe devait se sépare, ce ne serait pas parce que nous ne sommes plus amis, mais parce qu’on ne nous paye plus assez ! (rires) La chose qui nous motive est notre amitié, et le plaisir de jouer ensemble. Même si je leur ai présenté des choses inhabituelles, et des idées vraiment très novatrices, nous en avons tous parlé, et sommes très fiers d’avoir abouti à ces nouveautés. Mais si nous devions nous séparer, ce serait parce que nous n’avançons plus. Nous voulons évoluer, et la musique est vraiment ce qui nous motive.

Metal-Eyes : Vous venez de quitter la scène 3 du Download, quelles sont vos premières impressions de ce concert ?

Adam : Il y a ce truc avec les festivals européens, ils sont tellement plus amicaux, agréables, le catering est top… Quand on joue en Angleterre, en Europe, on est plus relax, on fait plus attention à nous, et le Download Paris n’y fait pas exception.

Andrew : La France et Paris nous ont toujours bien accueillis. Et ça me fait toujours drôle de voir que les gens, après avoir écouté notre musique, viennent nous voir. La dernière fois, on n’a pu jouer qu’à Paris, logistiquement c’était compliqué d’aller ailleurs.. Mais nous voulons vraiment revenir et honorer notre public. J’aime la passion des Français, entre la folie espagnole et italienne !

DOWNLOAD FESTIVAL PARIS du 10 au 12 juin 2016, hippodrome de Longchamp

Pour cette première édition hexagonale, l’incontournable festival anglais a choisi l’hippodrome de Longchamp pour y accueillir, l’espace de trois jours et sur trois scènes, une quarantaines de groupes d’horizons divers. Et pas des moindres, le festival invitant Iron Maiden et Rammstein pour attirer du monde. Avec une capacité d’accueil frôlant les 60.000 spectateurs/jour, le Download Lire la suite