SEEKERS ARE LOVERS: Nepenthes

Allemagne, Darkwave/Electro (Echozone, 2023)

Ma tête pendant les 45 premières secondes d’écoute de cet album! « Mais, Andreas, tu m’as envoyé quoi là? Du disco? » Passé le cap des claviers typiques de la musique de boite de nuit des années 80, l’arrivée de guitares furieuses, aux cordes maltraitées rassure et me replonge dans un univers plus proche de mes aspirations metalliques. Transform the urge, titre d’ouverture de ce Nepenthes est une sorte d’introduction à l’univers de du trio allemand Seekers Are Lovers. Un univers à la fois électro avec ses claviers hypnotiques et spatiaux, et metal avec des guitares rageuses et discrètes à la fois. Le chant, s’il manque un peu de puissance, est clair, bienveillant et presque tendre parfois, bien qu’émotionnellement tristement chargé, voire torturé. On a souvent l’impression que le groupe veut nous entrainer dans l’espace, ou en tout cas dans un film de SF, avec ses synthés et ses rythmes hypnotisants. Intriguant et surprenant, la grande force de Nepenthes est de ne sonner comme personne d’autre aujourd’hui. Hier, oui, mais Seekers Are Lovers le fait aujourd’hui. Le titre de clôture va en ce sens, puisqu’il s’agit de Smalltown boy, reprise des Bronski Beat dans une version très ralentie et sombre qui interpelle. Une agréable surprise et un groupe à suivre…

HEMESATH: So schön

Metal indus, Allemagne (Echozone, 2022)

Hemesath est un groupe allemand déjà auteur d’un album, Für euch. Le quintette revient aujourd’hui avec ce So schön aux sonorités à la fois électro, indus, heavy et soft. Si l’on ajoute à la musique le chant allemand, il semble impossible d’éviter la comparaison avec Rammstein; C’est en effet compliqué mais Hemesath s’en distingue notamment par un chant et des ambiances moins foncièrement martiales que ses illustres ainés. Les 9 titres de cet album veulent entrainer l’auditeur dans des univers « gothiques lumineux », quelque peu décadent et chantant sans toutefois réussir à ou oser franchir un cap. L’ensemble est d’une écoute agréable, certes, mais quelque chose manque pour que So schön rentre véritablement en tête. La production répond pourtant aux codes du genre, et je me dis qu’un peu plus de hargne dans le chant ferait la différence. Il reste cependant un album agréable et passe partout.

 

 

THANATEROS: On fragile wings

Metal, Allemagne (Echozone, 2022)

Formé en 1999 à Berlin, Thanateros a enregistré 4 album sans parvenir à réellement se démarquer avant de disparaitre entre 2009 et 2019, année de la sortie de Insomnia. Maintenant, je n’ai encore jamais écouté le groupe et je reconnais que ce On fragile wings est une très agréable surprise. Si Thanateros est décrit comme un groupe de folk metal, l’étiquette est par trop limitative. Car les influences du combo, qui a accueilli un nouveau batteur en la personne de Markus Felber qui semble apporter un regain d’énergie au combo. Le reste du groupe, outre le chanteur Ben Richter, se compose du guitariste Chris Lang, du bassiste Chrys Ryll et du violoniste Christof Uhlman. Dès Kyballion (time to fly), intro dark et tribale, on se retrouve en terrain familier, chaleureux, germanique et nordique. Car tout au long de ces 12 titres, Thanateros, avec sa touche personnelle, évoque le côté rigoureux de la musique de Rammstein et les aspects plus grandiloquents et symphonique de celle de Nightwish. Produit par Simon Rippin, On fragile wings bénéficie d’un son puissant et valorisant. La voix grave, rugueuse et profonde de Ben est également secondée par celle lumineuse de Johanna Krins (Arctic Relief, Delva) sur deux titres, le premier extrait Coven of the drowned, très enjoué, et Solitude, superbe pièce. Les aspects folk sont, eux, du fait du violon qui évoque l’Irlande et ses verts paysages. En variant les thèmes et rythmes de ses compositions, Thanateros parvient à ne jamais se répéter, gardant aisément tout e l’attentions de l’auditeur, l’entrainant avec le groupe tel Kaa hypnotisant Mowgli. Une belle réussite qui mérite qu’on s’intéresse de plus près à Thanateros. Le groupe demande une seconde chance? Offrons la lui,, d’autant plus que le groupe se voit comme un phénix et le clame sur Burn (« We will rise from the ashes, We will rise« ).