ELYOSE: Déviante

France, Metal (Autoproduction, 2023)

J’ai dû rater leur précédent album, mais garde de bons souvenirs de leur troisième, un Reconnexion varié et truffé d’invités (chro ici). Voici qu’Elyose revient sous forme de duo avec Déviante, titre qui évoque pour le moins un monde SF post apocalyptique. Le chant français de Justine Daaé, à la fois doux, déterminé, pop et envoutant, est impeccablement soutenu par une instrumentation mêlant nu metal, indus/electro, et heavy moderne. On retrouve – sans surprise, serai-je tenté d’écrire (d’ailleurs, je l’écris) l’esprit d’Evanescence, groupe évident sans pour autant être omni présent. Si les compositions se révèlent complexes sans être trop alambiquées, il manque un petit quelque chose, un supplément d’âme: le groupe n’est aujourd’hui que duo, et cela se ressent dans le rendu final, principalement dans la batterie qui semble programmée et manque de toucher humain. On reste cependant dans cet esprit électro rentre dedans et efficace et ce « détail » mis à part, le propos musical est très réussi. Elyose est sans doute à voir sur scène, lieu partagé dans un récent passé avec rien moins que Therion ou Tarja. A quand la route?

 

ELYOSE: Reconnexion

Metal, France (Autoproduction, 2018) – sortie le 27 septembre 2018

Pour son troisième album (après Théogyne en 2012 et Ipso facto en 2015), les Parisiens de Elyose profitent de Reconnexion pour repenser leur approche musicale et offrir un son à la fois plus brut et direct et des mélodies pensées pour faire mouche. Elyose ne se contente en effet pas de chercher un style qui lui soit propre mais explore divers horizons, du metal symphonique aux intonations death metal, ou encore, à l’opposé, en visant la pop énergique. On reconnaîtra, naturellement l’influence d’Evanescence (le refrain de De tout là-haut semble plus qu’inspiré par un certain Wake me up inside…) ou d’Epica dont le guitariste chanteur Mark Jansen partage le chant sur le très énergique – et chanté en anglais – Psychosis. Les invités sont nombreux, d’ailleurs, puisque figurent rien moins que Raf Pener (T.A.N.K) sur Asyme’trie (qui me semble s’engager sur le terrain de la Syrie – dommage que les paroles ne soit pas plus compréhensibles, une des faiblesses de cet album…), Aurel sur Mes 100 ciels – premier single – ou encore Flo Lemonnier sur Les mots qui me viennent. Varié, enjoué, ce troisième album d’Elyose pourrait faire ressortir le groupe du lot des nombreux challengers, en tout cas, le placer dans le peloton de tête.