HEAVY WATER: Dreams of yesterday

Angleterre, Heavy rock (Silver lining, 2023)

Biff Byford a trouvé la fontaine de jouvence… Rien ne semble pouvoir l’arrêter. Ni le poids des ans, ni le manque d’inspiration. Là où d’autres préfèrent placer les groupes de leurs enfants en première partie de leurs propres formations, le mythique chanteur de Saxon fait le choix, depuis la crise sanitaire tout au moins, de collaborer avec son fils Seb. Pas pour le mettre en avant, non, mais bien pour créer ensemble une œuvre permettant à deux générations de travailler sur des influences parfois communes et souvent très éloignées. Biff Byford revient donc aujourd’hui présenter le second album de Heavy Water, ledit projet mené conjointement avec Seb Byford, par ailleurs également fondateur de Naked Six (Lost art of conversation, en 2020). Sur le premier album du « duo », Red city brick (2021), on avait pu découvrir une famille qui testait diverses choses pour se retrouver musicalement, et cela fut une belle occupation en pleine période de pandémie. Avec Dreams of yesterday, le duo continue d’explorer les envies et influences musicales de chacun, et la palette est variée. Du nostalgique morceau titre qui ouvre l’album avec une envie de retourner en 1965 au grunge qui a vu Seb grandir, le duo père/fils se fait plaisir en explorant une musique à la fois puissante, entrainante, vintage, directe ou parfois plus douce, se partageant le chant au gré des titres. L’énergie est bien présente, Biff particulièrement en voix – tel un bon vin, elle se bonifie avec le temps – reprend la basse qu’il a toujours affectionnée tandis que Seb, en plus d’un chant puissant et différent de celui de son père, se charge des guitares. OK, Heavy Water ne révolutionne pas le rock, mais est-ce là l’objectif de la famille Byford? Non, bien sûr, et le plaisir est ici tellement présent qu’il en devient joliment contagieux. Il y a dans ce disque une vraie complicité familiale et ça, c’est somme toute assez rare.

HEAVY WATER: Red city brick

Angleterre, Hard rock (Silver lining, 2021)

Tiens donc, nous étions passés à côté de celui-ci? Décidément infatigable, le père Biff Byford qui nous avait livré un School of hard knocks en 2020 ainsi qu’ Inspirations, le dernier album de Saxon composé de reprises en 2021. Heavy water voit l’inusable chanteur s’allier à son fils, Seb, déjà auteur en 2020 de Lost art of conversation, le premier album de son groupe Naked Six. L’alliance père-fils ou « comment nous occuper en temps de pandémie » fonctionne plutôt bien. Biff reprend ici la basse, Seb retrouve sa guitare, les deux se partageant le chant au travers de 10 titres aux influences variées. Du heavy répétitif (Solution) au très soft et 70’s (Follow this moment) en passant par des moments plus bluesy (Red city brick) ou plus actuels (Personnal issue n°1) ou au final trépidant (Faith), la famille se fait plaisir, simplement, sans chercher à réinventer quoi que ce soit. Ce Red city brick – qui se veut dans la continuité de School of hard knocks – se laisse écouter avec aisance. Le duo se trouve, se complète et se fait simplement plaisir. C’est tout ce qu’on demande avant un nouvel album de Saxon qui ne saurait tarder!