MESHIAAK: Mask of all misery

Thrash, Australie (Mascot, 2019)

Il y a trois ans paraissait Alliance of thieves, le premier album des Australiens de Meshiaak qui marquait quelques bons points dans l’univers de la rugosité sonores. Le groupe de Jon Dette revient aujourd’hui avec Mask of all misery. Si la pochette est épurée et bien moins futuriste que sur l’album précédent (on observe quand même que le logo rouge entourait déjà le crane du simili terminator du premier méfait), le contenu musical ne s’est pas radoucit. Meshiaak a cependant eu la bonne idée de chercher à élargir son propos en ne se cantonnant pas qu’au thrash de ses débuts. Si les premiers titres tirent à boulets rouge – Miasma est une irrésistible entrée en matière et un nécessaire échauffement cervical – il semble, sur bonne moitié de l’album, que Jon Dette se soit laissé séduire par la nouvelle vague US. Son chant mélange rage et douceur, détermination et désillusion, sur fond plus lent et inquiétant (Bury the bodies). Quelques références sont également présentes, Avenged Sevenfold parmi d’autres, sur Tears that burnt the son, par exemple. On a même droit à une sympathique ballade avec le bien nommé Doves. Cependant, l’énergie brute prétexte à un bon moshpit ou un simple headbanging est bien présente. On retient dans ce domaine le morceau éponyme, City of ghosts et ses guitares presque shreddées, le speed et saccadé ou Adrena qui mixe un peu tout cela, ou encore l’explosif Face of stones. Meshiaak nous offre ici un album varié qui, bien que semblant chercher son public, fait preuve d’efficacité et d’ouverture.

MESHIAAK : Alliance of thieves

MESHIAAK 2016Thrash, Australie (Mascot, 2016)

L’habit ne fait pas le moine… Mascot nous a habitués à nous proposer des formations de hard rock plutôt traditionnel, alors les guitares saturées et doubles-grosses caisses qui accompagne ce chant enragé dès Chronicles of the dead peuvent surprendre. Cependant, le message est clair: Meshiaak s’en va chasser sur les terres fertiles du thrash metal des (presque) débuts. Si Metallica ou Slayer ne sont jamais très loin, le groupe semble bien plus inspiré par la rugosité d’un Machine Head à ses débuts. S’il est naturel de se laisser guider par ses mentors, il est souvent judicieux de chercher à poser aussi tôt que possible les jalons de son identité. C’est ce que fait Meshiaak dès ce premier album, Alliance of thieves. Un titre fort à propos puisque le vocaliste et fondateur, Danny Camilleri, s’est entouré de Dean Wells (guitariste de Teramaze), Nick Walker (basse) et Jon Dette (qui a, entre autres, prêté ses baguettes à Testament, Slayer ou encore Anthrax). Un quatuor qui ressemble assez à une association de malfaiteurs, ceux qui braquent les double-croches! Le résultat est sans appel: l’ensemble, souvent agrémenté de sonorités électro et plus actuelles sans dénaturé l’esprit thrash, est compact, dans ta face et sans concession. On notera aussi, surtout, une production qui n’en fait jamais trop, mettant en avant les arrangements malicieux et une voix puissante. Ça va bouger dans les chaumières!

Note: 9/10

Titre que je retiens: Chronicles of the dead