DEAFCON 5: Exit to insight

Allemagne, Metal progressif (Fastball music, 2024)

Deafcon 5… En langage militaire, cela signifie que le monde est en paix, qu’il n’y a pas de mesure d’urgence. Sauf que celui qui nous concerne aujourd’hui s’écrit avec un A, transformant le « def » de « Defense » en « Deaf » qui signifie sourd. Sourds à la paix du monde les prog metalleux allemands? En tout cas, dès la pochette, on sait qu’on a à faire à des conteurs: le tracklisting au dos du CD apparait sous forme de narration. « Tout avait si bien commencé »… Exit to insight débute avec un Prologue, une explication de deux intervenants, un homme et une femme, avant que le propos musical ne débute sur les chapeaux de roue. La voix puissante et chaleureuse de Michael Gerstle entre dans le vif du sujet avec la guitare engagée et volontaire de Dennis Altmann qu’accompagnent les claviers aériens de Frank Feyerabend, tandis que Franck Schwaneberg et Sebastian Moschüring pose à la basse et à la batterie les fondements de cette architecture plus volontairement alambiquée que complexe. Car, en effet, si les musiciens sont parfaitement maitres de leurs instruments, et malgré la puissance de l’ensemble, il me semble que soit il manque une forme de liant à cet ensemble, soit il y a trop de tiroirs. On tape certes du pied, mais le passage régulier de temps puissants à moments plus légers me perd un peu. Oui, l’ensemble est bien fait, aussi personnel qu’inspiré par les grands du genre, mais je me retrouve, à mi parcours, au croisement des chemins, hésitants entre l’envie de continuer sans vraiment retenir un passage ou le désir de mettre sur pause pour mieux comprendre ce disque pourtant riche de trouvailles et plus que bien fait. Une forme d’opposition entre défense et surdité sans doute… En tout cas, Exit to insight est un album à découvrir au gré de plusieurs écoutes.

GREEN LABYRINTH: Sequences

Suisse, Power prog (Fastball music, 2023)

Green Labyrinth existe depuis déjà 2008. Après avoir sorti un premier album en 2014 – Shadow of my past – la formation subit quelques changements de personnel et revient aujourd’hui avec Sequences, son nouvel effort composé de 9 chansons. Lorgnant du côté du metal progressif tant par la longueur de certains titres (2 seulement sont sous les 6′) et ses constructions parfois à tiroirs, puisant certains aspects épiques dans le power metal, Green Labyrinth nous propose un album à la production léchée et soignée. Seulement… Rapidement l’impression qu’il y a trop de tout s’installe: le chant de Sereina Schoepfer, trop opératique, les instrumentations de david Vollenweider (guitare) et Tom Hiebaum (claviers) techniques et alambiquées, et la rythmique de Stephan Kaufmann (basse – apparemment un homonyme de l’ex-batteur d’Accept) et Maetthu Daetwyler (batterie) puissante mais trop varié ne parviennent pas à capter mon attention. Et malheureusement, à vouloir trop bien faire, le combo nous noie dans trop de démonstration, trop de complication et de complexité là où épurer, simplifier les plans de guitares, le chant ou la rythmique  permettrait d’aller à l’essentiel avec efficacité. Je lâche au bout de 3 morceaux. Dommage…