Interview: CARCARIASS

Interview CARCARIASS – entretien avec Pascal (guitare) le 28 avril 2023

Retrouvez aussi la chronique d’Afterworld ici

Avant de parler du nouvel album de Carcariass, je voudrais faire un rapide retour en arrière. Planet chaos était sorti fin 2019, j’avais pu en parler avec Raphaël (basse) fin janvier/début février 2020 à Paris et puis, personne ne la vue venir, il y a eu la crise sanitaire. J’imagine que, pile au moment de soutenir un album, ça a dû vous frustrer, ce Covid…

Ça, on peut le dire… C’est arrivé pile au mauvais moment, on avait pas mal de dates de bookées, on était fins prêts pour démarrer les concerts et tout s’est arrêté d’un coup. Maintenant, tous les groupes étaient logés à la même enseigne, bien sûr, mais ça nous a bien frustrés, pas mal démotivés, aussi, surtout que personne ne savait comment ça allait se terminer… Je ne me suis pas découragé, j’ai commencé à travailler sur de nouveaux morceaux, j’ai repris ma gratte, j’ai bossé sur l’ordi… J’ai composé tout Afterworld en quelques mois… C’était assez incroyable, d’autant que je suis vraiment parti d’une page blanche. Autant Planet chaos était plus l’accumulation de plans que j’avais gardés pendant nos 10 ans de break, là c’était la page blanche. Tout est sorti comme ça, c’était incroyable. Comme si j’étais possédé, je ne sais pas ! Quelque chose de magique.

Avant de parler du contenu musical, est-ce que le titre, Afterworld, a quelque chose à voir avec la crise sanitaire ?

Consciemment, je ne sais pas. Inconsciemment, je pense que oui, on a tous vécu la même chose, les mêmes doutes. C’est vrai que le titre et les paroles… Tout a été quelque part influencé par la situation. La musique, aussi, peut-être, pour le côté plus dépressif qu’il y a.

Je n’ai pas vraiment ressenti d’aspect « dépressif ». Tu le traduis par quoi ?

(Il rit) Ok… alors, c’est un échec (rires). C’est un peu lié au feedback que j’ai eu, si tu ne le trouve pas dépressif, tant mieux. C’est plus dans les compositions un peu plus tristes, mélancoliques…

Mélancoliques, peut-être… Mais « dépressif » n’est pas le premier adjectif que j’aurai utilisé.

Chacun a son ressenti. Je le vois un peu dépressif, les autres membres du groupe le verront différemment.

Au-delà de ce terme « dépressif », comment analyserais-tu l’évolution de Carcariass entre vos deux derniers albums ?

Je pense qu’il y a une certaine continuité entre ces deux albums. Sur Planet chaos, la grande nouveauté c’était l’arrivée de Jérôme. Pour celui-ci, on a vraiment exploité ses capacités de chanteur. Quand Jérôme est arrivé pour Planet Chaos, l’album était presque terminé. Ce qui s’est passé, c’est qu’on a fait un test pour un morceau avec lui, et on a été assez enthousiastes par rapport à ce qu’il avait fait et on lui a demandé s’il voulait essayer d’autres morceaux, ce qu’il a accepté. Du coup, on a tout enregistré avec Jérôme, on l’a intégré au groupe. Il ne s’y attendait pas, et ensuite, on a raté plein de concerts, on a travaillé sur cet album et cette fois, j’espère qu’on va pouvoir l’exploiter et le défendre sur scène.

Pour quelqu’un qui ne connaitrait pas Carcariass, comment lui décrirais-tu votre musique pour l’inciter à vous écouter ?

Déjà, il ne faut pas nous coller d’étiquette… On essaie avant tout d’accentuer le côté musical des choses, ce qui passe avant tout. On cherche à faire une musique qui inspire des images aux gens, tout en gardant un certain punch pour que les gens ne s’endorment pas.

On a non seulement ce titre d’album, Afterworld, qui est également la chanson qui clôt l’album, l’illustrations très post apocalyptique, les titres eux-mêmes – No aftermath, Angst, Fallen empire… Quels sont les thèmes principalement abordés par Carcariass dans cet album ?

En règle générale, ça tourne autour de la SF, de la maladie, la drogue, des trucs très joyeux… On n’a rien inventé, on n’essaie pas de faire passer de message particulier.

Dans ce cas, prenons les choses dans le sens inverse ; y a-t-il des thèmes qui n’ont pas leur place au sein de Carcariass ?

Alors, là, oui… Il y a quand même quelques règles : tout ce qui est politique, religieux, qui pourrait être sujet à conflits, on essaie d’éviter. On est là pour faire de la musique, pas pour se prendre la tête. On reste dans un cadre assez neutre, liés à la SF, ce qu’on partage avec tous les membres du groupe. Le sujet est assez vaste…

Est-ce que le fait d’intégrer un nouveau membre a changé votre façon de composer ?

Oui, clairement. Déjà, à l’époque de Planet Chaos j’avais un peu changé mon approche : je composais la musique entièrement et ensuite, avec Raphaël, on posait les lignes de chant. Je cherchais un semblant de structure… Pour le dernier, avec un super chanteur, il fallait vraiment l’impliquer et le mettre en avant. J’ai fait des compos un peu plus « classiques » dans la structure, tout en gardant pas mal de parties mélodiques, et Jérôme a apporté ses lignes. Avant, Raphaël, qui est bassiste, avait une approche plus foncièrement death. Et c’est pas facile de concilier le chant et son instrument. Là, il se concentre sur sa basse et Jérôme se charge du reste, vocalement. De temps en temps, en live, il fait les backing vocals et ça donne un résultat sympathique.

Tu parles de la scène… Quels sont vos projets ?

Pour le moment, on n’a rien de confirmé. La reprise est un peu compliquée, surtout depuis Covid… S’intégrer dans les festivals, c’est difficile, ils sont complètement full… La dernière date qu’on a faite, c’était à Genève en première partie de Samael. C’était très cool, la première fois qu’on présentait Afterworld sur scène et on a eu des retours très positifs du public. Je pense que ça va être encore difficile cette année, peut-être l’année prochaine et pour tous les groupes.

Si tu devais ne retenir qu’un titre de Afterworld pour expliquer à quelqu’un ce qu’est Carcariass aujourd’hui, celui qui est le plus représentatif, ce serait lequel ?

Là c’est difficile… L’album est assez varié ? Lequel serait le plus représentatif ? Je dirais – c’est aussi mon préféré, mais je pense que tu vas aussi me demander quel est mon préféré…

Non, pas du tout, seulement le plus représentatif, c’est tout !

Alors je dirais Identity, parce qu’il a toute la structure des anciens morceaux de Carcariass et tout ce qui fait le Carcariass d’aujourd’hui, avec le chant de Jérôme et des structures actuelles. No aftermath, c’est un titre avec deux plans, ce qu’on n’a jamais fait avant, mais il n’est pas représentatif de l’esprit d’aujourd’hui. Identity est plus adapté. Et c’est celui que je préfère…

Si tu devais penser à une devise pour Carcariass, ce serait quoi ?

« Toujours s’améliorer ». Ça a toujours été le cas, et ça le reste : je travaille toujours mon instrument, je veux que les autres dans le groupe le fasse aussi pour être toujours meilleurs. Toujours faire mieux, et j’espère qu’on ne s’arrêtera pas de si tôt.

 

 

CARCARIASS: Afterworld

France, Metal (Autoproduction, 2023)

Personne ne l’avait vue venir, Carcariass pas plus que les autres. Lorsque le groupe a publié Planet chaos en décembre 2019, et en avait assuré la promotion un mois plus tard, qui pouvait se douter que notre monde allait justement sombrer dans le chaos d’une crise sanitaire mettant un coup d’arrêt brutal à tous les espoirs du groupe de revenir en force sur le devant de la scène? Trois ans plus tard, Carcariass nous propose un Afterworld bien nommé même si, contrairement à sa pochette, notre monde n’est pas à feu et à sang. Quoique… Mais c’est un autre débat. Ce nouveau disque nous propose 10 titres aussi mélodiques qu’entraînants, rythmés par une batterie hypnotique et un chant guttural engagé et doucement enragé. On appréciera rapidement le soin apporté au mélodies et aux arrangements qui sont partout finement travaillés. On est souvent proche du progressif – je détecte même quelques touches à la Pink Floyd et Rush – et les claviers, omniprésents mais discrets, apportent une forme de mélancolie à cet ensemble très réussi, qui parfois invoque le côté martial de Rammstein (Angst, ben tiens, un titre en allemand, comme par hasard! Mais chanté en anglais). Pour se convaincre du potentiel musical de Carcariass, de la diversités de ses influences, on peut aisément se plonger dans cet instrumental à tiroirs qu’est Fall of an empire qui démontre bien que le groupe est bien plus varié et fin que le death de ses origines. Afterworld est un album brillant et efficace qui confirme que l’on peut aujourd’hui plus que miser sur le retour de Carcariass, plus en forme que jamais. Bravo!

Interview: CARCARIASS

Interview Carcariass : rencontre avec Raphaël Couturier (basse). Propos recueillis au Black Dog à Paris, le 12 février 2020 2020

Metal-Eyes : Raphaël, commençons par les nouvelles du moment puisque Carcariass a recruté un . Que peux-tu nous dire de plus pour expliquer ce choix ?

Raphaël : Pascal Lanquetin compose tous les morceaux, et sur scène, on a toujours joué à joué. On s’est dit que, maintenant qu’il y a un nouveau chanteur, une guitare supplémentaire ne serait pas de trop. On a donc proposé à Bob de venir jouer avec nous.

 

Metal-Eyes : Présente nous Bob, justement.

Raphaël : Alors, Bob… Pourquoi Bob ? Parce qu’il joue dans un autre groupe dans lequel joue aussi Pascal, Mindwarp, en Suisse.

 

Metal-Eyes : Bob, c’est son vrai nom ?

Raphaël : C’est son nom de scène. Il n’a pas de vrai nom…

 

Metal-Eyes : Dommage, la vie est dure parfois…

Raphaël (rire) : Non, c’est lui, je sais pas… Ca fait un certain temps qu’il joue avec Pascal, mais c’est à peu près tout ce que je peux t’en dire, je ne connais pas bien son background…

 

Metal-Eyes : Carcariass a été absent pendant une dizaine d’années, depuis X-tinction…

Raphaël : Alors, non, c’est faux ! On a été absents de fin 2005 à 2016, mais entre temps on a enregistré, en 2008, l’album X-tinction. On ne jouait plus en live, du moins pas ensemble parce qu’on vit tous à des endroits différents, mais on jouait chacun chez nous. On a sorti l’album, et on fait un clip.Là, on a repris en 2016, le temps de faire l’album, on a fait quelque concerts, le temps de se demander si on veut jouer ensemble ou pas – la réponse, c’est oui. Entre le moment où on compose et celui où on enregistre et on sort l’album, il se passe un peu de temps…

 

Metal-Eyes : Qu’est-ce qui a motivé votre retour, justement ?

Raphaël : L’argent (rires) ! Il y a différentes choses qui ont fait qu’on a dû arrêter, le boulot, nos situations familiales. En 2016, Pascal a rejoué avec Bertrand dans Mindwarp, pas longtemps mais assez pour qu’il se dise avoir envie de remonter Carcariass. Ils m’ont demandé, on a essayé et on a vu qu’on était tous motivés. Il y a un contexte qui faisait qu’on avait envie de rejoué et qu’on en est encore capables.

 

Metal-Eyes : C’était le bon moment, donc ?

Raphaël : C’était le bon moment. On jouait tous de la musique à côté, mais jouer ensemble, c’ets bien plus intéressant.

 

Metal-Eyes : Vous revenez aujourd’hui avec cet album, Planet chaos qui va plus loin que le simple death metal pour lequel on vous connait, ou, plutôt, auquel vous êtes affiliés. Que peux-tu nous dire sur la conception, les origines de ce disque ?

Raphaël : Il y a des morceaux qui remontent à longtemps, que Pascal avait enregistrés dans son coin et quand on s’est revus, on s’est dit que ce serait bien d’enregistrer quelque chose. Lui, il avait déjà préparé des morceaux. Lui, il compose, nous, on est là pour jouer les méchants et lui dire ce qu’on aime et ce qu’on trouve moins bien. Il n’est pas content(il sourit) mais c’est le processus qui fait qu’il accepte des critiques, parfois pas facilement, mais ça fini par arriver.

 

Metal-Eyes : Et j’imagine qu’elles sont faites dans l’intérêt du groupe…

Raphaël : Bien sûr. Après nos différentes discussions de ce genre, on aboutit à quelque chose qui plait à tout le monde. Donc au départ, il compose dans son coin, ensuite, il nous fait écouter et on lui donne notre avis. Après, il faut enregistrer une maquette, on rajoute a batterie. Après on travaille la basse et enfin, on regarde s’il y a de la place pour le chant. Comme toujours, il y a des morceaux sans chant parce qu’on se rend compte que ce n’est pas intéressant ou qu’on n’a pas envie d’en mettre. Pour cet album, on voulait changer aussi le chant : moi, je suis capable de chanter d’une certaine manière mais pas autrement et c’est pour ça qu’on a demandé à Jérôme Thomas qui est avec Disorder Of Science de faire des essais avec nous. Ils ont été concluant, il est capable de chanter en chant clair et de bien plus moduler sa voix, ce dont je ne suis pas capable. Je connais mes limites, aussi. On lui a dit qu’on trouvait ça super, et on lui a confié tout le chant de l’album. Et il sera là pour la suite aussi.

 

Metal-Eyes : La plus grande différence entre Planet chaos et vos albums précédents réside-t-elle dans le chant ? Il y a une variation qui est marquante…

Raphaël : Oui et non… Il y a d’autres variations : Pascal a ajouté des synthés à certains endroits, ce que, clairement, on ne faisait pas avant. La manière de composer, aussi, il a pris beaucoup plus de temps pour que ce soit plus propre. Mais, effectivement, les grosses différences c’est le chant et le synthé, surtout pour les intros. On a plus de morceaux et on a plus pris notre temps. Au final, ça donne ça.

 

Metal-Eyes : Ça donne un résultat assez sombre, à l’image de la pochette, et en même temps…  pas atmosphérique mais plutôt spatial. Quelles ont été vos sources d’inspiration pour ce nouvel album ?

Raphaël : Eh bien, voilà, justement : une fois qu’on a réfléchi à la musique, on voulait une ambiance qui soit SF. Tous les titres ne sont pas, Letter from the trenches parle des Poilus de la première guerre mondiale, mais on voulait qu’il y ait une certaine thématique. Pour l’écriture des paroles et des messages, on voulait quelque chose qui soit du Carcariass, pas forcément très joyeux parce qu’on fait de la musique qui est comme ça. Après, on a envie que ça nous plaise. Le but, c’est de faire la musique qui nous plaise, et tant mieux si ça plait à d’autres.

 

Metal-Eyes : Au sujet des etxtes : le titre de l’album est assez explicite, surtout quand on regarde le monde dans lequel on vit, tu viens de citer Letter from the trehnches qui par de la grande guerre, qui est également une période de grand chaos. Y a-t-il des thèmes de prédilections et, au contrairs des sujets que vous n’aborderez jamais ?

Raphaël : On fait du metal, on ne va pas parler de… je veux dire que, dans le metal, il y a quand même certains types, des stéreotypes, même, au niveau des paroles. On n’est pas un groupe qui veut faire passer des messages politique, religieux ou je ne sais quoi, donc, ça, on ne fera jamais. Après, on reste assez classique, on ne va pas dire qu’on est originaux par rapport aux paroles.Je trouve que ce qui est original dans Carcariass, c’est la musique. La guitare y est pour quelque chose. Si tu es guitariste, tu reconnais vite la touche de Pascal Lanquetin. Il est capable de faire des choses variées, mais il a son phrasé, une manière de composer qui lui est propre, son identité.

Metal-Eyes : En 15 ans, il y a beaucoup de choses qui ont changé dans la musique. Comment analyserais-tu l’évolution de Carcariass entre vos deux derniers albums, chant mis à part ?

Raphaël : Avant, on disait qu’on ne mettrait jamais de synthés, mais ça c’était avant. On en met sur certaines intros parce que ça apporte quelque chose de plus. Avant on se définissait comme un groupe de death metal, maintenant, est-ce qu’on en fait encore ou pas ? On s’en fout, on fiat la musique qui nous plait.

 

Metal-Eyes : Si tu devais ne retenir qu’un seul titre de Planet chaos pour présenter à quelqu’un qui ne vous connait pas ce qu’est Carcariass aujourd’hui, ce serait lequel ?

Raphaël : Eh bien, je choisirai Letter from the trenches. On a mis des morceaux en ligne, il y en a quatre avec des vidéos et c’est celui qui a le plus plu. Au final, il représente bien Carcariass. Ce n’est peut-être pas le meilleur morceau mais il est très représentatif. Il y a du chant, il est plus enjoué.

 

Metal-Eyes : Quelle pourrait être en 2020 la devise de Carcariass ?

Raphaël : Pas facile… Qu’est-ce qu’on a envie de faire en 2020 ? Des concerts…

 

Metal-Eyes : On va en parler. Je te demande la devise qui pourrait être la vôtre…

Raphaël : Carcariass est de retour… Je sais pas comment répondre à ça. « Carcariass est toujours là », la preuve.

 

Metal-Eyes : « Toujours là », ça me va. Tu viens d’en parler, un album, ça se défend sur scène. Quels sont vos projets ?

Raphaël : Ce qu’on aime bien faire ces temps-ci, c’est des festivals, parce que, dans les festivals, il y a du monde, plus que dans une tournée. Et une tournée, ça demande plus d’organisation : maintenant on est cinq, il faut qu’on soit tous dispo.

 

Metal-Eyes : Deux membres de plus, pratiquement 50% de plus, ça signifie aussi au moins une chambre d’hôtel de plus, de la logistique supplémentaire

Raphaël : Voilà, plus de contraintes aussi quand on veut répéter… Des festivals, alors. Il y aura le Lyon Fest en juin et d’autres qui sont en cours, mais rien n’est encore arrêté donc il faut s’informer en direct sur le site du groupe. On ne vit pas de la musique, donc on étudie les propositions, on vérifie si ça colle ou pas, en fonction aussi des contraintes de chacun, et on accepte. Ou pas.

CARCARIASS: Planet chaos

France, Metal (Great dane records, 2019)

Réputé pour son passé death technique, Carcariass revient dix ans après son dernier essai. E-xtinction remonte en effet déjà à 2009, et n’est qu’une étape dans un parcours assez chaotique. Planet chaos, clôt avec une efficace brutalité l’année 2019. Portant un regard sévère sur l’état de notre monde, Carcariass apporte même quelques touches de SF sur Solar invasion qui introduit de belle manière ce nouveau disque. Ultime escape démarre sur des tons plus traditionnellement heavy avant de s’enfoncer dans un thrash rapide et mélodique à la fois. Jerôme Thomas propose un chant guttural mais varie ses plaisirs avec des moments clairs, comme sur Star implosion, facilitant l’écoute. Apophis impact est un instrumental qui laisse tout loisir d’apprécier la maîtrise dont fait preuve Pascal Lanquetin au toucher à faire pâlir Malmsteen, mais d’apprécier le travail rythmique et technique de Raphaël Couturier et Bertrand Simonin, respectivement à la basse et à la batterie, qui font preuve d’une solide complicité. Loin de n’être qu’un simple groupe de death, Carcarias propose un metal résolument actuel, technique et mélodique et nous offre une vision apocalyptique de notre monde. Pas forcément à tort, d’ailleurs. Combien sont-ils ces musiciens à faire ce triste constat de notre inhumanité? Mais qui les écoute? Pas grand monde semble-t-il. Alors profitons simplement de ce metal somme toute enjoué, et certainement efficace. L’heure de Carcariass serait-elle (enfin) arrivée?