EMIGRATE: The persistence of memory

Allemagne, Rock (Sony music, 2021)

Il y a 3 ans, en 2018, Richard Z. Krupse nous avait épaté avec A million degrees, l’album précédent de Emigrate, son projet hors Rammstein. La force  de cette formation est de ne pas proposer une répétition de ce son groupe principal mais bien une musique travaillée pour séduire un vaste public, amateur de rock et de pop, avec des mélodies léchées et passe partout, sans pour autant être sirupeuses ou faciles. The persistence of memory à la pochette aussi sombre que la précédente était brillante propose 9 chansons accrocheuses et efficaces dont une reprise – Always on my mind – chantée avec son complice de Rammstein Till Lindeman – aisément reconnaissable sur le refrain mais bien moi sur le reste. Une version originale qui s’intègre parfaitement aux Rage, Hypothetical, You can’t run away ou autre Freeze my mind. 9 chansons, 9 ambiances et 9 moments de plaisir auditif. Si la période actuelle n’a pas souri à Krupse et l’a plutôt même déprimé, il a su relever la tête et trouver l’inspiration pour composer ces nouvelles chansons et nous proposer un album enjoué pour nous accompagner tout au long des mois qui viennent.

EMIGRATE: A million degrees

Allemagne, Metal (Universal/Vertigo, 2018) – Sortie le 30 novembre 2018

Initialement prévu en 2015, ce troisième album d’Emigrate, le groupe formé par Richard Z. Kruspe, fut retardé pour diverses raisons, dont, pas la moindre, le retour en activité de Rammstein… Et l’on se souvient encore des concerts d’anthologie que nos Allemands technoïdes favoris ont donné un peu partout. Mais aujourd’hui, ce A million degrees arrive enfin en bacs, et les fans de metal de tous bords vont s’en délecter. Car le guitariste chanteur se laisse guider par l’envie de proposer de belles mélodies, variées et envoûtantes. C’est simple: si la technologie est présente, si l’on trouve des traces de divers géants comme des jalons posés ici et là (de U2 à… Rammstein en passant par Tears For Fears), Emigrate développe une véritable identité musicale, un univers varié aux reflets chatoyants, aux rythmes dansant et enjoués, à l’esprit forain et festif. Malgré le sérieux de propos sévères et quelque peu désemparés (le monde, l’enfance, l’écologie), l’optimisme est toujours présent. Quelques invités apportent une tonalité différentes à quelques titres: Ben Kowalewicz (Billy Talent) sur 1234, Till Lidemann (Rammstein) sur Let’s go (un peu d’allemand, quand même!) et le Cardinal Copia (Ghost) sur I’m not afraid ou encore la française (cocorico!) Margaux Bossieux (Dirty Mary) qui apporte un peu de féminité sur Lead on you. Tout au long de cet album, on appréciera la variété des thèmes sonores, de l’oppressant War aux touches orientales au plus brutal Spitfire ou la douceur de You are so beautiful  cet album ne présente aucun moment de faiblesse. La musique d’Emigrate parle d’elle même et A million degrees entre dans mon top 5 des albums de 2018. Un must.