TARAH WHO?: The last chase

France/USA, Heavy rock (M&O, 2024)

Après nous avoir présenté son nouveau groupe et, ensemble, parlé de son nouvel album lors du dernier Hellfest (cf. interview avec ce lien), penchons nous sur ce nouvel album de Tarah Who?, The last chase. Au travers de 10 titres (plus une intro nommée… Intro), la jeune femme livre sans détours ses aspirations Rock au sens le plus large. Tarah Carpenter nous avait montré une large palette musicale avec The collaboration project, et réitère aujourd’hui son propos tout en évoluant. Avec un nouveau logo à la Kiss, le message peut sembler évident: on va écouter du rock, heavy et entrainant. Certes, mais Tarah Who? va au-delà et, sans jamais tourner le dos à ses sources d’inspirations, sait varier ses plaisir en piochant tant du côté du rock groovy que du grunge plus énervé. Avec toutefois une ligne directrice: celle de mélodies entrainantes, presque dansantes, sans jamais tomber dans une sorte d’outrance gratuite et sans relief. Si, comme le dit la majeure partie des musiciens, Safe zone est une parfaite introduction à l’univers musical du groupe, les autres titres montrent l’ensemble des facettes d’un groupe au potentiel certain. Une formation qui mérite aujourd’hui plus que de simples premières parties. A ce titre, The last chase est un nom bien mal choisi tant on a envie de croire au départ d’une course de fond…

Interview: TARAH WHO?

Tarah Who? au Hellfest 2024

Interview Tarah Who ? Entretien avec Tarah (chant), Nico (batterie), Ash (basse) et Vincent (claviers, percussions). Propos recueillis au Hellfest le 29 juin 2024.

Ça a donné quoi votre concert d’hier sur la Hell stage ?

T : C’était bien fun…

Même si un peu en retard ?

T : Mais, c’est pas nous !

A : Il y a eu un peu de retard sur la journée, mais c’était bien cool d’être présents sur la Hell stage, vraiment !

Une question pour toi, Tarah, puisque la dernière fois qu’on s’est rencontrés, ici-même, le groupe n’était pas du tout le même. Alors que s’est-il passé et comme as-tu déniché ces quatre musiciens ?

T : En fait, on était toutes les deux à Los Angeles et Coralie est rentrée en France. Moi, j’avais écrit un nouvel album, The collaboration project, et quand on a eu la tournée avec Life Of Agony, je cherchais déjà quelqu’un à la batterie. J’ai demandé à Ash s’il voulait tenir la basse, le sortir un peu de son projet personnel… Explique lui, Ash…

A : Ça fait des années que je connais Tarah, on bossait ensemble, on s’est rencontrés, sur d’autres projets il y a plus de dix ans, moi à la basse et elle à la batterie. On a tout de suite accroché et on a continué de jammer ensemble avec des projets qui ont plus ou moins abouti. On est restés en contact et, quand elle est repartie aux Etats-Unis, elle m’aproposé de venir aussi et c’est comme ça que j’ai intégré la première fois Tarah Who ? Mais à ce moment, j’avais aussi mon projet et elle a trouvé un autre bassiste à ce moment. Et Nico…

Ben… Nico va parler de lui alors… (rires)

N : Ce qui est drôle, c’est que Tarah et moi on a joué ensemble il y a une dizaine d’années, mais on s’est un peu perdus de vue. On s’est recroisés au Hellfest – c’est pour ça aussi que c’est un festival un peu particulier pour nous – elle jouait au Off il y a deux ans, et je faisais des verres avec Kraken, entre autre au VIP et on s’est recroisés à ce moment-là et on a gardé contact. Dans l’évolution de nos projets, on a pu recommencer à jouer ensemble.

Et toi, Vincent ?

V : On s’est rencontrés il y a un peu plus d’un an, Tarah et moi. On est partis en tournée ensemble en mars 2023. Je suis batteur à la base et ils avaient besoin d’un batteur, donc j’ai été sorti de mon groupe du jour au lendemain et j’ai eu 7 morceaux à apprendre en un week-end. On a répété 3 jours et on est partis en tournée pendant deux semaines. Après ça, j’avais du travail à la rentrée et je n’ai pas pu assurer la tournée avec Life Of Agony et Prong. C’est Nico qui a absolument assuré…

T : Et L7 aussi…

V : Aussi… Après, j’ai toujours voulu pouvoir jouer des synthés, et Tarah aime bien ma présence, mon humour douteux et je ne sais pas quoi d’autre… (Tarah confirme) et elle m’a proposé de rejoindre le groupe sur des sets un peu plus longs. Il y a eu une tournée à la fin du mois d’avril 2024 et je suis venu en support avec des claviers, des textures pour les morceaux. Une tournée qui s’est terminée assez magnifiquement par un plateau Tarah Who ? Patron et Alain Johannes au Petit Bain à Paris (NdMP : le 30 avril 2024) et maintenant… I’m around s’il y a besoin !

L’actualité c’est aussi un album à venir, The last chase, qui sort le 20 septembre. Tarah, comment analyserais-tu l’évolution musicale de Tarah Who ? entre The collaboration project et The last chase ?

T : The collaboration project, je l’ai beaucoup plus fait toute seule, Coco étant partie. Même quand delle était encore là, je travaillais beaucoup plus en amont les démos parce qu’elle était à côté. Je lui présentais ce que je voulais à la batterie, et quand on arrivait en studio, tout était déjà prêt. Là, on a tout fait à distance : je leur envoyais les démos, Vince ou Ash me renvoyaient leurs versions avec des idées qu’ils avaient eues en plus. Ensuite, on les jouait pour la première fois en studio. La patte d’Alain a beaucoup joué aussi, Alain Johannes. Après The collaboration project, je voulais travailler avec une productrice, et finalement, avec l’écriture, je me suis rendue compte que ce que je voulais c’était plus un style que je savais qu’Alain allait comprendre. Quand je l’ai contacté pour demander quand on allait pouvoir le faire, c’était trop loin – il était en tournée, nous, on avait des dates en Europe… Donc on a fait quelques jours là et là, à Lisbonne et Barcelone. Le courant passe vraiment entre nous, c’est très naturel. Il a tout de suite compris ce que je voulais faire et rester fidèle aux démos. J’avais suffisamment confiance en lui pour le laisser faire, et c’est vraiment un poids en moins pour moi. Sur The collaboration project, quand Coco est partie, j’ai dû me mettre à la guitare, batterie et la basse, et c’était trop. En plus, il fallait que je sorte l’album à une certaine date… Là, le fait d’avoir Vince et Ash m’a vraiment permis de me décharger.

C’est sans doute la plus grosse évolution, ce travail partagé…

T : Oui, complètement. Parce que je n’ai pas eu à m’occuper des basses, de la batterie. Alain, je savais que je n’avais pas besoin d’être là…

Je n’ai pas pu écouter l’album dans son intégralité, mais ce que j’ai entendu est à la fois très rock et très varié. Comment décririez-vous la musique de The last chase ?

T : J’écris toujours au ressenti, je n’ai pas d’intention au départ. Si ça sort punk ou grunge… Par exemple, il y a une chanson que j’avais plus écrite en pensant à la tournée qu’on va faire avec The Exploited parce que je ne veux pas jouer que des anciennes chansons, il faut qu’on soit un peu plus punks dans notre approche pour cette tournée. Finalement, ce qui est sorti, c’est un album beaucoup plus rock que punk… J’aime beaucoup la direction que ça a pris naturellement…

Vous rejoignez ce que dit Tarah ? Vous aviez connaissance de ce qu’elle faisait précédemment, j’imagine…

A : Oui, et comme le dit Tarah, on ne se soucie pas vraiment du genre qu’on fait. Ce qui est important, c’est ce qu’elle a envie de sortir comme émotion sur ses chansons, de se fier à ça. Si c’est du punk qui se transforme en grunge ou un autre style de rock… Moi, je dis qu’on fait du rock, du rock énervé et ça, ça englobe beaucoup de choses. Je préfère que les autres jugent du style.

T : De toute façon, à la base je ne me suis jamais sentie punk dans le sens où on ne fait pas du poum-tchack poum-tchack… On a été catégorisés punk juste parce que quand on nous voit live, c’est beaucoup plus vénère, mias ce qui est enregistré, pour moi, ça n’a jamais été punk UK…

Ce n’est pas non plus le premier mot qui me serait venu à l’esprit…

T : Pourtant, les reports de nos concerts, ce n’est que ça.

A : Je pense qu’il n’y a jamais une voloté de jouer un style en particulier quand tu fais de la musique. Effectivement, ça s’inscrit dans une veine rock, parfois grunge, parfois punk…

N : Et sur scène, il y a une énergie différente. Tarah, effectivement, s’entoure de gens qui ont des expériences différentes, et quand ça fonctionne bien, ça délivre une énergie au-delà d’un message ou de ce qu’il se passe sur scène. Je pense qu’il n’y a jamais une volonté de vouloir correspondre à tel style ou rentrer dans telle case.

En tous cas, pas en ce qui vous concerne. Pour certains, c’est une marque de fabrique…

A : Oui, mais dans notre cas… Nous, on fait de la musique, si ça doit partir dans un autre sens, on ne va pas se freiner sous prétexte que ce n’est pas ce qu’on voulait…

Justement, est-ce que vous avez eu chacun votre mot à dire dans le processus d’enregistrement et de finalisation de ce disque ? La matière brute, c’est toi, Tarah, qui la crée et l’envoie (elle confirme). Est-ce qu’ensuite, pour les arrangements ou différentes choses, vous dites « ça, ça ne va pas passer, on pourrait le faire comme ça » ?

T : Juste avant, je peux dire un truc ? S’ils sont là, ce n’est pas par hasard, c’est parce que j’aime leur personnalité en tant qu’humains, mais aussi, quand ils jouent, j’entends vraiment la différence. Ils sont là, pour une raison…

Ecoutez-bien, hein ! C’est là qu’on cite La Fontaine : Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute (rire général, l’un d’eux ajoutant « du coup, on l’écoute ! »)

A : maintenant, on la connait, on sait à quoi s’attendre. Il n’y a pas d’égo de musicien en mode « si j’enregistre, il faut que j’ai mes lignes et ce sera comme ça ». En revanche, elle propose des démos, on les écoute, on essaie de reproduire et si on a des idées par rapport à ça on lui présente. Ensuite, c’est elle qui nous dit « oui », « non », « ça c’est cool », « ca, on verra », « peut-être pas » ou d’autres un non catégorique. L’idée, c’est qu’on échange, qu’on puisse proposer des trucs mais en tant que musicien, sur la partie studio, enregistrement, on est là pour reproduire ce qu’elle veut et ce qu’elle entend. On propose, il y a un échange, mais on ne cherche pas à imposer parce qu’on pense que c’est mieux ou que…

Sur The last chase, si vous ne deviez retenir qu’un titre pour expliquer à quelqu’un ce qu’est Tara Who ?, ce serait lequel ?

T : Je dirai Safe zone, parce que c’est un message qui dit : « venez comme vous êtes et éclatez vous ». En fait, tous les messages de Tarah Who ? c’est plus ou moins pour expliquer qu’il faut arrêter de se cogner dessus, c’est débile…

A : Je suis d’accord, et c’est un titre qui représente bien la musique du groupe

V : j’aime bien Do you believe in Santa Claus parce qu’est c’est très fun. Mais c’est vrai que j’aime beaucoup Safe zone pour ce que ça veut dire… Live, Santa Claus va être très fun à jouer !

N : Je dirais aussi Safe zone, c’est un morceau très rock, avec des parties très énervées, mais au final, il y a des parties presque disco à la batterie, quelques éléments presque électroniques qu’il y avait déjà dans d’autres titres. Je pense que ça couvre très largement l’univers de Tarah Who ?

Avez-vous quelque chose à rajouter avant qu’on ne termine ?

A : Simplement, continuez à nous soutenir en venant nous voir en concert et en achetant nos albums. Dont The last chase

TARAH WHO?: The collaboration project

France, Rock (M&O, 2023)

J’ai découvert Tarah Who? l’été dernier lors d’une interview au Hellfest. Deux jeunes femmes authentiques et éprises de vie, dont une, Coralie, a décidé de tracer sa propre route. Tarah Carpenter continue donc de son côté et sort aujourd’hui The collaboration project, un album de 12 chansons enregistrées avec de nombreux invités. Si on lui attribue volontiers l’étiquette de grunge, Tarah Who? va bien au delà. En proposant des titres variés, intimistes ou extravertis, la chanteuse guitariste navigue entre détermination rock, groove funky, sensualité, tendresse et douceur vocales,  qui se confrontent à une énergie débordante d’enthousiasme non contenu et un ton aussi narquois que sensuel. Soutenue dans son projet par des producteurs de renom (Jason Orme et Norm block qui se sont notamment occupés de Alanis Morissette et L7) et nombre d’invités au chant ou instruments, Tarah Who? varie les plaisirs qui vont du rock crade des vieux jours au heavy rock ou au punk irrespectueux. Principalement chantés en anglais – parfaitement maitrisé, la miss vivant depuis de nombreuses années à Los Angeles – Tarah se lance aussi dans une diatribe anti règlementation sur R.A.D.I.O et son intro fun et désabusée. J’ai simplement envie d’écrire ceci, alors je l’écris: The collaboration project est un album frais, enjoué, varié qui ne mérite qu’une chose: que l’on se penche dessus sérieusement! Il y en a pour tous les gouts, et dans le marasme actuel, franchement, ça fait du bien!

Hellterviews Hellfestives: les rencontres du Hellfest XV

Retrouvez les interviews de ces groupes avec ce lien: Hellterviews

HELLTEVIEWS: retour sur les rencontres du Hellfest XV

S’il est un lieu privilégié pour faire des rencontres hors période de promo, c’est bien un festival. Le Hellfest fut l’occasion pour Metal Eyes d’aller questionner nombre de musiciens au cours de ces deux week ends. Retour sur une série d’interviews hellfestives quelque peu différentes d’une séance habituelle. Un exercice qui se fera de nouveau tant les musiciens se sont prêtés au jeu et ont semblé apprécier.

Au cours de ces sept journées, Metal Eyes a pu rencontrer des groupes espoirs autant que des valeurs sûres. Tous se sont prêtés au jeu du questionnaire chinois donnant des réponses aussi variées que, parfois, étonnantes ou, plus souvent, attendues. Pour d’autres (Manigance et Sortilège) le temps imparti n’a pas permis de poser ces questions à réponse spontanée. Nous avons cependant pu découvrir Black Beard (Julien et Jérémy), Tarah Who? (Tarah et Coralie), Heart Attack, As A New Revolt (Manu et Julien), Sorcerer (Anders, Peter et Justin) et Ensiferum (Petri), rediscuter avec Last Temptation (Butcho, Peter et Farid), Dirty Shirt (Leni et Christian), 6:33 (Rorscach, Nico et Vicken), Ayron Jones (punaise qu’il parle vite, celui-là!) ou encore Moly Baron (Camille, Sébastien et Steven) pour des moments de plaisir simple. Retour sur des hellterviews hellfestives! Note: les photos sont présentées dans l’ordre des rencontres. Vous pouvez les retrouver dans la galerie dédiée Hellterviews.

BLACK BEARD

Avant de démarrer ce portrait chinois, une première question est posée à pratiquement tous les musiciens rencontrés:

Dans ton autre vie, quel métier exerces-tu? En réalité, c’était plus « Dans la vraie vie, c’est quoi ton vrai métier, celui qui fait plaisir à ta maman? » Si les réponses varient, nous constatons sans surprise que, à l’exception de Petri Lindoos, leader d’Ensiferum et Farid Medjane, batteur de Last Temptation (et ex-batteur de vous savez qui), aucun ne vit de la musique de son groupe et tous ont une activité annexe. La majeure partie exerce un métier lié à la musique – 1 prof de guitare, 2 profs de batterie, 1 prof de chant/coach scénique – ou est intermittent du spectacle (3 techniciens son/video), certains ont une activité musicale annexe avec des side project (Butcho, chanteur de Last Temptation et l’un des membres de Moly Baron) ou connexe comme pierceur/tatoueur (Nico, guitariste de 6:33) et d’autres ont un métier totalement différent. Ainsi, si l’une des personnes rencontrées « cultive de la beuh« , l’immense majorité des autres a un métier plus reconnu par les autorités. Et cela va du responsable d’affaires dans la commercialisation de systèmes de sécurité (Anders, chanteur de Sorcerer) à intérimaire (Manu, chanteur de As A New Revolt – « parce que trouver un CDI et demander à partir régulièrement 3 ou 4 jours, c’est compliqué« ) en passant par responsable de rayon en grande surface (Chris, batteur de Heart Attack), fabriquant de bracelets pour les festivals (Peter, guitariste et fondateur de Last Temptation) à… médecin légiste pour un hôpital suédois (Justin, bassiste de Sorcerer).

TARAH WHO

Sans entrer dans une analyse psychologique, que peut-il bien se cacher derrière ces brutes de musiciens de hard rock/metal/indus/électro? Le portrait chinois nous révèle, nous le savons tous déjà, des cœurs tendres et amoureux de belles choses. Commençons par les questions posées à tous les musiciens et leurs réponses – parfois argumentées. Si tu étais…  (Note: pour plus de facilité, les deux Peter seront ci-dessous suivi des initiales de leurs groupes respectifs – « Peter LT » et « Peter S »)

HEART ATTACK

… Un animal

Ils ont la cote, nos animaux domestiques. Dans l’ordre des préférences, le chat détrône tout le monde (Butcho, Farid, Steven, Julien et Nico l’un d’eux précisant même être certains que « si tu as été bon dans la vie, je suis sûr que tu te réincarnes en chat« ) contre un seul chien (Petri « un grand chien!« ). Juste derrière nos ronronneurs arrive le singe (Camille, Christian, Julien et Rorschach « entre l’orang-outang et le gorille« ) – on peut même en ajouter un cinquième avec le paresseux (Sébastien) – suivi d’un autre félin, le tigre (Ayron Jones, Manu et Coralie) et de l’ours au caractère bien léché (Chris et Leni). Si, jusque là, il n’y a guère de surprise, certains artistes peuvent étonner: nous avons ainsi un aigle (Jérémy) et un condor (Justin) seuls animaux volants qui surveillent sans doute le seul aquatique cité, le requin (Peter LT qui n’est « pas trop fan de l’eau, alors je voudrais bien savoir ce que c’est de vivre dans l’eau« ). Plus surprenant, on trouve un élan (Peter S), une loutre d’Asie (Vicken) et un… rhinocéros (Anders).

ENSIFERUM

… Un roman

Les musiciens puisent souvent leur inspiration dans d’autres formes d’expression, dont la lecture. Mais pas tous. Ainsi, cinq d’entre eux se sont pas lecteurs du tout (Christian, William, Petri, Justin et Julien). Certains livres ont plus marqué que d’autres toutefois. En tête, l’univers clownesque et cauchemardesque de Ca de Stephen King est cité par Nico, Vicken et Steven. L’auteur est également apprécié pour les Evadés (Rorschach). On retrouve sans surprise l’univers de Tolkien et son Seigneur des anneaux (Chris et Sébastien). De grands classiques sont également cités tels Les Misérables (Julien), Rhinocéros (Peter LT qui avait commencé par citer Comment devenir millionnaire d’un certain Donald Trump avant de se rétracter aussitôt), La gloire de mon père (Manu), Le parfum (Butcho) ou encore Paradis perdus (Peter S) ou des œuvres plus récentes comme Les rivières pourpres (Farid) ou Monsieur Malaussène (Jérémy). Plus surprenant est le choix de Tarah qui opte pour Guérir le stress et l’anxiété sans Freud ni prozac ou celui, plus proche de nous, de son binôme Coralie plus portée sur une biographie de musicien.

LAST TEMPTATION

…Un héros de BD/comics

Ah, ah! On pourrait croire que les super-pouvoirs attireraient aisément nos héros musicaux. Eh bien… Il y en a, bien sûr, de Spiderman (Julien) à Hit Girl (Coralie) en passant par Spawn (Nico), Deadpool (Christian), Rorschach (devinez… Rorschach « C’est mon nom de scène, c’est pas un hasard« ) ou un autre personnage de Watchmen (Vicken), Batman (Ayron Jones, « celui des 90’s qui commence à devenir sombre« ). Visiblement, on lit plus de BD que de romans chez les metalleux dont certains puisent dans le passé avec Le Fantôme (Anders qui se souvient de « sa bague tête de mort qui laisse sa trace quand il cogne« ), le héros de notre enfance, Pif (William, parce que « Hercule, c’est un looser« !)ou plus récent avec Lanfeust de Troy (Camille a qui la référence « Prince Dhellu » a échappé), Thorgal (Jérémy) ou Obélix (Sébastien, « parce qu’il aime bien manger, comme moi« ). Mais ceux qui leur tiennent la dragée haute à tous, ceux qui ont été cités plus d’une fois, sont au nombre de 3 et attention! Nous avons le fils des âges farouches, Rahan (Farid et Leni) et un autre poilu en la personne de Wolverine (Chris et Peter S). Aurions nous pu cependant nous attendre à trouver sur le podium le héros de Franquin, j’ai nommé Gaston Lagaffe (Julien et Peter LT)?

AS A NEW REVOLT

… Un film

A nos classiques! Ils en sont amateurs, les musiciens, de ces films de grand écran. Et nous aussi, alors que partageons nous? Un seul film est répété, sans surprise au regard de l’univers historique: Braveheart (Chris et William). Les autres vont du musical Amadeus (Farid) à la SF avec l’incontournable saga Star Wars (Petri. Il suffit de regarder ses doigts!). On passe en revue la comédie avec The big Lebowski (Jérémy), Sacré Graal (Leni) ou encore La grande vadrouille (Sébastien) aux psycho pétés Iglorious Basterds (Coralie) ou Fight club (tiens, le même acteur principal pour Butcho), Pulp Fiction (tiens, un autre Tarantino pour Christian) ou encore The mask (Julien). Les classiques sont aussi de sortie avec Casablanca (Anders) et le plus récent Angel Heart (Peter LT). Le romantisme gothique de Tim Burton trouve une jolie place avec Edward aux mains d’argent (Nico) et Big Fish (Rorschach) tout comme le western avec Le bon, la brute et le truand (Justin) et Pour quelques dollars de plus (Peter S). Tarah elle préfère le documentaire sur Joan Jett tandis que Camille se projette dans la pellicule de Old Boy (la version coréenne).

DIRTY SHIRT

… Un écrivain

Sans réelle surprise, ceux qui ne lisent pas ne se projettent pas auteur. Pour les autres, ben… guère de surprise non plus. On retrouve naturellement Stephen King (Nico, Vicken, William et Butcho) et Bukowski est cité deux fois (Julien et Rorschach). On trouve un poète, Arthur Rimbaud (Farid qui cite Le dormeur du val, « je ne sais même pas si on l’étudie encore à l’école…« ), et beaucoup d’auteurs contemporains ou récents comme JK Rowling (Ayron Jones), Tolkien (Chris), Jules Verne (Christian), Marcel Pagnol (Manu), Isaac Asimov (Leni) ou encore Piers Paul Read (Sébastien);

6:33

… Un personnage historique

Allez, on se lance? On est au Hellfest alors c’est immanquable: certains seraient Lemmy (Jérémy et Julien) ou Ozzy Osbourne (Steven), là où d’autres seraient mieux dans la peau d’un dictateur: Néron (Farid, « il était dur, le contraire de moi, je suis gentil… »), Napoléon (Petri, qui hésite avec Jules César, et Coralie). Sans surprise, un de nos amis roumains (Leni) cite un certain Vlad , plus connu sous le nom de Dracula. Pas si morbide que ce que l’histoire raconte, mais autoritaire et intransigeant… « Si quelqu’un perdait une pièce d’or, il pouvait revenir une semaine ou un an après, il la retrouvait au même endroit« . Une certaine forme de politique qui en appelle d’autres. Ainsi, Peter LT cite Nixon « plus récent et controversé, mais une époque où on la relation au pouvoir était différente, et il en a payé le prix« , tandis que Rorschach s’imagine en Nelson Mandela. « Le mec, il passe 25 en taule, il sort, il n’est qu’amour. Il est élu et l’Afrique du sud remporte la coupe du monde de rugby… Extraordinaire!« . Peter S cite Olaf Palmer, ce politicien scandinave assassiné dont on n’a toujours pas retrouvé le meurtrier… Tarah, elle, s’imagine en RGB. Vous savez, Ruth Bader Ginsburgh. Allez, faites quelques recherches et vous découvrirez une féministe américaine hors du commun. Mais celui qui revient le plus n’est autre que William Wallace, héros de Braveheart (Julien et Chris). On ne saurait faire l’impasse sur l’apparition de Vercingétorix (Manu), les conquérants Genghis Khan (Butcho) et Christophe Colomb (Sébastien) ou le plus philosophe Homère (Justin). Mais surtout, surtout… rappelons nous de Godefroy de Montmirail (William) ou Jacky du Club Dorothée (qui a aussi co animé des émissions musicales avec Antoine de Caunes, au passage) cité par Nico personnages oh combien non historiques ! A nous de nous replonger dans la vie de tous ces personnages, maintenant!

AYRON JONES

… Un monument

On ne va pas vous faire l’affront de le garder jusqu’à la fin, le monument le plus cité au sein de ce Hellfest XV n’est autre que la statue de Lemmy (Tarah, Christian). Le reste navigue entre le mur de Berlin (« Mais détruit » pour Rorschach), des pyramides (celle de Ghisée pour  Camille et celle du Louvre pour Sébastien pour qui « mettre de l’art moderne au milieu d’architecture ancienne, c’est fabuleux« ), l’obélisque de Washington (Anders) ou Big Ben (« Ca fait du bruit, ça fait chier mais c’est joli quand même » selon Vicken) ou le Colisée (William). Certains se penchent plus sur des monuments naturels comme le grand Canyon (Steven), le mont Rushmore travaillé par la main de l’homme (Petri et Ayron Jones car « j’aime quand on me regarde« ). Manu, lui évoque le Palais idéal du facteur Cheval d’Hauterives dans la Drome tandis que Nico parle du site grec de Knossos (« Ils continuent de fouiller le site et de trouver des choses. « ). Plus proche de nous, Chris mentionne l’Arc de Triomphe « avant le passage des gilets jaunes » tandis que les autres n’ont guère d’idée…

SORCERER

 

… Un pays

On pourrait croire que les musiciens sont attachés à leur pays ou leurs racine, mais pas forcément. Naturellement, beaucoup le sont en ce qui concernent la France (Sébastien, Butcho, William ou Rorschach qui précise « à un moment j’ai eu des doutes, mais on a vraiment beaucoup de chance en France pour beaucoup de choses que les autres n’ont pas…). Les USA, pays de tous les possibles sont cités par trois (Farid, Peter LT – « plus le sud Californie » – et Manu – « j’aime et je déteste. Autant c’est un pays magique, autant, parfois, j’ai envie de les défoncer…« ). La Suède se retrouve aussi sur le podium (Nico et Peter S). De nombreux pays européens sont également cités avec, par ordre alphabétique, l’Allemagne (Camille), l’Autriche (Leni), la Belgique (Julien) la Finlande (Coralie), l’Italie (Jérémy), le Luxembourg (Anders), les Pays Bas (Ayron Jones)le Portugal (Chris) ou la Roumanie (Christian). On termine avec des paysages plus lointains et exotiques comme la Nouvelle Zélande (Steven)le Pérou (Justin), le Japon (Vicken) ou encore, paradis des surfers, Hawaii (Tarah). De quoi commencer à organiser ses prochains voyages…

MOLY BARON

Merci à Alexandre Saba (M&O music) Roger Wessier (Replica promotion), Romain Richez et Elodie Sawicz (Agence Singularités) d’avoir rendu ces rencontres, toutes plus que sympathiques, possibles et merci à l’ensemble des musiciens et artistes de s’être prêtés au jeu. On a vraiment passé des moments très agréables ensemble et j’ai fait de très agréables rencontres. Je n’ai cependant qu’un regrets: le trop faible pourcentage d’interviews de femmes alors qu’elles étaient assez nombreuses cette année sur le site. On verra l’année prochaine…